7 erreurs de traducteurs qui ont changé la vie de certaines personnes, et même l’histoire de l’humanité
L’importance d’une traduction précise devient particulièrement évidente lorsque des erreurs sont détectées. Le talent d’un traducteur n’est pas tant sa connaissance des langues étrangères que son souci du détail et sa capacité à analyser l’ensemble du contexte. Même une petite erreur peut parfois avoir des conséquences graves, voire tragiques. Les inexactitudes dans les transcriptions changent le cours des événements. Et dans cet article, tu en trouveras des preuves intéressantes.
Sympa a trouvé des erreurs fatales dans quelques traductions : certaines d’entre elles ont même changé le cours de l’histoire !
Pourquoi dit-on qu’Eve a été créée à partir de la côte d’Adam ?
Beaucoup d’entre nous sont convaincus que la première femme, Eve, a été créée à partir de la côte du premier homme, Adam. Et nous ne remettons pas en question cette étrange information. En réalité, cette connaissance de base n’est rien de plus qu’une erreur commise par un traducteur qui ne savait pas que le mot hébreu " tsela " avait deux sens : " côte " et " reflet “. Par conséquent, la phrase aurait dû ressembler à ceci : “Dieu a créé la femme comme un reflet de l’homme”.
“La menace” de Khrouchtchev
En 1956, au plus fort de la guerre froide, Nikita Khrouchtchev, dirigeant de l’Union soviétique, a prononcé un discours à l’ambassade de Pologne devant des représentants de différents pays. De façon inattendue, Khrouchtchev a déclaré : “Que vous le vouliez ou non, l’histoire est de notre côté, nous allons vous enterrer !”. Les médias occidentaux ont perçu les propos du dirigeant soviétique comme une menace directe. Khrouchtchev voulait en fait citer Karl Marx et appuyer le fait que le prolétariat creusait la tombe du capitalisme ; mais le traducteur a transcrit la phrase de façon littérale.
La traduction correcte aurait dû être très différente : “Le socialisme est plus efficace, si bien qu’il survivra au capitalisme”. On ne peut pas dire que l’expression semble plus amicale, mais il s’agissait plus de l’interprétation d’un livre que d’une menace directe envers l’Occident.
L’offre embarrassante de Jimmy Carter
En 1977, le président américain Jimmy Carter s’est rendu en Pologne. Il a invité un interprète expert en langue polonaise pour l’accompagner. Carter a commencé son discours par cette introduction : “Je suis venu pour connaître votre opinion et comprendre ce que le peuple polonais attend de l’avenir”. L’interprète a transformé ses paroles innocentes en quelque chose comme “Je veux avoir des relations intimes avec le peuple polonais”.
Mais ce n’est pas tout. Les mots du président “J’ai quitté les Etats-Unis ce matin” ont été traduits en polonais par “J’ai quitté les Etats-Unis pour ne jamais revenir”, ce qui a beaucoup inquiété le public. Le discours de Carter a été la risée de tout le monde pendant longtemps après cela.
Il est plus facile pour un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille que pour un homme riche d’entrer au Royaume des Cieux.
La célèbre phrase de Jésus-Christ se retrouve deux fois dans la Bible : “Il est plus facile pour un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille que pour un homme riche d’entrer au Royaume des Cieux. Alors que certains pensent que c’est une hyperbole, d’autres supposent que les gens nommaient les portes étroites des murs de Jérusalem des “trous d’aiguille”.
En réalité, cette phrase poétique est née de la négligence du traducteur qui a confondu les mots kamelos, qui signifie “chameau”, et kamilos, “corde”. Il serait donc plus juste de dire : “Il est plus facile pour une corde d’entrer par le trou d’une aiguille que pour un homme riche d’entrer au Royaume des Cieux”.
Îles des “chiens”
Il y a une idée fausse populaire selon laquelle les îles Canaries ont été nommées en l’honneur des canaris qui y vivent. Étonnamment, c’est en fait l’inverse — les oiseaux chanteurs ont été nommés d’après les îles où ils vivaient. Les îles ont été nommées Canaries en raison du grand nombre de chiens qui y vivent, tant sauvages que domestiques.
Le toponyme “Canarias” vient du latin Canariae Insulae, qui signifie littéralement “îles canines”. Selon une autre version, le mot “chien” désignait aussi les phoques qui y vivaient en grandes colonies.
Traité de Waitangi
En 1840, les Britanniques ont signé un accord avec les tribus maori pour que la Nouvelle-Zélande devienne une colonie britannique. Ce traité est considéré comme la base de la création de cet État. L’accord a d’abord été rédigé en anglais, puis traduit rapidement, en une seule nuit, par un missionnaire local. Le texte en langue maori contenait un grand nombre d’erreurs et d’incohérences par rapport à l’original. Les autochtones ont accepté les conditions, sans en approfondir le contenu.
Après la signature de l’accord par les deux parties, les colons ont obtenu le contrôle total des peuples autochtones et le droit de vendre leurs terres, ce qui ne faisaient pas partie du document traduit. Les Maoris mécontents ont organisé des soulèvements armés, tandis que les nouvelles autorités les ont réprimés au motif que les tribus ne respectaient pas le contrat. À la fin du XIXe siècle, les autorités néo-zélandaises ont décidé que ces documents n’avaient pas préséance juridique.
Un mot qui a coûté 71 millions de dollars
En 1980, l’Espagnol Willy Ramirez a été transféré dans un hôpital américain. Le patient était dans un état grave, mais les membres de sa famille ne pouvaient pas expliquer ce qui s’était passé car ils ne parlaient pas anglais. Ramirez souffrait d’une intoxication alimentaire. L’un des employés de l’hôpital a traduit le mot espagnol “intoxicado” par “intoxicated”, mais en anglais ce mot désigne un état d’ébriété prononcé ou une overdose de drogue.
Suite à ce diagnostic erroné, les médecins ont prescrit un traitement qui a entraîné des complications et une paralysie des membres pour le malade. Plus tard, l’hôpital a dû lui verser une indemnité de 71 millions de dollars.
Laquelle de ces histoires te paraît la plus incroyable ? Donne-nous ton avis dans les commentaires.
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