Voici 7 choses qui me sont arrivées quand j’ai éteint internet pendant une semaine

Développements
Il y a 5 ans

"Les données internet mobiles de votre forfait ont été épuisées", voici le message que j'ai reçu alors que j'étais dans le bus, sur le chemin du retour du bureau, et j'ai paniqué. Je n'avais pas eu le temps de répondre à un copain sur un réseau social, j'attendais un email important et j'étais en train de lire un article en ligne... Et soudain, je me suis rendue compte que j'étais très dépendante d'internet et ça ne m'a pas plus. J'ai donc décidé de vivre une semaine sans, pour voir. La thérapie de choc, pour la nommer ainsi.

Le plus difficile dans cette expérience a été de la commencer. Je l'ai repoussée de plusieurs jours, jusqu'à décider de crever l'abcès une fois pour toutes... Et un matin, j'ai éteint les données mobiles et le wifi de mon smartphone. Cette nuit-là, je me suis couchée avec la sensation que le lendemain, un merveilleux voyage débuterait. Bizarrement, ça s'est passé exactement comme ça : cette semaine de ma vie a changé beaucoup de choses.

Jour 1. Je me suis rendue compte de la puissance de l'habitude

6:35 - j'éteins le réveil et la première chose que je fais pour rester un peu plus longtemps au lit est d'aller sur Instagram. Je ne me souviens pas tout de suite que je ne peux pas le faire et je sors donc du lit à contrecœur.

8:15 - j'étais prête pour aller au bureau une demi-heure plus tôt, parce que je n'avais pas été distraite par les notifications entrantes en regardant les murs des réseaux sociaux. Mais j'ai attrapé mon smartphone au moins une centaine de fois, par habitude.

13:45 - étant donné que je ne reçois plus les notifications du chat du bureau, je ne comprends pas pourquoi mes collègues rigolent tout le temps. Il faut noter que nos communications de travail sont constituées de 50% de messages et 50% de conversations réelles. "Oui" est la réponse d'un collègue à un autre après avoir lu sa proposition sur le réseau. La conversation se termine par un "Je t'écrirai plus tard" d'un autre collègue.

18:35 - pendant que je voyage dans les transports en commun, au lieu de regarder les réseaux sociaux, je lis Cent ans de solitude, un livre que je voulais commencer depuis longtemps, mais sans avoir jamais eu le temps de le faire.

21:25 - c'est bizarre mais la batterie de mon téléphone est toujours à 70%.

Jour 2. Le test de l'ennui

8:00 - je regarde la météo sur le téléphone, mais je me rends compte que pour cela aussi, il faut internet. J'essaie de deviner la température en regardant les vêtements que portent les passants dans la rue. J'abandonne, je vais demander des informations plus précises à l'une de mes voisines.

13:14 - mes collègues doivent tout m'expliquer deux fois, commençant leurs phrases par "On a déjà parlé de ça dans le chat du boulot ...", "Xavier a répondu à la proposition sur la coopération ..."

14:35 - pendant l'heure du déjeuner, je veux me plonger dans les réseaux sociaux, comme d'habitude, pour savoir qui fait quoi.

20:00 - je m'ennuie à la maison. Je ne peux pas regarder de série ni de film parce que je n'ai pas de télé. Pour le moment, je n'ai pas envie de continuer à lire mon livre. Pour tuer l'ennui, je me mets à écrire la thèse que je dois terminer depuis si longtemps.

22:45 - la batterie de mon téléphone est à 56%.

Jour 3. Une journée de travail de huit heures est plus que suffisant

7:30 - C'est incroyable, mais vrai : si je ne suis pas distraite par les réseaux sociaux ni par le choix de la vidéo à regarder pendant le petit déjeuner, je peux dormir une heure de plus.

15:00 - ma musique préférée me manque. J'aurais dû m'occuper de cela avant de commencer et j'aurais pu la télécharger sur mon téléphone. Pendant que je recherche sur le réseau les données dont j'ai besoin pour travailler, me vient à l'esprit la pensée honteuse de télécharger quelques chansons, puisque je suis là. Mais après avoir respiré profondément, je change d'avis.

17:30 - il se trouve que j'arrive à faire beaucoup plus de choses au bureau si je ne suis pas distraite par les réseaux sociaux et les SMS.

19:15 - comme je m'étais ennuyée la veille au soir, je décide d'aller à différents événements qui ont lieu en ville. Aujourd'hui, j'ai assisté à une conférence sur l'art de la deuxième moitié du XXème siècle.

Jour 4. Qu'est-ce que cela fait de vivre sans les réseaux sociaux ?

12:16 - je viens de me rendre compte que cela fait plusieurs jours que je n'ai pas vérifié mes emails et je ne sais pas non plus ce qui se passe dans le monde. J'ai juste dû demander à mes collègues qui avait gagné les Oscar. Bien sûr, j'aurais adoré regarder la sélection des meilleures robes de la cérémonie sur tapis rouge, mais je résiste.

22:30 - encore une fois, pour ne pas rester chez moi (après le travail, avant, je ne voulais que rentrer chez moi pour aller sur internet), je me suis arrangée pour voir une amie que je n'avais jamais le temps de voir. On a discuté pendant des heures et je suis rentrée chez moi très heureuse de l'avoir vue.

23:15 - je ne suis plus aussi heureuse. La station de métro était fermée et je n'ai pas eu la notification sur mon téléphone, comme je la reçois d'habitude. Énervée, je vais à l'arrêt de bus, réfléchissant comment je vais bien pouvoir m'organiser pour rentrer chez moi.

Jour 5. J'ai commencé à communiquer différemment

16:48 - je n'écris plus à mes amis, je les appelle. Cela s'avère incroyablement agréable. Au lieu d'écrire un petit message sec à un ami, je l'ai appelé et on a bavardé pendant 40 minutes. C'était beaucoup plus intéressant d'écouter son histoire sur son voyage dans la montagne que de simplement regarder les photos sur son profil.

22:30 - Cent ans de solitude m'a réellement captivée.

Jour 6. J'ai commencé à ressentir le goût de la nourriture

12:35 - je suis allée à une autre conférence sur l'art et je me suis rendue compte que j'avais laissé mon téléphone à le maison. Mais en fait, je n'en avais pas vraiment besoin.

16:45 - j'ai marché un moment dans la ville, regardant les immeubles à côté desquels je passe tous les jours en courant. Il se trouve que juste à côté de chez moi, s'était ouverte une petite boulangerie avec deux tables et trois chaises, et qui vend d'incroyables croissants. Quand j'en ai commandé un second, commençant à prendre mes aises, j'étais en train de penser qu'avant je n'aurais jamais pu rester ici pendant 20 minutes et manger tout simplement un croissant et prendre un café, sans regarder les nouvelles photos, lire les dernières nouvelles ou vérifier les soldes des chaussures. On dirait que je suis en pleine récupération.

21:30 - j'ai rédigé de nombreuses pages de ma thèse cette semaine. Elles sont prêtes à être envoyées à mon conseiller scientifique, mais je ne peux pas le faire, car j'ai besoin d'internet pour cela.

Jour 7. Rendez-vous avec des amis

11:30 - j'ai trouvé un livre de recettes sur une étagère de ma bibliothèque. Je l'ai dépoussiéré et je me suis mise à faire un gâteau. Aujourd'hui, j'ai de la visite.

12:45 - mon gâteau au chocolat est très beau. Je l'ai pris en photo, mais bien sûr, je n'ai pas pu la télécharger.

21:30 - aujourd'hui, nous avons bien discuté de mon expérience avec mes amis, mais nous avons aussi passé beaucoup de temps à rigoler en mangeant ce gâteau fait en suivant la recette d'un livre de cuisine oublié depuis un certain temps.

Jour 8. Le test d'internet

8:30 - je prends le téléphone et je ressens une incroyable sensation. Immédiatement, une rafale de messages sans réponse, de nouvelles, d'articles, de commentaires, de "j'aime" et de "reposts" vont m'arriver tout d'un coup. Je ferme les yeux et je réfléchis : "Et si je ne le faisais pas ?".

J'allume le wifi du téléphone et je me mets à rigoler. Oui, il y a beaucoup de messages, mais ce sont une majorité de messages de chat d'amis. Je n'ai rien perdu de la vie des gens qui comptent pour moi puisque nous nous étions retrouvés la veille et nous avions déjà parlé de tout. J'ai certes laissé passer quelques nouvelles importantes, mais mes collègues m'avaient tenue au courant au bureau. Quelqu'un m'avait envoyé des photos rigolotes en message privé. En bref, on dirait qu'internet n'avait pas vraiment remarqué mon absence. Mais moi, oui ! Je réalise que j'ai beaucoup de temps libre dont on peut réellement profiter pour aller à une conférence, se promener en ville, faire un dîner entre amis, lire un livre complètement oublié. En résumé, il se trouve qu'internet est bien sans moi et moi bien sans lui, voire mieux.

Jour 15. La vie après cette expérience

15:30 - maintenant, j'ai une application spéciale qui vérifie le temps que je passe sur les réseaux sociaux et me "gronde" si je vais au-delà de la demi-heure prévue. Je n'y arrive pas toujours, mais il m'est de plus en plus facile d'éteindre le téléphone pendant que je travaille, que je parle avec un ami ou que je mange.

19:15 - je me prépare à aller à un rendez-vous avec le garçon que j'ai connu dans le bus pendant mon expérience d'une semaine. Au lieu de regarder l'écran de mon téléphone, je regardais autour de moi et mon regard a croisé le sien. Nos regards se sont recroisés de nouveau parce qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à regarder. Et encore une fois. Mon expérience a été un excellent sujet de conversation pour notre première conversation, et les coups de fil un bon substitut à la communication par SMS. Pas besoin de dire que cette expérience a été un réel succès !

Et toi, te sentirais-tu capable de te déconnecter pendant un moment ? Quel serait ton maximum ?

Alena Sofronova pour Sympa

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