10 Faits sur le caractère et le comportement des chats, que nous a raconté un comportementaliste animalier

Il y a 5 ans

Bien que les chats aient la réputation d’être des animaux indépendants et autonomes, sans l’attention et les soins de leurs propriétaires, ils peuvent passer des moments très difficiles. Nos animaux de compagnie ne peuvent pas nous raconter leurs problèmes et désirs, nous devinons ou percevons donc beaucoup de choses dans leur comportement de manière incorrecte.

Chez Sympa, nous sommes certains, qu’en apprenant plus sur leurs habitudes, il est possible de trouver un langage commun avec n’importe quel chat. Le comportementaliste animalier Marina Zherebilova, sur son compte Instagram, partage son expérience personnelle concernant ses relations avec ces créatures mystérieuses, qui, comme il s’est avéré, ne sont pas si difficiles à comprendre.

1. L’humeur

S’il arrive, que nous ne pouvons pas entièrement ou partiellement satisfaire les besoins d’un chat, ce dernier se sent frustré.

Les passionnés du jeu avec des lasers, ne comprennent pas, que pour un chat, il s’agit d’un jeu sans fin et dénouement. Les chats donnent une grande importance, non seulement au processus, mais aussi au résultat : quand ils griffent leurs victimes, ils sentent de l’euphorie, suite à la libération brutale d’endorphine dans le sang. Mais en jouant au laser, ils n’arrivent pas à obtenir, ce qu’ils désirent tant. Jouer au pointeur laser avec un animal en colère ne fera qu’augmenter son comportement agressif.

Un chat, qui doit jeûner avant une opération, ou avant de passer des tests, ressent également de la frustration. Surtout, s’il est habitué à avoir régulièrement sa portion de nourriture. Le meilleur moyen de remédier à cette situation, est de détourner son attention avec d’autres activités : le laisser fouiller, chercher, vérifier, chasser, ou se déplacer dans l’appartement sur l’épaule de son propriétaire.

Un chat, devant lequel on claque la porte de la pièce, où se trouve sa litière, ne comprend pas, pourquoi il ne peut pas aller se soulager. Et bonjour la frustration ! Résultat : une mauvaise hygiène, ou des maladies du système génito-urinaire, suite au besoin de se retenir.

2. L’impuissance apprise

Toute action qui n’aboutit à rien, mène à la frustration. Et toute action, qui entraîne des conséquences négatives, mène à la soi-disant impuissance apprise. Disons, par exemple, qu’un chat est venu voir son propriétaire, parce qu’il s’ennuyait. Il se frotte à lui dans tous les sens et miaule, mais, au lieu de jouer avec lui, le propiétaire commence à le caresser et le nourrir. Mais ce n’est pas ce que le chat demandait. Ce chat ne voulait ni être caressé, ni manger, mais jouer : il a un excès d’énergie, qu’il a accumulée pendant toute la journée. Si tu commences à jouer avec ton chat, puis tu t’arrêtes subitement, pour poursuivre tes activités personnelles, ton animal le prendra comme une punition. Il ne comprendra pas pourquoi il est puni, alors que tout allait si bien. Tu dois finir votre jeu en lui donnant une petite friandise : cela voudra dire, que tu le complimentes pour son jeu. Résultat : il a reçu un résultat positif.

3. L’appétit

L’appétit d’un chat est, avant tout, un indicateur important de sa condition physique. Si l’état de santé est en ordre, et que tu l’as bien vérifié, la raison d’un mauvais appétit peut être de nature psychologique.

Stress aigu. Il est caractérisé par un refus de se nourrir, ou une perte d’appétit. Cela peut arriver suite à un déménagement dans un nouveau lieu de résidence. Le plus vite tu arriveras à sortir l’animal de cet état, le moins de dommages son corps subira suite au stress.
Stress chronique. Il est typique pour les chats qui souffrent de troubles anxieux. (la nourriture est une façon de compenser le fait, que l’environnement externe est dangereux et “plein d’ennemis”). Il faut alors chercher la raison de ce trouble : la peur des autres animaux ou humains, la peur de son habitat, etc.
Syndrome boulimique. Il arrive qu’un chat mange, en avalant de grandes quantités de nourriture, puis en devient malade. Dans un cas pareil, il faut trouver la raison d’un tel comportement, et lui donner de petites quantités constantes de nourriture (il arrive même qu’on soit obligé de lui donner croquette par croquette). Le mieux est d’utiliser un clicker, où il faut faire un certain effort avant de recevoir la nourriture.
Le syndrome d’hyperphagie incontrôlée, que l’on appelle aussi “hyperphagie boulimique”. Il s’agit d’une faim constante chez un animal. Ces chats volent, supplient, et cherchent de la nourriture dans les poubelles. Ils avalent même des produits atypiques et dangereux pour leur santé. Dans un cas pareil, il est nécessaire de restreindre l’accès aux poubelles, aux aliments humains, et d’analyser la composition de la nourriture pour chats, afin de comprendre s’il s’agit effectivement d’une maladie, ou s’il manque juste certains nutriments nécessaires dans leur alimentation quotidienne.

4. Les mauvaises habitudes

La maladie de Pica est caractérisée par un désir de manger des aliments non comestibles. Les raisons sont un manque de nutriments dans leur régime alimentaire, un mauvais équilibre en minéraux, ou un trouble psychique (obsession compulsive, ou névrose obsessionnelle).

Tout d’abord, ton chat devrait être examiné par un vétérinaire, pour déterminer son état de santé et vérifier s’il n’a aucun parasite, susceptible d’entraîner des carences nutritionnelles et une anémie. Il est aussi conseillé de passer un test de leucémie.

Le deuxième problème est, ce qu’on appelle, comportemental. Il s’agit là d’un sujet complexe. Il existe certaines études, qui démontrent, que des anomalies apparaissent le plus souvent chez les chats, qui sont brusquement, ou incorrectement passés du lait maternel aux aliments solides. Ou bien qui ont été tout simplement séparés de leur mère beaucoup trop tôt.

5. L’agressivité

Il existe de nombreux types d’agressivité, et nous devons parfois faire face à une combinaison de plusieurs types. Comment réagir, si ton chat se révolte ?

Ne prends pas un animal agressif dans tes bras, pour le calmer. Il pourrait se retrouver dans ce qu’on appelle “état affectif”. Dans cet état, ni l’humain, ni l’animal ne comprend ce qui se passe, et il pourrait attaquer et causer de graves blessures.
Jette une veste, une couverture, ou une serviette sur l’agresseur : l’animal sera dans le noir, et désorienté. Tu ne peux le prendre dans tes bras que s’il est couvert. Il est donc préférable de l’envelopper soigneusement.
Ne parle pas, et ne crie surtout pas. Fais tout en silence : les cris peuvent faire empirer la situation, ou bien ton animal peut tout simplement associer ta voix à un événement peu agréable.
Isole l’animal enveloppé dans une pièce sombre pendant 10-15 minutes. Le silence et l’obscurité aideront à calmer ton chat.
Libére ton chat après ces 15 minutes. L’élément qui a provoqué cette agressivité (objet, son, un autre animal) devrait, de préférence, être caché. Laisse-le sortir sur une longueur d’onde positive : tu peux le distraire avec un jouet, puis lui offrir une friandise. Le plus important est de ne pas l’énerver.

6. Présenter des chats

J’adore la méthode du griffoir pour son efficacité, quand des chats apprennent à se connaître. Si les deux chats sont habitués à aiguiser leurs griffes, voici comment utiliser cette méthode :

Achète deux nouveaux griffoirs sans odeur.
Incite chaque chat à utiliser son griffoir (par exemple en jouant avec un lacet).
Échange les deux griffoirs, et incite les chats à les utiliser de nouveau.

Répéte ces étapes chaque jour, avant leur rencontre. La raison de cet exercice est que les groupes de chats vivant en liberté s’efforcent d’aiguiser leurs griffes dans un seul et même endroit. Une odeur commune se forme alors : l’odeur d’une famille.

7. Les plantes et les chats

Un fait décevant : presque toutes les fleurs d’intérieurs sont toxiques pour les chats. Puisque la liste des plantes dangereuses est très longue, je vous propose de jeter un oeil sur la liste des plantes sûres, et de celles qui peuvent distraire les chats des plantes nocives.

la citronnelle ;
la mandarine ;
les cactus (ils ne sont pas dangereux, parce que les chats ne sont pas stupides et contournent les épines. Le mieux est de les planter par groupe, car, dans le cas contraire, les petits pots à épines solitaires tomberont au sol après la première “attaque”) ;
le bégonia ;
le camélia ;
les dracaenas, à part le dracaena angustifolia (relativement sûr) ;
la violette d’intérieur (relativement sûre aussi).

Les fleurs coupées doivent être hors de portée : elles sont non seulement toxiques de nature, mais elles sont également traitées avec divers produits chimiques. Pour empêcher ton chat de mâcher les fleurs, il doit avoir une ou plusieurs alternatives : des céréales, de l’herbe à chat, de la menthe, de la mélisse, du thym, des épinards, de la roquette, ou du céleri.

8. Chats et chiens

Regarde le monde des chats et des chiens. En voyant un chien, les chats commencent à fuir, ce qui, pour un chien, ressemble plus à une invitation à la chasse. Ou bien, il arrive que ce soit tout le contraire : un chat, après avoir examiné la force de son concurrent, commence à le pourchasser, en lui faisant comprendre, qu’il s’agit de son territoire.

Il est important pour un chat, qui vient juste d’arriver dans une maison où vit un chien, d’être pour quelque temps hors de portée de son ennemi naturel, c’est-à-dire dans une pièce isolée.
Ne les rapproche pas : cela fera sûrement peur au chat, qui commencera à se protéger avec ces griffes et des sifflements !
Tu dois les nourrir dans des pièces séparées et fermées.
Ton chat peut être très tendu, si ton chien se trouve derrière la porte. Caresse-le avec des mains propres, sans odeur de chien, puis laisse le chien sentir cette odeur : cela permettra à ce dernier de s’habituer au nouveau colocataire. Tu peux aussi donner à ton chat de petits jouets avec l’odeur de ton chien.
Ne punis pas ton chien, s’il essaie d’atteindre ton chat, ou s’il commence à aboyer : distrais-le avec un jouet. Les chiens comprennent bien les commandes, et, si une bonne relation est établie avec son propriétaire, ils sont très obéissants.
Après quelques jours, tu peux faire sortir ton chat sur le territoire de ton chien, quand celui-ci se promène. Petit à petit. Mais ne les laisse pas se rencontrer !
La première fois que le chien rencontre le chat, il devrait être à une distance de 2 mètres. Il doit obligatoirement être attaché : il est important d’apprendre au chien à ne pas réagir face au chat, à ne pas le percevoir en tant qu’appât, et, en cas de réaction négative, tu devrais être capable de le retenir.

9. Dégriffage

Les chats sont des créatures qui marchent sur “la pointe des pieds”, et les griffes les aident à faire cela. C’est exactement pour cette raison, qu’il ne faut en aucun cas procéder à l’onyxectomie — l’amputation des phalanges supérieures des doigts avec les griffes. Non seulement une telle opération est inhumaine, mais ton chat devra littéralement apprendre à marcher de nouveau.

Si tu es inquiet pour tes meubles, il existe d’autres options moins radicales, car, pour un chat, faire ses griffes est un besoin naturel.

La coupe régulière de la partie pointue de la griffe. Il est très facile de couper des griffes : tu peux le faire toi-même une fois par mois, ou dans une clinique vétérinaire.
Modifie la texture du meuble, en le couvrant d’un tissu différent.
Fournis au chat un endroit où aiguiser ses griffes. Il y a aujourd’hui, un superbe choix de griffoirs disponibles. Le mieux serait d’en avoir plusieurs, pour en placer un dans chaque chambre.

10. Contact tactile

Des études récentes sur le comportement des chats domestiques ont donné un résultat curieux : dans la plupart des cas, les animaux de compagnie n’apprécient pas les caresses de leurs propriétaires. Des experts des universités de médecine vétérinaire du Brésil, du Royaume-Uni, et d’Autriche ont constaté, que les chats souffrent souvent d’anxiété et d’angoisse suite au contact avec des humains. Par conséquent, afin de ne pas exposer vos animaux tant aimés au stress, il est préférable que les propriétaires évitent les caresses ou les contacts tactiles trop fréquents.

L’un des responsables de ces expériences a déclaré, que les chats qui se laissent caresser quand ils ne le veulent pas, sont ceux qui souffrent le plus de stress. Chez les animaux, qui se faisaient constamment caresser par leurs propriétaires, le taux de cortisol (l’hormone du stress) était plus élevé. Qui plus est, si tu as plusieurs chats, assure-toi, que chacun d’entre eux ait son propre espace personnel, ses articles de toilette, et ses ustensiles.

As-tu mis beaucoup de temps à trouver une bonne approche avec ton chat ?

Photo de couverture catlogica / instagram