Les Planètes Peuvent Être Intelligentes — Notre Terre L’est-Elle ?

C’est curieux
Il y a 1 an

T’es-tu déjà demandé si la Terre pouvait être une créature intelligente, ou plutôt une entité intelligente ? Quelque chose avec un esprit et un instinct de survie ? Présenté comme ça, on dirait un film de science-fiction dans lequel la planète où nous vivons se réveillerait soudainement un matin en se rendant compte qu’elle ne nous aime pas beaucoup, et deviendrait complètement folle. Mais il s’agit d’autre chose.

Ce que j’essaye d’imaginer, c’est plutôt l’idée que l’activité collective de la vie, celle des microbes et des plantes, pourrait modifier la planète et lui donner sa vie propre. Un peu comme un “esprit vert”... La métaphore de la Terre comme entité vivante n’est pas dénuée de sens : des créatures rampent, nagent, marchent et volent en permanence dans les couches supérieures de nos sols, de nos océans et de notre ciel. Les plantes en recouvrent une immense partie, et puis il y a des virus et des bactéries dans l’eau, dans la terre et dans l’atmosphère.

Imagine maintenant que tous ces êtres vivants — les plantes, les animaux et les microbes, forment une grande équipe et travaillent ensemble. Ils ont des tâches différentes, mais un but commun : faire de la planète un endroit où il fait bon vivre. Par exemple, les plantes produisent l’oxygène que nous respirons et les animaux contribuent à la pollinisation des fleurs. Ensemble, ils forment la biosphère, qui est en quelque sorte l’équipe “vie” de la Terre.

C’est là qu’intervient l’idée d’une “intelligence planétaire”. Les individus et les groupes peuvent être intelligents, alors pourquoi pas une planète entière ? Les chercheurs pensent que nous devrions mesurer l’intelligence de la Terre en évaluant sa capacité à se maintenir en vie éternellement. Tout comme nous devons travailler ensemble pour survivre, l’intelligence collective d’une planète repose sur la capacité de toutes ses formes de vie à coopérer pour atteindre ce même objectif.

C’est comme si la planète était un système complexe capable de prendre soin de lui-même. Comme les forêts. Elles partagent des nutriments grâce à des réseaux souterrains de champignons. Cela permet à tous les arbres de rester en bonne santé. Nous avons certainement beaucoup à apprendre des forêts. Si nous devions sauter dans un univers fantastique à la recherche de planètes intelligentes et conscientes, nous choisirions sans doute Mogo, de Green Lantern. Il s’agit d’une entité qui peut par exemple changer son climat et modifier sa gravité, la croissance de ses plantes et d’autres choses du même genre.

Et que dire de l’étonnante Pandora d’Avatar ? Te souviens-tu des fascinantes scènes où l’on voit ces espèces d’organes qui ressemblent à des tentacules ? Ils permettent aux créatures de communiquer entre elles à un niveau neuronal. C’est comme si la planète entière était un cerveau géant dont les cellules sont constituées d’une multitude d’arbres, de créatures et d’autres éléments plus petits.

Nous sommes loin de tout ça, mais c’est amusant à imaginer ! Pour l’instant, notre civilisation se trouve au stade que les scientifiques ont qualifié de “technosphère immature”. En bref, nous sommes encore trop concentrés sur l’utilisation de technologies qui ne sont pas toujours bénéfiques. Nous ne disposons pas d’une “intelligence planétaire” ou d’une compréhension collective de ce qu’il faut faire pour améliorer notre sort. Au lieu de cela, nous agissons chacun pour soi. Nous n’en sommes pas au pire des stades, bien sûr. Des chercheurs ont défini quatre stades distincts pour expliquer comment une intelligence planétaire pourrait avoir un impact sur notre avenir à long terme.

Le premier stade est ce que nous appelons la “biosphère immature”. C’est l’époque où la vie a commencé sur Terre, il y a des milliards d’années. Il n’y avait que des microbes et aucune végétation. Il n’y avait pas de rétroaction globale, ce qui signifie que ces microbes ne pouvaient pas encore affecter la Terre et son atmosphère de quelque manière que ce soit. Le deuxième stade est celui de la “biosphère mature” (il y a 2,5 milliards à 540 millions d’années) : c’est le moment où les continents se sont stabilisés et où la biosphère a commencé à exercer une forte influence sur la Terre.

Le troisième stade (connu sous le nom de technosphère immature) est celui où nous nous trouvons actuellement, avec des systèmes interconnectés de communication, de transport, d’électricité et d’informatique qui puisent leurs ressources dans les systèmes terrestres et affectent la biosphère. Le quatrième stade, la “technosphère mature”, est celui vers lequel la Terre devrait tendre à l’avenir. A ce moment, la technologie profitera à l’ensemble de la planète. Nous utiliserons des formes d’énergie durables. L’intelligence planétaire est le signe d’une planète mûre, et les chercheurs tentent de comprendre comment nous pouvons nous en rapprocher.

Ce que nous faisons au niveau individuel a donc de l’importance ! L’activité collective de la vie, comme celle des microbes ou des plantes, peut changer une planète et en faire plus qu’un simple rocher sans vie flottant dans l’espace. Grâce à la biosphère, notre planète a découvert comment développer la vie de manière autonome il y a des milliards d’années — et ça continue. Il nous faut maintenant trouver le moyen de mettre en place un système similaire, mais cette fois-ci avec la technosphère.

Il est difficile d’imaginer que les planètes puissent devenir sensibles, comme Pandora ou un autre monde imaginaire. Il y a plusieurs raisons à cela.Tout d’abord, les planètes se forment grâce à l’action commune de matériaux tels que les roches, les gaz et les liquides autour d’une nouvelle étoile. C’est comme lors d’une grande réunion de famille, où chacun apporte un ingrédient différent pour préparer un plat délicieux.

Et tout comme ces ingrédients ne se transformeront pas soudainement en des êtres vivants, les matériaux d’une planète ne peuvent pas devenir des créatures conscientes par elles-mêmes. Sur Terre, après des milliards d’années de réactions chimiques complexes, des molécules ont commencé à se reproduire et à transporter des informations. Voilà comment la vie est apparue. Et la Terre est le seul exemple que nous connaissions. Voici la deuxième raison : imagine que tu aies un grand jardin dans lequel tu plantes beaucoup de champignons et de bactéries en espérant qu’ils deviendront intelligents et t’aideront à prendre soin de tes terres. Mais les champignons et les bactéries n’ont pas de cerveau. Et ce n’est pas comme s’ils en avaient besoin !

Pour les animaux, avoir un gros cerveau n’est pas simple : il faut beaucoup d’énergie pour le faire fonctionner. Les animaux ne deviennent donc intelligents que s’ils ont besoin de l’être pour survivre et s’épanouir dans leur environnement. Les chiens et les chats sont assez intelligents parce qu’ils doivent éviter les dangers et trouver de la nourriture. Ils n’ont pas besoin de l’intelligence humaine qui construit des maisons, crée des œuvres d’art ou invente de nouvelles technologies. Il serait donc bien difficile d’amener tous les êtres et toutes les plantes au même niveau d’intelligence.

La troisième raison pour laquelle il serait difficile pour une planète de devenir intelligente est la règle fondamentale du règne animal : la survie du plus fort. Toutes les créatures rivalisent pour l’accès à l’eau, à la nourriture et à l’espace. Non seulement les différentes espèces sont en concurrence les unes avec les autres, mais les individus d’une même espèce se battent également sans arrêt. Songe par exemple aux crabes violonistes qui se battent sur la plage ou aux loups qui se disputent leurs proies. Ou encore à moi lorsque je vois une place libre sur une plage bondée. Ce type de comportement ne nous conduira jamais à la coopération globale.

Il y a quelques exceptions à cette règle, par exemple les fourmis. Elles ne sont peut-être pas les créatures les plus futées de la planète, mais lorsqu’elles forment une colonie, elles peuvent accomplir des choses incroyables — récolter de la nourriture bien plus grosse qu’elles, construire des fourmilières, élever des petits et même pratiquer l’agriculture. En fait, elles agissent comme un super-organisme, toutes les fourmis travaillant ensemble à la réalisation d’un objectif commun.

Les abeilles et les fourmis sont très altruistes et collaborent afin que leur reine puisse se reproduire. Si une grande colonie de fourmis prenait le contrôle de notre monde, elle agirait comme un seul esprit et travaillerait dans son propre intérêt et dans celui de la planète — jusqu’à ce que celle-ci soit à court de ressources. Mais en réalité, il est difficile d’imaginer qu’un organisme, même un super-organisme, puisse atteindre un tel degré de conscience de soi.

Cinquième raison — comment communiquer ? Entre eux, les insectes utilisent leurs phéromones et les humains leurs nerfs. Ces deux méthodes fonctionnent bien à une échelle réduite, mais s’il s’agissait de faire communiquer une entité gigantesque de la taille d’une planète, je doute que ce soit rapide ou efficace. La communication au sein d’une entité comme celle-ci serait beaucoup plus lente que ce que nous connaissons, avec nos ordinateurs et nos smartphones. Enfin...! Continuons à rêver de Pandora !

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