13 Faits fascinants sur les bals victoriens que le cinéma ne montre jamais

C’est curieux
Il y a 4 heures

On juge souvent le passé à travers les films et la fiction. Mais il est important de se rappeler que leurs créateurs ne montrent pas toujours toute la vérité sur la réalité de ces époques. On n’en voit qu’une version lisse et romancée. Pourtant, il y avait aussi des nuances, des traditions étranges et des règles a priori incompréhensibles dont on n’a parfois même pas conscience.

Les bals coûtaient une petite fortune

Toutes les salles du bal devaient être bien éclairées. Avant l’arrivée des lampes à gaz, on utilisait des bougies, et pas n’importe lesquelles : celles en cire d’abeille. Elles coûtaient très cher — plus que la nourriture et les boissons préparées pour la soirée.

Des centaines de bougies éclairaient à peine comme quelques ampoules de 25 watts. C’est pourquoi les candélabres muraux étaient ornés de pendentifs en cristal et de miroirs placés derrière eux. Sinon, les pièces semblaient lugubres. Et les flammes des bougies consumaient l’oxygène sans merci, libérant du dioxyde de carbone. Sans une bonne ventilation, les invités avaient la tête qui tournait.

Préparer la maison était un vrai défi

Organiser un bal n’était pas une mince affaire. La maîtresse de maison s’en chargeait généralement. S’il n’y avait pas de pièces adaptées, il était possible de louer une salle ailleurs. Toutes les demeures ne disposaient pas de salles de bal dédiées, alors les hôtes choisissaient la plus grande pièce, vidée de ses meubles superflus.

Les murs étaient drapés de tissus, et la pièce décorée de plantes et de fleurs. Si des rideaux sombres pendaient aux fenêtres, ils étaient remplacés par des plus clairs. Le jaune pâle était considéré comme la teinte idéale pour une salle de danse. Parfois, les chaises manquaient pour permettre aux invités de se reposer entre deux danses. Dans ce cas, on en louait.

Il fallait contrôler les invités

Lors des bals victoriens, les hôtes invitaient souvent plus de monde que leurs salles ne pouvaient en accueillir. Ils comptaient sur le fait qu’une partie des invités ne viendrait pas.

Cette astuce donnait l’impression que la réception était un succès, car les pièces étaient bien remplies. Un bal était considéré comme grand s’il réunissait une centaine de personnes. En dessous de 50 invités, on parlait modestement d’une " soirée dansante ".

Il fallait tout prévoir

Outre la salle de bal, il devait y avoir des vestiaires séparés pour hommes et femmes. Les invités y laissaient leurs manteaux. Dans celui des dames, deux servantes étaient généralement postées pour recoudre les vêtements déchirés, réparer les coiffures et aider en cas de problème. Le vestiaire se trouvait souvent au rez-de-chaussée, pour éviter aux femmes de monter et descendre les escaliers.

Il fallait aussi prévoir une pièce pour les besoins intimes. Au début du XIXᵉ siècle, toutes les maisons n’avaient pas de système d’égouts. On installait donc des pots de chambre et une servante pour aider les dames à gérer cela sans abîmer leurs tenues.

Des pots étaient aussi placés dans des endroits stratégiques de la maison, comme derrière des paravents ou dans des coins sombres. Si un invité était pris d’urgence pendant le repas, il pouvait se lever et se cacher derrière les rideaux. Certaines jeunes femmes arrivaient même avec leur propre bourdaloue dans leur sac.

En l’absence de toilettes, les robes des femmes étaient dotées de poches profondes, permettant de masser discrètement le ventre ou la vessie pour soulager la gêne. Une théorie suggère qu’elles se retenaient en tirant sur les plis de leur robe.

Les invités devaient se montrer irréprochables

À l’époque victorienne, une jeune femme ne pouvait refuser une danse à un homme. Ce refus aurait été perçu comme un manque de respect envers lui, mais aussi envers les organisateurs de l’événement. Comme si la maîtresse de maison avait invité des personnes indignes de fréquenter des femmes respectables.

Que faire si l’on ne souhaitait vraiment pas danser avec un prétendant insistant ? On pouvait dire que toutes ses danses étaient déjà promises. Pour cela, des carnets permettaient aux femmes de noter le nom de leurs partenaires pour la soirée.

Toutes les danses n’étaient pas convenables

Bien qu’aujourd’hui, la société moderne n’ait plus de stéréotypes sur la danse, le choix des danses était très strict à l’époque victorienne. Les mœurs étaient rigides, et les danses devaient refléter la morale et la pudeur.

Tout était permis... sauf la valse. Elle était jugée scandaleuse. Cette danse était strictement interdite, les partenaires se tenaient trop près, avec beaucoup de contacts physiques. Les tours, où l’homme soulevait une jeune fille célibataire dans se bras, pouvaient entacher sa réputation de fille pure.

La maîtresse de maison devait rester des heures à la porte

La maîtresse de maison devait accueillir tous les invités. Elle restait donc à l’entrée jusqu’au dîner ou jusqu’à l’arrivée de tous les convives. Généralement, cela ne posait pas de problème.

Les difficultés survenaient quand un homme inconnu se présentait, invité par le mari ou un fils. La maîtresse de maison ne pouvait lui adresser la parole sans présentation formelle. Le mari ou le fils devait donc rester à proximité. Les filles, elles, pouvaient profiter de la fête dans la salle de bal.

Les éventails ne servaient pas qu’à se rafraîchir

L’éventail constituait une pièce essentielle de la tenue de bal pour toute jeune femme. La chaleur intense produite par les nombreuses bougies et la foule rendaient cet accessoire absolument indispensable.

Bien plus qu’un simple instrument pour s’éventer et éviter les évanouissements, il servait également de moyen de communication discret avec les admirateurs. Au XIXe siècle, les dames ne pouvaient exprimer ouvertement leurs sentiments, surtout en présence d’autres membres de la société. Elles utilisaient donc un langage secret.

Lorsqu’une dame tenait son éventail dans la main gauche tout en l’agitant faiblement, cela signifiait qu’elle souhaitait faire la connaissance du gentleman vers qui elle l’orientait. Si elle pressait soudainement l’éventail contre son front, cela avertissait son interlocuteur qu’un tiers les observait. Pour manifester son dégoût ou son aversion, elle tendait l’éventail d’une main fermement serrée. Enfin, un mouvement lent et régulier indiquait aux prétendants que la dame en question était déjà mariée, mettant ainsi fin à toute avance sans avoir à prononcer un seul mot.

Une simple promenade dans la salle relevait du parcours du combattant

L’étiquette des bals était très stricte. Et pas seulement pour les femmes, qui ne pouvaient pas faire un pas sans être accompagnées d’une autre dame. Dans ces conditions, même une simple promenade dans la salle de bal ou une visite à la loge était un vrai défi.

Les hommes aussi devaient respecter de nombreuses règles. Un gentleman fatigué après avoir dansé ne pouvait pas s’asseoir sur une chaise si une dame qu’il ne connaissait pas se trouvait à côté. Et surtout, il ne devait pas rester trop longtemps au bal. Sinon, la rumeur pourrait se répandre qu’il était impopulaire et rarement invité.

Les hommes avaient encore plus de responsabilités lorsque le bal était organisé par leurs épouses, mères ou proches parentes. Dans ce cas, un gentleman devait s’assurer que toutes les dames avaient un partenaire pour danser. Et s’il n’y avait pas assez de cavaliers, l’homme devait danser avec toutes ces femmes lui-même, y compris les dames âgées.

Toutes les dames recevaient un numéro

L’une des figures les plus importantes du bal était le maître de danse. C’est lui qui veillait au respect des règles pendant les danses, annonçait le dîner et s’occupait de toutes les questions d’organisation.

Avant le début du bal, le maître accueillait les invités à l’entrée de la salle et remettait une carte numérotée à chaque dame. Seules les nobles faisaient exception. La jeune femme devait épingler ou attacher cette carte bien en évidence. Le numéro indiquait la place que le couple devait occuper pendant la danse.

Les dames portaient ce numéro tout au long du bal, car sans lui, elles ne pouvaient pas danser. Si quelqu’un le perdait, il fallait se rendre auprès du maître pour en obtenir un autre. Avant chaque danse, les couples entraient dans le cercle un à un lorsque leur numéro était appelé. Si une personne ratait son tour ou arrivait en retard, elle devait prendre la dernière place.

La coiffure d’une femme en disait long sur elle

Pour se préparer à un bal, les dames accordaient une grande attention non seulement à leur tenue, mais aussi à leur coiffure. Pour obtenir des cheveux volumineux, elles les ornaient de " rats “. C’était le nom donné aux mèches que les domestiques récupéraient sur le peigne de leur maîtresse et roulaient en chignons faits maison. Les ” rats " correspondaient à la couleur des cheveux et ne se distinguaient donc pas du reste de la chevelure.

Une poudre brillante était appliquée sur les cheveux. Elle était fabriquée à partir de feuilles d’or ou d’argent broyées. Seules les femmes riches pouvaient s’offrir de tels mélanges. Il existait aussi des alternatives moins chères, mais elles donnaient un aspect négligé à la coiffure et salissaient les mèches.

Les bijoux et accessoires étaient également très importants. Les dames tressaient des fleurs naturelles ou artificielles, des rubans et des parures dans leurs cheveux.

D’ailleurs, la complexité de la coiffure permettait de distinguer une femme mariée d’une jeune fille. Les premières pouvaient se permettre des designs plus élaborés, généreusement ornés de bijoux et de plumes. Les jeunes filles, en revanche, devaient rester modestes et se contenter de fleurs.

Les gants étaient un accessoire obligatoire

Au XIXe siècle, les gants étaient considérés comme un élément indispensable de la tenue féminine. On les choisissait même un peu trop petits pour qu’ils épousent parfaitement la main, mettant en valeur des doigts fins et gracieux. Leur longueur variait selon les tendances de l’époque.

Se présenter à un bal sans gants était perçu comme très indécent. Ils devaient être exclusivement blancs ou rose pâle. Cet accessoire était aussi considéré comme très intime. On sait que la reine Victoria était extrêmement gênée lorsqu’elle dut prêter ses gants à sa sœur.

Par ailleurs, les dames utilisaient leurs gants pour envoyer des signaux discrets à leurs prétendants. Par exemple, une jeune fille pouvait laisser tomber ses deux gants pour déclarer son amour de manière évidente.

Assister à un bal n’était pas qu’un simple divertissement

En réalité, il fallait une sacrée endurance pour participer à un bal. Les bals commençaient vers 21 heures et se terminaient à l’aube. Les invités étaient servis assez tard, et ceux qui n’avaient pas pu dîner avant devaient patienter jusqu’à 1 heure du matin.

Les robes étaient très volumineuses, et danser dans une salle bondée devait être éprouvant. De plus, pour préserver leur beauté, les dames recouraient à des astuces parfois radicales, comme placer des sangsues derrière les oreilles pour obtenir un teint pâle.

Au cinéma, le XIXe siècle apparaît comme une époque d’une grande romance : robes somptueuses, chapeaux raffinés laissant échapper de délicates boucles, messieurs vêtus de costumes impeccables... Cette image existe, certes, mais derrière ces apparences se cachent des réalités bien moins glamours, et pourtant tout aussi captivantes. Découvre d’autres faits surprenants sur l’époque victorienne.

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