J’ai refusé de sauver un touriste qui avait fait la grasse matinée ; je suis guide, pas son réveil

Voyager avec des inconnus peut être aussi passionnant que chaotique. Quand tout le monde se montre respectueux, c’est un vrai plaisir. Mais quand une seule personne se croit tout permis, c’est tout le groupe qui en subit les conséquences.

Une lectrice de Sympa, Stace (23 ans), guide touristique, a appris à ses dépens comment la négligence d’un homme a pu se transformer en un jeu de reproches totalement inattendu.

Voici son histoire :

Pendant mon année de césure, je me suis inscrite comme guide touristique à Paris. J’ai toujours adoré la France, et c’était un vrai plaisir de faire découvrir la ville aux touristes à travers mon regard. Il y a deux semaines, j’accompagnais un groupe d’Américains pour une visite d’une semaine à travers Paris. Le groupe était petit, sympathique et ponctuel — sauf un voyageur, appelons-le Ethan. Dès le premier jour, il a agi comme si les horaires étaient facultatifs. Il arrivait en retard, un grand sourire aux lèvres, en lançant : “T’inquiète, la ville ne va pas s’envoler.” Je suis restée professionnelle, lui faisant des rappels doux et des avertissements polis. Mais rien n’a changé, et je voyais bien que le groupe commençait à s’agacer d’être toujours en retard à cause de lui.

Je devais faire mon travail

Le troisième jour du voyage, Ethan ne s’est pas présenté du tout. Nous devions partir à 8 heures pour une visite du Louvre, et à 8 h 30, il manquait toujours à l’appel. Je l’ai appelé plusieurs fois, sans réponse. Après avoir vérifié auprès du personnel de l’auberge et attendu aussi longtemps que possible, j’ai dû trancher : soit tout le groupe ratait la visite, soit on partait sans lui. J’ai choisi le groupe.

Deux heures plus tard, mon téléphone a sonné.

C’est à ce moment-là que les accusations ont commencé

Ethan criait déjà avant même que je puisse parler. “Tu m’as laissé derrière ! Tu te rends compte que tu m’as mis en danger en me laissant ?!” J’ai essayé de rester calme. “Ethan, je t’ai appelé plusieurs fois. Tu n’as pas répondu.” Il a répliqué sèchement : “Tu aurais dû attendre, j’ai payé pour cette visite moi aussi !”

Puis est venue la partie la plus incroyable : il a dit que c’était ma faute s’il s’était rendormi. Apparemment, il était resté tard dans le hall de l’auberge à regarder un match de foot, puis s’était retrouvé enfermé dehors quand les portes avaient été fermées pour la nuit. Il avait attendu presque trois heures avant que quelqu’un le laisse entrer. Et dans son esprit, ça aussi, c’était de ma faute.

Le jeu des reproches a continué

Il m’a reproché de ne pas avoir “pris de ses nouvelles”, affirmant que je l’avais “mis en danger”. Je lui ai rappelé calmement : “Ethan, je ne peux pas être responsable de ce que les voyageurs font après les heures prévues. Tu fais partie d’un groupe, et je dois veiller à la sécurité et au respect du programme pour tout le monde.” Il n’a rien voulu entendre. Il a raccroché et, plus tard dans la journée, il a fait ses valises et quitté le groupe.

Il m’a presque fait perdre mon emploi

Je dois l’admettre, j’ai ressenti un peu de culpabilité en apprenant qu’il avait quitté le voyage, même si ce n’était absolument pas mon intention. Je faisais simplement mon travail. Plus tard, j’ai découvert qu’il avait déposé une plainte auprès de l’agence, affirmant que je l’avais délibérément laissé de côté et mis en danger. Cela aurait pu me coûter mon poste, mais heureusement, le reste du groupe avait laissé des avis très positifs sur la qualité du circuit et sur la façon dont tout le monde avait été traité avec équité. Mon responsable a donc cru ma version des faits.

Je ne sais toujours pas si j’ai bien fait. Je déteste l’idée de lui avoir gâché ses vacances, mais je ne vois pas ce que j’aurais pu faire de plus.

Merci de nous avoir écrit, Stace. Nous sommes heureux que tu aies trouvé une activité que tu aimes pendant ton année de césure, et que cette expérience ne t’en ait pas dégoûtée. Voici notre point de vue sur la situation.

• Tout le monde n’aimera pas ta façon de faire ton travail : quand tu poses des limites ou fais respecter les règles, il y aura toujours quelqu’un pour te trouver injuste — mais l’équité n’est pas toujours confortable.

• Tu ne peux pas sauver les gens de leurs propres choix. Certains sèmeront le chaos et s’attendront à ce que tu répares tout. Refuser de le faire ne te rend pas sans cœur — ça fait de toi quelqu’un de responsable.

• Ne prends pas chaque accusation personnellement. Les gens perçoivent les situations à travers leurs émotions, pas toujours à travers les faits. Leur version de l’histoire n’a pas à devenir ta vérité.

• Fais ce qui est juste, même si ce n’est pas populaire. Le respect et le professionnalisme en disent bien plus que n’importe quelle colère.

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