Le mariage avec soi-même gagne en popularité, mais les psychologues alertent sur les risques
Il y a deux décennies, le Canada a vu naître la sologamie, un phénomène qui gagne désormais du terrain au Japon, aux États-Unis, et commence à se manifester en Europe. Ce concept, médiatisé de plus en plus, offre une alternative pour ceux qui sont déçus par la vie de couple ou qui choisissent de ne pas se conformer aux normes sociales. On se souvient peut-être de cette scène de la série Sex and the City où Carrie Bradshaw, fatiguée d’attendre son âme sœur, décide de s’unir à elle-même.
Un engagement envers soi-même
La sologamie, c’est exactement cela : un engagement envers soi-même, permettant de s’épanouir sans dépendre d’un partenaire. Bien que cette pratique ait été mise en avant en 2003, le premier mariage sologame aux États-Unis remonte à 1993. Depuis, de nombreuses personnalités, telles qu’Adriana Lima ou l’actrice britannique Emma Watson, ont été séduites par cette idée. En France, c’est l’influenceur Jeremstar qui a célébré le premier mariage sologame en 2017.
Augmenter l’amour de soi
La psychologue et psychothérapeute Véronique Kohn voit la sologamie comme une philosophie de vie positive, mais elle met en garde contre le risque de l’utiliser comme une échappatoire à la relation avec autrui. Dans une interview avec Europe 1, elle souligne que la sologamie devrait être fondée sur l’intention d’augmenter l’amour de soi afin de pouvoir le partager avec les autres. Elle met en garde contre l’idée de choisir la sologamie par rejet des normes ou par anticipation de l’échec dans une relation. Pour elle, la sologamie devrait être un moyen de se reconstruire, de s’aimer et de se célébrer, plutôt qu’une solution de dernier recours après une déception amoureuse.
Sa légalité
La question de la légalité de la sologamie se pose également. Juridiquement, elle n’est pas reconnue comme un mariage. Il s’agit plutôt d’une cérémonie symbolique. Les sologames peuvent organiser des célébrations, acheter des bagues, des robes ou des costumes, et inviter leurs proches à témoigner de leur engagement envers eux-mêmes. Aux États-Unis, le site «I Married Me» propose même des kits d’auto-mariage.
Pour certains, la sologamie représente un acte symbolique puissant, tandis que pour d’autres, elle peut être perçue comme une forme de narcissisme extrême ou un rejet des normes sociales. Cependant, Véronique Kohn met en garde contre le piège potentiel de la rébellion sans réflexion. Elle soulève la question de savoir si la sologamie est réellement en accord avec les besoins et les valeurs profondes de chacun.
Il épouse trois femmes et mène une vie confortable sans avoir à travailler.