La Créature Que Darwin Détestait le Plus l’a Rendu Célèbre

C’est curieux
Il y a 1 an

Le sport quotidien, le fait de se lever à 5 heures du matin, la pensée positive et tous les trucs du genre ne te permettront pas forcément de réussir. Mais cette chose pourrait bien en être capable : LES BERNACHES ! Découvre donc comment ces petits arthropodes ont fait d’un certain homme une star internationale ! Tout a commencé à la fin de l’année 1831. L’un des plus importants voyages autour du monde de toute l’histoire a débuté.

Le navire HMS Beagle avait à son bord un jeune homme, du nom de Charles Darwin. Il avait été engagé en tant que naturaliste de l’expédition. Pendant cinq ans, Charles a étudié les créatures du monde entier. Le résultat de ces études a conduit à la célèbre théorie de Darwin, selon laquelle les humains descendaient des primates et tous les animaux auraient évolué par sélection naturelle. On pense généralement que les pigeons, les vers et le territoire des îles Galápagos ont joué un rôle important dans l’élaboration de la théorie de l’évolution. Tout cela a sûrement fait une différence, mais Darwin a surtout été influencé par les bernaches. La créature qu’il détestait le plus au monde...

En janvier 1835, le voyage de Darwin touchait à sa fin. Le jeune savant avait le mal de mer. Il se sentait très malade. Le bateau avait accosté le long de la côte chilienne et Darwin était parti se promener le long du rivage. Il a atteint une clairière verdoyante et y a découvert un coquillage inhabituel. Il faisait à peu près la taille d’une noix de coco, et présentait une caractéristique étrange : toute sa surface était percée de centaines de petits trous. On aurait dit une passoire.

Darwin voyait cela pour la première fois de sa vie et a donc ramené le coquillage à bord. Le jeune naturaliste a étudié cette étrange découverte dans sa cabine toute la nuit. Ces petits trous étaient tous parfaitement ronds. Qui aurait pu faire une chose pareille... WOW ! Qu’est-ce que c’était que ça ? Quelque chose s’agitait à l’intérieur du coquillage. Darwin y a inséré une aiguille et a découvert qu’une minuscule bernache couleur crème s’y était accrochée. La créature était minuscule et sans défense, car elle était auparavant dépourvue de coquille. Elle s’était donc cachée dans cette grande coquille vide, qui avait appartenu autrefois à une autre bernache plus grande.

Presque tous les représentants de cette espèce sécrètent une colle visqueuse, grâce à laquelle ils se fixent aux navires, aux rochers et au ventre des baleines. Mais la bernache à l’intérieur de cette coquille découverte par Darwin se comportait comme un parasite à l’intérieur d’un plus grand animal. Charles Darwin aura été le premier scientifique à découvrir cette espèce inhabituelle de la famille des bernaches. Mais pourquoi cette créature n’avait-elle pas sa propre coquille ? À ce moment-là, il ne se doutait pas à quel point ces animaux allaient changer sa vie...

À la fin de son tour du monde, Charles Darwin est retourné en Angleterre. Il s’est marié, a fondé une famille et a rédigé différents ouvrages sur son voyage et sur les récifs coralliens. Un jour, il a lu un livre sur la faim et la lutte pour la survie. L’auteur y écrivait que les gens étaient capables de survivre car ils pouvaient s’adapter à toutes les conditions. Darwin s’est alors posé la question suivante : si toutes les formes de vie de la planète luttaient et s’adaptaient en permanence, l’évolution aurait-elle pu conférer à certaines créatures des avantages biologiques ? Si tel était le cas, ces créatures avantagées auraient eu une progéniture qui le serait également. Darwin en a conclu que toutes les espèces vivantes luttaient pour leur survie et que, grâce à cette lutte, elles évoluaient et changeaient progressivement. Cette idée semblait stupéfiante à l’époque. Darwin en a bien parlé à la communauté scientifique, mais tout le monde a reçu cette théorie avec scepticisme. Il incombait à Darwin de la démontrer.

Au cours de son voyage, il avait étudié des milliers d’animaux du monde entier, et ils étaient tous très différents les uns des autres... À l’exception des représentants des différentes espèces de félins — dont le corps présentait généralement une structure interne similaire, qu’il s’agisse d’un lion ou d’un chat domestique. Et si Darwin ne pouvait pas retracer les changements au sein d’une même espèce, il ne pouvait pas non plus prouver sa théorie de l’évolution... C’était là tout le problème.

Nombre de scientifiques ont commencé à considérer Darwin comme un charlatan ; et il ignorait comment les convaincre. C’est alors qu’il s’est souvenu de cette bernache. Pourquoi cette créature se comportait-elle si différemment de ses autres congénères ? Pourquoi agissait-elle comme un parasite vivant dans une coquille étrangère, au lieu de développer sa propre coquille ? C’est peut-être que l’évolution avait conféré à cette créature ses capacités de parasite. Darwin a passé de nombreuses heures dans son bureau à étudier les bernaches. Le savant a écrit à tous les musées du pays, leur demandant des échantillons de toutes les bernaches en leur possession, ainsi que les rapports d’autres naturalistes au sujet de ces créatures.

Darwin s’est rendu compte que toutes les informations recueillies avant lui étaient aussi inexactes qu’imprécises. Personne n’avait jamais vraiment prêté attention aux bernaches. Il a donc entrepris de réécrire l’histoire de cette espèce et d’établir une classification de ces créatures. La pile de papier que représentait ses notes grandissait de jour en jour. De plus en plus de colis remplis de bernaches se sont accumulés dans sa maison. Elles étaient réparties dans toutes les pièces, dans de lourdes caisses de bois, dégageant une odeur nauséabonde. Darwin les a disséquées, étudiées au microscope, a pris des notes dans son carnet et a dessiné les différents organes de ces créatures...

C’était une tâche aussi difficile que minutieuse. Il travaillait si dur, sans prendre la moindre pause, qu’il a fini par souffrir de surmenage. Il était assailli de migraines, de cauchemars et de troubles gastriques. Les médecins lui ont interdit de travailler autant, mais le scientifique ne s’est pas arrêté là. Chaque jour, des facteurs lui apportaient de nouvelles boîtes de bernaches. La femme de Darwin était à bout, mais elle a su rester patiente. Elle savait qu’une révolution était sur le point de se produire...

Le fils de Darwin était tellement habitué à ces bernaches qu’il pensait que les toutes les autres familles s’adonnaient à de telles études. Un jour que le garçon rendait visite à l’un de ses camarades de classe , il fut très surpris de ne pas trouver de microscope ou de table de dissection dans la maison. Son ami lui répondit que son père ne possédait pas de tels objets. Le fils de Darwin aurait alors demandé à son ami : “Mais alors, que fait-il de ses bernaches ?” Des rumeurs ont commencé à se répandre sur le travail passionné de Darwin. Ses collègues pensaient que Charles était devenu fou...

Il avait appris à distinguer les coquillages par les détails les plus infimes. Son œil était plus que rompu à l’exercice. Il a commencé à remarquer des choses qu’il n’avait jamais vues auparavant. Par exemple, une certaine bernache avait une bouche plus large et l’autre une coquille plus fine. Au début, les organes de certains arthropodes avaient été identiques, puis ils ont commencé à se développer dans des directions différentes. C’est ainsi que de nouvelles espèces sont apparues. La même chose s’était produite chez les anciens mammifères, qui se sont scindés en deux espèces : certains ont développé des ailes à partir de leurs pattes et sont devenus des chauves-souris. D’autres ont développé des nageoires et sont devenus des dauphins.

Ces variations et ces changements prouvaient l’existence de la sélection naturelle. Toutes ces choses se trouvaient sous le nez de Darwin depuis le début, mais il ne les avait pas remarquées. Les bernaches ont été responsables de ses maux de tête pendant de nombreuses années, mais elles l’ont finalement conduit au succès. Le célèbre livre de Darwin “L’origine des espèces” était fin prêt, mais il avait peur de le publier. Toute découverte importante et toute idée radicale est de nature à révolter les esprits... Le savant craignait de faire l’objet de nombreuses critiques et que les gens refusent d’accepter sa théorie.

C’est alors qu’il a appris l’existence d’un autre naturaliste britannique, Alfred Russel Wallace, qui souhaitait exposer au monde un concept d’évolution similaire. Ils ont présenté leurs travaux simultanément et ont tous deux reçu les honneurs du monde scientifique. Mais, pour une raison ou pour une autre, seul le nom de Darwin est devenu célèbre dans le monde entier. Le livre a fait sensation, non seulement parmi les scientifiques, mais aussi parmi les gens ordinaires. Tu te souviens de cette célèbre image d’un singe qui marche, se redresse peu à peu et devient un humain ? Il s’agit d’une illustration des travaux de Darwin. Le nom du savant est entré dans l’histoire pour toujours. Peut-être n’aurions-nous jamais connu la théorie de l’évolution si le naturaliste n’avait pas trouvé ce coquillage sur les côtes chiliennes.

Le prestige de Darwin était tel que son visage a figuré sur le billet de 10 livres, aux côtés du HMS Beagle, d’une loupe et de la faune qu’il avait étudiée au cours de son périple. Hélas, la Banque d’Angleterre a cessé d’émettre des billets de cette valeur en 2018. À propos, tu as probablement déjà entendu la célèbre formule : “la survie du plus apte”. Il s’avère que ce n’est pas Charles Darwin qui l’a inventée.

Cette phrase est apparue pour la première fois dans les pages du livre “Principe de Biologie” en 1864. Son auteur, le philosophe anglais Herbert Spencer, a tenté de connecter les aspects économiques et sociologiques de la vie aux théories biologiques de Darwin. C’est probablement la raison pour laquelle la notion de “survie du plus apte” est devenue si populaire, non pas en biologie, mais dans le contexte de la réussite sociale, de la carrière professionnelle et des affaires. Mais vois plutôt comment des créatures aussi minuscules que les bernaches ont permis à un homme de connaître le succès. C’est pourquoi il ne faut jamais céder à l’adversité !

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