J’ai comparé des articles de prêt-à-porter des enseignes grand public avec ceux de haut de gamme, et le résultat m’a vraiment désorientée
La publicité et la société en général, nous portent à croire que les vêtements, sacs et autres accessoires haut de gamme, sont en mesure de nous aider à réussir. Mais la question reste à savoir si cela vaut le coup de courir après les marques. Pour cela, nous avons décidé de vérifier si les articles onéreux sont vraiment de meilleure qualité par rapport aux vêtements destinés au grand public.
L’auteure de Sympa a passé plusieurs heures dans les cabines d’essayage de boutiques de vêtements. Elle avait pour objectif de comparer les jeans, les chemisiers et autres articles portés au quotidien, dans deux segments du prêt-à-porter : grand public et haut de gamme. Toutes les photos ont été prises avec un portable, et leur qualité dépend en grande partie de la luminosité dans la cabine d’essayage. Pour cette raison, nous avons fourni les commentaires, bien entendu subjectifs, de l’auteure, avec les photos comparées. Les résultats de l’enquête sont impressionnants. Le bonus à la fin de l’article donne quelques précisions sur les différences dans l’agencement des cabines d’essayage et dans le niveau de service.
Le jean
Mon marathon dans les cabines d’essayage a commencé par la sélection de l’un des produits les plus populaires : le jean. Pour ne pas fausser les résultats, j’ai essayé plusieurs modèles de marques grand public et plusieurs jeans haut de gamme. La première impression était la suivante : à quoi cela sert de payer dix fois plus pour les jeans de luxe.
Les jeans provenant d’une enseigne milieu de gamme ne sont pas de moindre qualité comparés aux modèles à partir de 125 €. Après avoir inspecté la qualité, j’en suis maintenant plus que convaincue. Les coutures, les éléments décoratifs, le tissu, etc. prouvent que l’on ne peut pas affirmer que l’enseigne grand public soit perdante. Il n’est pas non plus facile de distinguer, à première vue, le produit à petit prix de celui qui est cher. Le jean à 20 € fabriqué au Bangladesh avait été cousu soigneusement et ne présentait pas de fils saillants, contrairement au modèle vendu à 155 €, fabriqué en Tunisie. Ainsi, les jeans, pour lesquels on débourse dix fois plus, ne valent pas mieux que ceux à petit prix.
Cependant, il convient de noter que les jeans au prix plus élevé comportaient des empiècements et des éléments décoratifs de créateurs, ce qui rendait visuellement le modèle plus attractif.
Les hauts et les chemisiers
Chez les marques à petit budget, j’ai trouvé beaucoup de modèles tout à fait corrects aux prix raisonnables. De plus, il convient de noter que la qualité des tissus s’est avérée assez bonne. Au moins, ils étaient agréables au toucher.
Dans le prêt-à-porter haut de gamme, j’ai essayé plusieurs chemisiers en polyester. J’ai été surprise de voir à quel point des tissus de même composition pouvaient être différents au toucher. Par exemple, je ne porterais pas le chemisier au prix élevé, même s’il m’était offert : la sensation laissée sur la peau par le modèle à 104 € n’a pas été très agréable.
Dans la même boutique, un haut similaire en polyester d’un style différent était vendu au prix de 129 € ; il était doux, comme de la soie.
En essayant l’un des chemisiers à petit prix, un bouton est tombé. Cela m’était déjà arrivé plus d’une fois dans les cabines d’essayage. Malheureusement, sur les vêtements de ce segment de prix, les éléments de fermeture sont souvent mal fixés.
J’ai également regardé de plus près la qualité des coutures, par exemple, celles des manches. En général, les pièces que j’ai essayées étaient faites sans défauts majeurs, mais à certains endroits, il y avait des fils qui dépassaient, quel que soit leur prix. Il y a eu tout de même des exceptions. Sur une chemise en soie haut de gamme, je n’ai trouvé aucun fil mal coupé.
Dans les boutiques haut de gamme, j’ai trouvé des produits à partir de tissus qui n’avaient pas d’analogue dans les boutiques grand public. Par exemple, un chemisier en soie naturelle pour 208 €, ainsi qu’une chemise en lin pour 145 €.
On peut dire au sujet du lin que c’est un textile cher. Il est plus laborieux à cultiver et ses fils ne sont pas faciles à travailler. Mais si on le compare, par exemple, avec le coton, il sèche plus vite et absorbe bien l’humidité, il est donc particulièrement apprécié par temps chaud.
Les robes
Les deux catégories de boutiques nous offrent un immense choix de robes de tout style. À titre de comparaison, j’ai choisi deux modèles dans chacune d’entre elles à des prix différents. Aucun des modèles de robes courtes ne m’a donné satisfaction : elles manquaient de confort à cause du tissu de mauvaise qualité. Néanmoins, la robe la plus chère m’a réjouie avec de petits détails sympathiques : une finition soignée sous forme d’un petit crochet au niveau de la fermeture éclair, qui l’empêche de s’ouvrir, et un ruban cousu à l’envers de la robe dans la zone de poitrine, afin que la robe reste en place et ne glisse pas.
J’ai trouvé la robe longue blanche, provenant de l’enseigne grand public, agréable. Mais si on la compare à la robe turquoise au prix qui s’élève à plus d’une centaine d’euros, elle perdrait indéniablement. La différence dans la qualité des matières est bien palpable : la robe blanche est moins douce que la turquoise qui coule et semble caresser la peau au toucher.
Les T-shirts
En comparant deux T-shirts ordinaires, dont l’un était dix fois plus cher que l’autre, je suis arrivée à la conclusion qu’il n’y avait pas de différence significative entre eux. En termes de coupe et de style, j’ai même arrêté mon choix sur celui dont le prix était inférieur à 13 €. À propos, l’envers du produit présentait des coutures de bonne qualité.
Les jupes
Les deux jupes plissées semblaient correctes vues de l’extérieur. Mais en termes de qualité, le modèle grand public a perdu une fois de plus : le tissu était rigide, et de ce fait la jupe manquait de fluidité.
Les chapeaux
En ce qui concerne la qualité et le confort, je n’ai senti aucune différence, bien que le prix du chapeau noir soit dix fois supérieur. La seule chose qui clochait était l’absence de modèles avec le haut ouvert dans les enseignes grand public. Mais il ne faut pas exclure que l’on peut trouver des chapeaux pareils dans certains magasins du milieu de gamme.
Les accessoires
Une chaîne à petit prix en métal, selon la vendeuse, peut perdre son revêtement ou changer de couleur au contact de l’eau de toilette ou du parfum. La chaîne dont le prix s’élève à plusieurs dizaines d’euros, selon les renseignements du vendeur d’une boutique haut de gamme, est fabriquée en un alliage spécifique et son revêtement est plus résistant. En même temps, le vendeur n’a pas su préciser de quel type d’alliage il s’agissait exactement, et n’a pas trouvé de réponse à la question concernant la présence de quelques éraflures sur les bijoux, visibles si l’on regardait de plus près.
Les sacs
Pour comparer, j’ai pris deux sacs en polyuréthane et en vinyle dans une boutique haut de gamme et des sacs en polyester petit prix. Le polyuréthane est une matière plus chère que le polyester, car il est plus résistant, tout en restant très souple.
Ne serait-ce que visuellement, les sacs en polyuréthane semblent plus solides et durables. En plus de la composition, les produits du milieu de gamme se sont également retrouvés loin derrière à cause de la qualité en général. Les coutures des poignées du sac à dos étaient prêtes à lâcher avant même le passage à la caisse, et quant au petit sac à main, ses points intérieurs étaient de mauvaise qualité : les finitions étaient faites de travers, les fils dépassaient un peu partout. Aucune des pièces haut de gamme ne présentait de défauts similaires.
Les vestes en jean
Les deux vestes en jean étaient bien cousues, bien ajustées et ne présentaient aucun défaut apparent. La seule différence notable était le prix et la présence d’une chaînette décorative sur le produit de marque.
Les blazers
Il est à noter que le prix de ces produits dépendait des matières. Les deux modèles contenaient de la viscose, mais la veste la plus chère avait également du lin et la moins chère, du polyester à la place. D’ailleurs, le polyester s’est fait sentir aussitôt dans la cabine d’essayage : la veste à carreaux donnait chaud et on n’avait pas envie de la garder sur soi plus longtemps. Cet article de garde-robe m’a déçue, quant aux coutures et à la qualité en général : de nombreux fils dépassaient et le tissu n’avait pas l’air très solide.
Bonus : les cabines d’essayage et le service
Maintenant, je vais te montrer des photos des cabines d’essayage. Dans les boutiques haut de gamme, on peut tomber sur les cabines exiguës et pas très confortables ou mal éclairées, mais elles ne sont jamais sales, contrairement aux cabines d’essayage dans les enseignes grand public. Pour être honnête, j’ai parfois beaucoup hésité avant d’enlever mes chaussures pour poser mes pieds en chaussettes propres par terre.
Parfois, il est peut-être inutile de payer trop cher et de courir après les marques prestigieuses. Le prêt-à-porter haut de gamme n’est pas toujours à la hauteur, comparé au produit grand public. Après tout, un vêtement au prix de plusieurs centaines d’euros peut être fait avec un tissu désagréable au toucher et inconfortable à porter, ou avoir des fils qui dépassent. Il existe de nombreux modèles similaires dans les boutiques petit budget, et ils coûtent beaucoup moins cher. Certes, ici, tu ne trouveras pas le même personnel serviable, prêt à passer du temps à la recherche d’une taille qui serait parfaite pour toi, mais il est possible de dénicher des articles de bonne qualité au prix raisonnable.
Selon toi, les produits du prêt-à-porter haut de gamme valent-ils leur prix ? Pourquoi, à ton avis, certaines personnes sont prêtes à débourser une somme astronomique pour un T-shirt ordinaire ? N’hésite pas à partager tes réflexions avec nous dans les commentaires.