Une femme a déménagé en Jamaïque et nous a raconté comment elle vit sur l’île de la liberté illimitée

Gens
Il y a 3 ans

L’exotisme et les couleurs des coins lointains de notre planète attirent constamment de nouveaux touristes et les forcent à se précipiter à l’autre bout du monde en abandonnant leur routine quotidienne. L’un de ces endroits exotiques est la Jamaïque : l’île de la liberté, des plages blanches et de la mer turquoise dans laquelle on a envie de nager en écoutant les chansons de Bob Marley. Victoria a adoré ce petit paradis à tel point que ses voyages sont devenus de plus en plus réguliers et se sont petit à petit transformés en déménagement. Elle a épousé un Jamaïcain, elle travaille comme guide touristique et partage dans son blog les particularités de la vie locale qui ne figurent dans aucun guide touristique.

Chez Sympa, nous n’avons pas pu ignorer les histoires fascinantes de Victoria et avons sélectionné les plus parlantes d’entre elles, qui nous font découvrir la Jamaïque sous un angle complètement différent.

La Jamaïque peut être considérée comme étant le pays du matriarcat.

Récemment, je suis tombée sur un article dans notre journal local qui traitait du thème : “La Jamaïque est un État matriarcal”. Au sens jamaïcain du terme, le matriarcat est le respect des femmes. Ici, quand un couple rentre du travail, le mari ne pourra pas se mettre sur le canapé pour lire un journal ou regarder un match de foot pendant que son épouse se dirige vers la cuisine pour préparer le dîner, laver le linge, ou nettoyer la maison. En Jamaïque, tout le monde comprend que si une femme travaille elle aussi, elle revient du boulot tout aussi fatiguée qu’un homme.

Le seul problème dans toute cette égalité est que la femme doit quand même tomber enceinte et accoucher. C’est pour cette raison qu’ici, elles sont si respectées et qu’on prend soin d’elles. Bien que dans notre monde moderne il existe encore des gens qui disent : “La grossesse n’est pas une maladie”, “l’accouchement est la raison d’être d’une femme”, etc. En Jamaïque, il est considéré que lorsqu’une femme accouche, elle accomplit un véritable exploit. Et je suis du même avis.

Techniquement, ici, les femmes ont plus de droits que les hommes. Elles peuvent être grosses, avec un ventre qui pend et des vergetures sur tout le corps, et elles peuvent péter les plombs à cause de leurs hormones. Mais la seule chose qui reste inexcusable, c’est d’insulter les hommes. De plus, toutes les femmes sont respectées par défaut, et non pas parce qu’elles le “méritent”.

En Jamaïque, plus de 50 % des postes de direction sont occupés par des femmes, mais on en trouve quand même certaines qui se plaignent d’être opprimées. En outre, près de 45 % des familles sont “dirigées” par des femmes, y compris financièrement.

Ici, on aime follement les enfants. Surtout les filles.

Les Jamaïcains aiment beaucoup les enfants et sont fiers d’en avoir. De nombreux habitants mettent les photos de leurs enfants en avatars, et 99 % des Jamaïcains ne comprennent probablement pas comment il est possible de ne pas vouloir avoir d’enfants.

En gros, la Jamaïque est un pays parfait pour les filles et les femmes. Ici, la plupart des hommes rêvent d’avoir une fille, et non pas un fils, parce qu’il est considéré que les filles aiment plus leur père, et les fils, leur mère. Ici, chaque petite fille est une princesse et une future reine qui mérite de trouver plus tard un roi. S’il y a peu d’argent et beaucoup d’enfants dans la famille, la fille recevra coûte que coûte une bonne éducation, alors que le garçon “s’en sortira par lui-même”.

La première chose que j’ai remarquée, c’est le nombre énorme d’hommes avec des enfants. Au début, j’avais l’impression qu’en Jamaïque, ils étaient les seuls à s’occuper de leurs progénitures. En se promenant dans les rues locales, il est facile de rencontrer des centaines d’hommes qui se promènent avec leurs bébés tôt le matin, des centaines d’hommes qui emmènent leurs enfants à l’école ou les ramènent à la maison, bref, des centaines d’hommes avec des enfants.

Les femmes Jamaïcaines ne s’inquiètent pas de leur poids et ne cherchent pas à se marier.

Mon mari dit qu’il ne voit pas de différence entre une femme jamaïcaine et une femme européenne. Il a même dit que moi, une Russe, ne suis en rien différente d’une Jamaïcaine. Toutefois, en y regardant de plus près, nous avons trouvé quelques caractéristiques distinctives. Elles ne concernent bien évidemment pas tout le monde, mais elles sont inhérentes à la plupart des femmes :

  • Les femmes européennes souhaitent généralement perdre du poids, alors que les Jamaïcaines s’en fichent complètement.
  • Les Jamaïcaines visent uniquement à avoir une bonne carrière et des enfants. Elles ne cherchent pas vraiment à se marier.
  • Un Européen s’efforce de gagner plus d’argent que sa femme, alors que le Jamaïcain n’en a rien à faire. Ici, il existe de nombreux couples où la femme occupe un bien meilleur poste.
  • Un Européen veut généralement trouver une femme sans enfants, alors qu’un Jamaïcain peut épouser une femme qui a 5 enfants de 5 hommes différents. Et après le mariage, ils en auront un sixième.
  • Un Jamaïcain peut faire des enfants avec une femme qui lui est complètement indifférente. Cependant, il aimera et s’occupera des enfants, tant financièrement que physiquement.
  • Un Jamaïcain ne dira jamais à sa femme ce qu’elle doit faire et comment elle doit le faire : elle en décidera elle-même. Une Jamaïcaine ne demandera jamais de conseils à son homme. En fait, l’opinion de celui-ci l’importe peu, car après tout, elle sait bien mieux ce qu’elle doit faire.

Beaucoup de choses dépendent bien évidemment de l’éducation. Et à Kingston, la capitale de la Jamaïque, elle peut être très différente de l’éducation dans les campagnes. D’après mes observations personnelles, les femmes jamaïcaines sont plutôt confiantes et indépendantes, alors que les hommes sont plus détendus et subordonnés. Ils suivent le mouvement et font ce qu’ils ont à faire, tout simplement parce qu’il le faut.

Certaines particularités de la vie et de la mentalité locale peuvent étonner même un voyageur expérimenté.

  • La Jamaïque est l’un des rares pays du monde où l’on peut boire l’eau directement du robinet ou même d’une rivière. Si en amont, personne ne fait sa lessive, bien évidemment. Ce n’est pas pour rien que les bateaux de croisière américains font le plein d’eau ici, à Ocho Rios.
  • Après la lessive, les culottes doivent être obligatoirement accrochées dans la cour. Au début, j’essayais de m’y opposer en accrochant la lessive dans ma chambre, mais je me suis ensuite habituée aux coutumes locales. En fait, c’est assez pratique : tu étends le linge et tu t’en vas faire tes affaires. S’il commence à pleuvoir, les voisins enlèvent tout le linge et le ramènent à l’intérieur. Bien sûr, ils s’attendent à ce que je fasse de même, et je dois donc moi aussi enlever le linge des voisins de temps en temps. Mais c’est pratique, non ?!
  • Certains Jamaïcains ne considèrent pas le riz comme étant un aliment. Ils divisent les accompagnements en riz, pâtes et nourriture “normale”. Et cette nourriture normale, ce sont les bananes vertes bouillies, les bananes plantains (un genre de banane légume), les légumes-racines (les pommes de terre, les patates douces, l’igname, le dachine, le koko, le manioc), l’arbre à pain (le fruit) et la citrouille. C’est-à-dire qu’en gros, la “véritable” nourriture, c’est tout ce qui peut être cuisiné et mangé sans accompagnement. On ne peut pas manger du riz ou des pâtes sans rien, n’est-ce pas ?

  • Lors des mariages jamaïcains, les enveloppes contenant de l’argent doivent obligatoirement être signées et sont collectées par une personne spécialement formée. Et sais-tu comment ils disent “Vive les mariés !” en Jamaïque ? Ils frappent leur fourchette contre leur verre !

  • Dans presque chaque maison jamaïcaine, il y a une machette. Après tout, c’est une chose si utile ! Couper une noix de coco, nettoyer les roseaux, couper les mauvaises herbes, creuser le potager, couper le bois.

La Jamaïque est un pays qui fait sourire. C’est un endroit qui te rend sincèrement heureux, car après tout, il est très difficile d’y être malheureux. Et le plus important, c’est qu’ici il n’y a aucun problème et pas de stress, car la vie est trop belle pour s’inquiéter et se préoccuper de bêtises.

Le récit de Victoria nous a donné une envie folle de nous rendre sur la côte des Caraïbes.
À toi aussi ?

As-tu déjà dû faire face à des particularités de pays étrangers qui t’ont semblé tout aussi exotiques ? N’hésite pas à partager tes aventures dans les commentaires !

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