Les scientifiques ont cité des raisons pour lesquelles ils refusent de sauver des animaux en voie d’extinction

Il y a 4 ans

Tous les 50 à 100 millions d’années, jusqu’à 95% de toutes les espèces qui peuplent la Terre subissent une extinction massive. Les scientifiques s’accordent à dire que nous sommes en train de vivre l’une de ces extinctions. C’est pourquoi certains experts estiment que sauver des espèces menacées dans ces circonstances n’a pas de sens, car la vie doit suivre son cours naturel.

Sympa a découvert les raisons pour lesquelles certains scientifiques pensent qu’il n’est pas nécessaire de sauver les animaux en danger, mais qu’au contraire cela pourrait nuire à la biodiversité.

Sélection naturelle

L’extinction est un processus naturel qui accompagne l’évolution. À travers elle, la nature se débarrasse des espèces mal adaptées et favorise les plus résistantes. Ce point de vue est défendu par le biologiste R. A. Pyron, qui estime que le concept même d’espèces menacées est fondamentalement erroné, puisqu’en fait, elles disparaissent toutes progressivement.

À l’argument valide que beaucoup d’animaux meurent à cause de l’être humain, ce spécialiste répond par une explication simple : Pyron dit que le changement produit par les humains n’est artificiel qu’à première vue. Nous faisons partie de l’écosystème de la planète et nos actions sont aussi légitimes que naturelles. Si une espèce disparaît, elle sera tôt ou tard remplacée par une nouvelle. Bien sûr, il s’agit d’un long processus, qui peut difficilement être observé dans des conditions naturelles.

C’est pourquoi Pyron est persuadé que les tentatives de sauver les espèces en voie de disparition ne sont rien de plus qu’une façon de se soulager d’un sentiment de culpabilité.

Changements dans l’écosystème

Outre l’extinction, d’autres processus se produisent, comme la modification des écosystèmes. Le plus emblématique est le retour artificiel des loups à Yellowstone, où vivaient un grand nombre de cerfs et d’orignaux. Bien sûr, les prédateurs qui sont arrivés ont grandement réduit la population d’ongulés, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de peupliers, qui a à son tour contribué à la croissance de la population des castors. En outre, les scientifiques ont découvert les conséquences moins évidentes de cette situation :

  • Deux ans seulement après le retour des loups, la population de coyotes a été réduite de moitié.
  • Le nombre de renards, en compétition avec les coyotes, a quant à lui considérablement augmenté. Comme les premiers se nourrissent de petits rongeurs qui se nourrissent de racines, de feuilles, de noix et d’autres produits végétaux, la flore locale a subi d’importants changements.

En Chine, pendant la “révolution culturelle”, la situation était similaire. Pour augmenter les rendements, le gouvernement local a décidé d’exterminer les moineaux. Au cours de la première année, la récolte a augmenté, mais l’année suivante, la population de criquets pèlerins et de chenilles a connu une croissance catastrophique. Les récoltes en ont pâti et la faim est apparue.

En d’autres termes, le principal problème de la préservation d’une espèce est qu’il est totalement impossible de prédire comment la nature réagira au retour massif d’un animal destiné à l’extinction ou au massacre d’un animal innocent.

Le coût du sauvetage d’une espèce

Les coûts engendrés pour sauver un animal menacé varient d’un pays à l’autre. Selon certaines estimations, environ 64 milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde. L’argent va à l’organisation et au maintien des réserves, à l’amélioration du cadre juridique, et bien sûr à la lutte contre le braconnage. Comme les scientifiques eux-mêmes l’ont souligné à juste titre, cette somme est faible si l’on considère que le bien-être de l’écosystème, et donc de l’homme, est en jeu. Mais elle est souvent trop élevée pour les gouvernements des différents pays.

Par exemple, en Floride, les autorités tentent désespérément de préserver un puma en voie de disparition. Malgré le parrainage annuel du projet d’un montant de 50 à 100 millions de dollars, la population de ces félins n’a augmenté que légèrement. En ce sens, les puissants de ce monde ont une question valable : vaut-il la peine de dépenser autant d’argent pour tenter de sauver ce qui, apparemment, sera détruit de toute façon ?

Les spécialistes ont une réponse simple : si on n’investit pas dans la sauvegarde des espèces aujourd’hui, il faudra dépenser encore plus à l’avenir. Par exemple, la destruction des abeilles entraînera une forte hausse des prix des denrées alimentaires, et la mort massive des vautours entraînera une augmentation du nombre de cas de rage, et par conséquent, une augmentation des dépenses médicales.

Manque de diversité génétique

Le manque de diversité génétique peut avoir des conséquences très graves, allant jusqu’à la dégénérescence complète de l’espèce. Les exemples sont nombreux dans l’histoire de l’humanité : par exemple, six siècles de mariages royaux de sang ont conduit à la naissance de Charles II, qui ne pouvait pas mâcher correctement la nourriture.

Il en va de même pour les animaux. Le cas le plus célèbre est celui du tigre Kenny, qui vit dans une réserve américaine. Officiellement, l’animal a été diagnostiqué avec le syndrome de Down. Les parents du tigre étaient frères et sœurs de sang, ce qui a causé une telle pathologie.

Attachement malsain à l’homme

Le principal moyen de sauver une espèce est de l’élever en captivité. Les animaux sont élevés jusqu’à ce que leur population atteigne un niveau décent. Ensuite, les jeunes sont libérés.

C’est ce qui est arrivé aux condors. Les gens ont utilisé des poupées spéciales qui ressemblaient à ces oiseaux lorsqu’ils ont élevé des bébés condors. Il était nécessaire que les jeunes n’essaient pas d’imiter les humains, en les percevant comme leurs parents. Mais malgré ces mesures de précaution, les oiseaux relâchés ont souvent rendu visite aux humains et ont montré un intérêt malsain pour eux. Cela a créé une barrière culturelle entre les condors sauvages et ceux qui ont grandi dans la réserve.

Problème éthique des zoos et des réserves

Pour préserver une espèce, il est nécessaire de retirer plusieurs de ses représentants de la nature, qui agiront pour le rétablissement de la population. Les animaux sélectionnés seront toujours dans la réserve ou le zoo sous la surveillance de spécialistes. Le problème est que la reproduction dans de telles conditions sera difficile pour plusieurs raisons :

  • Il est difficile de choisir un couple, car le nombre de spécimens est limité.
  • Le nombre de saisons de reproduction est considérablement réduit à une ou deux par an, par rapport à la norme de quatre ou cinq.
  • Pratiquement tous les animaux en captivité subissent un stress psychologique, qui peut perturber voire interrompre les cycles sexuels des femelles.

Par conséquent, certains experts ont tendance à croire qu’une tentative de restauration artificielle de la population est une forme de torture animale, quoique involontaire.

Bonus

Curieusement, plus les gens envisagent de sauver un animal, plus il s’éteint rapidement. Notamment lorsqu’il apparaît souvent dans les publicités. Parfois, même les scientifiques ne se rendent pas compte que ces animaux sont sur le point de disparaître. Par exemple, on a calculé que chaque personne voit plus de lions à la télévision qu’il n’en existe réellement.

Fantasmons un peu ! Si tu étais un scientifique dont dépend la vie d’espèces entières, que ferais-tu ? Réponds-nous dans les commentaires !

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Commentaires

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Merci pour cet angle de problème intéressant, on n'y pense pas vraiment lorsqu'il s'agit de sauver des animaux en voie d'extinction...

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Je pense qu'à l'heure actuelle il est tout à fait possible de prédire comment la nature réagira au retour d’un animal

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Si j'étais scientifique... beh je ne sais pas. C'est peut-être pour ça que je ne le suis pas devenue )

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