En changeant quelques règles de la vie de famille, on peut éviter des conflits inutiles

Éducation
Il y a 3 ans

Samedi, les amis de mon fils sont venus chez nous. Je leur ai préparé un déjeuner, vite fait, je leur ai laissé le salon et je suis allée travailler dans la chambre de mon fils. En partant, j’ai dit à mon fils que s’ils avaient un souci, il pouvait aller voir papa. Mon mari a confirmé qu’il était là pour eux. Quelques heures plus tard, j’ai entendu les garçons se disputer et faire un tel boucan que cela faisait trembler les vitres. Je suis allée les voir et j’ai découvert un drame : en se battant pour la manette, ils avaient arraché le câble et appelaient mon mari pour qu’il les aide à le réparer. Je les ai calmés et je me suis dirigée vers notre chambre. Et qu’est-ce que j’y ai vu ? Mon chéri d’amour était en train de dormir, les écouteurs dans les oreilles ! J’avais plein de travail, il avait promis de veiller sur les enfants, mais il s’était endormi tranquillement !

Je m’appelle Maria et je ne pense pas que nos soucis familiaux soient quelque chose d’extraordinaire. Il nous arrive à tous d’être fatigués et de nous énerver contre nos proches. Spécialement pour Sympa, j’ai décidé d’organiser une petite expérience, afin de voir si ça aide notre famille à devenir plus calme.

Ce soir-là, lorsque les copains de notre fils sont partis et que notre " bébé " s’est endormi dans sa chambre, j’ai engagé une conversation sérieuse avec mon mari. C’était surtout moi qui parlais, sous l’emprise de l’émotion. Mon chéri ne faisait que me regarder, l’air pensif. Sa capacité de faire une sieste à n’importe quel moment de la journée m’énervait trop : " Moi aussi, je suis fatiguée ! Je n’en peux plus ! " Mais mon mari m’a simplement demandé : " Mais qu’est-ce qui t’empêche d’aller te reposer ? Tu ne fais que râler et rouler les yeux au lieu de me dire clairement que tu as besoin du repos ". Cette réponse m’a laissée un peu perplexe. Il avait raison : rien de m’empêchait de faire une sieste, moi aussi. Puis, je me suis rappelé une expérience que j’avais lue sur un blog. Et si chaque membre de notre famille avait une heure de temps libre tous les jours ? Une heure durant laquelle il pourrait faire ce qu’il veut et les autres n’auraient pas droit de le déranger. Nous avons juste modifié quelques règles.

Notre expérience

Après une longue discussion, nous avons établi trois règles :

  1. Chacun de nous (mon mari, mon fils et moi) a le droit à une heure de temps libre tous les jours. On peut passer ces 60 minutes comme on le souhaite, mais la routine quotidienne, comme les courses ou le coiffeur ne comptent pas.
  2. Une autre heure est allouée chaque jour pour une communication entre maman et papa. Pas de téléphone, ni autre gadget : nous devons nous asseoir et discuter.
  3. Et encore 60 minutes par jour à consacrer aux activités familiales. Tout ce qu’on veut sauf la télé. Même un film regardé ensemble ne compte pas. Par contre, nous avons décidé de ne pas exclure l’ordinateur et le résultat a été assez intéressant.

Nos premiers pas

Le lendemain, nous en avons parlé à notre fils. Et il a aimé notre idée : bien sûr qu’il était content d’avoir une heure par jour pendant laquelle personne ne lui rappellerait ses devoirs et ne demanderait pas d’éteindre YouTube pour lire un livre. C’est génial ! Il a même tenté d’obtenir deux heures, mais nous lui avons parlé d’une autre règle qui consistait à consacrer une heure à une activité familiale. Il en a été tellement excité qu’il a oublié sa requête et est parti dans sa chambre choisir un jeu de société pour le soir. Nous avons été surpris par sa réaction et nous avons eu honte : nous ne savions pas que les soirées familiales lui manquaient tellement.

Une demi-heure magique

Mon mari n’avait aucun problème à trouver une activité pour son heure libre. Il s’installait devant l’ordinateur pour jouer. Sauf s’il était occupé par notre fils. Mais généralement, ils arrivaient à le partager.

Et moi, j’ai eu du mal à décider à quoi consacrer mes précieuses minutes. D’abord, j’ai commencé à lire parce que je n’ai jamais le temps pour le faire. Dix minutes plus tard, je me suis retrouvée en train de ramasser des chaussettes et des vêtements sales dans la chambre de mon fils.

" Ce n’est pas bien... ", ai-je pensé, puisque je gaspillais mon temps libre à faire le ménage. Je suis donc retournée sur le canapé. Cinq minutes plus tard, je me suis dit que je devrais vérifier si mon fils avait bien fait ses devoirs. Puis, j’ai commencé à réfléchir au repas à préparer pour le dîner. Ce n’est pas comme ça que je comptais passer mon temps libre !

Comment se reposer si on n’arrive pas à se détendre ?

Je me suis enfuie de chez moi et je me suis rendue dans le café le plus proche pour me détendre toute seule. J’ai commandé un cappuccino et j’ai sorti mon livre. Mais cinq minutes plus tard, j’ai composé le numéro de mon mari pour lui demander si tout allait bien. Il s’est étonné et m’a rappelé que notre fils avait neuf ans et pas neuf mois, et m’a confirmé qu’ils allaient très bien. Puis il a ajouté que j’étais censée me reposer.

En fait, mon problème n’était pas que je n’avais pas le temps de me reposer, mais que j’avais complètement oublié comment le faire et que je ne savais pas comment occuper mon heure libre. Enfin si, je le savais : je pouvais travailler, cuisiner ou repasser le linge, c’est-à-dire, faire quelque chose d’utile. Mais j’étais incapable de rester simplement assise à regarder des passants en mangeant une glace.

Quand j’en ai parlé à mon mari, il s’est rappelé qu’avant la naissance de notre fils, j’aimais faire des photos. " Tu pourrais prendre ton appareil photo et aller te promener au centre ville. Ou bien photographier la nature sur ton téléphone... ". Et vous savez quoi ? Cela a marché ! Je passais mes heures libres à chercher de beaux plans pour mes photos et cela me donnait le sentiment de faire quelque chose d’utile tout en me permettant de me distraire de la routine quotidienne. En plus, cela me faisait du bien de me promener.

Des activités familiales

C’était plus difficile que nous le pensions d’organiser des activités familiales. D’abord, il fallait réunir notre petite famille en obligeant tous ses membres à abandonner leurs activités personnelles. Puis trouver un créneau qui convenait à tous. Et enfin, c’était souvent difficile de choisir un jeu qui plaisait à tout le monde.

En plus, nous avons découvert que notre fils ne savait pas perdre et chaque défaite était un drame pour lui.

Une solution inattendue

J’ai décidé qu’il était temps de trouver une activité autre que les jeux de société. D’abord, nous avons fait une soirée ravioles. J’ai préparé la pâte et la garniture à l’avance et puis nous nous sommes tous mis à fabriquer des ravioles. C’était marrant de voir à quel point nos pâtes ne se ressemblaient pas : les miennes étaient petites, celles de mon mari étaient grosses et les ravioles de mon fils étaient toutes différentes. D’ailleurs, c’était la première fois qu’il acceptait de manger ce plat. Normalement, il le détestait. Le problème était qu’on ne pouvait pas manger des ravioles tous les jours et que ce n’était pas pratique de préparer à manger à trois dans notre petite cuisine...

Puis un jour, mon mari a téléchargé un jeu qu’ils ont aimé tous les deux, et c’est devenu encore plus difficile de les intéresser aux jeux de société. " Pourquoi ne pas ajouter une nouveauté à notre expérience ? ", avons-nous pensé et nous nous sommes installés devant l’ordinateur. Les gars jouaient et moi, je regardais. C’était un jeu de stratégie qui se passait au Moyen Âge, du coup, j’ai pris une encyclopédie et je leur lisais des informations historiques sur cette époque. C’était assez marrant.

Soirées romantiques

Tout a bien commencé : après avoir envoyé notre fils se coucher, nous nous sommes installés dans le salon pour discuter un peu, mais nous avons fini par parler de tout et de rien jusqu’à trois heures du matin ! Le lendemain, nous avons décidé d’être plus prudent car c’était dur de se lever le matin pour aller travailler. Bref, au début, il n’y avait pas de problèmes particuliers mais une semaine plus tard, il est devenu difficile de trouver un sujet de conversation : nous avions déjà discuté de tout. Nos soirées ont commencé à ressembler à des séances chez le psychologue car nous nous assoyions l’un en face de l’autre et nous nous regardions en silence. Je voyais mon mari jeter des regards tristes en direction de l’ordinateur.

Un jour, je lui ai dit : " Si tu veux, tu peux jouer et moi, je vais rester à côté de toi ". Et il s’est avéré que j’adorais regarder quelqu’un jouer. Mon mari a même téléchargé Assassin’s Creed pour que ce soit plus intéressant pour nous deux. C’était même plus excitant que regarder une série à la télé. En plus, la façon dont mon mari jouait me faisait découvrir encore plus de choses sur lui que nos conversations les plus sincères.

Conclusion

Bref, notre expérience a été un succès. J’ai autant de tâches ménagères qu’avant, mais maintenant je sais pourquoi je suis fatiguée et je râle. Mon mari et mon fils se sont passionnés pour un même jeu et notre petit a décidé de devenir programmeur pour créer ses propres jeux vidéo. Nous lui avons même téléchargé quelques applications simples qu’il commence à étudier. Et j’ai enfin compris pourquoi mes deux hommes aiment tellement passer du temps devant l’ordi. Enfin, je me suis rappelé que ça faisait vraiment du bien de se promener toute seule.
Nous continuons donc à suivre nos règles, mais pas aussi strictement qu’au début de notre expérience.

Alors, tenterais-tu cette expérience avec ta famille ? N’hésite pas à nous donner ton avis dans les commentaires !

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