Des artistes ont créé un modèle en 3D d’un corps humain taillé pour la survie, et le résultat s’avère monstrueux !

Des yeux de pieuvre, des oreilles de chat et des pattes d’autruche, voilà les organes que les humains devraient posséder, selon Alice Roberts, anthropologue et professeure à l’Université de Birmingham. À la demande du Musée des Sciences de Londres, elle a décrit en détail le corps humain idéal taillé pour la survie, et les sculpteurs Scott Eaton et Sangir Prabhaker en ont créé un modèle très réaliste en 3D.

Chez Sympa, nous te présentons, aujourd’hui, cette version un peu effrayante de l’évolution, signée Alice Roberts !

L’homme est l’espèce dominante sur Terre. Notre corps a de nombreux avantages, mais il n’est pas sans défaut. Beaucoup d’animaux entendent, voient ou courent mieux que nous. Notre peau est pratiquement sans défense contre les rayons ultraviolets, la naissance est douloureuse et la colonne vertébrale est trop faible pour se tenir debout au début de la vie. Alice Roberts se demandait comment créer un corps qui permette à une personne de vivre mieux, plus longtemps et d’éviter les problèmes de santé et les maladies. Elle a décidé de rassembler tous les avantages de l’anatomie humaine et animale en un seul corps.

Le prototype du modèle tridimensionnel était Alice elle-même. Son corps a été scanné, puis modifié par les artistes. Alice ne devait découvrir le modèle final en 3D que lors d’une conférence au Musée des Sciences en compagnie de 150 autres personnes. “Quand j’ai enfin vu le résultat, j’ai crié de surprise”, raconte Alice.

Quelles modifications la chercheuse a-t-elle apportées à son corps ?

Les yeux humains ont des “points aveugles”, des zones insensibles à la lumière, si bien que l’anthropologue les a remplacés par des yeux qui n’ont pas ce défaut et qui sont mieux adaptés : des yeux de poulpe. Elle a légèrement augmenté leur taille pour rendre la vue plus précise.

Dans l’oreille humaine, on trouve des cellules ciliées qui sont détruites avec l’âge et qui ne sont pas remplacées par de nouvelles, ce qui entraîne une détérioration de notre audition. Alice a anticipé la régénération de ces cellules et a complété l’apparence d’Alice 2.0 avec des oreilles de chat.

Notre peau est sujette aux coups de soleil, ce qui augmente le risque de cancer. On peut remplacer une peau pâle par une peau foncée, mais une peau blanche produit plus efficacement de la vitamine D lorsqu’il y a un manque de soleil. Alice a donc “emprunté” la peau des céphalopodes de type calamar : ils savent comment changer la couleur de leur peau lorsque cela est nécessaire. Si les gens avaient ce type de peau, ils pourraient la faire pâlir en hiver et l’assombrir en voyageant dans des pays tropicaux.

Alice a également séparé la gorge des voies respiratoires afin que la personne ne puisse pas s’étouffer, et la structure des poumons a été empruntée aux oiseaux : ils absorbent l’oxygène et éliminent le dioxyde de carbone plus efficacement.

Le cœur humain a deux artères coronaires qui n’ont pratiquement aucun lien entre elles. Si l’une des artères est bloquée (par exemple, par une crise cardiaque ou un infarctus du myocarde), les muscles du cœur qui lui sont reliés manquent d’oxygène. Chez le chien et le cobaye, les artères sont reliées entre elles, et si l’une d’entre elles est défaillante, l’autre assume ses fonctions. C’est pourquoi Alice a remplacé le cœur humain par celui d’un chien.

Notre colonne vertébrale subit une charge constante, et avec le temps, les disques intervertébraux se déforment, entraînant des maladies du dos. La chercheuse a suggéré de réduire la section lombaire et de modifier la structure du bassin en prenant exemple sur le chimpanzé. La taille de la femme ne sera pas très fine, mais les douleurs dorsales seront oubliées.

Les jambes humaines sont polyvalentes : elles nous permettent de marcher, de courir et de grimper. Mais cette polyvalence pose problème : notre genou est trop compliqué et nous n’avons pas assez de muscles dans les jambes. Alice a décidé que des pattes d’autruche seraient plus adaptées : elles sont parfaites pour courir et les tendons puissants offrent un excellent amorti. Cependant, il serait difficile d’escalader une montagne avec ces jambes.

Les enfants naissent avec un cerveau développé, de sorte que la taille de leur tête est assez importante et peut rendre l’accouchement difficile. Selon Alice, ce serait plus facile si nous pouvions, comme les kangourous, donner naissance à nos enfants plus tôt, et les garder dans une poche jusqu’à ce qu’ils soient prêts à prendre leur indépendance de la mère.

Voici une vidéo de l’expérience :

On peut voir ici le processus de création d’Alice 2.0.

S’il était possible de changer quelque chose sur notre corps, nous choisirions des dents qui repoussent si nécessaire. Et toi, quelle partie du corps humain souhaiterais-tu améliorer ? Partage ton avis dans les commentaires !