Stephen King, grand maitre
15 Détails importants du livre “Ça” qui ont volontairement été omis dans le film pour éviter toute censure
Ça est l’un des romans d’horreur les plus célèbres et les plus psychologiquement marquants de Stephen King. Faire une bonne adaptation ciné d’un tel livre n’était donc pas facile. Pourtant, l’Argentin Andrés Muschietti a réussi à relever le défi de manière remarquable, surtout si l’on en juge les critiques de cinéma. Mais pour parvenir à un tel succès, il a dû sacrifier quelques détails du livre, des détails parfois très importants.
À la rédaction de Sympa, nous avons tous lu le roman puis passé en revue les moindres détails du film afin de rassembler la liste la plus complète des scènes du livre qui n’ont pas réussi à passer la barrière de la censure qui les séparait du grand écran. Nous avons également pu découvrir dans le film quelques “œufs de Pâques”, que les fans de Stephen King ont sans doute aussi repérés.
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L’évolution des événements du livre oscille entre le passé et le présent, entre l’histoire des enfants qui rencontrent tour à tour le clown maléfique, et celle des adultes qui se trouvent forcés de retourner dans la ville de Derry pour affronter le mal en personne. Muschietti, lui, a divisé le passé et le présent en deux films. Par conséquent, l’histoire a perdu une grande partie de son impact psychologique, mais d’un autre côté, l’intrigue n’en devient que moins prévisible.
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Tu te souviens de la rencontre entre Eddie, le jeune garçon obsédé par son médicament contre l’asthme, et un lépreux ? Eh bien dans le livre, Grippe-sou, le clown maléfique, lui offre aussi des services plus “intimes”. Ce détail transmet une symbolique profonde : la mère d’Eddie a toujours limité son fils, non seulement en ce qui concerne l’activité physique, mais aussi en ce qui concernait son développement, aussi bien émotionnel que sexuel.
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Après la bataille finale contre le clown, durant laquelle les membres du “Club des ratés” sont entrés dans les égouts et ont eu la peur de leur vie, ils avaient besoin de retrouver la paix dans leur esprit et le sentiment d’unité. Pour cela, ils ont accompli un rituel : les garçons, chacun à son tour, avec l’aide de Beverly, est devenu un homme. Bien sûr, c’était impossible à montrer dans le film, c’est pour ça qu’une touche de romantisme a été ajoutée à la scène dans laquelle les enfants se baignent. Selon Stephen King, cette scène symbolise le passage des enfants à l’âge adulte. Rien de plus.
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Les fans de Stephen King ont été frustrés par le manque de caractère de l’adaptation d’un autre méchant qui marquait profondément l’œuvre littéraire : Patrick Hockstetter. Dans le roman, c’est un véritable psychopathe qui joue littéralement avec la vie des autres : il récupère des animaux dans la rue puis les enferme dans un réfrigérateur. Un jour, il s’y retrouve d’ailleurs lui-même enfermé par accident (ou plutôt avec l’aide de Grippe-sou). Dans ce réfrigérateur, des sangsues géantes attaquent l’enfant, et il meurt.
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Dans le film, l’histoire du personnage de Mike Hanlon, qui joue l’un des rôles clés dans le livre, a grandement été affectée. Il possède un album avec de vieilles photos dans lequel on voit apparaître le clown. C’est donc grâce à Mike que les personnages réalisent que Pennywise n’est pas un humain, mais quelque chose de bien différent. Cependant, dans le film, ce rôle revient à Ben Hanscom, le petit garçon rondouillet.
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L’importante cruauté parentale a également dû être abandonnée pour le film. Le beau-père d’Eddie Corcoran tue sa belle-fille, Dorsey, à coups de marteau. Eddie s’enfuit ensuite à Wasteland, où il rencontre malheureusement Grippe-sou. Au début, le clown se fait passer pour son petit frère, puis il prend les traits du monstre du vieux film L’Étrange Créature du lac noir, et tue le jeune garçon.
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Dans le livre, Grippe-sou prend tour à tour l’apparence de différents monstres de films d’horreur cultes du début du XXème siècle, car l’enfance des “ratés” se situe au moment où ce genre de films devenait très populaire. Ben a peur de La Momie, Mike est effrayé par un oiseau géant, et Richie a regardé trop de films de loups-garous. Entre autres personnages, on retrouve un requin, Dracula, et le monstre de Frankenstein. Ces personnages n’apparaissent pas dans le film, mais on peut tout de même remercier les réalisateurs, car lors de la première rencontre avec le clown dans la vieille maison, lorsqu’il attaque Richie et ses amis, la caméra se focalise un instant sur la main de Grippe-sou, et on peut distinguer ses griffes. Peut-être s’agit-il d’une pure coïncidence, ou bien est-ce un hommage à la source originale.
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Une autre scène du livre non incluse dans le film a tout de même été reprise disrètement sous forme d’" Œuf de Pâques “. Avant sa mort, Patrick, déjà mentionné ci-dessus, regarde un ballon rouge portant l’inscription “I ♥ Derry”. Il s’agit d’une référence à la mort d’un personnage du roman, qui avait une casquette portant exactement la même inscription.
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Dans le livre, on trouve plusieurs chapitres consacrés à la description des terribles événements provoqués par Grippe-sou à Derry, alors que les membres du “Club des ratés” n’étaient même pas nés. Malheureusement, il n’a pas été possible de retranscrire ce passage dans le film, bien que nous ayons tout de même droit à quelques indices sur ce qui s’est passé auparavant. Par exemple, la peinture murale présente à côté de la porte de la boucherie où travaille Mike, fait référence à la bande de Bradley, qui semait la terreur à Derry dans les années 20.
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Dans le roman, les enfants combattent Grippe-sou entre 1957 et 1958, et le retrouvent ensuite 27 ans plus tard, entre 1984 et 1985. Mais la première partie du film se déroule dans les années 80 (c’est d’ailleurs une autre raison pour laquelle on ne nous a pas montré les monstres des années 20 : ils étaient alors complètement démodés). Cela a été fait exprès, car la deuxième partie du film qui sort à l’automne 2019, relate des événements qui se déroulent de nos jours.
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Un autre méchant du roman a perdu tout son panache. Henry Bowers le fils d’un policier, qui fait littéralement dans son pantalon tellement il a peur de son père. Dans le film, c’est un voyou sadique, qui devient fou et finit par tomber dans un puits. Cependant, dans le roman, Henry agit comme un véritable assistant de Grippe-sou. Mais comme il est possible qu’il réapparaisse dans la deuxième partie, nous n’en dirons pas plus pour le moment.
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L’enlèvement de Beverly par le clown n’apparaît pas dans le livre. Les enfants descendent tous ensemble dans les égouts à la recherche de Grippe-sou. Dans le livre, la jeune fille n’a pas non-plus besoin d’un baiser pour se réveiller. Ce détail a agaçé certains fans de Stephen King, puisque dans le film Beverly apparaît comme une typique princesse en danger, et non comme une intrépide guerrière qui sait se défendre toute seule.
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Le corps de Georgie, le petit garçon qui a perdu son bateau, n’est pas retrouvé dans le film (on imagine que c’est parce qu’il a été dévoré par le clown), donc Bill refuse de croire à la mort de son frère. Cependant, dans le livre, le corps de l’enfant est retrouvé près du canal d’évacuation, et la cause de son décès est déclarée comme accidentelle.
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Dans le film, le secret de l’origine de Grippe-sou reste un mystère. Dans le livre, les enfants apprennent la vérité lors d’un ancien rituel indien “chüd” : ils inhalent la fumée de plantes hallucinogènes et entrent dans une sorte de transe. Bill perd connaissance et se retrouve alors entre deux mondes, où il rencontre la tortue Maturin, qui a créé notre monde. Elle lui explique que Grippe-sou vient d’un autre univers, qu’il a été créé des millions d’années avant l’apparition de la vie sur Terre, et que seul le pouvoir de l’esprit peut le vaincre. Il est intéressant de noter que Maturin apparaît aussi dans le film sous la forme d’" œuf de Pâques ": lorsque les enfants se baignent dans le lac, Ben croit voir une grande tortue nager dans l’eau. Et plus tôt, Bill trouve une tortue en Lego dans la chambre de Georgie.
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Le véritable visage de Grippe-sou n’est pas montré dans le film. Il n’y a qu’un petit indice qui ne peut être aperçu que par ceux qui sont fans du roman. Selon Stephen King, “Ça” est l’accumulation de plusieurs lumières menant à la mort. Ce sont d’ailleurs ces lumières que l’on voit quand le clown ouvre grand la bouche devant Beverly, dans la scène finale.
Est-ce que tu as lu le livre, vu le film, ou les deux ? Connais-tu la première adaptation télé de 1990 nommée Il est revenu ? Cette version s’est avérée beaucoup plus proche de l’histoire originale que la version moderne. Aimerais-tu la voir, ou les films d’horreur ne sont tout simplement pas ton truc ?
Commentaires
J'ai lu livre quand j'étais plus jeune et il m'a bcp marquée
Film vu, livre lu
L'indétrônable SK!