Comment comprendre que ton psychisme est en miettes et sur le point d’organiser une émeute

Il y a 5 ans

Tu as la tête dans les nuages, tu perds la raison, tes nerfs te jouent de mauvais tours : parfois, notre santé mentale se dérègle et s’aventure dans des zones de fragilité. Selon les publications de l’OMS, les limites de la “normalité” sont floues. Ainsi, chacun est parfois régulièrement un peu... dérangé, par une surcharge émotionnelle et physique, par l’anxiété, par le stress de trop grandes responsabilités. Le souci, c’est le niveau de négligence du problème : il faut s’en rendre compte à temps.

Pour arrêter rapidement le désir de tuer tes voisins ou tes collègues de travail le trouble mental, tu dois réagir aux signaux envoyés par ton corps. Et ce sont précisément eux que nous allons énumérer dans cet article, en nous basant sur l’opinion du professeur Shahram Heshmat et de la psychothérapeute F. Diane Barth.

Sympa ne va pas aujourd’hui te donner des solutions en tant que telles, car le sujet est trop délicat. Nous ne pouvons pas savoir l’intensité des signes de “fragilité” vécus par le lecteur. Les suggestions du type “dors bien, souris, ne perds pas ton temps avec des imbéciles” sont évidemment toujours applicables. Mais les problèmes trop graves doivent être solutionnés avec un spécialiste compétent. Entre-temps, voyons de quelle manière le psychisme nous envoie des messages de SOS, puis découvre une petite blague cachée.

1. De fait, il y a trop d’idiots autour de toi

En général, la formule consacrée est : “des signes d’irritabilité apparaissent”. Le problème, c’est que les gens admettent rarement qu’ils se sont convertis en réacteur nucléaire. Pire, ils ne s’en rendent pas forcément compte. Alors nous allons te donner des exemples concrets de ce que tu peux ressentir dans ces cas-là.

Tu as la sensation que les autres veulent rendre ta vie impossible. Ils produisent des sons désagréables, profanent tout ce qui est beau et interfèrent avec tout ce que tu fais. Même le chat comprend qu’il faut se méfier quand l’appel “Viens ici mon cœur ” est remplacé par un rageur " Ne te mets pas dans mes pieds, sac à puces". Et pourtant, dans le même temps, tes habitudes et ton lieu de travail, eux n’ont pas radicalement changé.

Conclusion : les défauts des gens de ton entourage (et même du chat maltraité), n’ont très probablement pas augmenté. Tout se joue dans ta perception.

2. Des événements et des dialogues anciens te reviennent à l’esprit

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Imaginons que tu as demandé un expresso dans un café. Mais au lieu de la tasse tant attendue, le serveur te balance un commentaire acerbe. D’autres clients, à qui tu n’as rien demandé, se joignent au dialogue et s’ensuit un débat animé qui oppose deux camps. Mais tout à coup, emporté par ton argumentation, tu vas trop loin et tu traites le serveur d’"esclave du capitalisme“. Erreur. Tu viens de déclencher une guerre atomique. Dommage que les scénaristes de Game of Thrones ne soient pas là, ils auraient pu puiser là des épisodes entiers de dialogues acerbes.

L’exemple est comique — et faux — mais parfois, des situations plutôt dramatiques se produisent selon ce schéma dans la vie réelle. Comment réagis-tu face à elles ?

  • La première réaction est normale : tu partages l’expérience avec tes amis, et en tires tes conclusions. Le ressentiment demeure un instant et puis, tu archives “l’incident Nº308” dans le lieu le plus éloigné de ta mémoire.
  • La seconde est l’option indésirable. “L’incident Nº308”, associé à d’autres souvenirs similaires, te revient en tête presque tous les jours. Les dialogues avec l’offenseur continuent, ton imagination échafaude des scènes de punition sophistiquées.

Moralité : il y a une différence entre l’introspection et les souvenirs obsédants. Et il faut la détecter à temps.

3. Tes interlocuteurs commencent à montrer des signes de surdité

La diction est un indicateur de l’état émotionnel. Le stress attaque l’appareil vocal avec la même ferveur qu’un chat s’en prend à une guirlande du sapin de Noël. L’influence des facteurs de stress est nette dès lors que la diction commence à faire une sorte de “bouillie” dès que l’on parle. La personne a la sensation que ses cordes vocales se sont transformées en une masse immobile et que le contrôle du volume est tombé en panne.

Bien sûr, avoir une totale maîtrise de sa diction n’est pas toujours facile. Par exemple, durant les prises de parole en public, si on n’y est pas habitué, les discussions qui nous mettent hors de nous ou encore une rencontre inattendue avec Ryan Gosling chez le primeur. Dans ces cas-là, la voix qui tremble n’est une surprise pour personne.

Mais les choses sont différentes si les problèmes surgissent dans des échanges très quotidiens. Si ceux qui t’entourent commencent à devoir jouer de plus en plus souvent au jeu “Motus” lorsqu’ils parlent avec toi, c’est qu’il est temps de réagir.

4. Tu as l’impression que la seule occupation de ceux qui t’entourent est de te juger

Pensées problématiques: chaque personne que tu croises dans la rue semble te dévisager et être prête à noter ton apparence et ton comportement — et pas en bien.

Que se passe-t-il en réalité ? Les personnes s’observent entre elles parce qu’elles laissent leurs pensées flotter dans le vide. Regarder son voisin, c’est surtout une manière de tromper l’ennui. Les objets qui nous entourent peuvent aussi être “palpables” du regard (ce n’est pas pour rien que la pub nous a envahi partout). On regarde quelqu’un ou quelque chose, on y pense un moment et puis on porte notre attention sur autre chose : c’est un schéma classique.

Il y a des exceptions. Par exemple, si tu es habitué(e) à te balader vêtu(e) d’un costume de licorne...

Conclusion : les excentricités augmentent les possibilités de se transformer en sujet de discussion. Mais dans les situations normales, le fait que tu t’attendes constamment à être jugé(e) est mauvais signe.

5. La communication en direct avec les autres te demande des efforts de contrôle

Dans les lieux publics, tu as l’impression que tu perds le contrôle de tes muscles et extrémités de ton corps. Tu sens que tes mouvements sont perturbés et que les personnes qui t’entourent sont sur le point de trouver une bonne raison pour se moquer de toi. Les gestes quotidiens se transforment en une véritable torture. Par exemple, manger dans un café. Tu ne peux te concentrer sur tes pensées ou sur la conversation en cours, et tu manges ta pizza en “mode automatique”. Le cerveau passe d’une consigne à l’autre : “Mastiquer correctement”, “Contrôler les expressions faciales”, “Ne pas perdre le fil de la conversation”.

La situation te semble familière ? Cela signifie donc que l’anxiété exerce trop de pouvoir sur tes pensées.

6. Tu ne peux pas te relaxer et te reposer simplement

Tu as fini ton travail et tu veux te relaxer et te distraire des problèmes du quotidien. Malheureusement, ton cerveau ne permet pas à ton corps de se relaxer. Dans ton esprit, des pensées viennent te titiller : “Il faut faire quelque chose en urgence ! C’est l’heure d’aller quelque part !”. Mais où et pourquoi exactement, cela n’est pas clair du tout...

Il s’agit de la tension motrice. L’inquiétude qui se manifeste durant trop de temps peut être un symptôme de trouble de l’anxiété.

7. Le dérangeant “Et que se passera-t-il si...?” ruine constamment ta vie

L’excès d’imagination peut nous faire passer du côté obscur. Nous parlons des situations où ton cerveau crée des histoires épouvantables sans motif.

Après tout, être préparé aux difficultés imprévues et vivre dans l’attente constante d’un désastre sont des concepts complètement différents.

8. Toute conversation se termine par une conclusion pessimiste

Personne ne peut être toujours en “mode content”. Bien évidemment, les événements désagréables attirent notre attention et nous obligent à nous focaliser sur eux. Mais l’habitude chronique de se plaindre de la vie va au-delà du normal.

Il vaut mieux reconnaître franchement que l’on se montre pessimiste dans toutes les conversations et en prendre conscience : personne n’est plus surpris que, lorsqu’on te demande “Comment ça va ?”, tu embrayes en deux secondes sur la fin dans le monde et l’apocalypse.

9. Les rituels “protecteurs” se multiplient

La superstition est un sujet multi-facettes, c’est pourquoi nous n’allons pas la commenter en tant que telle. La question serait plutôt de savoir à quel point tu dépends des rituels et talismans “protecteurs”. Par exemple, nombreux sont ceux qui possèdent un objet dit “porte-bonheur” qui attire supposément la chance. C’est une chose de le prendre comme un signe favorable à ton bonheur, c’en est une autre, complètement différente, de croire que sans ton talisman, tu es condamné(e) à l’échec.

Parfois, le désir de contrôler sa vie avec l’aide de rituels prend un aspect rigide. Les tâches quotidiennes provoquent une erreur dans le “processeur mental”. On ne peut pas poser simplement une tasse sur la table, fermer la porte, s’habiller etc. Une discussion s’établit entre l’anxiété (A) et la raison ®:

A. : “Il faut recommencer l’action”.

R. : “Remettre la tasse sur la table ? Bizarre...”.

A. : “Cela n’a pas été parfaitement fait. Si tu ne corriges pas cela, il va se passer quelque chose de mal”.

La peur transforme les individus en otage mental et les oblige à répéter des rituels étranges. Pour ce type de situation, il existe les termes de “compulsion” et “TOC”.

10. Il y a de plus en plus de gens difficiles à satisfaire

Si à chaque fois, il y a de plus en plus de personnes autour de toi dont tu ne satisfais pas les attentes, pense aux possibles raisons :

  • Tes erreurs sont évidentes

Par exemple, tu prépares des salades spéciales pour ton oncle végétarien, en y camouflant de la viande. Ou tu offres un oreiller de plumes à ta sœur, sachant son allergie. Bon, que dire... Revois ce que tu fais. Et garde le jambon éloigné de ton oncle.

  • Tu n’arrives pas à protéger ton espace personnel

La porte sur ta vie est constamment ouverte. D’abord parce que les curieux ne te permettent pas de la fermer. Ensuite, parce que les experts et leur “Je sais ce qu’il faut faire” viennent tout le temps te rendre visite, ainsi que les malheureux qui ont toujours besoin d’aide. Pour ces derniers, c’est la pancarte “Bureau des services gratuits” qui les attire. D’où cela vient-il ? La faute est au sentiment de devoir, à la culpabilité et à la peur de se voir attribuer le statut de “Mauvaise ou Méchante”.

Nous avions promis de ne pas faire de recommandations, mais nous ferons une exception sur ce point. Pour commencer, il faut dire les choses comme elles sont : il est impossible de faire plaisir à tous les experts et nécessiteux. Il arrivera à un moment où tu ne pourras pas faire un lavement au chat de la tante Rosita et coudre en même temps le costume de Daenerys pour ta nièce. Malgré tout ce que tu pourras faire, une des deux finira par te maudire sera offensée.

Écoute les psychologues et laisse ressortir tes propres désirs des tréfonds de ton être, mets-les en lumière et place-les au premier rang de tes priorités. Quant à “l’importante” opinion des autres ? Regarde le dessin ci-dessus.

Il existe d’autres symptômes alarmants. Quelque chose de très important nous a peut-être échappé. Regarde tes mains, puis le clavier : la nature te dira comment agir.

Tu t’en vas déjà ? Et la blague cachée ?

Nous t’avions promis une blague cachée. Elle se trouve au verso de l’une des illustrations. Cherche l’image réversible et... Exact : partage ta découverte dans les commentaires.

Illustratrice Marat Nugumanov pour Sympa

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