Comment le skateboard s’est transformé au fil des décennies

Jeux
Il y a 1 an

Il y a deux types de personnes : celles qui font du skateboard et celles qui veulent apprendre à faire du skateboard. Le skateboard a conquis le cœur des gens du monde entier, et a même obtenu sa place aux Jeux olympiques ; pourtant ce sport n’existe pas depuis aussi longtemps que tu le penses. Le skateboard est apparu dans les années 1950, et tu sais qui l’a lancé ? Les surfeurs. Ils voulaient surfer sur le sol, en pratiquant leurs mouvements lorsqu’il n’y avait pas de vagues. Ils prenaient leurs planches de fortune, trouvaient une étendue de béton ondulée et s’entraînaient à prendre des virages de style surf. Cela s’appelait le “sidewalk surfing”. Et, bien sûr, tout cela se faisait pieds nus. La première figure sur planche, aujourd’hui célèbre et appelée “ollie”, était en fait réalisée en agrippant le bord de la planche avec les orteils.

Le premier skateboard qui ait plus ou moins ressemblé à ce que nous le connaissons aujourd’hui a été inventé en 1958. Un type a pris une planche en bois, y a fixé des roues de patins à roulettes, et voilà : le Roller Derby Skateboard a été mis en vente un an plus tard. Il était plat, rouge et avait des roues en acier. Aujourd’hui, de nombreux skateurs refusent de monter sur un skateboard à plateau rouge — il existe une superstition selon laquelle cette couleur porte malheur, après que de nombreux pratiquants aient rapporté que leurs pires blessures étaient survenues sur un skateboard rouge. Les kicktails — les extrémités recourbées vers le haut — ne se trouvaient pas sur les planches originales, et ils n’ont été ajoutés qu’une décennie plus tard. Grâce à eux, les skateurs pouvaient réaliser des figures. Dans les années 70, le polyuréthane a été inventé et les roues de skateboard ont commencé à être fabriquées dans ce matériau. Ainsi, au cours de la même décennie, les skateboards ont commencé à ressembler vraiment à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.

La toute première compétition de skateboard a eu lieu en 1963 à Hermosa Beach, en Californie. Le succès a été tel que la même année, 50 millions de skateboards ont été vendus. L’idée de concevoir un skate-park a été inspirée par des piscines vides. Au début des années 70, une grande sécheresse a sévi en Californie. Pour avoir une réserve d’eau, les gens ont vidé leurs piscines — et les skateurs étaient là pour réutiliser les piscines, trouvant que leur forme était parfaite pour leur sport favori. Les skate-parks, qui ont commencé à être construits massivement dans les années 70, ont donc adopté la forme préférée de tous. Aujourd’hui, il y a plus de 3 000 skate-parks rien qu’aux États-Unis. La plupart d’entre eux sont sponsorisés par des entreprises de skateboard et des skateurs professionnels. Tony Hawk, le skateur le plus riche et le plus célèbre du monde, a parrainé pas moins de 600 skate-parks.

Avec les skate-parks, les planches appropriées et les compétitions, le skateboard a commencé à exploser, et ses pratiquants ont mis au point de nouvelles figures et techniques. En 1978, le mouvement le plus basique du skateboard — le ollie — a été inventé par Alan Gelfand, dont le surnom était Ollie. Le ollie est essentiellement une façon de sauter avec le skateboard, avec les pieds collés à la planche et sans la toucher avec les mains. Il semble incroyable de pouvoir faire ça en dépit de la gravité, mais il y a un secret : le skateur fait claquer la queue du skateboard sur le sol, et saute en faisant rouler sa cheville avant sur le nez de la planche. Cette figure demande un peu de temps et de pratique pour être maîtrisée, mais c’est le mouvement de base que tous les skateurs connaissent. Ils le réalisent dans les skate-parks, sur le sol, dans les escaliers, partout. Aaron Homoki détient même le record du plus grand escalier sauté en ollie, avec 25 marches !

Mais dans les années 80, l’engouement a commencé à retomber. Les figures étant de plus en plus dangereuses, de nombreux accidents et blessures se produisaient. En Norvège, le sport a même été officiellement interdit — faire du skate ou posséder un skateboard était illégal, et les gens devaient payer une amende s’ils étaient pris. Les skateurs norvégiens on dû faire de la contrebande de skateboards depuis l’Allemagne, construire des rampes et s’entraîner dans des endroits cachés comme des forêts. Aux États-Unis, la situation n’était pas aussi radicale, mais les parents ne permettaient plus à leurs enfants de faire du skate, inquiets pour leur sécurité. Les compagnies d’assurance ont augmenté leurs frais pour les familles dont les enfants faisaient du skate, en raison des risques plus élevés de blessures. Les skate-parks ont fermé dans tout le pays et les ventes ont chuté de façon spectaculaire. Moins de 20 ans après, l’industrie s’effondrait.

C’est du moins ce qu’il a semblé. Mais tous ceux qui voulaient encore faire du skate ont repris les choses en main. Les skate-parks étant fermés, ils construisaient eux-mêmes des rampes dans leur jardin, dans les rues et sur les places. Comme il n’y avait plus de skate-parks, les skateurs se déplaçaient dans les rues : parkings, escaliers, rampes et bordures, popularisant ainsi le street skateboarding. Il est devenu le sport des rebelles, avec sa propre sous-culture et des skateurs dévoués qui géraient leurs propres entreprises. Les magazines de skate étaient extrêmement populaires, de même que les cassettes vidéos mettant en scène les principales icônes du skate, telle que “The Bones Brigade Video Show”.

Dans les années 90, le skateboard est revenu à la mode. En 1995, les X-Games ont été créés. Les X-Games sont la compétition annuelle de sports extrêmes. Le skateboard est devenu une partie importante de l’événement, avec d’autres sports comme le ski, le snowboard et le BMX. Avec de nouvelles figures toujours plus impressionnantes, les X-Games ont attiré l’attention, et le skateboard a repris son essor. Lors de la cinquième édition en 1999, après 10 tentatives ratées, Tony Hawk a réussi à passer un 900, l’une des figures les plus difficiles. Le 900 est une pirouette aérienne de 900 degrés sur une rampe, et à ce jour peu de skateurs sont capables de l’exécuter. 17 ans plus tard, à l’âge de 48 ans, il a réussi à répéter la figure. Mais, en 2020, un garçon de 11 ans a réalisé un 1080 degrés. Et aux X-Games de 2019, un 1260 a été réussi pour la première et unique fois dans l’histoire.

Depuis l’avènement des X-Games, le skateboard est redevenu populaire, sortant de l’ombre où il s’était tapi. Les années 2000 ont été une période de croissance fulgurante, avec toujours plus de compétitions développées et retransmises, et pas seulement aux États-Unis. Les autorités ont commencé à soutenir officiellement ce sport, en construisant à nouveau des rampes et des skate-parks. Avec des équipements de protection appropriés, ce n’était plus si dangereux, et le nombre de skateurs a augmenté. Aujourd’hui, il y a environ 85 millions de skateurs dans le monde, soit l’équivalent de la population de l’Allemagne. En 2016, le record de vitesse sur un skateboard a été établi, à 143 km/h.

En 2020, le skateboard a fait son entrée aux Jeux olympiques de Tokyo. Deux épreuves ont été organisées : une épreuve de skate-park et une épreuve de rue, à la fois pour les hommes et pour les femmes. En skateboard de rue féminin, une Japonaise de 13 ans a remporté la médaille d’or. Et une autre fille de 13 ans, originaire du Brésil, est montée sur la deuxième marche du podium. C’est impressionnant, mais après tout, le skateboard est un sport assez jeune, avec de jeunes pratiquants : l’âge moyen est justement de 13 ans. De plus, le skateboard est particulièrement convivial. Généralement, même les skateurs professionnels n’ont pas d’entraîneur, ils s’entraînent simplement avec leurs amis. Les trois meilleures Japonaises des Jeux olympiques et la meilleure Britannique, qui a décroché le bronze, sont amies et s’entraînent ensemble, apprenant les unes des autres.

Il existe quatre pratiques de skateboard principales. La première consiste à se balader. La deuxième est le “flatland skateboarding”, où l’on ne ne roule pas beaucoup mais reste plutôt au même endroit en se concentrant sur des figures techniques. La troisième est le street skating, qui consiste à rouler et à réaliser des figures sur différents obstacles, comme des escaliers et des rampes. Enfin, il y a le skating sur rampe, où l’on réalise principalement des figures sur des rampes dans les skate-parks.

Les Vans sont de célèbres chaussures de skate, mais ce ne sont pas les premières. Cet honneur revient aux “Randy 720”, qui sont apparues juste un an auparavant, mais l’entreprise n’a pas duré... À peine un an plus tard, un employé de cette entreprise et son frère ont lancé Vans. Aujourd’hui, Vans est une entreprise florissante et la marque est très appréciée, mais le premier jour de son ouverture en 1966, seuls 12 clients se sont présentés. De plus, il existait des problèmes avec les paiements qui ne pouvaient être acceptés en magasin... Les frères ont donc permis aux clients de repartir avec les chaussures sans les payer, en leur demandant de revenir le lendemain pour régler leur note. Et les 12 clients sont tous revenus. Vans a aussi été la première marque à sponsoriser un skateur. Le sponsoring est l’un des principaux moyens pour les skateurs professionnels de gagner de l’argent : une entreprise les paie pour promouvoir et représenter sa marque.

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