Comment j’ai adopté la méthode du minimalisme japonais et je me suis débarrassé de 2000 euros d’objets superflus

Conseils
Il y a 5 ans

“Le minimalisme japonais ” est une expression que nous entendons souvent ces jours-ci, et la popularité de ce concept est principalement liée au livre de Kon Marie, “La magie du rangement”, et à celui de Yukiko Kaneko, “Life Free from Dream”. Le principe sur lequel écrivent ces auteurs est simple : il faut se défaire de tous les objets de la maison qui ne nous apportent pas de joie.

Les deux femmes disent que le rangement aide à nous libérer. Non seulement permet-il de nous débarrasser des choses inutiles, mais il change aussi une personne, influence ses points de vue et son approche de la vie. Est-ce vraiment le cas ?

Aujourd’hui je raconte exclusivement à Sympa comment j’ai appliqué cette méthode de désencombrement dans mon lieu de vie et ce que cela m’a apporté.

Quand j’ai entendu parler de cette méthode de minimalisme japonais, j’ai tout de suite pensé : “Oh je connais des gens pour qui cette méthode serait bien utile !”. Par exemple, je pensais à l’une de mes amies qui garde sa robe de cérémonie de remise de diplôme depuis des années, juste au cas où. Pour avoir la conscience tranquille, j’ai fait une révision rapide et superficielle de mes affaires dans ma propre maison, et je n’ai rien trouvé à jeter.

La deuxième fois que j’ai pensé à cette méthode, ce fut quand j’ai déménagé dans mon nouvel appartement. Je n’ai pas de meubles à moi, juste un peu de vaisselle, des appareils électroménagers, un ordinateur et un téléphone portable. Malgré cela, j’ai passé beaucoup de temps — et d’argent — à empaqueter et à transporter les choses qui étaient dans ma maison. J’ai alors décidé de réaliser une révision plus approfondie de mes possessions.

  • Pour que le processus de désencombrement de la maison soit plus efficace, les japonais recommandent de ne pas travailler par pièce (cuisine, chambre, salle de bain), mais plutôt par catégorie de choses : vêtements, chaussures, etc.

Les vêtements

Comme c’est le cas pour beaucoup de femmes, tous mes vêtements peuvent être répartis en catégories : vêtements pour tous les jours, vêtements pour les sorties, vêtements au cas où, et vêtements pour faire la “folle” (je suis sûre que vous avez aussi des vêtements de ce type), entre autres.

Bon, ces choses sont bien sûr divisées en sous groupe seulement dans ma tête ; l’armoire en revanche est en état permanent de chaos et d’anarchie, tout s’y mélange. C’est ainsi que j’ai ouvert l’armoire sur les vêtements de printemps et d’automne et que j’ai tout jeté sur le canapé.

Ce fut la première étape de la méthode de désencombrement japonaise (je me suis soudainement rendu compte que j’avais une relation spéciale avec la couleur jaune).

Selon les conseils des japonais, c’était le moment de décider quels étaient les articles de cet énorme tas qui m’apportaient de la joie. Cependant, selon moi, le bonheur c’est plutôt de voyager, de connaître des personnes intéressantes, et de caresser des petits chats. Les vêtements ne font pas partie de cette liste. C’est ainsi que j’ai pris un autre chemin : j’ai d’abord évalué le confort de chaque article (j’ai d’ailleurs écarté par ce tri quelques jolies chemises synthétiques), et j’ai ensuite gardé ce qui m’allait le mieux.

Voici le résultat après inspection et tri de l’armoire de vêtements printemps-été.

J’ai gardé un jean, une jupe, une robe et quelques chemises. La sélection ne fut ni rapide, ni facile. Ce fut difficile de me débarrasser de beaucoup de choses, j’ai trouvé un million d’excuses ; je pourrais mettre cela quand je perdrai du poids, je peux laver cette tache, cela ne me va pas bien mais je peux trouver autre chose avec quoi le combiner...

  • Un conseil de Yukiko Kaneko m’a aidé ici. Avec ce type d’excuses nous nous “sacrifions” : les vêtements dans lesquels nous pourrions être belles dans le futur (si nous perdons du poids, si nous arrivons à faire partir une tache), nous empêchent de choisir les vêtements dans lesquels nous pourrions être belles tout de suite.

Le processus de classification de l’armoire d’été-printemps m’a pris un mois, mais ensuite cela a été beaucoup plus rapide avec les habits d’hiver, les sous-vêtements et les chaussures.

Maquillage et produits de beauté

À gauche : choses que j’ai trouvé sur les étagères, le placard et même dans le réfrigérateur. À droite : ce que j’utilise vraiment.

J’ai remarqué que les produits les plus inutilisés étaient ceux que j’ai acheté pour des raisons économiques. Par exemple, j’utilise depuis longtemps une crème pour les rougeurs qui coûte autour de 20 euros et qui marche très bien. J’avais essayé de la remplacer par un produit moins cher à plusieurs reprises. En faisant mon rangement, j’ai trouvé 5 lotions au coût total de 25 euros, et il se trouve que je ne les ai pas utilisées plus de 2 ou 3 fois chacune.

Autres catégories

Voici le résultat du tri des bijoux ; j’ai seulement conservé l’éléphant rouge.

Après avoir terminé le tri des accessoires, je suis passé aux autres catégories où d’autres surprises m’attendaient. Par exemple, j’ai retrouvé un toaster, une cafetière à filtre et une théière électrique dont j’avais oublié l’existence parce que cela faisait 5 ans que je n’utilisais plus ces dispositifs. J’ai trouvé aussi beaucoup de choses à jeter dans d’autres catégories :

  • Souvenirs et décorations pour la maison : aimants, plateaux décoratifs, jeux, petites figurines et autres objets ramasse-poussière.
  • Textiles. Draps pour le lit et serviettes incommodes, quelques couvertures.
  • Dispositifs électroniques et petites machines. Écouteurs qui fonctionnent mal, lampe de bureau peu pratique, fer à lisser, machine électrique pour s’épiler.

Que faire avec tout cela ?

Il est toujours préférable de trouver la réponse à cette question avant de commencer son tri. Dans le cas contraire, les choses inutiles pourront passer un temps indéterminé dans une pièce ou sur le balcon et reprendront petit à petit leur place dans l’appartement sans que tu t’en rendes compte. Personnellement j’avais trois canaux principaux de distribution.

  • Refuges animaliers. J’y ai apporté mes vêtements, les draps de lit et tout ce qui peut être utilisé comme couverture.
  • Groupe de soutien et associations caritatives. J’y ai apporté toutes les choses qui pouvaient être vendues lors d’évènements caritatifs que j’ai trouvé sur Facebook. Presque tous mes vêtements ont été remis à une famille qui s’était retrouvée sans toit après un incendie.
  • Cadeaux. J’ai aussi trouvé sur Facebook de nombreux groupes où les participants offraient leurs objets aux personnes intéressées. C’est comme cela que j’ai donné presque tous mes accessoires de beauté, mes bijoux et quelques cosmétiques, quelques vêtements et des chaussures.
  • Poubelles. J’ai jeté à la déchetterie tout ce que je n’ai pas pu faire entrer dans les trois premières catégories.

Il y a aussi une autre méthode intéressante, en addition de celles présentées ci-dessus : vendre ou échanger quelque chose qui ne nous est pas utile pour autre chose. Moi même je n’ai pas essayé cette méthode mais mon amie a réalisé des affaires ainsi.

Que faire pour empêcher la situation de se reproduire ?

Un exemple de vêtement dont je me suis débarrassé.

Yukiko Kaneko compare le processus de désencombrement avec la perte de poids : si tu te débarrasses des objets sans changer tes habitudes, les objets inutiles reprendront vite leur place. Ainsi, analyse les principales raisons de l’apparition des choses superflues pour éviter qu’elles ne “reviennent”.

  • Offres, promotions. L’idée qu’un produit, même de qualité douteuse ou dont je ne connaissais pas bien l’usage, coûte “seulement 10 euros” m’a poussé assez souvent à acheter des choses vraiment inutiles. Par exemple, la robe rouge de la photo. Ce n’est pas ma taille, ce n’est pas mon style et ce n’est pas vraiment ma couleur. Pourquoi je l’ai achetée ?
  • Économie. J’ai besoin de quelque chose qui coûte 25 euros mais comme je n’ai pas l’argent en ce moment je vais acheter quelque chose qui y ressemble pour 5 euros. Comme expliqué précédemment avec la crème, ce schéma ne fonctionne pas.
  • Choses qui ont perdu leur valeur. Elles furent utiles par le passé et il n’est pas facile de se défaire de l’idée que cela ne sera plus le cas. C’est pour cela que j’ai adopté la règle d’acheter un nouvel objet seulement après m’être débarrassé de son équivalent prédécesseur.

Conséquences

Au total, le processus de désencombrement a duré six mois, et voici ce qui a changé chez moi :

  • Comme il y beaucoup moins de choses dans l’appartement, il est désormais beaucoup plus facile de faire le ménage et de garder les espaces de vie propres. Désormais, il me suffit de passer un chiffon sur les superficies horizontales, plus besoin de déplacer sans arrêt les objets qui s’y trouvent, parce qu’il n’y en a plus !
  • Grâce à l’espace que j’ai dégagé dans l’armoire, je ne me pose plus la question de quoi mettre le matin ; tout est beaucoup simple ! Maintenant, j’ai le temps de me préparer un petit déjeuner normal au lieu d’avaler un morceau de pain en enfilant mon manteau, comme c’était le cas avant. De plus, en ayant conservé juste les choses qui me vont bien, je commence à me sentir plus sûre de moi.
  • Le chiffre parlant de ce “grand nettoyage” est 2000 euros, qui correspond à la valeur approximative des choses offertes ou jetées (vêtements neufs, appareils électroménagers, etc.). Si tu n’es pas convaincu de ce chiffre, fais la chose suivante : ouvre une de tes armoires et divise son contenu en 2 catégories : ce qui est réellement utile et ce dont tu pourrais te passer. Mais sois honnête. Calcule de prix des objets de la deuxième catégorie. Il est certain que tu sera surpris. Ceci est un excellent antidote contre les trucs des vendeurs et les autres facteurs qui nous font acheter des choses dont nous n’avons pas réellement besoin. Ces derniers 3 mois j’ai acheté une seule paire de chaussure. Et l’important c’est que cela est un choix conscient de ma part, je ne me restreint pas pour faire des économies.
  • Une femme à qui j’ai offert quelques pantalons m’a dit que c’étaient les premiers jeans de sa vie. Ce n’est pas que je me sentais comme un fée qui réalisait un souhait mais désormais je comprends mieux les philanthropes. Aider les autres personnes remplit notre coeur et comble largement le vide que nous pouvons ressentir parfois.

Et le supposé changement de personnalité alors ?

Les japonais ne mentent pas : j’ai vraiment changé. Ce désencombrement m’a rendu plus libre moralement et physiquement. Je ne me préoccupe plus pour les achats que j’ai à faire ou que j’ai fait. Je me culpabilise moins ; de ne pas ranger, d’avoir trop dépensé, etc. J’ai plus de temps et plus d’argent. Cela ne ressemble pas à la liberté tout ça ?

Je recommande à tous ceux qui ont déjà eu en tête le projet de se lancer dans un grand nettoyage de prêter attention à ce concept de minimalisme. La connection entre l’état d’esprit d’une personne et les choses qui l’entourent est importante, tu t’en rendras compte quand tu te débarrasseras de tes premiers cartons de choses inutiles.

Alors, qu’en penses-tu ? Es-tu prêt à te lancer dans un grand ménage estival ? Penses-tu qu’il te faudra garder tous tes objets souvenirs ? Partage ton opinion dans les commentaires !

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