Une histoire qui te donnera envie d’embrasser tes parents, ou au moins de les appeler

Éducation
Il y a 4 ans

Parfois, dans la poursuite du bonheur personnel, de la croissance professionnelle et d’autres étapes de la vie, nous oublions de consacrer du temps à nos parents et grands-parents. Nous oublions, mais eux se souviennent toujours de nous, et c’est ce que raconte cette histoire intitulée “Il était une fois une femme...”, de la jeune écrivaine Alice Atreydas.

Chez Sympa, après l’avoir lue, nous avons tous immédiatement pris nos téléphones et appelé nos proches, juste pour leur demander comment ils allaient.

Nous avons acheté une maison dans un village. Le jeune couple qui la vendait nous a dit que leurs parents n’avaient plus besoin d’une maison de vacances et que leur grand-mère était morte un an plus tôt... Après la mort de la vieille femme, personne n’était venu dans cette maison, et c’était la première fois qu’eux venaient pour la vendre. Nous leur avons demandé : “Voulez-vous emporter certaines choses ?”. Ils ont répondu : “Pourquoi voudrions-nous toutes ces babioles ? Nous avons déjà pris les tableaux, vous pouvez jeter le reste”. Mon mari a regardé les murs, où il y avait des empreintes nettes des tableaux.

— Mais qu’en est-il des photos ?

Depuis les murs de cette maison, des femmes, des hommes, des enfants nous regardaient... Quelle incroyable famille. Autrefois, les gens aimaient décorer les murs avec des photos.

Je me souviens que ma grand-mère avait une photo de moi et de mes sœurs dans un cadre.

Ma grand-mère disait souvent : “Je me réveille le matin, je fais une révérence à mes parents, j’embrasse mon mari, je souris à mes enfants, je vous fais un clin d’œil à vous mes petits-enfants, et je peux dire que ma journée a commencé”.

Quand ma grand-mère est morte, nous avons ajouté sa photo au mur, et aujourd’hui, quand on arrive dans la maison du village (qui est devenue notre maison de vacances), nous soufflons toujours un baiser à ma grand-mère. Et il semble que la maison se remplit immédiatement d’une odeur de gâteaux et de chocolat chaud. Et la présence de ma grand-mère se fait sentir. Nous n’avons jamais connu notre grand-père, il est mort à la guerre, mais sa photo est également accrochée au centre du mur. Notre grand-mère nous a beaucoup parlé de lui, alors nous regardions sa photo et il nous semblait qu’il était assis à côté de nous ; c’était juste un peu étrange qu’il soit encore jeune tandis que grand-mère était déjà vieille. Et maintenant leurs deux photos sont accrochées côte à côte...

Pour moi, ces photos décolorées sont si précieuses que si je devais choisir quoi prendre, je les prendrais en priorité sans hésitation. Or ces vendeurs les avaient non seulement laissées accrochées au mur et collées dans les albums, mais ils les avaient aussi traitées de façon cynique comme des ordures. Mais c’étaient les leurs et la décision leur appartenait.

Après l’acquisition, nous avons commencé à faire le ménage et... nous n’arrivions pas à jeter les affaires de cette femme qui avait vécu pour ses enfants et ses petits-enfants, qui l’avaient simplement abandonnée. Comment le sais-je ? Elle leur avait écrit des lettres. Au début elle les envoyait sans recevoir de réponse, et puis elle avait arrêté de les envoyer, et trois piles d’amour et de tendresse reposaient sur une commode. Je l’avoue, nous les avons lues... Et j’ai compris pourquoi elle ne les avait pas envoyées. Elle avait peur qu’elles soient perdues, tandis qu’ici elles étaient en sécurité. Elle pensait sans doute qu’ils les liraient après sa mort... Et dans ces lettres, il y avait des histoires sur ses années de vie pendant la guerre, sur ses parents, ses grands-parents et ses arrières-grands-parents, elle racontait ce que sa grand-mère lui avait dit, pour que l’héritage familial ne meure pas, pour que l’on se rappelle d’elle. Comment jeter un tel trésor ?

— “Et si on les apportait à ses enfants ?”, ai-je suggéré à mon mari avec les larmes aux yeux. — On ne peut pas jeter ça !

— “Penses-tu qu’ils soient meilleurs que les petits-enfants ?”, a répondu mon mari sceptique. “Ils ne sont pas venus une seule fois...”

— “Peut-être qu’ils sont vieux ou malades, on ne sait jamais...”

— “Je les appellerai, je leur demanderai”.

Nous avons demandé le numéro des enfants aux petits-enfants, et après l’avoir composé, nous avons entendu une voix féminine :

— Oh, jetez tout ça ! Elle n’a pas arrêté de nous envoyer des lettres, on ne les lisait même plus ! Elle n’avait rien à faire, c’est comme ça qu’elle passait le temps...

Mon mari n’a même pas écouté jusqu’à la fin, il a raccroché le téléphone. Il a dit que si cette femme était à côté de lui, il l’étranglerait !

— Tu sais quoi ? Tu es écrivaine, alors mets ces lettres dans tes histoires !

— Je serai poursuivie en justice...

— Ils ne lisent même pas des livres comme les tiens, j’en suis sûr ! — mon mari grognait. — Mais pour ta tranquillité d’esprit, je vais aller voir ces... ces gens, et je vais leur demander une permission écrite.

Et il est vraiment allé chez le notaire pour tout arranger. Et moi, pendant ce temps, je suis allée au sous-sol. Vous savez, dans les maisons de village, il y a ces endroits où l’on descend et où il fait froid, comme dans une cave à vin. Il y avait des pots de cornichons, des confitures... Et sur chaque pot, un morceau de papier collé avec une inscription décolorée : “Pour Jacques, ses champignons préférés” (Le Jacques en question était mort 10 ans auparavant, le pot ne lui a jamais été donné) ; “Myrtilles pour Sacha” ; “Cornichons pour André” ; “Framboises des bois pour Fabrice”...

P. S. : Au total, la vieille dame qui vivait dans cette maison avait eu six enfants. Tous étaient morts avant elle (la plupart à cause d’accidents), à l’exception de la dernière fille, la femme qui avait décrit tout cela comme des ordures...

Et sa mère avait attendu qu’elle vienne avec ses petits-enfants, avait mis soigneusement en conserve les champignons et les fruits, avait signé avec amour les pots... Les derniers dataient de l’année dernière, elle avait 93 ans à l’époque. 93 ans ! Et elle allait encore en forêt cueillir des champignons et des baies pour ses petits-enfants ! Et eux...

Qu’as-tu pensé de cette histoire ? Vas-tu appeler tes parents ou grands-parents pour leur dire que tu les aimes ? Réponds-nous dans les commentaires !

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J'appelle les miens régulièrement et suis fière d'être leur fille ...

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