Un texte émouvant qui nous montre que chacun d’entre nous est le meilleur dans un domaine

Gens
Il y a 4 ans

Je m’appelle Olga, et un jour où je suis allée rendre visite à mon amie Tania, j’ai été stupéfaite.
Tout était si beau et parfait chez elle qu’on avait presque envie de demander où il fallait acheter son billet pour pouvoir visiter un tel musée. Tout était si propre qu’on aurait pu réaliser une opération chirurgicale à même le sol de son appartement. Ce n’était d’ailleurs pas un appartement, mais plutôt un paradis pour perfectionnistes.

Les livres étaient classés par ordre de taille décroissant. Les bougies colorées sur les étagères étaient combinées avec les motifs des rideaux. Des chocolats joliment présentés dans un panier étaient même assortis au papier peint. Comme c’était beau...

“Je te demande pardon, je n’ai pas eu le temps de ranger ”, m’a alors dit mon amie en replaçant un coussin qui était posé de manière asymétrique sur son canapé dernier cri.

Je me suis dit : “Tu te fous vraiment de moi ? Sans blague !” mais j’ai gentiment répondu “Ça va, ne t’inquiète pas.” pour jouer le jeu.

Je n’avais jamais passé la moindre journée dans un endroit aussi propre et ordonné, et encore moins chez moi. Mon appart est un endroit où règne le chaos : tout le monde court en laissant tomber diverses choses par terre, il y a des tasses de café non terminées partout, il y a des chaussettes égarées aux quatre coins de mon appartement, je n’ose même pas regarder ce qui traîne sous les lits, entre les poupées de ma fille, les bouquins d’école de mon fils, les vêtements qui sèchent depuis plusieurs jours et les poils que le chat vomit sur le canapé, c’est un véritable désastre.

En sortant de chez moi pour aller chez mon amie, j’ai carrément fait tomber le portemanteau sur lequel était accroché une montagne de vêtements, et je ne l’ai pas ramassé.

“Quelque chose ne va pas chez moi”, me dis-je alors, profitant de l’atmosphère douillette de la maison propre de quelqu’un d’autre. “Seuls des superhumains peuvent entretenir une maison comme ça, on dirait une photo de magazine...”

Je ne pourrai jamais être comme ça.

Le lendemain matin, je me suis disputée avec ma fille. Elle a deux ans et c’est l’âge de la protestation continuelle.

À l’école maternelle, ils voulaient faire des photos des enfants, alors ils nous avaient demandé de les habiller en conséquence, avec élégance. Ma petite “jeneveuxpas” a refusé les robes les unes après les autres, et exigeait de mettre sa “jupe préférée”, qui était bien entendu dans le panier de linge sale depuis la veille, pleine de taches de soupe.

J’ai beau lui avoir expliqué, l’avoir suppliée, tenté de la convaincre, rien. J’ai fini par jeter l’éponge, j’ai sorti la jupe sale du panier, et comme les taches séchées étant quasiment devenues invisibles, j’ai immédiatement fait le bonheur de ma fille. Elle s’est habillée joyeusement, et nous sommes parties heureuses à la maternelle.

J’ai quand même pris une belle robe avec moi dans un sac, au cas où elle change d’avis.
Arrivées à l’école, dans le vestiaire, il y avait une foule de parents et d’enfants. Des petites princesses, avec des nœuds, des épingles à cheveux, et des robes de gala, pleuraient parce que “Maman n’avait pas donné les bonnes chaussures” ou parce qu’elles avaient chaud. Et pendant ce temps, ma fille courait partout avec sa jupe à la soupe, en jouant avec un hérisson en peluche.

Les mamans se demandaient entre elles si ça valait la peine de repasser les culottes et les maillots de corps. La plupart s’accordaient à dire que “le tissu devient plus doux après le repassage”, et qu’elles les repassaient tous les jours.

Ma honte m’étouffait en silence. Jamais de ma vie je n’avais repassé une culotte, ni pour moi, ni pour qui que ce soit, et mon critère de choix principal pour mes vêtements était qu’ils soient confortables et qu’ils ne se froissent pas.

Une mère, repassait carrément un ruban pour sa fille, à la vapeur, comme ça, dans le vestiaire...

“Quelque chose ne va pas chez moi”, pensai-je en contemplant les robes parfaites de ces petites filles. “Seuls les superhumains peuvent vivre comme ça, en repassant tous les jours...”

Je ne pourrai jamais être comme ça.

J’ai embrassé ma fille sur les cheveux. Ça sentait un mélange de viande et de soupe aux petits pois.
“- Katia, on met ta robe ? Elle est superbe ! Tu veux ?”
“- Non, je ne veux pas !”
refusa ma princesse.

Je n’ai pas insisté. Je préférais qu’elle soit de bonne humeur sur la photo, comme elle l’était maintenant, au lieu d’être bien habillée, mais triste. Dans plusieurs années, je regarderai cette photo et j’apprécierai son doux sourire et ses yeux pétillants, et je ne penserai même plus à cette jupe pleine de soupe.

En allant au travail, je me suis arrêtée au salon de Julita pour me faire maquiller. Ah oui, Julita est sur le point d’avoir 50 ans, mais elle en fait 25.

Quand je l’ai vue, je lui ai demandé :
“- Julita, soit tu dors dans le frigo, soit tu manges des pommes rajeunissantes, ou alors tu as un portrait de Dorian Gray qui vieillit à ta place !”

Parce que c’est impossible de ressembler à ça quand on a presque un demi-siècle.

“- C’est du Botox, ma chérie ! Gymnastique faciale. Cosmétologie. Au fait, tu devrais en faire autant. Regarde, tu as déjà beaucoup de rides d’expression ”, me répondit Julita tout en appliquant une base de maquillage sur les boutons de mon visage.

“Quelque chose ne va pas chez moi”, pensai-je en regardant sa peau parfaite. “Seuls les superhumains peuvent vivre comme ça, en restant toujours jeunes et frais...”

Je ne pourrai jamais être comme ça.

Une fois maquillée, j’ai filé au travail. Plus précisément, à une réunion avec mes lecteurs. Mon deuxième livre a récemment été publié, et maintenant, je fais des réunions avec ceux qui me lisent, nous plaisantons sur le scénario, et à chaque fois, avec un enthousiasme incommensurable, je signe des autographes : “Ça vous a vraiment plu ?”

Je fais quelque chose qui me plaît, et on me remercie pour ça. Du pur bonheur !

Après cette réunion, je suis allée dans le vestiaire où je me suis penchée le temps de changer de chaussures. J’étais alors comme cachée.
Deux femmes se sont alors approchées du vestiaire. Elles discutaient avec enthousiasme, et je n’ai pas tout de suite réalisé qu’elles parlaient de moi.

“- Quand je vois des gens comme ça, je me dis que quelque chose ne va pas chez moi” dit l’une d’elles.
“- Oui, moi aussi”, acquiesça l’autre.

Si je me montrais à ce moment, je mourrais immédiatement de honte. Et elles plaisantaient, riaient, comme si elles étaient chez elles, et que personne ne les entendait. Je les regardais et je me suis alors dit : “Il n’y a que des superhumains... Je ne pourrai jamais faire ça !”

J’ai alors sauté de ma cachette en criant “Vous pouvez !” Je me suis cogné le genou, et j’ai fait peur aux deux femmes. Miraculeusement, je n’ai rien cassé.

“- Vous le pouvez ! Vous le pouvez !” criai-je en frottant mon genou endolori. “Mais il y a un ‘si’...”
“- Lequel ?” dirent les femmes en souriant.
“- Vous le pouvez si vous le voulez !”

Mon amie Tania est designer, et sa maison est en quelque sorte sa carte de visite. La création et le “peaufinage” de cette carte de visite lui coûte tout son temps, son énergie et son talent, car c’est un travail professionnel.
Ça ne lui laisse pas de temps pour faire du sport ou quoi que ce soit à côté, mais Tania est heureuse de pouvoir consacrer tout son temps à un travail qu’elle aime, que ses clients apprécient ce qu’elle fait, d’avoir de nombreux projets...
C’est son choix et ça la rend heureuse.

Et la vocation de ces femmes dans le vestiaire de la maternelle est celle d’être mère. Vivre pour les intérêts et les besoins de leurs enfants.
Leurs enfants grandissent si vite que bientôt, ils seront adultes et iront à des rendez-vous, alors ces mères profitent du moment présent et de la possibilité de repasser des robes et des culottes pour leurs petites princesses qui, bien sûr, ne s’en souviendront plus dans quelques années.
Mais ces mères, elles, s’en souviendront toujours. Elles se rappelleront de cette douce période comme étant la plus émouvante, lorsqu’elles avaient l’occasion de partager du temps avec leurs enfants, et de se sentir comme des mères, nécessaires, aimantes et idéales. Les meilleures des mamans...
C’est leur choix et cela les rend heureuses.

Et moi j’écris. C’est ma vocation. J’ai précisément choisi cette activité parce que je suis égoïste et que je veux être heureuse.
Je veux non seulement être heureuse, mais j’enseigne aussi cette compétence à mes enfants. Je leur transmets les bonnes vibrations que provoque cette joie intérieure et personnelle, bien que je le fasse avec une maison en désordre, en robe de chambre, et avec des rides plein le visage.
Nous sommes tous égoïstes finalement. Nous faisons ce qui nous rend heureux, en le choisissant intuitivement parmi un million d’autres choses. Et c’est ça qui est merveilleux.

Cela signifie en fait que personne n’a de problème avec personne !
Tout va bien pour tout le monde !
C’est juste qu’aujourd’hui, il y en a une qui porte une culotte non repassée...

Que penses-tu de cette lettre ? Sais-tu quelle est ta vocation ? Laisse un message dans les commentaires, et partage cet article avec les personnes de ton entourage !

Commentaires

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En outre la maison ne devrait pas ressembler à l'hôpital la chaos joyeux c'est bien mieux ))

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il faut être malade ! Quoique j'ai connu une femme qui repassait les lacets des baskets de son mari pour que lui, joueur de foot amateur, soit impeccable sur le terrain...

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