Et si la caldeira de Yellowstone entrait en éruption demain ?

C’est curieux
Il y a 8 mois

Alors. Tu remarques quelque chose de bizarre ? Récemment, il y a eu des changements alarmants dans les niveaux d’eau de différentes parties du lac Yellowstone. En même temps, le niveau de l’eau peut monter d’un côté du lac et baisser de l’autre. Ooh ! On dirait que le bassin du lac est soulevé par des forces souterraines ! Cela peut-il être le signe d’une catastrophe imminente ?!

Geysers, mares de boue et sources chaudes transforment le parc national de Yellowstone en un monde extraterrestre. Et toutes ces merveilles sont alimentées par un puissant supervolcan. Les supervolcans produisent des super-éruptions. Lorsque cela se produit, ils projettent dans l’air plus de 1 000 km³ cubes de cendres, de roche en fusion et de gaz chauds. Pour mieux l’imaginer, quatre super-éruptions pourraient remplir le Grand Canyon à ras bord !

On pense que le géant de Yellowstone est responsable d’au moins trois énormes éruptions et d’innombrables autres plus petites. Dans cette région, les dépôts volcaniques sont dispersés sur des dizaines de milliers de kilomètres. Les scientifiques pensaient qu’ils avaient été créés par de nombreuses éruptions de faible intensité. Mais après avoir approfondi leurs recherches, les experts ont découvert que ces dépôts avaient été laissés par deux super-éruptions inconnues jusqu’alors. Celles-ci ont probablement eu lieu il y a environ 8,7 à 9 millions d’années.

Cette découverte signifie que la zone entourant le volcan de Yellowstone était confrontée à une super-éruption tous les demi-millions d’années. Mais au cours des trois derniers millions d’années, le point chaud n’a connu que deux super-éruptions. Cela laisse croire aux scientifiques que ces événements catastrophiques ralentissent. Ou... peut-être que l’un d’entre eux est en retard !

Quoi qu’il en soit, si le supervolcan de Yellowstone explosait avec autant de puissance qu’il y a 2,1 millions d’années, il cracherait plus de 2 450 km³ de lave en fusion ! C’est plus de 4 500 fois le volume de la baie de Sydney ! Ça fait beaucoup de lave ! Que cela se produise ou non est une autre question. Il ne fait aucun doute qu’il se passe quelque chose avec ce volcan.

Les changements de niveau d’eau dans le lac Yellowstone signifient que la caldeira se soulève sous la surface. Et la caldeira est ce qu’il reste après l’éruption et l’effondrement d’un volcan. La caldeira de Yellowstone ne se contente pas de monter, créant une élévation en forme de dôme.

Elle se déplace également de haut en bas dans une sorte de mouvement de respiration. C’est peut-être parce que le magma s’infiltre dans la croûte. Ou parce que ce magma réchauffe le système hydrothermal de Yellowstone, le faisant se dilater et soulever la croûte.

Yellowstone a le statut de volcan actif. Son indice d’explosivité volcanique est de 8 sur 10. Un chiffre aussi élevé signifie que si ce volcan entrait en éruption, ce serait un événement apocalyptique. Juste avant la catastrophe, le sol autour du parc national se soulèverait. Les bassins géothermiques et les geysers atteindraient des températures bouillantes et deviendraient plus acides que d’habitude. Le magma commencerait à monter vers la surface.

À un moment donné, le toit rocheux de la chambre magmatique ne pourrait plus résister, et l’explosion se produirait. Une colonne massive de lave et de cendres s’élèverait à une hauteur de plus de 26 km. Après cela, le volcan continuerait de pomper des cendres pendant des jours. Le mélange de lave, de cendres et de gaz excéderait les 1 000˚C. Il se déplacerait à travers la région à une vitesse de 483 km/h — plus vite qu’une voiture de course. L’air près du centre de l’éruption s’échaufferait alors jusqu’à 300˚C.

L’une des conséquences les plus dangereuses serait les retombées de cendres. Les cendres volcaniques peuvent se transformer en ciment vitreux, seulement quelques secondes après avoir été inhalées et être entrées dans les poumons. Les gens et les animaux auraient des problèmes pour respirer. Bon, oui, c’est un euphémisme.

Les bâtiments commenceraient à s’effondrer sous le poids de cette substance dense. Il ne faudrait que quelques jours pour qu’une couche de cendres de 3 mètres recouvre un territoire d’environ 80 km autour du centre de l’éruption. Une fois que les cendres auraient atteint la stratosphère, les températures commenceraient à baisser partout dans le monde. Si l’éruption était riche en soufre — un écran solaire efficace — il ferait tellement froid qu’il n’y aurait pas d’été dans le monde entier pendant les années à venir. Les saisons des moussons changeraient. L’agriculture serait confrontée à de graves problèmes. Il y aurait des problèmes d’approvisionnement en nourriture.

Au cours des 50 dernières années, la caldeira de Yellowstone s’est élevée de près d’un mètre. Cela ne devrait pas t’alarmer pour autant. Les experts sont certains qu’il s’agit d’un comportement naturel pour Yellowstone. Les périodes d’élévation en forme de dôme sont suivies d’un abaissement de la caldeira. Les scientifiques pensent que le supervolcan ne présente aucun danger pour le moment. Pour qu’une éruption se produise, le magma à l’intérieur doit être fondu à au moins 50 %. Dans le cas de Yellowstone, ce chiffre n’est que de 5 à 15 %. La probabilité d’une éruption est donc d’1 sur 730 000. Ça devrait aller du coup ! Mieux encore, une étude récente a amené les chercheurs à penser que ce point chaud pourrait être actuellement en déclin. Et ce malgré toute l’activité de “respiration” et d’élévation de dômes.

Pourtant, il y a eu des tas de discussions sur ce que les gens pouvaient faire pour empêcher cette super-éruption désastreuse de se produire. L’idée la plus populaire et apparemment la plus efficace était de refroidir le supervolcan de Yellowstone. Malheureusement, il y a un hic. Le volcan ne laisse échapper que 70 % de la chaleur qui provient de ses chambres remplies de magma. Mais le reste de la chaleur reste à l’intérieur. Dès qu’elle atteint un certain seuil, le volcan entre en éruption. S’il était possible d’extraire au moins 35% de la chaleur du volcan de Yellowstone, l’éruption pourrait être évitée. Plus le magma est froid, plus il devient épais et collant. Il cesse d’être aussi fluide et n’essaie plus de remonter à la surface.

Après avoir considéré ces faits, les scientifiques de la NASA ont proposé un plan. Ils ont suggéré de forer un puits d’environ 10 km de profondeur et d’y pomper de l’eau froide sous pression. La température de l’eau qui remonterait à la surface serait d’environ 350˚C. De cette façon, la chaleur serait progressivement extraite du volcan. Et si une centrale géothermique était construite sur le site, elle produirait beaucoup d’énergie électrique. Elle serait très simple à produire, et son prix serait très attractif — environ 10 centimes par kilowattheure.

À première vue, c’était une idée formidable. Mais quelque temps plus tard, elle a commencé à faire l’objet de nombreuses critiques. Imagine un forage dans la croûte terrestre, de plus en plus profond. Et puis — BAM ! — tu tombes sur une poche hypothermique ! Oh non, prépare-toi pour une catastrophe. Cela peut libérer des gaz susceptibles de provoquer une série d’explosions surpuissantes. Dans le pire des cas, cela peut même déclencher une éruption volcanique à grande échelle !

Tu connais déjà ses conséquences catastrophiques : des fontaines de lave et des avalanches de roches en fusion, allant jusqu’à des changements climatiques dans le monde entier ! Moui, ça ne fait pas tellement envie... Ou alors, mettons que tu sois en train de forer un puits pour amener de l’eau froide au volcan. Et là, tu touches accidentellement sa chambre magmatique !

Dans ce cas, au lieu de refroidir le géant, tu vas rendre le sommet de la chambre magmatique beaucoup plus fragile qu’il ne l’était. Et l’ensemble de la construction risque de s’effondrer à tout moment. Et n’oublie pas que ton forage peut aussi libérer des gaz toxiques. Ils s’accumulent souvent au sommet du réservoir rempli de magma. Cela pourrait-il être pire ? Eh bien... oui ! De plus, l’ensemble du processus s’étendrait sur plus de 16 000 ans. Cette méthode est probablement trop risquée pour refroidir le volcan aussi vite que les gens le souhaiteraient.

Et les scientifiques ne sont même pas sûrs à 100% qu’une fois la construction du système de refroidissement terminée, le volcan resterait froid pendant au moins cent ans. Enfin, le projet visant à refroidir un peu plus le supervolcan de Yellowstone coûterait la somme astronomique de 3,5 milliards de dollars ! Un prix colossal pour quelque chose qui pourrait ne pas fonctionner du tout ! À propos, Yellowstone n’est pas le seul volcan dont le dôme de lave se soulève en ce moment. Les dômes de lave sont créés lorsque le magma atteint la surface et s’accumule autour de la cheminée. Les scientifiques en ont trouvé un à l’intérieur d’un volcan sous-marin au Japon. Ce dôme fait plus de 610 m de haut et plus de 10 km de large.

Même si le supervolcan japonais semble endormi, les experts ne baissent pas leur garde. Un système volcanique peut passer d’un état calme et docile au bord de l’éruption en un clin d’œil. Un autre dôme massif se développe dans les Andes centrales, au sommet de la plus grande réserve de magma actif de la planète. Le plateau de l’Altiplano-Puna, où le dôme a été découvert, est le deuxième plateau le plus élevé du monde. Et le dôme lui-même fait 1 km de haut ! Tu pourrais te demander comment il se fait que les experts n’aient rien su de cette énorme élévation jusqu’à récemment. La réponse est simple : elle était cachée au sein du plateau même. C’est une région aride, parsemée de volcans, et elle s’étend sur des milliers de kilomètres...

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