J’ai refusé de toucher un salaire plus bas qu’une nouvelle recrue ; je ne fais pas du bénévolat

Gens
Il y a 2 heures
J’ai refusé de toucher un salaire plus bas qu’une nouvelle recrue ; je ne fais pas du bénévolat

Le travail, ce n’est pas seulement ce que l’on fait, c’est aussi la façon dont on est traité et ce que l’on apprend en chemin. Parfois, une seule expérience peut complètement changer notre regard sur notre carrière et sur nous-mêmes. Récemment, un lecteur de Sympa nous a écrit pour partager un moment de ce genre.

Voici la lettre de Paul :

Salut Sympa,

Après 12 ans de travail acharné comme chef de projet senior, j’ai découvert que je gagnais 20 % de moins qu’un junior que j’avais moi-même embauché et formé. Quand j’ai confronté mon patron, il a esquissé un sourire narquois :
“Il a négocié. Toi, tu n’as jamais osé. Le marché appartient aux audacieux.”
Je n’ai rien répondu.

Le lendemain, je suis arrivé très tôt au bureau et j’ai remis calmement ma démission aux ressources humaines, mais pas avant d’avoir fait une petite chose : j’avais transféré sur mon téléphone personnel tous les contacts clients importants que j’avais apportés à l’entreprise au fil des années. Ils avaient confiance en moi, pas en la société.

Le soir même, j’ai appelé chacun d’eux, avec calme et politesse, pour leur annoncer que je rejoignais une nouvelle entreprise, une qui valorise réellement la compétence et l’expérience. J’avais reçu une offre de cette société plusieurs mois auparavant, mais par loyauté, je ne l’avais jamais acceptée. Je pensais devoir quelque chose à mon employeur. Je me trompais.

Le lendemain matin, trois des plus gros clients de l’entreprise ont appelé mon patron pour lui dire qu’ils me suivraient. Quand il a compris ce qui se passait, il m’a appelé, furieux. J’ai simplement ri et répondu : “Vous aviez raison. Le marché appartient aux audacieux.” Puis j’ai raccroché.

Il a accouru jusqu’à mon bureau, pâle et tremblant, me suppliant de reconsidérer ma démission. Je lui ai souri et j’ai dit : “Je crois qu’il est déjà trop tard.”

Quinze minutes plus tard, les ressources humaines m’ont appelé. Elles m’ont tendu un nouveau contrat : une augmentation de salaire de 40 %, une grosse prime et la promesse d’une promotion au poste de directeur des opérations si je restais. On m’a dit que l’entreprise avait “réévalué ma valeur”.

Je voyais bien qu’ils étaient nerveux. D’un coup, j’étais devenu important !
J’aurais dû être heureux, mais à la place, j’étais simplement fatigué. Pourquoi fallait-il que je démissionne pour qu’ils réalisent enfin ce que je valais ?

Le nouveau contrat est maintenant posé sur mon bureau. Le papier est épais, soigné, presque luxueux — mais à mes yeux, il ressemble à de la culpabilité déguisée en gentillesse.
La nouvelle entreprise que je devais rejoindre n’est pas immense, mais les gens y semblent sincères. Ils me veulent parce qu’ils croient en mon travail, pas parce qu’ils ont peur de me perdre.

Je suis donc coincé entre deux choix : rester là où se trouve l’argent, ou partir là où se trouve le respect. Devrais-je accepter l’augmentation et rester, ou tourner la page et recommencer ailleurs ?

Que feriez-vous à ma place ?

— Paul

Merci, Paul, de nous avoir envoyé ton histoire et d’avoir fait confiance à Sympa pour partager une expérience aussi forte et sincère. Ta situation résonne chez beaucoup de personnes qui ont déjà été confrontées à des choix similaires dans leur carrière. Voici quatre conseils qui pourraient t’aider — ainsi que tous ceux qui se trouvent dans la même situation — à voir les choses sous un nouvel angle.

Le respect n’est pas un bonus

Si une entreprise ne te valorise que lorsque tu menaces de partir, ce n’est pas du respect, c’est de la gestion de crise. La véritable reconnaissance se manifeste par un salaire équitable, du soutien et de la considération bien avant que tu ne remettes ta démission. L’augmentation peut résoudre le problème financier, mais elle n’effacera pas des années de sous-évaluation.

Tu as déjà vu comment ils te perçoivent réellement : remplaçable, jusqu’à preuve du contraire. Parfois, partir est la seule façon de préserver ton respect de toi-même.

Le pouvoir de rester... stratégiquement

Avant de partir, souviens-toi que les émotions peuvent brouiller la stratégie. Tu as désormais le pouvoir — utilise-le avec sagesse. Si tu décides de rester, fais-le non par culpabilité, mais parce que tu peux transformer ton poste en ce que tu mérites vraiment.

Négocie chaque promesse par écrit et exige des objectifs mesurables liés à ta promotion. Parfois, rester un peu plus longtemps, mais à tes conditions, peut ouvrir des portes encore plus grandes par la suite.

Le choix du penseur pragmatique

Les grandes décisions méritent une réflexion posée, pas une réaction émotionnelle. Compare les deux offres point par point : salaire, avantages, stabilité, perspectives d’évolution, et la façon dont chacune s’aligne sur tes objectifs pour les cinq prochaines années.

Souviens-toi que la loyauté est une belle qualité — mais la loyauté envers toi-même est la plus importante. Si la nouvelle entreprise t’offre de l’espace pour évoluer et t’épanouir, c’est là que réside la vraie valeur. Choisis la voie qui ressemble à un progrès, pas à une réparation.

Suis l’énergie, pas l’ego

Tu as déjà prouvé ta valeur — à eux comme à toi-même. La question, maintenant, ne porte plus sur le salaire, mais sur ta tranquillité d’esprit.

Demande-toi où tu te sens le plus inspiré : dans un endroit qui réagit seulement par peur, ou dans un lieu qui t’a accueilli avec confiance. Le bon travail devrait élever ton énergie, pas l’épuiser. Va là où l’on te célèbre, pas là où l’on te tolère.

Quand le poids de la vie devient trop lourd et que l’espoir semble hors de portée, la gentillesse a cette douce manière de ramener la lumière.
Clique ici pour lire la suite : Des histoires qui prouvent que la gentillesse ne coûte rien mais guérit tout

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