12 Anecdotes insolites peu connues sur les coutumes du peuple Touareg

C’est curieux
Il y a 3 ans

Beaucoup de clichés ont circulé au sujet des Touaregs : Henri Duveyrier disait en 1897 dans “Les Touaregs du Nord” qu’ils étaient “des hommes de confiance qui ne renient jamais leur parole” ; selon Félix Dubois dans “Tombouctou la mystérieuse”, ils ne sont plutôt que “de lâches pillards qui n’attaquent que quand ils sont sûrs de leur supériorité”.

Afin de faire le tri dans ces avis tranchés, et pour que tu puisses te faire ta propre opinion sur ces “hommes bleus” aussi nommés “chevaliers du désert”, Sympa a aujourd’hui compilé pour toi quelques faits surprenants sur leur mode de vie, qui font de leurs traditions, encore vivantes aujourd’hui, les plus originales au monde.

Les Touaregs ne s’appellent pas “Touaregs”

Le mot Touareg n’existe pas chez les Touaregs, ils utilisent d’autres termes pour se désigner. Étant un peuple nomade et varié, ils ne se regroupent pas, à l’inverse de la majorité des peuples, comme des personnes vivant dans une zone géographique précise. Ils tirent plutôt leur nationalité de leurs points communs. Ainsi, ils se désignent comme “ceux qui parlent le Tamajeq” (leur langue), “ceux du tagelmust” (le voile qu’ils portent sur le visage), “les gens des tifinagh” (leur écriture), ou encore “les hommes libres”.

Les Touaregs n’ont pas de pays

Les Touaregs vivent dans les zones désertiques en altitudes. Le territoire occupé par les Touaregs est immense, mais ne leur appartient pas : en tant que peuple nomade, la zone dans laquelle ils vivent ne possède pas de frontières. Si les Touaregs tendent à se sédentariser, ils n’ont pas réellement d’endroit de prédilection pour le faire : cela peut se produire dans n’importe lequel des pays que la zone désertique traverse : la Libye, l’Algérie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

L’ancêtre commun des Touaregs est une femme

Le peuple Touareg descend, selon la tradition, d’une femme, Tin-Hinan, et de sa servante, Takana. La première, la reine Tin-Hinan (celle qui vient de loin) est l’ancêtre originelle des Touaregs qui engendra la tribu Kel Ghela, l’autre la tribu des Dag Ghali. Suivant cette légende, le peuple Touareg s’est organisé en société matriarcale et matrilinéaire : cela signifie que le pouvoir, social comme politique, est détenu davantage par les femmes que par les hommes, et se transmet à l’enfant par la mère.

Les Touaregs ont leurs propres lois

Même s’ils sont éparpillés aux quatre coins du désert, les Touaregs vivent selon des règles, des hiérarchies, des statuts précis. Un Touareg peut être guerrier, esclave, religieux, artisan... Les classes les plus basses possèdent du bétail : des brebis et des chèvres pour les plus modestes, des vaches pour les autres. L’aristocratie possède quant à elle des dromadaires, plus prestigieux. Il existe de nombreux groupes différents au sein de la communauté, appelés confédérations ; et chacune à son propre chef.

Les Touaregs se rallient autour d’une même langue

Il existe plusieurs langues touarègues. Si elles comportent des différences entre elles, elles sont néanmoins issues de la même branche des langues berbères, qui sont d’origine afro-asiatiques. Mais à l’inverse des autres langues berbères, elles sont les seules à avoir conservé l’écriture Tifinagh. Sur cette photo, on peut donc voir, en haut, une phrase en Walon avec l’alphabet latin ; sur les côtés, en arabe marocain et en arabe classique ; et en bas et à droite, en Tifinagh.

Les Touaregs ne peuvent pas montrer leur peau

Chez les Touaregs, l’homme est voilé, pas la femme. En effet, le tagelmust est un élément fondamental des vêtements masculins, et il est honteux de ne pas le porter en public. Les hommes doivent donc se camoufler intégralement derrière ce voile, ne pouvant boire ou manger seulement en introduisant la nourriture par dessous ce tissu, sans découvrir leur bouche. Cette coutume vient à la fois d’une nécessité de se protéger du sable et du vent, mais également de croyances ancestrales : les Touaregs craignent que de dangereux génies ne les attaquent s’ils se découvrent.

Les Touaregs ne se marient pas, ils “fabriquent une tente”

Les hommes Touaregs vivent très différemment les relations amoureuses par rapport aux hommes africains en général. D’une part, même s’ils vivent dans une société islamisée, ils sont monogames. D’autre part, c’est à l’époux de fournir une dot, à la fois à la mère de sa femme, et à sa femme ; fait original, même dans d’autres types de société. La femme doit quant à elle apporter de quoi concevoir leur logis : même s’ils sont un peuple nomade, les Touaregs transportent avec eux des tentes très élaborées. Si divorce il y a, l’épouse garde la dot et la tente, laissant son époux démuni.

Les Touaregs n’écrivent pas

Les Touaregs ont une tradition orale : ils n’ont pas pour habitude de travailler le papier ou d’autres matériaux peu pérennes. Ainsi, s’ils marquent quelques pierres de courts messages, la majorité de leur histoire se transmet par la poésie, la littérature orale, ou encore la musique. Les enfants apprennent la langue grâce à des devinettes et des proverbes qu’ils apprennent par cœur, et chacun connaît des vers des poètes, hommes ou femmes, à la mode.

Les Touaregs sont des artisans talentueux

Les Touaregs sont passés maîtres dans de nombreux arts. Que ce soit à travers des objets du quotidien (vaisselle, vêtements, lits, tapis...), des objets typiques (poteaux de tentes, selles pour chameaux...) ou des artefacts traditionnels (armes, objets pastoraux...), ils maîtrisent divers domaines, comme la maroquinerie, ou encore la joaillerie. Aujourd’hui encore, on retrouve fréquemment dans les souks les produits de leur manufacture, qu’ils vendent pour gagner leur vie.

Les Touaregs sont nomades

Les Touaregs sont un peuple nomade ; cela signifie simplement qu’ils n’ont pas de lieu d’habitation fixe, à l’année. Pour autant, ils ne partent pas complètement à l’aventure chaque jour : grâce à une longue tradition, et à un excellent sens de l’observation, ils connaissent avec précision le milieu dans lequel ils évoluent, et savent où aller en fonction de leurs besoin. Ainsi, les saisons dictent leurs pas : des prairies au sud du Sahara pendant la saison des pluies, aux montagnes méridionales pendant la saison sèche, ils savent où trouver les ressources nécessaires.

Les Touaregs doivent se conformer à un rôle

Comme les Touaregs sont nomades et n’appartiennent à aucun pays, ils n’ont pas de maire, de président ou de responsable pour leur dicter leur comportement. Ce sont les autres membres d’un même groupe qui, aidés par les traditions orales, se chargent de leur éducation. Ainsi, des différences peuvent apparaître d’une confédération à l’autre ; mais être Touareg, c’est se comporter comme il le faut en fonction de son statut : “L’artisan possède la liberté de la parole, l’aristocrate un comportement désinvolte, le religieux une manière retenue”.

Tous les Touaregs sont différents

Si l’on dénombre environ 30 millions de personnes parlant une langue berbère, seulement 5 millions d’entre elles parlent une langue touarègue. Mais ces quelques millions de personnes étant disséminées dans des régions parfois très éloignées les unes des autres, il n’existe pas de visage type du Touareg : l’homme à la peau mate et aux yeux bleus n’est qu’un cliché. Ce qui les rassemble en revanche, ce sont leurs coutumes, leurs langues, leurs traditions, leurs modes de vie.

Alors, as-tu déjà eu l’occasion de rencontrer des Touaregs ? Aimerais-tu en apprendre davantage sur leur culture ? N’hésite pas à nous donner ton avis dans les commentaires !

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