En découvrant ces 12 tendances de la mode à travers les siècles, tu vas trouver les vêtements et accessoires d’aujourd’hui pas si étranges que ça
Les bizarreries de la mode et de la créativité des designers nous surprennent un peu plus à chaque nouvelle saison. Pourtant, aussi étranges que soient les tendances, elles trouvent toujours des adeptes. C'était déjà le cas dans l'Antiquité et au Moyen-Âge, et les différentes histoires de ces modes populaires du passé en sont la preuve.
Sympa te propose aujourd'hui de découvrir cette sélection d'accessoires des siècles passés, et de connaître les raisons pour lesquelles ils sont apparus.
1. Les cols type "fraise" étaient en quelque sorte le prototype des collerettes pour animaux domestiques
Ces collerettes donnant un aspect de "tête sur un plateau" étaient à la pointe de la mode au XVIème siècle, sous le règne de la reine Elizabeth I. Personne n'aurait pu imaginer que ces cols d'origine espagnole, servant à mettre en valeur le visage de celui ou celle qui les portait, auraient un tel succès à travers l'Europe entière. Les fraises sont devenues plus grandes d'année en année, et pour maintenir leurs structures de plus en plus imposantes, on a commencé à utiliser des armatures, de l'amidon et des structures en plusieurs couches. La position hautaine de la tête des nobles était ainsi forcée : en effet, qui pouvait tourner ou pencher la tête avec une telle collerette ?
En 1960, le médecin Frank L. Johnson a remarqué que cet accessoire empêchait certains mouvements de la tête, et a ainsi inventé les collerettes pour animaux domestiques qui sont encore utilisées après une opération, pour justement empêcher les animaux de lécher et mordre leurs cicatrices. Et le nom de collier élisabéthain est encore utilisé de nos jours.
2. Les perruques sont devenues à la mode pour cacher les conséquences d'une épidémie de syphilis
Aux XVIème et XVIIème siècles, l'Europe a beaucoup souffert à cause d'une épidémie de syphilis. C'est pourquoi les cheveux longs, la moustache et la barbe sont vite devenus populaires car ils étaient le signe d'une personne en bonne santé, car un homme chauve était généralement un homme malade. Les gens ont ainsi commencé à avoir honte d'avoir une faible pilosité, même si cela n'avait rien à voir avec une éventuelle maladie. Les personnes infectées étaient quant à elles forcées de cacher les stigmates de la maladie sous des perruques et des vêtements.
Mais la mode de la perruque a surtout été introduite par le roi de France Louis XIV en personne, qui avait commencé à être chauve dès son jeune âge, tout comme son frère, le roi d'Angleterre Charles II. On ne sait d'ailleurs pas avec certitude s'ils avaient eux aussi souffert de la syphilis, mais des dizaines de coiffeurs s'efforçaient d'embellir l'image des rois, et leurs courtisans ainsi que les nobles ont rapidement suivi le même exemple. Les perruques sont ainsi devenues un symbole du bien-être, et leur prix, tout comme celui des produits pour leur entretien (poudre, parfum) ne cessait d'augmenter. Cette mode a duré jusqu'au XVIIIème siècle, quand les cheveux naturels ont de nouveau été appréciés.
3. Les Égyptiens plaçaient des cônes d'huile sur leur tête pour s'hydrater les cheveux et le corps
Les Égyptiens de l'Antiquité avaient d'importantes connaissances sur les soins du corps. Ce sont eux qui ont inventé la première technique permettant de boucler les cheveux à froid avec de l'argile, ainsi que le tout premier parfum. Les huiles aromatiques étaient largement utilisées dans leur culture, et par commodité, les femmes égyptiennes avaient pour habitude de porter sur leur tête des cônes de cire aromatique spécialement fabriqués pour elles. Exposée au soleil, la cire fondait, et un film parfumé couvrait progressivement leurs cheveux et leur corps.
Souvent, leurs cheveux n'étaient pas naturels, car pour des raisons d'hygiène, hommes et femmes se rasaient le crâne, et portaient donc des perruques dont la forme dépendait de la position sociale et de certains événements.
4. L'accentuation des organes génitaux masculins
Initialement, la braguette était un accessoire de la garde-robe masculine, inventé pour protéger les parties génitales, avant de plus tard devenir un élément-clé de l'habillement. Ceux qui ont commencé en premiers à mettre l'accent sur cette région intime étaient les chevaliers au XVIème siècle, car elle représentait un certain symbole de force et de pouvoir. Des pantalons des chevaliers, la braguette a ensuite migré aux costumes des rois et des nobles.
Pour maintenir sa forme bombée, une sorte de rembourrage était utilisé, comme différentes couches de tissu. On l'utilisait aussi pour y ranger des porte-monnaie ou d'autres petites choses. Pour attirer un peu plus l'attention sur cet accessoire, on le brodait de fils d'or, puis on l'ornait de pierres précieuses. La popularité de la braguette connut son apogée au début du XVIème siècle. À la fin de ce même siècle, la Reine Elizabeth I commença à régner en Angleterre et cette femme de pouvoir et de caractère ne goûtait guère ce type de manifestations du pouvoir masculin. À la même période, la cour royale d'Espagne, particulièrement conservatrice, a laissé entendre qu'elle ne soutenait pas non plus cette "mode vulgaire". C'est pourquoi la mise en avant de la braguette a progressivement disparu.
5. Les tiges ornées de pierres précieuses servant à maintenir les coiffures élevées servaient à l'origine à chasser les poux
Ces coiffures volumineuses et fantaisistes si populaires à la fin du XVIIIème siècle étaient très difficiles à entretenir. Comment laver ou peigner ses cheveux quand on avait une réplique de bateau, des fleurs (avec leur vase), ou un oiseau sur la tête ?
Ces modèles de coiffures ont été très populaires pendant une longue période, et logiquement, elles étaient fréquemment infestées d'insectes. Mais on a trouvé une solution à ce problème : des baguettes spéciales servant à effrayer les bestioles sans abîmer la coiffure sont même devenu l'un des principaux accessoires des dames de la cour. Ces baguettes étaient souvent ornées de bijoux, mais elles devaient rester le plus droites et lisses possibles, afin que les cheveux ne s'y coincent pas.
6. Tenues découvrant les poitrines des femmes coréennes
Du XVIIème au début du XXème siècle, une mode féminine assez particulière régnait en Corée : il s'agissait de porter des chemises découvrant la poitrine. Cependant, même si cette tenue faisait partie du costume traditionnel national, toutes les femmes de l'époque ne la portaient pas.
Cette espèce de veste laissant apparaître la poitrine nue s'appelle le Jeogori. En dessous de celui-ci, un autre accessoire, le heoritti, était porté, mais seulement parmi les représentantes des classes supérieures.
Cette tenue si "révélatrice" était portée aussi bien à la maison qu'en public, et représentait, entre autres, un signe de maternité. C'était une tenue très pratique pour allaiter un nouveau-né, et le faire à la vue de tous était considéré comme une manifestation de fierté d'être mère.
7. Garder constamment avec soi un animal de compagnie pour s'essuyer les mains ou pour justifier certaines odeurs corporelles désagréables
Les adeptes modernes de ce qu'on appelle les "chiens de poche" ne se doutent sûrement pas que cette mode était très répandue au Moyen Âge,, en raison de la forte présence de parasites. La température corporelle des chiens, des hermines et des chats étant plus élevée que celle des humains, il était donc fort probable que les puces et les poux privilégieraient ces hôtes plutôt que les humains.
De plus, les femmes nobles pensaient que la fourrure des animaux était plus attrayante pour les insectes que les cheveux humains. C'est pourquoi elles emmenaient partout avec elles leurs "petits protégés", ou qu'elles portaient des fourrures travaillées de manière plus artistique, afin de leurrer les parasites. Les animaux de compagnie avaient également d'autres fonctions : leur fourrure servait aussi à s'essuyer les mains après manger, et on les blâmait aussi de toute odeur corporelle désagréable que même le parfum n'avait pas réussi à masquer.
8. Les vestes longues ont été inventées pour cacher les jambes "arquées."
Le Roi Charles VIII, qui a régné en France à la fin du XVème siècle, pensait que l'essentiel pour un homme était l'apparence. Il était particulièrement préoccupé par la courbure de ses jambes qui attirait trop l'attention, c'est pourquoi ses tailleurs personnels ont durement travaillé pour dissimuler ce fait.
De grandes vestes richement brodées ont ainsi été conçues pour la première fois par ordre du roi. Bien sûr, ses courtisans ont vite adopté cette nouvelle tendance. Pendant tout le règne de Charles VIII, les nuances de broderies, les couleurs et les motifs de sa garde-robe ont plusieurs fois changé, mais la longueur de ses vestes est restée inchangée.
9. Coiffures spéciales des Samouraïs
Les coiffures plutôt inhabituelles des samouraïs étaient chargées de symboles, et elles étaient aussi confortables et pratiques lors des combats : peignés ainsi, il était facile de cacher ses cheveux sous le casque si nécessaire.
Ces coiffures pouvaient être différentes, mais elles avaient toujours quelque chose en commun : un front haut, souvent rasé, les cheveux attachés ou tressés, qui pouvaient pointer dans différentes directions, mais toujours bien fixés à la tête.
Les accessoires qui étaient utilisés pour réaliser de telles coiffures étaient souvent faits de métal ou de bois résistant, pouvant être utilisés comme armes si nécessaire. Ce type de protection ou d'attaque était souvent inattendu de l'ennemi, et a sauvé la vie à de nombreux samouraïs.
10. Absence de cils et de sourcils
Il est bien connu qu'à l'époque de la Renaissance, les femmes suivant la mode avaient pour habitude d'arborer un front haut, souvent rasé ou épilé, afin de dégager leur front et leur cou. Ceci se reflète dans de nombreuses peintures de l'époque.
Mais la raison pour laquelle les cils et sourcils n'étaient pas à la mode n'est pas toujours bien connue. Les femmes cherchaient tout simplement à obtenir l'effet d'un visage "pur", et pour cela, elles masquaient au maximum leur pilosité, ou s'en débarrassaient complètement.
La preuve la plus célèbre de cette mode est la célèbre Mona Lisa.
11. Des caméléons comme accessoires
Un véritable "boom du caméléon" a éclaté aux États-Unis à la fin du XIXème siècle. Ces petits lézards étaient attachés à des chaînes et utilisés comme bagues, broches, colliers et bijoux de cheveux. Ce choix avait sa logique : les caméléons changeant de couleur, ceci apportait un certain "style" à ceux qui les portaient. Ces reptiles étaient importés massivement et mouraient très facilement parce que personne ne savait comment les nourrir et les soigner.
La Société Mondiale pour la Protection des Animaux est intervenue assez rapidement, et cette mode cruelle des "bijoux-caméléons" a cessé, même si l'on a vu ressurgir quelques tentatives jusque dans les années 20.
12. Des talons de tailles différentes pour imiter la reine "boiteuse"
La Princesse Alexandra du Danemark, épouse d'Edouard VII, roi du Royaume-Uni ayant régné au début du XXe siècle, était une véritable pionnière de la mode. Toutes ses robes et accessoires étaient instantanément copiés.
Par conséquent, quand Alexandra fut touchée par de l'arthrite rhumatoïde après son accouchement et qu'elle commença à boiter, sa façon de marcher claudicante a été copiée avec un sérieux total. Le fait de boiter était subitement devenu tendance. Mais comme il est très difficile pour une personne en bonne santé de boiter volontairement, on a dû trouver une petite astuce.
Des chaussures aux talons de tailles différentes ont commencé à être commandées aux cordonniers, et la mode de marcher en boitant a rapidement inondé la classe bourgeoise. Un peu plus tard, ce type de chaussures a même commencé à être vendu dans les magasins sous la marque Alexandra Limp ("La Boiterie d'Alexandra").