J’ai refusé de travailler le réveillon de Noël, et mon patron a pété un câble

Gens
Il y a 2 heures
J’ai refusé de travailler le réveillon de Noël, et mon patron a pété un câble

Les plannings de fêtes sont censés apporter un peu de joie au travail, pas y semer la division. Pourtant, chaque année, des témoignages affluent de la part de salariés qui ont l’impression d’être punis simplement parce qu’ils n’ont pas d’enfants. L’une de nos lectrices nous a envoyé une lettre racontant précisément comment cette injustice s’est manifestée pour elle à Noël dernier, et pourquoi le fait d’avoir dit “non” l’a transformée en méchante de service au bureau.

L’an dernier, j’ai travaillé le réveillon de Noël et le jour de Noël parce que “personne avec des enfants ne pouvait.” Moi, je n’ai pas d’enfants, donc apparemment ça fait de moi la mule officielle des fêtes. Je ne me suis pas plainte : j’ai assuré le service, j’ai raté le dîner en famille, et je suis rentrée dans un appart vide, avec des restes froids pour seule compagnie.

Cette année, le planning est sorti et, surprise, on m’a encore mise sur le réveillon de Noël. Sans discussion. Sans rotation. Juste mon nom collé sur la fête comme si elle m’appartenait.

J’ai dit à mon patron, poliment : “Je ne peux pas faire le réveillon de Noël encore une fois. Je l’ai déjà fait l’an dernier. Quelqu’un d’autre doit prendre son tour.”

Il m’a fixée comme si j’avais saboté les fêtes de fin d’année à moi toute seule. Il a répondu : “Bon... les employés qui ont une famille ont besoin de ce temps-là. Peut-être que ce job n’est pas fait pour toi si tu n’es pas prête à être flexible.”

Flexible = sacrifier ta vie pour que les autres n’aient pas à le faire.

Je lui ai demandé pourquoi les personnes sans enfants étaient censées renoncer à chaque fête. Il m’a dit : “Parce que ça affecte davantage les parents.” J’ai répondu : “Ça m’affecte aussi.”

Le lendemain, les RH m’ont convoquée et m’ont demandé pourquoi je “refusais des services critiques.” J’ai tout expliqué : le schéma, l’injustice, l’idée que mon temps ne compte pas.

Ça leur a été égal.

Elles ont dit : “Les priorités pendant les fêtes ne sont pas les mêmes pour les parents. Tu dois faire preuve de compréhension.”
J’ai demandé : “De compréhension... ou être disponible pour me faire exploiter ?”

Les RH n’ont pas bronché. Elles ont lâché : “Si tu ne peux pas soutenir l’équipe pendant la haute saison, peut-être que ce n’est pas le bon environnement pour toi.”

Traduction : tu travailles le réveillon de Noël, ou on te rend la vie assez infernale pour que tu finisses par démissionner.

En sortant du bureau, deux collègues sans enfants m’ont glissé qu’on leur avait déjà fait la même menace, à eux aussi... ils n’avaient juste jamais osé dire non.

Alors maintenant, c’est moi le problème.

Pas parce que j’ai fait quelque chose de mal... mais parce que, pour une fois, j’ai dit que je voulais une fête rien que pour moi.

Qui est réellement obligé de travailler le jour de Noël ?

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Beaucoup d’employés ont congé le jour de Noël, mais pas tout le monde. Et contrairement à ce que beaucoup imaginent, ce n’est pas automatiquement garanti. Tout dépend de ton métier, de ton contrat et du fait que ton lieu de travail ferme ou non pour les fêtes.

Si ton contrat précise que tu as les jours fériés, tu es tranquille. Mais de nombreuses entreprises, restaurants, bars, hôtels, transports, services d’urgence, restent ouvertes à Noël, car c’est l’une de leurs périodes les plus chargées. Si ton lieu de travail fonctionne habituellement les jours fériés, il est fort probable que tu sois aussi inscrit au planning.

Peux-tu refuser de travailler le jour de Noël ?

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En général, non. Si ton contrat prévoit des services pendant les fêtes et que tu refuses, ton employeur peut considérer que tu as manqué à tes obligations, et oui, cela peut mettre ton poste en danger.

Ce que tu peux essayer :

  • Demander des congés payés
  • Échanger ton service avec un collègue

Mais garde en tête que pendant la période des fêtes, les employeurs ne sont pas toujours enclins à accorder des congés.

Il existe quelques rares situations où un refus peut être légitime, par exemple si tu es parent célibataire sans aucune solution de garde parce que tout est fermé, ou si des aménagements ont déjà été accordés à d’autres collègues. Mais ces cas sont complexes et ne garantissent absolument pas que ça passe.

La pression que subissent les salariés sans enfants à l’approche de Noël

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Beaucoup de personnes sans enfants disent qu’on attend d’elles qu’elles comblent les manques pendant les fêtes, et les recherches ont confirmé ce ressenti. Un rapport de PwC et de Business in the Community a révélé que deux tiers des femmes sans enfants se sont senties poussées à travailler davantage, bien plus que les femmes qui ont des enfants.

Mais selon les spécialistes du monde du travail, la réalité est plus nuancée.

Lisa Heap, chercheuse principale au Centre for Future Work, explique que les frustrations des salariés sans enfants sont bien réelles, tout en soulignant qu’une autre réalité ressort aussi des données : les parents et les aidants font souvent face à leur propre forme de discrimination. Une étude de 2023 menée par l’Université d’Australie-Méridionale a montré que les parents de retour au travail ont été davantage surveillés, ont reçu moins d’opportunités et ont souvent été mis à l’écart après un congé parental.

Selon Heap, les tensions entre salariés sans enfants et parents apparaissent surtout lorsque l’entreprise manque de transparence et ne gère pas les congés de manière équitable. “Quand il n’y a pas de communication ouverte ni de règles claires, c’est là que la pression et les conflits émergent”, explique-t-elle.

Au fond, les fêtes ne devraient pas être une compétition pour savoir qui travaille le plus, mais l’occasion pour les entreprises de traiter le temps de chacun avec le même respect.

Parce que derrière un planning, il y a toujours des vies : des familles, des solitudes, des deuils, des moments qu’on attend toute l’année. Et quand la période devient lourde, ce sont souvent de petites attentions qui font la différence.

Dans cet esprit, voici 12 histoires qui prouvent que la gentillesse gagne encore, malgré un monde devenu froid.

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