Et si Tous les Serpents Disparaissaient ?

C’est curieux
Il y a 8 mois

“Place au direct, avec une nouvelle de dernière minute : Tous les serpents ont soudainement disparu”. Si tu voyais cela aux informations, que penses-tu qu’il se passerait ? Eh bien, Voldemort ne serait certainement pas ravi d’entendre ça, et les autres Serpentard non plus... Poudlard aurait 3 maisons au lieu de 4. Le Fourchelang ne servirait plus à rien.

OK, les fans d’Harry Potter, revenons à la réalité. Comment cela nous affecterait-il ? Voyons d’abord le bon côté des choses. Les personnes souffrant d’ophidiophobie, c’est-à-dire de la peur des serpents, seraient profondément soulagées. Nous sommes tous d’accord pour admettre que les serpents ne sont pas les animaux préférés de tout le monde. Certains sont venimeux, ce qui ne contribue pas à arranger leur réputation. On oublie souvent que ces animaux préfèrent généralement battre en retraite lorsqu’on les rencontre. Ils peuvent se mettre sur la défensive s’ils se sentent menacés, mais lorsqu’on les laisse en paix, ils n’ont aucune envie de se frotter à nous. Enfin, essaye toujours d’expliquer ça à des personnes atteintes de phobie ! Désormais, elles pourront pratiquer des activités de plein air, tel que l’escalade, comme tout un chacun. Néanmoins, nous aurions bien d’autres soucis en l’absence de ces serpents...

La structure d’un écosystème fonctionne comme un mécanisme bien huilé. Chaque espèce y joue un rôle important. Et si l’une d’entre elles se met à faire défaut, les autres en seront affectées. Les serpents ne font pas exception à la règle. Ils se nourrissent principalement de souris ou de rats. Ils aident à contrôler les populations de rongeurs et d’autres petits mammifères, ce qui est également important pour enrayer la propagation des maladies. Il n’y a qu’à repenser à la propagation de la peste à l’époque médiévale : l’élimination de tous les reptiles pourrait entraîner un désastre similaire. Savais-tu que la peste bubonique n’avait jamais complètement disparu ? Elle a également été observée à l’époque moderne, à Madagascar par exemple, en 2008. Il est donc bon d’avoir quelques serpents pour nous protéger de pareilles épidémies.

Les serpents sont d’excellents chasseurs. Ils tendent des embuscades à leurs proies, en utilisant leurs sens surdéveloppés afin de les débusquer et de les traquer. Ils sont extrêmement mobiles, peuvent se faufiler dans des fissures, ramper sur des parois rocheuses et même nager. Certains sont même capables de “voler”. Enfin, en quelque sorte... Les “serpents volants” ne peuvent pas vraiment prendre d’altitude, mais ils peuvent planer. Ils exploitent l’élan de la chute libre et les contorsions de leur corps afin de se laisser porter par les flux ascendants. Ils peuvent donc attraper leurs proies de différentes manières. Si nous imaginons un monde sans eux, cela nous conduira à une autre phobie...

Permets-moi de te présenter la musophobie. Il s’agit de la peur des souris et des rats. Les personnes atteintes de cette phobie auront bien du mal à supporter tous ces rats qui gambadent en liberté, puisqu’il n’y a plus de serpents pour les manger. Sans compter qu’un seul couple de rats peut engendrer un million de descendants en l’espace d’une seule année. Bonjour les dégâts sur les cultures... Une surpopulation de rongeurs peut entraîner une pénurie de nourriture globale et une concurrence acharnée pour les ressources. Comme une petite ambiance de “Hunger Games” tu ne trouves pas ? Et les souris ne seraient pas notre unique problème. On peut aussi ajouter les insectes à la liste. Là encore, sans serpents, ils envahiraient nos rues.

Les reptiles jouent également un rôle important dans l’ordre naturel et la chaîne alimentaire en tant que proies. Les serpents manqueraient beaucoup aux mangoustes, aux aigles et autres rapaces. En fin de compte, certaines populations de grands mammifères déclineraient à leur tour, ce qui pourrait conduire à l’extinction de quelques espèces.

Ensuite vient la médecine. Ces créatures manqueraient aux scientifiques et aux chercheurs : le venin de serpent est la clé du développement de certains remèdes. Par exemple, certains médicaments contre le diabète et les maladies cardiaques ont été dérivés du venin de serpent. Les patients qui en ont besoin seront donc également impactés.

Quand on parle de serpents et de médecine, il y a autre chose qui vient à l’esprit... C’est le Botox. S’agit-il vraiment de venin de serpent ? Non, le venin employé dans ces injections pour la peau ne provient pas de l’animal en lui-même. Il s’avère que ce composant est surnommé le “Sn-ayke”. Il s’agit d’un ingrédient synthétisé par l’homme et conçu pour imiter les effets du venin de vipère des temples.

Maintenant, imaginons ce que serait la vie sans les serpents. On commence par le premier jour. Les gens ne remarquent pas immédiatement l’absence de ces créatures. Ainsi, au cours de la première semaine, et particulièrement dans les villes, les gens ne se rendraient pas compte que tous les serpents ont disparu. Les gardiens de zoos pourraient commencer à paniquer. Les nouvelles de la disparition de nombreux serpents dans les vivariums feraient la une. La sécurité aurait beau examiner toutes les images de vidéosurveillance, ils seraient choqués de découvrir que les serpents ont disparu dans la nature.

Après la diffusion de cette nouvelle, les autorités diligenteraient probablement une enquête pour vérifier s’il reste encore le moindre serpent dans le pays. Le problème deviendrait ensuite mondial. Une commission internationale serait créée pour enquêter sur ce qui a pu arriver à ces reptiles et sur ce qui pourrait être fait y remédier.

Le temps que les autorités et la population comprennent la gravité de la situation, les écosystèmes commenceraient déjà à changer. Les gens vivant en milieu urbain pourraient ne pas être directement affectés au cours des premiers mois. Mais par la suite, ils verraient plus de souris dans leurs maisons et dans leurs rues. Environ 500 000 souris résident dans le réseau de tunnels du métro londonien, par exemple. Le nombre peut varier, mais de très nombreux rongeurs vivent dans les grandes villes. Et ceux-ci deviendraient bien plus hardis. Tu n’aurais qu’à ouvrir un placard de cuisine pour tomber sur une souris qui te scrute, blottie derrière un pot de beurre de cacahuète.

De nouvelles opportunités de carrière se présenteraient, car la demande de logements à l’épreuve des rongeurs monterait en flèche. Les autorités pourraient introduire de nouvelles taxes en vue de lever des fonds pour faire face à cette nouvelle situation. Après tout, elles devraient fournir aux gens des lieux de vie sûrs. Bien entendu, les villes ne seraient pas les seules à être affectées par l’absence de serpents. Les campagnes auraient encore plus de problèmes. Sans serpents, le nombre d’animaux nuisibles augmenterait. Ceux-ci commenceraient à détruire les cultures et les habitats d’autres animaux, et les agriculteurs auraient de sérieux problèmes.

Les institutions devront soutenir les cultivateurs et trouver des moyens de protéger l’environnement, ce qui devrait être leur priorité absolue. Les chercheurs et les scientifiques, quant à eux, devront assumer une immense responsabilité. Peut-être recréeront-ils des serpents en laboratoire, qui pourraient être aussi nutritifs que les vrais. Ainsi, des rapaces comme les aigles pourraient les chasser et continuer à prospérer. Ce à quoi ressembleraient ces serpents artificiels demeure un mystère... je ne peux pas me le figurer et je te laisse le soin de l’imaginer.

Si nous avancions de cinq ans depuis le premier jour du monde sans serpents, nous serions confrontés à une planète entièrement changée. Peut-être aurions-nous même une journée spéciale pour cela. Le 5e anniversaire du “Monde sans serpent”. Les différence seraient évidentes, mais d’ici là, les gens se seraient probablement habitués à vivre dans un tel monde. Certains restaurants auraient déjà modifié leurs menus. Adieu la soupe de serpent hongkongaise... Ensuite, de nouveaux musées seraient consacrés aux serpents.

On pourrait y lire l’histoire de leur évolution et y admirer leurs fossiles. Tu t’arrêteras peut-être à la boutique de souvenirs du musée pour acheter un stylo en forme de serpent pour ton pote. Enfin, nous serions encore en train de chercher des alternatives au venin de serpent dans le domaine de la médecine. Certes, ce serait un soulagement pour les personnes qui présentent des réactions allergiques à leurs morsures, mais ces animaux sont indispensables à certaines études et à certains médicaments. Les chercheurs se préoccuperaient donc encore de trouver des alternatives capables de remplacer le venin de serpent.

[13] Si nous avancions de 200 ans, nous verrions un monde où les gens ont complétement accepté que les serpents ont disparu pour de bon. À tel point que les plus jeunes sauraient seulement qu’un animal nommé serpent a autrefois vécu sur cette planète. Ils apprendront à connaître cet animal dans les livres d’histoire et les vidéos d’archive. Les livres de coloriage représenteront chiens, chats et poulets mais pas de serpent...

Les créatures mythologiques comme Méduse la gorgone et Shahmeran deviendraient encore plus fascinantes. Oh, et nous ne comparerions plus une personne sournoise à un serpent — il y aurait un nouveau sobriquet pour eux. Nous avons en tout cas survécu à l’ère glaciaire, aux météorites et à bien d’autres défis, alors nous trouverons probablement une solution... Croisons les doigts pour que ce scénario ne devienne jamais réalité ! As-tu une autre idée de la façon dont les événements pourraient se dérouler dans un monde sans serpents ?

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