De quoi nos enfants ont-ils peur à différentes étapes de leur croissance et comment pouvons-nous les aider ?

Éducation
Il y a 5 ans

Les peurs et les phobies peuvent se produire à tout âge, cependant en psychologie infantile il existe le concept des peurs naturelles : ce sont celles qui se produisent chez la majorité des enfants à diverses étapes de leur développement et qui sont des conséquences naturelles de la croissance. Les parents ont souvent des réactions “extrêmes” concernant ces peurs : les uns se hâtent de prendre rendez-vous chez un psychologue tandis que les autres considèrent que ces peurs sont des “bêtises” et ferment la porte de la chambre de l’enfant malgré ses supplications pour ne pas rester dans le noir.

À quoi correspondent les peurs infantiles, comment aider l’enfant à les surpasser et quand est-il nécessaire de faire appel à un spécialiste ? Sympa a décidé de trouver des réponses à ces questions.

De la naissance jusqu’à 1 an

  • Peur des bruits soudains/ des flashs et des étincelles/ des mouvements brusques. Pas besoin d’actions spéciales de la part des parents, vous pouvez juste essayer d’éviter qu’ils se produisent. L’enfant qui est tranquillement endormi peut sursauter effrayé d’un éternuement soudain. Pour réduire le niveau d’anxiété en général, il est important de faire du contact peau à peau aussi souvent que nécessaire.
  • Peur de perdre la mère. Cette peur se terminera quand l’enfant commencera à se percevoir comme un être indépendant, qui ne fait pas partie de sa mère. De plus, il acquiert à cet âge des concepts du type “pour un moment” et “dans un autre endroit” tandis que jusqu’à présent il associait l’absence de sa mère à “pour toujours” et “à l’inconnu”. Pour surpasser cette période, tu as besoin d’un babyphone grâce auquel ton enfant pourra entendre ta voix par exemple.

  • Peur des inconnus. Dans la seconde moitié de la première année de la vie, l’enfant commence à distinguer les concepts de “sien” et “étranger”. Certains enfants ont des réactions très brusques envers les étrangers : ils ont peur, pleurent ou refusent de communiquer. N’insiste pas : tata survivra si le bébé ne veut pas aller dans ses bras. Ne force surtout pas les choses, car tu risquerais d’aggraver le problème.

De 1 à 3 ans

  • Peur des nouveautés. L’enfant est trop petit pour comprendre que les changements sont un phénomène normal dans la vie. Pour lui, tout changement ressemble à un effondrement total de l’ordre mondial. Et cependant, dans cette étape de sa vie, peut survenir une séparation de ses parents, un changement de crêche ou de nounou. Explique à ton petit les changements qui vont survenir prochainement, invente tes propres rituels qui seront toujours en place et qui ne changeront pas quoi qu’il se passe. Attention, ne romps jamais les promesses que tu fais à ton enfant : il a besoin de ces points de stabilité.
  • Peur de l’obscurité. La cause de cela est habituellement les paroles et les actions précipitées des adultes. Aide-le à faire face à cette peur à l’aide d’une lumière nocturne. Tu peux aussi offrir à ton enfant une petite lumière, qui est “capable de vaincre l’obscurité, même si elle est petite”. Tu peux inventer des activités intéressantes dans l’obscurité : un théâtre d’ombres, des présentations de diapositives, des jeux comportant une lumière.
  • Peur des animaux. La raison de cela est une expérience désagréable avec les animaux ou bien des phrases effrayantes prononcées par les adultes (“Ne le touche pas, il mord !”). Apprends à ton enfant à communiquer avec les animaux, ne confonds pas peur et précaution : il est nécessaire d’inculquer aux enfants le deuxième concept. Si la peur est déjà présente chez ton enfant, agis avec précautions : choisis des dessins animés, des livres où la “bête terrible” n’est pas si terrifiante. Si tu en as l’opportunité, deviens ami avec l’un des représentants de cette espèce terrifiante (mais n’insiste pas sur le fait de “caresser un chien” si l’enfant a peur : tout se fera en son temps).

De 4 à 7 ans

  • Peur des monstres. Fantômes, vampires, loup-garous : l’enfant n’est pas capable de séparer l’émotion de l’objet qui la cause. En d’autres termes, si le personnage d’un dessin animé ou d’un film qui fait peur effraie l’enfant, la peur est réelle, et donc le monstre aussi est réel. Ne permet pas à l’enfant de regarder la télévision sans contrôle. Si la peur est déjà installée, discute des points faibles de ce monstre avec ton enfant et “arme” ton petit contre celui-ci.
  • Peur de la douleur physique. Bien sûr, un nouveau-né réagit aussi à la douleur, mais avoir peur de la douleur physique avant que celle-ci ne soit provoquée est propre d’un esprit plus mature. Une version plus spécifique est observée ; la peur du docteur. Ne mens jamais à un enfant sur la douleur : ne dis pas que cela ne fera pas mal quand tu l’emmènes se faire vacciner. Dis-lui honnêtement qu’il faudra supporter un peu la douleur et qu’elle s’en ira très vite.
  • Peur de la mort. À l’âge de 5 ou 6 ans environ, l’enfant se rend généralement compte que la mort est irréversible. En général, cela est accompagné de la peur de perdre des êtres proches (la peur de sa propre mort se produit généralement plus tard). Parle à ton enfant, écoute-le. Explique-lui que, en général, les gens meurent après avoir vécu une vie longue et qu’il reste encore beaucoup de temps. Si le petit dit qu’il inventera un “médicament contre la mort”, soutiens-le dans cette idée : cela lui permettra de se réconcilier avec cette évidence terrifiante.

De 8 à 11 ans

  • La peur de ne pas faire partie du groupe. Les problèmes de socialisations existent pour les élèves du primaire, et avec ceux-ci, la peur de ne pas satisfaire les attentes des autres : parents, maîtres et compagnons de classe. Essaie de discuter souvent avec ton fils de “l’individualité”, de la valeur de chaque personne au niveau individuel, et de l’amitié vraie. Sois cohérent : ne compares pas ton fils avec d’autres qui réussissent mieux que lui dans un domaine. Félicite-le pour ses propres réussites.
  • Peur de ne pas réussir. En règle générale, cela est aussi lié à l’école : peur de ne pas répondre correctement à une question à l’école, de ne pas avoir une bonne note à un contrôle, de ne pas réussir l’exercice ou de faire une mauvaise performance lors du concert de l’école ou d’être pris par le stress. Discute avec ton enfant du pire qu’il pourrait arriver s’il ne réussit pas un objectif : dans tous les cas, il n’y aura pas de catastrophe et il ne doit donc pas craindre l’échec. Après cela, apprends-lui quelques techniques pour soulager les tensions : une respiration consciente, le choix d’un spectateur dans l’auditoire sur lequel il pourra se concentrer pendant son intervention, un petit talisman de la chance (qui servira beaucoup si tu es convaincant lorsque tu le lui offres).

De 12 à 16 ans

  • Peur d’être rejeté. Dès le moment où il existe une division entre groupes dans un collectif, apparaissent les personnes “populaires” et les “losers” ; les adolescents maîtrisent un nouvel instrument de l’influence : l’acceptation et la spéculation sur celle-ci. La mission des parents est de former chez leur enfant la compréhension, non seulement de la valeur de sa propre personnalité, indépendamment de l’opinion des autres, mais aussi de la nécessité d’analyser les “tests” qui sont mis en place pour appartenir à un groupe. Il faut que l’enfant puisse vérifier de lui-même qu’ils sont nécessaires ; “Te demandent-ils d’agir avec cruauté ou de trahir tes principes ? Cela te pousse-t-il à t’humilier ? Ces personnes qui mettent en place de tels tests en valent-elles la peine et sont-elles dignes de ton amitié et de ton admiration ? Assure-toi que ton adolescent sache où il peut obtenir de l’aide si la “non acceptation” se convertit en harcèlement : toi, un service de soutien psychologique ou une ligne téléphonique.
  • Peur de grandir. Les changements du corps pendant la puberté et ses réactions peuvent faire peur à l’enfant. De nombreuses jeunes filles ont été effrayées quand elles ont eu leurs premières règles, pensant que c’était grave. Ce type de peurs surgit par manque de compréhension de l’essence de ce qui est en train de se produire et cela est complètement lié à un manque d’éducation des parents sur ce sujet. Prépare ton enfant à l’avance à ce qui lui arrivera au cours des prochaines années. Si tu ne peux pas lui raconter par toi-même (si tu te sens “timide” ou que tu n’es pas sûr de tes connaissances), Internet abrite de nombreux livres et films sur ces thèmes. L’adolescent doit pouvoir comprendre qu’il est sain et normal.

Règles générales pour pouvoir gérer efficacement les peurs infantiles

Quels que soient la peur et l’âge de ton enfant, ces règles doivent être suivies scrupuleusement :

  • Ne crée pas de peur toi-même, en faisant peur à l’enfant, ou au contraire en t’inquiétant trop à chaque fois qu’il a peur de quelque chose.
  • Ne ridiculise pas sa peur, cela ne l’aidera pas à s’en défaire et cela détruira la confiance qu’il a en toi pour le comprendre.
  • Ne lutte pas contre les peurs en les affrontant par la force avec le “Non, je n’ai pas peur !”. Il existe des techniques en thérapie qui permettent de réduire l’intensité d’un objet terrifiant en s’en rapprochant peu à peu mais des connaissances spéciales sont nécessaires pour les appliquer, sans quoi ton enfant pourra être affecté par la démarche.
  • Renseigne-toi sur les méthodes “douces” pour lutter contre les peurs : thérapie par l’art, la relaxation, les contes thérapeutiques, nombre d’entre elles peuvent être appliquées avec succès chez soi.
  • Distingue les peurs infantiles des phobies. Si l’intensité des émotions ne correspond pas à leur cause, si la terreur persiste pendant plus de deux mois et affecte significativement la qualité de vie de l’enfant, cherche de l’aide auprès d’un psychologue infantile.
  • Le plus important est d’être en empathie avec ton enfant. Essaie de comprendre la cause de la peur, connecte tout ton amour et ton génie pour trouver une manière de la combattre qui soit la plus adaptée pour ton enfant. En général, il suffit de l’écouter avec attention et d’avoir sincèrement envie de l’aider.

Ton enfant a-t-il des peurs et dans ce cas que fais-tu pour l’aider ? Partage tes trucs et tes conseils dans les commentaires, et dis-nous ce que tu penses de cet article !

Ilustradora Natalia Breeva pour Sympa

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