“D’en haut, on peut tout voir.” Une histoire qui te fera croire en la justice
Tout le monde, à un moment donné de sa vie, a dû faire face à des gens désagréables ou méchants, qui portaient le masque de la fausse gentillesse. Ce genre de personnes blesse les autres intentionnellement, tout en souriant gentiment. Mais tôt ou tard, le mal finit par être puni, et nous en avons trouvé une preuve excellente.
Sympa va te raconter une histoire tirée du livre Little Happiness, (petits plaisirs) qui te convaincra qu’il y a encore une justice dans ce monde, et que la punition arrive parfois plus rapidement qu’on ne l’espère.
La scène se passait dans un supermarché. Une dame vêtue d’un manteau blanc duveteux très chic torturait une autre femme vêtue plus modestement, qui avait une poussette et qui était accompagnée d’une petite fille à lunettes. La femme en manteau blanc parlait pourtant de manière très gentille, elle posait des questions doucement et hochait la tête avec tristesse en écoutant les réponses, comme un professeur d’école primaire, ou un psychiatre écoutant son patient allongé sur un divan.
“Pourquoi votre fille porte-t-elle des lunettes ? Oh, elle voit mal, quelle tristesse ! Oui, en effet, on peut voir qu’elle louche un peu. Elle va devoir se faire opérer. Bien que cela puisse ne pas marcher. Et pourquoi elle ne parle pas ? Oh, elle est timide, je vois. Elle est autiste ? Les parents d’autistes pensent généralement d’abord que leur enfant est timide. Et puis il s’avère qu’il est mentalement retardé. Et que fait votre mari dans la vie ? Ça doit être tellement difficile d’élever deux enfants de nos jours. Les lunettes, par exemple, coûtent très cher. Et quel âge a le bébé ? Celui de la poussette je veux dire...”
Et la femme vêtue de manière plus modeste lui répondait avec une grande docilité. Ce genre de femme hypnotise. C’est dur de les faire taire et de partir, elles ont quelque chose d’autoritaire, d’enveloppant, de collant. Je le sais très bien. Alors je suis passé entre elles deux, coupant ainsi ces fils invisibles, et j’ai commencé à choisir mes pommes de terre. La mère avec les enfants s’éloigna et la dame en manteau me dit alors en toute confidentialité : “Il doit y avoir une raison pour laquelle la poussette est couverte. Le petit doit ressembler à un monstre. Regardez-moi ça, ils sont pauvres, et ils ont des enfants !”. Je n’ai pas répondu, j’ai pesé mes pommes de terre, et je suis allé dans le rayon des glaces. J’avais le cœur lourd, à cause de ce dont je venais d’être témoin, c’est pour ça que je suis allé m’acheter de la glace. Mais ce n’est pas la question.
Pendant que je choisissais mes glaces, voici ce qui s’est passé : la dame au manteau blanc a pris un pot de mayonnaise. Elle a juste pris un pot, rien de plus. Et quelque chose de surprenant s’est alors produit : le pot a littéralement explosé dans ses mains. Bref, son joli manteau blanc duveteux, son chapeau chic et son maquillage se sont soudain retrouvés couverts de mayonnaise. “Oh merde !” se sont alors exclamé les employés témoins de l’attentat à la mayonnaise. Tout le monde a interrompu son travail et a couru pour la nettoyer, elle et le sol. Et les murs. Et les autres produits. C’était un “merde” puissant. Un “merde” légendaire.
Et bien sûr, j’ai ensuite offert le pot de glace à la maman à la poussette et à sa petite fille à lunettes. Moi aussi, je porte des lunettes. “Les gens à lunettes doivent s’entraider !” leur ai-je dit, et la petite Lena et moi avons ri. Elle m’a dit son nom en effet. Et la mère de Lena a ri aussi. Puis elle a découvert la poussette. Il n’y avait aucun monstre à l’intérieur, juste un beau bébé endormi, bien dodu avec des joues bien roses. Il aura aussi droit à de la glace quand ils rentreront à la maison. Certains auront de la glace, et d’autres auront de la mayonnaise sur leur manteau. D’en haut, on peut tout voir...
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