Ce nouveau challenge qui libère les femmes des diktats de la beauté s’empare des réseaux sociaux
Le premier mois de l’année est traditionnellement un moment de changement et de résolution. Mais au cours des six dernières années, cette période a également été marquée par “Januhairy”, une initiative encourageant les femmes à laisser de côté leurs rasoirs pendant le mois. Voici comment a commencé ce mouvement ?
Notre rapport aux poils est-il en train de changer ?
Force est de constater que les aisselles, les jambes, les lignes de maillot et les lèvres supérieures sans poils sont plus socialement acceptables. En 2021, une étude a révélé que 59 % des Britanniques considéraient les poils sous les aisselles des femmes comme “peu attrayants”, les hommes et les femmes partageant largement la même opinion, avec des pourcentages respectifs de 57 % et 61 %. Cependant, la recherche a également montré que les jeunes sont moins susceptibles de trouver les poils corporels ou faciaux des femmes peu attrayants, et les jeunes femmes en particulier étant plus enclines à accepter les poils corporels féminins.
Certes, les poils corporels sont de plus en plus visibles dans des contextes grand public : le hashtag #bodyhairpositivity compte plus de 214 millions de vues sur TikTok.
Le tabou qui persiste
En effet, malgré la visibilité croissante du mouvement pour les poils corporels et des initiatives comme “Januhairy” qui gagnent du terrain, plus de 90% des femmes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans une grande partie de l’Europe occidentale retirent régulièrement leurs poils de jambes et d’aisselles.
Roxanne Felig, 27 ans, qui poursuit un doctorat en psychologie sociale, publie régulièrement sur les réseaux sociaux au sujet de sa décision de laisser pousser ses poils corporels et apparaît sur le compte Instagram de Januhairy. “Cela devient vraiment agressif. J’ai des gens qui laissent des emojis de vomissement et qui disent que je suis dégoûtante.”
Ces réactions font écho aux expériences d’Esther Calixte-Bea, 27 ans, une artiste de Montréal, qui apparaît également sur le compte Instagram de Januhairy pour documenter les poils de sa poitrine qu’elle a passé des années à enlever malgré la douleur, l’irritation, et même des infections.
“Le jugement extérieur peut être très effrayant, mais pour normaliser quelque chose, il faut que plus de gens le voient”, explique Calixte-Bea. “Je ne peux pas simplement dire ’Je veux normaliser les poils corporels’, mais ne pas montrer mes poils corporels.”
Le mouvement qui pousse à réfléchir
Malgré son nom, le message de “Januhairy” est intemporel, et le compte Instagram officiel de la campagne, qui compte plus de 40 000 abonnés, publie des images de femmes célébrant leurs poils corporels toute l’année dans le but de le normaliser.
“Januhairy est libérateur car il nous pousse à réfléchir à la manière dont nous traitons notre corps et pourquoi,” a déclaré Laura Jackson, fondatrice de Januhairy, ajoutant : “Peut-être qu’un jour, nous en arriverons au point où les gens pourront simplement faire ce qu’ils veulent en ce qui concerne les poils corporels et nous n’aurons même pas besoin d’en parler. Ce serait quelque chose.”
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