Les auteurs de Sympa ont partagé les situations embarrassantes qu’ils ont vécues en raison de leur apparence physique

Il y a 4 ans

Avoue, toi aussi, tu as déjà vécu des situations gênantes que tu aimerais oublier à tout jamais. Mais tu y repenses de temps à autre et tu as juste envie de mourir de honte. Mais ce n’est pas toujours de notre faute si ces situations se produisent. Parfois, de simples passants manquent de tact et nous font subir un calvaire en public. Leurs remarques peuvent être drôles, mais le plus souvent, elles ne le sont pas. Et à ce moment-là, on voudrait juste être mille pieds sous terre, à l’instar de l’une de nos collègues qui s’est vue conseiller un produit anti-poux par une mamie dans les transports en commun.

Sympa a demandé à ses auteurs de partager les remarques désinvoltes des individus sur leur apparence physique.

  • J’ai des dreadlocks. Un jour, je me suis installée dans un parc pour prendre un café. Une femme et son fils de 3 ans passent à côté de moi. Le garçonnet s’arrête et me dévisage longuement en marmonnant de façon incompréhensible. Sa mère lui demande : “Qu’est-ce qu’il y a ?” Il continue à marmonner et me pointe du doigt. La femme rougit et beugle dans tout le parc : “Mais non, voyons, ce n’est pas une sorcière ! C’est juste une dame avec des tresses !” Le garçon m’a fixée pendant encore trois longues minutes, sa mère a dû le prendre dans ses bras et l’emmener plus loin.
  • Il y a quelques années, je louais une chambre dans l’appartement d’une petite mamie. Je cachais soigneusement mes tatouages et même en été, je sortais du logement avec des vêtements qui recouvraient intégralement mes bras. En effet, ma colocataire disait que les tatouages étaient le signe de reconnaissance des serviteurs de Satan. Elle essayait même de me refourguer des fascicules à ce sujet. J’en ai feuilleté un par curiosité et je suis tombée sur une rubrique qui expliquait que McDo utilisait de la chair de nouveau-nés pour ses sandwiches. Je suis restée bouche bée, j’ai fermé le livret et je ne l’ai plus jamais touché. À part ça, la mamie était très sympa, gentille et polie !
  • À 17 ans, j’étais dans ma phase gothique. Je portais des robes corsets et des colliers cloutés, j’avais de longs cheveux roux, je me blanchissais la peau et j’utilisais uniquement du maquillage noir. Un soir, au crépuscule, je me baladais dans un cimetière vêtue d’une longue cape noire en écoutant de la musique. J’ai remarqué un couple dans la forêt qui bordait le cimetière, ils avaient installé des bougies. J’ignore s’ils essayaient d’invoquer des esprits ou s’ils organisaient une soirée romantique. J’ai commencé à avancer dans leur direction mais ils se sont enfuis en hurlant. Ah oui, c’est vrai, j’ai avancé vers eux en déambulant entre les tombes...
  • Une fois, ma mère s’est rendue chez sa coiffeuse attitrée. Alors qu’elle s’occupait de maman, elle m’a aperçue par la fenêtre avec mon copain de l’époque. Elle me connaissait bien car je venais aussi me faire couper les cheveux dans son salon. Scandalisée, elle a dit à ma génitrice : “Comment pouvez-vous la laisser sortir avec ce type ? C’est une enfant ! Et il a bien 20 ans de plus qu’elle !” Pour info, j’avais 22 ans à ce moment-là et mon copain était à peine plus âgé que moi (seulement de quelques années).
  • J’ai une crinière de feu. Un jour, dans le bus, une personne qui n’a pas aimé ma couleur de cheveux m’a souhaité d’aller brûler en enfer. Devant tout le monde.
  • Dans mon immeuble vivait une petite vieille antipathique. Elle ne manquait jamais la possibilité de faire des remarques à mon fils. Un jour, elle n’a pas pu se retenir et s’est écriée : “Mais que fait votre mère ? Où est-elle ? Pourquoi délaisse-t-elle ses enfants ?” En fait, pendant tout ce temps, elle pensait que j’étais la grande sœur irresponsable. Elle m’avait même menacée d’aller se plaindre au directeur de mon lycée et lui rapporter que je manquais de respect aux personnes âgées.
  • Un jour, j’ai pris le bus et une mamie s’est intéressée à mes dreadlocks. J’ignore pourquoi de nombreuses personnes associent les dreads aux poux. Donc par déduction logique, la mamie s’est dit que j’en avais aussi. Elle a hurlé, histoire que tout le bus entende bien : “Vous savez, il existe un super produit contre les poux !”
  • Je ne suis pas très grande, je fais très jeune et j’ai une coupe à la garçonne. J’adore tester des colorations improbables qui sortent de l’ordinaire pour mes cheveux. Un soir, il faisait déjà sombre, j’attendais le bus avec ma mère, mais je me tenais légèrement à l’écart. Soudainement, une amie éloignée de la famille arrive à l’arrêt de bus et commence à discuter avec ma mère, elle lui demande où elle va à cette heure tardive. Ma mère répond : “Bah, on va faire les courses” et elle me désigne d’un signe de tête.
    — Oh, c’est ta petite-fille ? Les enfants, ça grandit si vite aujourd’hui !
    — Non, a dit ma mère, c’est ma fille.

    La femme m’a regardée de la tête aux pieds puis m’a questionnée sur mon âge. Car selon elle, seuls les ados pouvaient se couper les cheveux aussi courts et les colorer dans des couleurs aussi exubérantes. Je lui ai répondu, en essayant de prendre la voix la plus fluette possible : “J’aurai 38 ans dans un mois.” La femme nous a dit au revoir et s’est éloignée en vitesse.
  • Cette anecdote est arrivée à mes amis de sexe masculin qui étaient tous vêtus de noir de la tête aux pieds ce jour-là : manteau noir, pantalon noir, bottes noires. Ils avaient tous les cheveux attachés en queue de cheval, certains avaient de la barbe. Tu vois le genre ? Quand tu commences à travailler dans une grande entreprise sérieuse, et que le perfecto ne fait plus l’affaire, mais que tu veux toujours avoir l’air dark. Les mecs attendaient l’un de leurs amis dans la rue. Deux femmes sont passées devant ce groupe insolite et l’une d’elles a lâché : “Regarde, c’est une réunion de prêtres !”
  • J’aime les coupes de cheveux très courtes et les vêtements masculins. Et pour cette raison, je rencontre souvent des problèmes avec les femmes qui campent devant les toilettes des centres commerciaux. Chacune d’entre elles se sent obligée de me dire que “c’est à droite pour les hommes”. En principe, il suffit d’un regard pour clarifier la situation. Mais une fois, une femme a couru derrière moi, m’a attrapée par le bras et m’a dit : “C’est à toi que je parle ! Les toilettes pour hommes sont à côté ! Faites un peu attention ! ” J’ai répondu que je pouvais tout à fait aller dans les toilettes des hommes, mais que je n’étais pas sûre de pouvoir bien viser l’urinoir.
  • Quand j’avais 6 ans, mes parents m’ont envoyée en colonie à la mer. Ils m’avaient fait une coupe à la garçonne, j’avais perdu l’une de mes incisives et mon chat m’avait griffé le nez. Bref, j’avais la classe ! Et une animatrice qui ne me connaissait pas à dit à ma copine : “Qu’est-ce que tu attends ? Donne la main au petit garçon et suivez les autres ! Et toi, mon grand, tu t’appelles comment déjà ?” C’était la première fois que ma féminité en prenait un coup.
  • Je fais 1m50 et je m’habille dans les magasins pour enfants. Du coup, je ne ressemble pas vraiment à une femme adulte. Lorsque j’ai déménagé à l’étranger, je ne pouvais ni acheter ni lire de livres en ligne. Mais j’avais très envie de bouquiner. J’ai donc trouvé une bibliothèque jeunesse à côté de chez moi. À l’époque, je n’avais pas compris que seuls les élèves des établissements scolaires environnants pouvaient obtenir une carte de lecteur. Je me rends donc à la bibliothèque en question pour m’inscrire et s’en est suivi ce dialogue cocasse que je n’oublierai jamais :
    — Bonjour, je voudrais m’inscrire à la bibliothèque.
    — Bonjour, ma grande ! Tu dois être dans l’établissement scolaire n°26, c’est bien ça ?
    — Euh...
    — Alors, tu es dans quelle classe ?
    — Euh...
    En quelques secondes, j’avais compris que les bibliothèques jeunesse étaient réservées aux jeunes et que j’allais louper ma chance de m’inscrire si je continuais à hésiter.
    — En terminale, j’ai bredouillé, alors que je ne savais même pas combien de temps duraient les études secondaires dans ce pays.
    Et j’ai été inscrite ! J’ai même pu fréquenter cette bibli pendant deux ans !
  • Depuis la seconde, l’une de mes dents de devant est un peu plus foncée que les autres. Mon incisive a subi énormément d’interventions médicales et de soins en tout genre mais elle a fini par être dévitalisée et a pris une couleur grisâtre. Je n’y pensais jamais car je croyais que cette différence de teinte ne se voyait pas. Puis un jour, le nouveau copain de ma meilleure amie a demandé où je m’étais fait poser mon implant dentaire et combien j’avais payé pour l’opération... Punaise, cette personne qui me rencontrait pour la première fois de sa vie avait remarqué ma dent bizarre avant tout le reste ! J’ai été ultra gênée et très mal à l’aise d’admettre que c’était ma vraie dent.
  • J’ai deux bergers allemands. Lorsque je sors les promener, je m’habille en conséquence et on manque parfois de me confondre avec une vagabonde (ceux qui ont des chiens me comprendront). Et vu que j’ai deux gros chiens et que je travaille en freelance, mes balades nocturnes ont souvent lieu vers une ou deux heures du matin. Donc un soir, mon mari et moi avons décidé de boire un coup à la maison. On est sortis avec les chiens et nous sommes allés à l’épicerie du coin. Mon homme est resté dehors. Il était 1h40 du matin. Je choisis une bouteille d’alcool fort et me rends à la caisse. Je me retourne et aperçois au fond de la superette un mec qui était fou amoureux de moi il y a quinze ans. Il m’a jeté un regard plein de pitié et de compassion qui m’a donné envie d’ouvrir ma bouteille immédiatement et de la vider. Imaginez la scène : moi, les cheveux gras rassemblés en queue de cheval, vêtue d’une vieille veste sale recouverte de bave canine, d’un jogging plein de poils et de chaussures boueuses. Et je serre contre ma poitrine cette bouteille d’alcool (car je devais sortir ma carte de ma poche) tel le dernier remède à tous mes soucis. Bref, c’est très poignant comme moment. Et vu la tête du mec, je pense qu’il a hésité à me donner une petite pièce pour m’aider à survivre...
  • Avant de commencer mon histoire, je tiens à préciser que j’habite au troisième étage, c’est très important. Cet été, il faisait super chaud. J’ai donc pris une douche puis je me suis installée topless devant mon ordinateur car j’étais seule à la maison. Donc me voilà assise, profitant de la brise estivale, prête à bosser. Puis je vois un élagueur dans son harnais s’arrêter au niveau de ma fenêtre. On se regarde dans le blanc des yeux : moi, la déesse dénudée devant mon ordi, et lui, le virtuose de la tronçonneuse électrique installé dans son harnais. Il avait l’air d’avoir totalement oublié pourquoi il était monté. Mais il s’est montré très courtois envers moi : il m’a saluée, même s’il n’a pas détourné son regard.

Alors, as-tu déjà vécu des situations similaires ?
As-tu déjà été jugé à tort sur ton apparence physique ?
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Illustré par Ekaterina Gapanovich pour Sympa

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