Dans l’Antiquité, la couleur bleue n’existait pas et elle pourrait bien disparaître à nouveau

C’est curieux
Il y a 6 ans

Il est difficile d'imaginer que la couleur bleue soit apparue aussi tard dans l'Histoire des hommes. Les Anciens ne connaissaient pas ce concept. Par exemple, dans l'Odyssée d'Homère, la mer était de "couleur vin sombre" et les moutons étaient de couleur pourpre. Comment cela a-t-il pu se produire ? Le monde était-il différent dans l'Antiquité ?

Chez Sympa, nous essayons de comprendre ce qui n'allait pas avec la perception des couleurs chez les Anciens et pourquoi, pour les gens de l'époque, une chose aussi simple et évidente à nos yeux que la couleur bleue pouvait être vue différemment.

William Ewart Gladstone qui fut le premier à noter une coloration étrange sur les objets des poèmes d'Homère (des moutons violets et du miel vert) douta de la perception des couleurs dans l'Antiquité. Après avoir calculé toutes les références de ce livre, il découvrit que le noir et le blanc était cités à peu près 300 fois, alors que le rouge, le jaune et le vert, ne l'étaient qu'à peine 30 fois. D'autres textes de cette époque se limitent aussi à ces tons. Serait-ce parce que dans les monde des Grecs anciens, il n'y avait que cinq couleurs. Est-ce vraiment possible ?

Le philosophe Lazarus Geiger continua le travail de Gladstone et découvrit que la limitation dans les tons de différentes couleurs était une caractéristique de toutes les civilisations anciennes. Ni dans les légendes islandaises, ni dans le Coran, ni dans l'écriture de la Chine, on ne trouvait de mention de la couleur bleue. Par exemple, dans les hymnes hindous, on retrouve souvent des descriptions du ciel, mais sa couleur n'est jamais mentionnée.

En étudiant les textes anciens, Geiger a aussi découvert que les noms des couleurs sont apparus dans le langage petit à petit. Il y avait tout d'abord le blanc et le noir pour déterminer la lumière et l'obscurité, puis il y eut le rouge, la couleur du sang et peu après est apparu le jaune. Il nous est difficile de l'imaginer, mais les civilisations anciennes n'évoluèrent pas au même moment pour comprendre que le bleu diffère des couleurs sombres et du vert.

La seule culture qui distingua le bleu des autres couleurs fut l'Égypte. Ils créèrent même de la peinture bleue, ce que ne firent pas leurs contemporains.

Après la justification théorique de cette hypothèse, il fallait la prouver expérimentalement. Le chercheur Guy Deutscher réalisa une curieuse expérience. Il éleva sa fille en essayant de ne jamais mentionner la couleur du ciel, et lui demanda un jour de quel couleur il était. La petite fille ne savait pas répondre, le ciel n'avait pas de couleur pour elle. C'est seulement au bout d'un certain temps qu'elle arriva à la conclusion que le ciel était bleu.

Cette expérience soulève une question intéressante : une personne peut-elle voir une couleur qu'elle ne peut pas nommer ? Un ton n'a pas réellement de dénomination. C'est sur la base de cette pensée, que Jules Davidoff réalisa son expérience en Namibie sur la tribu Himba pour qui la langue ne fait aucune différence entre le bleu et le vert.

Il leur montra un cercle avec 11 carrés verts, l'un d'entre eux étant bleu. La majorité de la tribu n'y vit aucune différence, alors que d'autres avaient besoin de plus de temps qu'un homme moderne ayant une très mauvaise vue.

Cependant, en Himba, ils distinguent beaucoup plus de nuances de couleur verte que les anglais et chacune d'entre elle porte un nom spécifique. En observant les 11 carrés verts, l'un d'entre eux étant d'une couleur légèrement différente des autres, ils furent capables de le nommer instantanément.

En es-tu capable ?

As-tu réussi ?

Tu abandonnes ? Pour beaucoup d'entre nous, c'est vraiment très difficile.

À partir de cette expérience, nous pouvons conclure que s'il n'y a pas de nom pour définir une couleur, il nous est difficile de l'identifier. Les Anciens pouvaient voir le bleu, mais ils ne comprenaient pas ce qu'ils étaient en train d'observer. Il est bien évident que les diverses nuances de tons existent depuis l'origine dans notre monde, c'est juste qu'avec le temps, le cerveau humain s'est développé et est devenu capable de les voir et les distinguer. S'il y avait toutefois une catastrophe globale et que le niveau d'intelligence s'effondrait brutalement, l'humanité pourrait de nouveau revenir au spectre d'origine.

Une seule question globale reste d'actualité. Si tu vois une chose mais que tu ne la connais pas : existe-t-elle ? Peux-tu voir une chose qui n'a pas de nom ni d'analogie ?

Regarde le monde qui t'entoure ! Peux-tu imaginer ne pas voir la couleur bleue ou ne pas la distinguer du vert ? Partage tes idées dans les commentaires.

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