12 Faux immeubles qui se dissimulent dans les rues de Paris
Les plus attentifs d’entre nous l’ont peut-être remarqué en marchant dans les rues de Paris. Certaines façades de la capitale française sont quelque peu différentes des autres, non pas par leur esthétisme puisqu’elles se fondent parfaitement dans l’architecture voisine, mais plutôt par ce qu’elles cachent. En effet, il existe à Paris 12 immeubles factices qui n’abritent aucune habitation ou bureau, mais des dispositifs techniques essentiels au bon fonctionnement de la cité. Nous comptons parmi eux des puits de ventilations de la RATP (Régie autonome des transports parisiens), des installations électriques d’EDF (Électricité de France), un centre de traitement de données et même une simple production artistique.
Difficile de s’en rendre compte au premier coup d’œil tant la supercherie est habile. En revanche, si l’on regarde de plus près, l’artifice se révèle. Avec l’aide de Google maps, Sympa a décidé de percer le mystère de ces caméléons urbains. En fin d’article, tu trouveras un bonus avec deux célèbres fausses façades dans les villes de New-York et Londres.
1. 145 rue La Fayette, 10e arrondissement
Nous commençons cette liste par les installations de la RATP et celle-ci est sans doute la plus connue d’entre elles. Située au numéro 145 de la rue La Fayette dans le 10ᵉ arrondissement, cette magnifique façade d’architecture haussmannienne se fond parfaitement dans le décor parisien.
Cependant, avec un œil attentif, tu remarqueras que les portes ne sont pas en bois, mais en fer recouvert de peinture bleue, qu’elles ne disposent d’aucune poignée ni de digicode ou encore que les fenêtres n’ont pas de volets.
En prenant de la hauteur avec Google earth, on s’aperçoit que le toit de ce bâtiment n’est pas le même que celui des voisins, tout simplement parce qu’il n’y en a pas. En réalité, cet immeuble a été vidé durant les années 80 et ses accès ont été murés afin de dissimuler un énorme puits de ventilation de la ligne B du RER.
2. 174 rue du Faubourg-Saint-Denis, 10e arrondissement
Toujours dans le 10ᵉ arrondissement, cette façade est certes moins classique que la précédente, mais elle a bien la même fonction. De face, il est difficile de remarquer une quelconque anomalie. En revanche, Google earth nous révèle, une nouvelle fois, un bâtiment dépourvu de toit et de fenêtre à l’arrière. Pas de doute, il s’agit d’un autre puits de ventilation de la RATP.
3. 3 rue de l’Aqueduc, 10e arrondissement
Au numéro 3 rue de l’Aqueduc, rien ne sert de prendre de la hauteur, car le toit est bien en place. Contrairement aux immeubles précédents, il s’agit d’une bouche de ventilation et non pas d’un puits. Seul le rez-de-chaussée et le premier étage servent de diversion, le reste est bel et bien occupé. En regardant de plus près, on remarque effectivement des vitres teintées et l’absence de rideaux au premier étage.
4. 44 rue d’Aboukir, 2e arrondissement
Dans le 2ᵉ arrondissement de Paris, le bâtiment situé au 44 rue d’Aboukir est un autre puits de ventilation de la RATP. Pas de poignée ni de digicode à la porte d’entrée et les fenêtres ont l’air bien opaques comparées à celles de chez les voisins. L’absence de toit laisse peu de doutes quant à la fonction du bâtiment.
5. 29 rue Quincampoix, 4e arrondissement
Prenons le temps de regarder attentivement cette façade située dans le 4e arrondissement. Honnêtement, pas besoin de se déplacer pour s’apercevoir du trompe l’œil. Sans porte ni même fenêtre, il s’agissait à l’origine d’une simple tour en béton dissimulant une cheminée de ventilation de la voirie souterraine des Halles.
En 1976, le muraliste italo-américain Fabio Rieti, maître du trompe l’œil, redonne vie à cette façade en peignant des scènes de la vie de tous les jours aux fenêtres.
Derrière la façade d’un puits de ventilation
Nous en avons fini avec les puits de ventilation. Pour les plus curieux d’entre vous, le Youtubeur Tran Vintage, s’est aventuré dans l’un de ces puits. Bien qu’il ait préféré garder l’adresse secrète, cela te donne une bonne idée de ce qui se cache derrière ces mystérieuses façades.
6. 54 rue des Petites-Écuries, 10e arrondissement
Dans le 10ᵉ arrondissement, la charmante rue des Petites-Écuries abrite un bâtiment quelque peu différent de ses voisins. La belle architecture de sa façade, typique de Paris, cache un poste de redressement de la RATP. Les vitres teintées et l’absence de rideau au premier étage en donne une bonne indication.
Cette installation électrique a comme fonction de transformer le courant alternatif en courant continu et permet ainsi d’alimenter les lignes du métro parisien.
7. 141 boulevard Diderot, 12e arrondissement
Cette façade située dans le 12e ressemble plus à une caserne qu’à de véritables logements. Tout comme le bâtiment précédent, le 141 boulevard Diderot est en réalité un poste de redressement électrique pour le métro parisien et est la dernière installation RATP de notre liste.
8. 53 rue des Archives, 3e arrondissement
Nous avons passé en revue les installations de la RATP qui, on peut le dire, sont parfaitement intégrées dans le paysage parisien. Continuons avec les dispositifs électriques, mais ceux de l’EDF, un autre gros industriel français, avec ses 3 bâtisses dissimulées dans les rues de Paris.
Le premier de notre liste est situé au 53 rue des Archives. Cette belle façade avec sa grande porte en bois abrite un transformateur électrique, dont la fonction est d’acheminer l’électricité vers les logements. Tu remarqueras sur la photo que toutes les fenêtres du premier étage sont condamnées.
9. 14 rue Duvergier, 19e arrondissement
Voici un autre immeuble fantôme du producteur d’électricité français. Il ne fait aucun doute que cette façade un peu grossière n’est pas aussi bien réussie que les architectures plus classiques choisies par la RATP. Un transformateur électrique se cache derrière ces murs.
10. 27 rue Bergère, 9e arrondissement
Au vu de l’esthétisme du bâtiment, nous devinons que cette façade carrelée qui semble sortir d’un autre temps abrite un dispositif de l’EDF. Le premier producteur d’électricité de France est donc propriétaire de la façade la moins réussie de notre liste.
11. 78 rue de la Condamine, 17e arrondissement
Au numéro 78 rue de la Condamine, nous changeons complètement de registre. Ni puits de ventilation ni transformateur électrique, cette façade dissimule en réalité un centre de traitement de données informatiques de la société Global Service Provider.
12. 1 bis rue Chapon, 3e arrondissement
Nous terminons cette liste avec une œuvre artistique située à l’entrée de la rue Chapon dans le 3e. Cette œuvre intitulée “Les Spécialistes” réalisée en 2006 par les artistes français Julien Berthier et Simon Boudvin redonne vie à un triste mur en béton en y intégrant des éléments architecturaux typiques du quartier. Il s’agit d’une simple plaque de bois décorée et collée sur le mur. Une sonnette et une fausse boîte aux lettres y sont installées afin de parfaire l’illusion.
Bonus : 24 et 25 Leinster Gardens, Londres
Paris n’est pas la seule grande ville à abriter des secrets urbanistiques. Toujours dans un souci de concilier la logistique technique pour le bon fonctionnement des transports de la ville avec l’esthétisme, les deux fausses façades rue Leinster Gardens cachent un puits de ventilation datant du 19e siècle. Fenêtres teintées, fausses portes sans boîte aux lettres et absence totale de façade arrière, ces deux maisons factices ont toute la panoplie.
58 Joralemon Street, New York
En parlant de grande ville, New-York a aussi ses petits secrets. Cette maison située dans le quartier de Brooklyn fut transformée en puits de ventilation pour le métro en 1908. Cette façade de style Greek Revival sert aussi de sortie d’évacuation du tunnel de Joralemon Street.
Si on ne juge pas un livre à sa couverture, on devrait faire de même avec les façades parisiennes. Connaissais-tu ces endroits mystérieux et en existe-t-il d’autres dans ta ville d’origine ? Dis-nous tout dans les commentaires.