Sympa
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Une photographe de Moscou a décidé de tout quitter pour aller vivre dans la forêt avec des centaines de chiens estropiés, et nous souhaitons te raconter son expérience

Daria Pushkareva était une photographe célèbre, mais elle a quitté une vie de luxe à Moscou pour... s’installer dans la forêt. C’est là qu’elle et son mari ont créé leur petit paradis pour des chiens abandonnés ou handicapés qui n’avaient aucune chance d’avoir une vie plus heureuse ailleurs.

Chez Sympa, nous sommes fascinés par l’histoire de cette personne apparemment ordinaire, et nous souhaitons la partager avec toi, pour te montrer qu’il est possible de rendre ce monde un peu meilleur.

Daria a travaillé pendant plusieurs années dans le monde du cinéma et de la photo à Moscou. Elle est devenue très célèbre dans ces milieux et a fait partie de l’élite. Sa vie était rythmée par les dîners au restaurant, les réunions, les vêtements coûteux, les gadgets de pointe, les voyages, et bien sûr le travail. Beaucoup de travail. Mais elle rêvait d’autre chose....

Quand elle était à l’école et qu’on interrogeait les enfants sur leur futur métier de rêve, Daria répondait : “Je veux avoir un refuge pour chiens”. Mais en même temps, elle avait très peur de ces animaux. Chaque fois qu’elle en voyait un, elle traversait la rue, même quand elle était adulte. Mais son amour pour eux s’est renforcé avec le temps, et le rêve d’avoir au moins un chien (elle n’avait que des chats dans son enfance) ne s’est pas estompé.

Daria a d’ailleurs cessé de craindre les chiens grâce à un fait curieux. Un jour, après la fin de sa journée de travail, l’équipe de tournage a commencé à préparer un barbecue, et un chien est apparu, certainement attiré par l’odeur de la viande grillée. Daria s’est éloignée instinctivement, mais quelqu’un a caressé le petit chien, qui s’est laissé faire. Daria a été surprise et a demandé pourquoi le chien n’avait pas mordu la personne, ce à quoi elle a répondu : “Pourquoi me mordrait-il ? Il est évident que ce chien est gentil”. Depuis ce jour, sa peur a disparu.

En raison de son emploi du temps chargé, Daria n’a pas eu tout de suite l’occasion d’avoir un animal de compagnie, mais elle a commencé à aider les refuges et les bénévoles, d’abord en leur faisant des dons financiers.

Un jour, elle a vu une publicité disant qu’un chiot de refuge à qui il manquait un œil avait besoin de 150 dollars pour une consultation chez un ophtalmologiste. Elle et son mari sont allés offrir la somme, mais on leur a dit qu’il n’y avait personne pour emmener le chien, si bien qu’il ne pouvait pas aller chez le médecin.

Ils ont pris leur décision instantanément. Ils ont pris le chien dans leur voiture... et c’est ainsi qu’il est resté dans la famille. En fait, il s’est avéré qu’il avait encore ses deux yeux, mais l’un des deux avait été simplement cousu après une blessure, et il avait un caractère horrible. Toutefois, le pauvre chien a commencé à mener une vie de roi, avec de la nourriture de qualité importée d’autres pays, de nombreux médecins et un soigneur personnel.

Puis, selon Daria, les chiens ont commencé à la trouver tous seuls. Certains sont venus directement chez elle, d’autres sur les plateaux de tournage.

La vie de la jeune fille a changé radicalement avec l’arrivée du septième chien, un chien de chasse handicapé venant d’une autre ville. Il était agressif et n’attaquait pas seulement les gens (y compris Daria et son mari), mais il protégeait aussi des objets invisibles, car il avait un traumatisme cérébral.

Les cours avec un maître-chien n’ont pas vraiment aidé, et on a conseillé à Daria de le faire piquer ou de le confier à l’adoption. La jeune femme ne comprenait pas comment quelqu’un pouvait faire cela à un membre de sa famille, mais il lui était également impossible d’avoir un chien dangereux dans un appartement avec d’autres chiens. Elle a donc décidé qu’il valait mieux qu’il vive dans un endroit adapté, et elle s’est mise à chercher une maison à l’extérieur de la ville.

Daria, son mari et leurs chiens ont déménagé, mais ils ont continué à travailler sur les plateaux de tournage et à recueillir d’autres créatures en détresse. Mais alors ils ont pris conscience qu’ils dérangeaient leurs voisins : les chiens aboyaient et occupaient constamment la cour. Daria a donc décidé de quitter complètement la ville et d’aller “dans les bois”. Elle a trouvé un terrain agricole près du village où ils vivaient, et a décidé de s’y installer.

Il n’y avait pas d’électricité ni d’eau. Juste un champ et des arbres. Ils ont commencé à construire des enclos pour chiens. En hiver, ils reliaient la route à la maison à ski, en transportant des sacs de viande pour leurs animaux de compagnie et de l’essence pour le générateur. Mais surtout, les chiens étaient heureux et ne dérangeaient personne. Et c’était le rêve de Daria.

Aujourd’hui, Daria et son mari ont plus de 100 chiens. Ils ont installé des pavillons et des enceintes chauffés. Les chiens mangent de la viande et du poisson, et jouissent de cinq hectares de terre pour se promener. Certains d’entre eux se déplacent à l’aide de roulettes, car ils ont des blessures à la colonne vertébrale, et d’autres, plus vieux et fatigués, préfèrent passer leur temps à dormir près du poêle. Mais tout ce petit monde a enfin la possibilité de vivre sa vie non pas dans la rue ou dans un refuge, mais au sein d’une famille qui les aime.

Daria et son mari continuent de marcher jusqu’à la route pour se ravitailler. Quand la saison froide arrive, ils vont se laver chez leurs amis du village, et ils chauffent leurs pièces avec du bois, qu’ils doivent se procurer à l’avance. Sans parler des différentes procédures pour soigner les animaux. Leurs conditions de vie laissent beaucoup à désirer, car l’argent n’achète pas tout, mais leur mission principale est de garantir une vie confortable aux chiens.

Une nuit, le mari de Daria a dû se rendre d’urgence à l’hopital avec l’un des chiens. Daria s’est donc retrouvée “seule”. Une heure plus tard, le poêle s’est éteint, et le téléphone et la lampe de poche étaient à court de batterie. C’était l’hiver. Alors Daria a rassemblé les chiens autour d’elle et a commencé à se réchauffer avec eux, les étreignant, et attendant le retour de son mari. Depuis ce jour, elle a appris à rallumer le poêle.

Un jour, Daria a entendu parler de renards en danger, et elle a eu l’idée de les sauver des fermes à fourrure. Les premiers ont été achetés en un mois. Puis Daria a vu une annonce disant qu’on recherchait un foyer pour un raton laveur sans pattes. Elle a été émue et a décidé de l’accueillir chez elle. Or il avait aussi des frères et sœurs...

Ainsi, un nouveau chapitre de la vie de Daria s’est ouvert, concernant le sauvetage d’autres animaux. Les renards en particulier avaient besoin de conditions spéciales, car ils sont comme un liquide : ils peuvent se faufiler par n’importe quel trou. Mais avec l’aide de professionnels et grâce à son envie irrépressible de les adopter, tout a fonctionné. De plus, Daria a commencé à alimenter une story sur Instagram à propos de sa vie avec les renards, racontant ses aventures avec ces animaux et répondant aux questions des abonnés.

On pose souvent deux questions à Daria. La première concerne l’argent : où le trouve-t-elle ? La réponse est simple : elle travaille à distance comme retoucheuse de photos ; elle a gardé de sa vie d’avant une clientèle fortunée qui a besoin de services professionnels et qui est prête à payer cher pour un travail de qualité. De plus, des amis et d’autres personnes l’aident financièrement. De la même façon qu’elle a aidé d’autres personnes auparavant.

La deuxième question qui revient souvent est : pourquoi fais-tu cela ? Pour Daria, la réponse est là encore simple et évidente : “voir le bonheur dans leurs yeux”. Selon la jeune femme, quand tu vois des chiens qui dorment et mangent bien, et qui agitent leur queue, tu prends conscience que faire face aux difficultés et aux problèmes n’est pas un prix très élevé pour avoir cette joie.

Daria se sent d’ailleurs très offensée lorsque l’on considère sa maison comme un “refuge”. “Nous sommes une famille”, dit-elle. “Un refuge suit une routine et ne procure que le soin temporaire d’un animal qu’on ne possède pas. Ces chiens-là sont les nôtres, nous vivons pour eux et ils restent avec nous jusqu’à la fin, peu importe à quel point ils sont compliqués à gérer”.

À quel point serais-tu prêt à échanger radicalement ta vie pour un rêve ? Réponds-nous dans les commentaires.

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