Comment verrais-tu le monde si tu étais un dinosaure, un calamar ou encore une bactérie
Rien ne paraît plus simple que de voir et pourtant, il existe bien des manières différentes de regarder le monde. Ainsi, les poulpes le perçoivent grâce à leur peau, quand les chauves-souris utilisent tout simplement leurs yeux. Certaines bactéries ont une vision semblable à celle d’un objectif d’appareil photo, alors que les scarabées appréhendent leur entourage à la façon d’un kaléidoscope. En outre, la meilleure vue n’est pas réservée à l’homme, mais à un petit habitant des mers subtropicales. Tout cela parce que la nature a créé des centaines de façons de découvrir le monde.
Sympa a réuni différents mécanismes de visions insolites que l’on trouve dans la nature. De quoi te donner envie de voir le monde à travers les yeux d’une crevette, ou de lire les signes secrets des fleurs, comme le font les abeilles.
12. Les dinosaures
La vision des dinosaures était variable. Une grande partie de ces prédateurs a progressivement développé une vision très colorée et en 3D. Les yeux des cératosaures étaient situés sur les côtés de leur tête, leur champ de vision était donc de 360°, cependant, l’image perçue était floue.
Le tyrannosaure et l’homme ont les yeux positionnés au même endroit. Ayant été doté d’une excellente vision par la nature, le " T-Rex " percevait plus de tons de rouge que nous ; de plus, il possédait un odorat très développé. Ces qualités ont fait de lui un prédateur dangereux et invincible.
La capacité de ces animaux de distinguer les couleurs rouges est née d’une réussite évolutive qui a conduit à l’apparition d’une modification de leur apparence : les femelles ont fini par préférer les mâles “en rouge”.
Quant aux carnosaures, les prédateurs les plus grands, ils voyaient plutôt mal ; leur champ de vision n’excédait pas les 20 degrés, et par conséquent, ils ont seulement pu chasser les proies les plus lentes.
11. Les perroquets
L’œil d’un oiseau est comme celui d’un reptile : sa forme aplatie permet de maintenir un large champ de vision en focus. Les yeux des volatiles sont immobiles, donc pour mieux observer l’environnement, il leur suffit juste de tourner la tête.
Les humains distinguent les trois couleurs basiques, alors que les oiseaux peuvent en distinguer quatre à la fois. Pour eux, le monde regorge de couleurs brillantes et imperceptibles pour nous. Beaucoup d’oiseaux sont sensibles à la lumière ultraviolette. Ceci leur permet de trouver rapidement des fruits mûrs, qui sont recouverts de substances qui reflètent justement cette lumière particulière.
Plus l’oiseau distingue de couleurs, plus il est lui-même coloré. Il a appris à voir de nouvelles teintes et à percevoir la lumière ultraviolette. Les femelles préfèrent d’ailleurs les mâles qui ont un plumage très vif et varié.
10. Les serpents
La principale tâche des yeux d’un serpent est de repérer les mouvements. Donc, selon les conditions et le style de vie, les possibilités de sa vision varient. Par exemple, les serpents qui évoluent sous la terre distinguent la lumière de l’obscurité. Ceux qui demeurent dans les arbres et qui chassent la nuit voient le monde en ultraviolet, et les serpents qui préfèrent le style de vie diurne, ne distinguent pas l’ultraviolet, mais ont une forte vision colorée.
Les serpents sont sensibles à la chaleur, qu’ils ne perçoivent pas avec leurs yeux mais avec leur organe localisé entre les yeux et le nez, ou grâce aux récepteurs sur le museau. Les données reçues sont transformées par le cerveau en une image qui se superpose à celle que leurs yeux leur donnent.
L’évolution a également affecté leur pupille. Le jour, elle est ronde. Mais ceux qui chassent la nuit ont conservé leurs pupilles étroites et verticales. La plus insolite est celle des représentants du genre Ahaetulla : une pupille large, horizontale, comme le trou d’une serrure. Grâce à cela, le champ de vision a changé, et aujourd’hui chaque œil voit une image complète, comme celui d’un humain.
Les serpents ont des paupières transparentes qui protègent leurs yeux, mais qui affectent la netteté de leur vision : le moment où les reptiles voient le mieux, c’est lorsqu’ils muent, et qu’ils changent de peau sur leurs paupières.
9. Les caméléons
Le champ visuel du caméléon est de 360 degrés. Assis sur une branche fine, il voit une image en panoramique de tout ce qui se produit autour de lui. Cela lui permet de se protéger contre les prédateurs mais aussi de chasser. L’œil est caché derrière une paupière de plusieurs couches, et laisse seulement la pupille visible.
Chaque œil bouge de façon indépendante et se concentre instantanément sur l’objet désiré, mais si le caméléon l’exige, les deux images se transforment en une seule dans sa tête.
Ainsi, pendant la chasse, le caméléon domine son environnement avec un œil, et avec l’autre, il peut guetter sa proie. Pour calculer la distance exacte de sa victime, juste avant de l’attaquer, les deux yeux font le focus sur elle.
8. Les chauves-souris
As-tu déjà entendu dire que les chauves-souris étaient aveugles ? C’est un mythe. Pour s’orienter dans un espace d’un rayon de 50 à 70 mètres, elles utilisent l’écholocalisation, mais le plus souvent, elles préfèrent tout simplement recourir à leur vision. Les yeux des chauves-souris reconnaissent les rayons polarisants du soleil, qui leur servent de guide, comme une boussole. Certaines chauves-souris voient le monde en couleurs, et d’autres en ultraviolet.
7. Les poulpes et les seiches
Le poulpe et la seiche ont un champ de vision de 340 à 360 degrés sans angle mort en raison de la localisation des yeux, de leur structure et de la forme de la pupille. Ils ne distinguent pas les couleurs comme les humains, mais ils perçoivent l’ultraviolet et la polarisation de la lumière.
Avec cette habilité, les invertébrés communiquent en changeant de couleurs et de motifs sur leur peau. Ils utilisent des modèles spécifiques et se camouflent pour éviter les prédateurs.
Le poulpe observe aussi le monde avec sa peau. Même si sa vision lui permet de percevoir des détails, la peau du poulpe réagit à l’éclat de la lumière grâce à des protéines photosensibles similaires à celles qui étaient auparavant seulement dans les yeux.
6. Les crevettes
Pour la crevette, le monde est un arc-en-ciel. Si un humain est capable de reconnaître seulement trois couleurs primaires, la crevette en distingue 12, elle perçoit la lumière ultraviolette, l’infrarouge, et elle reconnaît aussi la polarisation linéaire et circulaire de la lumière. Ces " Stomatopoda " sont dotées du mécanisme de vision le plus complet qui soit. Chaque œil voit trois images différentes à la fois.
De plus, elle possède une excellente mémoire visuelle : elle se rappelle de ses voisins pour ne pas les attaquer. Malgré sa petite taille, c’est une machine à tuer : la force de frappe de la crevette est reconnue comme étant la plus rapide, sa pince bouge à une vitesse de 72 km/h sous l’eau, elle tape plus fort qu’une balle de grand calibre. Et elle sait aussi grogner.
5. La mante religieuse
Récemment, les scientifiques ont placé des lunettes sur une mante religieuse et lui ont montré des films. Les résultats montrent que ses yeux voient plusieurs perspectives qui sont transformées par son cerveau en une image profonde. La mante religieuse a une vision en 3D, considérée comme une prérogative des mammifères et des prédateurs.
L’homme aussi voit le monde en 3D, mais la mante religieuse ne perçoit pas systématiquement les images en 3D. L’illusion optique de l’image vue d’en bas ne peut pas les tromper.
4. Les abeilles
La capacité à percevoir la lumière ultraviolette aide les insectes à déterminer si la fleur possède beaucoup de pollen et où se trouve la zone de la plante la plus adaptée pour récolter le nectar. Les abeilles reconnaissent un spectre de nuances assez insolite.
Les abeilles voient mieux les couleurs bleue et verte que les autres ; elles ne reconnaissent pas le rouge, mais elles distinguent le orange et le jaune.
3. Les scarabées
La carapace dorée des scarabées reflète la lumière, en " la pliant " dans n’importe quelle direction, comme si l’insecte portait une armure de miroirs microscopiques. Ce faisant, les scarabées communiquent entre eux, et pour cette raison, ils savent reconnaître la polarisation circulaire du soleil.
2. Les algues
Certaines algues unicellulaires, comme par exemple les euglènes, ont un organisme que nous ne voyons pas, mais elles ressentent la lumière. On l’appelle “stigma” ou " tâche oculaire " et grâce à elle, les algues flottent vers la partie la plus illuminée de l’étang pour croître et se multiplier.
1. Les cyanobactéries
Les cyanobactéries n’ont pas d’œil, mais elles perçoivent la lumière comme les humains. Le mécanisme de leur vision ressemble à celui de l’appareil photo : elles utilisent la superficie courbée de leurs propres cellules corporelles au lieu de lunettes, et recentrent la lumière de l’autre côté de la membrane cellulaire. Elles obtiennent ainsi une image inversée et très floue. Cette vision est l’une des plus anciennes de ce monde, à la connaissance des scientifiques.