Piégés dans le Temps : les Fossiles d’Ambre les plus Incroyables Jamais Découverts

C’est curieux
Il y a 7 mois

1- L’ambre de la Baltique est l’une des résines les plus courantes au monde. Dans les vastes forêts de pins, leurs nombreux dépôts sont si communs qu’ils fournissent d’innombrables et merveilleux trésors du passé.

On trouve notamment très souvent des fourmis dans l’ambre de la Baltique provenant des pins. Sa résine est riche en sucre, si bien que les fourmis vivent souvent parmi ces arbres, près de cette source facile de nourriture.

Un bloc trouvé en Allemagne de l’Est a conservé une fourmi dont l’âge est estimé à environ 48 millions d’années. Ça fait beaucoup de bougies, n’est-ce pas ?!

Mais ce qui rend cette découverte intéressante, c’est un autre animal à l’intérieur de l’ambre. Il s’agit d’un acarien, chasseur bien connu dans le monde des insectes, capable de se déplacer à grande vitesse.

Ces créatures s’accrochent rapidement à leurs hôtes et sucent leur sang. Ils sont aussi capables de détruire des ruches entières en une seule fois.

À l’intérieur de ce morceau d’ambre, on peut avoir un aperçu de leur dernière bataille.

2- En Asie du Sud-Est, on a trouvé des plumes appartenant à une créature unique datant de 80 millions d’années. Elles ont été capturées dans de la résine pendant la période du crétacé, l’âge d’or des des dinosaures.

Les nombreuses plumes à l’intérieur proviennent du Coelurosaure, qui ressemble à un dinosaure, mais qui s’apparente davantage aux oiseaux.

D’autres plumes comme celle-ci ont été trouvées dans de la résine, et elles appartenaient à des dinosaures aviaires et d’autres dinosaures non volants. Ces découvertes ont permis d’imaginer à quoi ressemblaient réellement les dinosaures.

Pourtant, il est possible que les dinosaures aient eu des plumes au lieu d’être complètement chauves. Bien sûr, pour la plupart d’entre eux, les plumes ne servaient pas à voler, mais elles les aidaient à rester au chaud.

Quoiqu’il en soit, les plumes ne sont pas la seule chose qui ait été trouvée, car une partie de la queue du Coelurosaure est également conservée.

Mais elle est si petite et si ancienne que son ADN n’a pas survécu pour pouvoir permettre de cartographier l’ensemble de son génome. La queue renfermée est également très fragile, et elle ne peut pas être retirée de sa coquille d’ambre protectrice.

Bien que ces trouvailles ne puissent être analysées, elles ont tout de même permis de mieux comprendre l’évolution des oiseaux.

3- Mais comment l’ambre préserve-t-elle les choses si efficacement, et ce dès le tout début ? Les arbres produisent de la résine pour protéger les petits interstices de l’écorce contre les insectes qui s’en nourrissent. Sa nature antiseptique et sa faible teneur en eau font qu’elle ne se dégrade pas pendant des siècles. Cela la rend également plus résistante, car elle se pétrifie sur de longues périodes, pour finalement devenir un fossile.

Certains des plus vieux fragments d’ambre jamais découverts proviennent de la période triasique, ce qui montre à quel point ils peuvent durer longtemps. Certains morceaux venus d’Italie ont environ 230 millions d’années !

Et à l’intérieur de l’une de ces gouttelettes ancestrales se trouve le plus ancien arthropode jamais découvert. L’acarien trouvé à l’intérieur a permis de mieux comprendre leur évolution.

Aujourd’hui, on sait qu’ils agacent surtout les jardiniers en se nourrissant des pétales des plantes à fleurs.

Mais au moment où l’acarien a été capturé, les fleurs n’avaient pas de pétales. Et le petit insecte allait être privé de ce savoureux repas pendant encore 100 millions d’années !

4- Il y a 100 millions d’années, le Myanmar ne faisait pas encore partie de l’Asie, mais du Gondwana, le grand supercontinent.

Mais à l’époque, la zone était déjà luxuriante, avec une grande forêt qui abritait de nombreuses espèces de lézards vivant dans les sous-bois, à l’abri des dinosaures.

Beaucoup d’entre eux ont été conservés dans l’ambre, ce qui a permis de découvrir les ancêtres des geckos et des caméléons.

Au moyen de scanners, les scientifiques les ont analysés, donnant un aperçu de la formation de leurs écailles, de leurs dents, de leurs pattes et de leurs griffes. Tout cela a permis de comprendre comment ces créatures archaïques sont apparues il y a si longtemps.

Bien qu’il s’agisse surtout de morceaux de lézards, en utilisant la technologie moderne, les scientifiques ont pu recréer des images 3D d’animaux entiers. Ces images peuvent révéler à quoi ils ressemblaient sous leur forme complète.

Et elles montrent qu’ils conservent encore aujourd’hui certaines de leurs anciennes caractéristiques, comme les coussinets collants utilisés pour grimper !

5- Un des spécimens les plus intacts jamais trouvés dans l’ambre est un fossile de salamandre datant d’environ 20 millions d’années. Les détails de ses derniers instants montrent qu’elle a été attaquée avant de se retrouver coincée dans la résine.

Mais le plus déroutant dans cette découverte de l’ère du Miocène, c’est que l’ambre a été trouvé dans les Caraïbes. Pourtant, il provient d’un arbre qui est plus proche de ceux de l’Afrique de l’Est.

Le lézard a aussi des ancêtres dans la même région.

Ce genre de découvertes a ouvert une toute nouvelle compréhension de la façon dont ces petits lézards ont migré. On pense qu’ils auraient pu chevaucher des troncs d’arbres tombés au sol, ce qui leur aurait permis de traverser les mers vers de nouvelles contrées. Pas seulement vers les Caraïbes, mais vers tous les continents, sauf l’Antarctique, évidemment.

6- En République dominicaine, on peut trouver certains des ambres les plus rares de tous.

Cet ambre dominicain provient des forêts néotropicales d’il y a environ 20 millions d’années. Beaucoup des arbres qui fabriquaient la résine ont aujourd’hui disparu.

L’ambre est presque entièrement transparent et peut se décliner en une multitude de sublimes teintes. Les couleurs les plus courantes sont le rouge, le jaune et même le bleu, et on les confond facilement avec des pierres précieuses.

On en a trouvé un avec une puce emprisonnée dedans, datant de l’époque où la forêt était à son apogée et où la variété mammifère prospérait.

Les puces étaient probablement courantes à l’époque, et celle-ci venait de se nourrir d’un mammifère avant de se retrouver coincée.

Cependant, quelque chose de plus intriguant a été trouvé dans la puce. En vérifiant quel ADN de mammifère pouvait se trouver chez elle, les scientifiques ont découvert qu’elle était porteuse d’une ancienne maladie bactérienne.

Ces maladies ont été constantes tout au long de l’histoire de la Terre, réduisant considérablement les populations d’animaux et de plantes.

Cette maladie aujourd’hui disparue mais conservée dans l’ambre a aidé les scientifiques à déterminer à quel point la bactérie avait évolué et comment elle s’était propagée.

7- La plupart des restes d’insectes pris dans l’ambre ne sont pas beaucoup plus que des corps d’exosquelettes. Mais certains restes trouvés au Myanmar étaient si bien conservés que même la couleur des insectes est encore intacte.

Les couleurs dans la nature apparaissent de trois façons différentes. La première, la bioluminescence, est produite par une réaction chimique au sein d’un organisme vivant. La deuxième est due aux pigments, où la couleur apparaît dans un tissu animal ou végétal. La troisième est appelée “coloration structurelle”, et la production de couleurs s’explique ici par des surfaces microscopiques assez fines qui réagissent avec la lumière.

Quelques rares insectes ont été trouvés dans l’ambre sous la forme d’une coloration structurelle, mais seulement à des longueurs d’onde spécifiques. Cela explique les couleurs très intenses découvertes.

99 millions d’années plus tard, ces insectes peuvent encore montrer leurs couleurs vives — bleu, violet et vert. Certains d’entre eux arborent des couleurs et des formes si différentes qu’on dirait presque qu’ils viennent d’un autre monde.

8- D’après les preuves fossiles fournies, on sait maintenant que les fourmis existent depuis environ 168 millions d’années. Elles sont bien connues pour leur hiérarchie sociale et leur état d’esprit de ruche. Elles ont dominé le monde des insectes dans presque tous les recoins du monde.

Mais il a été difficile de déterminer quand leurs capacités sociales sont apparues.

Pourtant, de l’ambre datant d’il y a 100 millions d’années a récemment permis de faire un peu plus de lumière sur leur évolution.

Plusieurs morceaux d’ambre ont préservé différents types de fourmis, notamment les fourmis ouvrières, les fourmis gardiennes ou soldates, et même une fourmi reine.

Avant la découverte de ces pièces, on estimait que leur nature sociale était apparue des millions d’années plus tard.

9- Un morceau d’ambre daté de 100 millions d’années a aussi aidé à faire la lumière sur l’évolution des oiseaux.

Un oiseau parfaitement conservé, qui a éclos dans l’ambre, était déjà équipé de ses plumes pour voler.

Cela signifie qu’avec ces capacités physiques, ils auraient été capables de se déplacer tout seuls dans le nid à un très jeune âge. Et ils auraient pu chercher leur propre nourriture presque immédiatement.

Mais à mesure que les oiseaux ont continué à évoluer et à passer plus de temps dans le ciel, leur cerveau s’est développé de manière plus importante pour leurs capacités cognitives.

Après l’éclosion, leur développement précoce était alors davantage axé sur le cerveau. Et les poussins sont lentement devenus plus dépendants de leurs parents au fil du temps.

10- En Espagne, un énorme trésor d’ambre et d’autres fossiles a été découvert. À l’intérieur, il y avait les restes d’un écosystème tout entier qui existait il y a 110 millions d’années.

On a trouvé un tas de fossiles variés. La vaste collection comprend de nombreux types d’insectes, de mollusques, d’arachnides, de plantes, 50 fragments d’os de dinosaures différents, des plumes et des poils de mammifères. (Et un emballage de hamburger de McDonald’s. Ah non, ça c’est faux !)

L’abondance des découvertes a aidé les chercheurs à comprendre l’ancien écosystème terrestre qui existait autrefois.

Grâce à une foule de détails spécifiques sur l’environnement, ils ont reconstitué l’environnement d’un marécage entier. Ainsi, il est désormais possible d’imaginer plus concrètement de ce qu’était le monde des dinosaures.

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