Pourquoi les avions de ligne ne possèdent pas de parachutes ?

C’est curieux
Il y a 5 ans

Parfois, nous pensons connaître certaines choses et en les découvrant plus en détail, nous apprenons à interpréter la réalité d’une autre manière. Les avions en sont le parfait exemple : personne ne souhaite que son vol ait à faire face aux turbulences, mais, en cas d’imprévu, si l’appareil commence à se diriger vers le sol, pourquoi les lignes aériennes ne metteraient pas à disposition des passagers un petit parachute avec le gilet de sauvetage qui se trouve sous le siège de chacun ? Tu penses certainement qu’un tel accessoire pourrait sauver la vie de milliers de personnes, mais bien que cela puisse sembler étrange, ça ne changerait rien.

Chez Sympa, nous aimons les informations curieuses, alors nous souhaitons partager avec toi les raisons pour lesquelles il n’y a pas de parachutes dans les avions de ligne.

Sauter en parachute n’est pas une chose qui peut s’improviser

Le parachutisme n’est pas si facile qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas de sauter dans l’air, d’appuyer sur un bouton pour que le parachute s’ouvre et d’attendre tranquillement jusqu’à avoir les pieds sur la terre ferme. Les débutants ont besoin d’un entraînement intensif pour pouvoir apprendre les notions fondamentales comme :

  • La façon de bouger son corps lors de la chute.
  • Se préparer pour sortir par la porte de l’avion.
  • Garder le corps stable lorsqu’il est confronté à une grande altitude et à un vent violent.

Les parachutes sont lourds et coûteux

Pour des raisons évidentes, avec le temps nécessaire pour préparer un vol, rassembler les valises, ainsi que le transfert et les documents obligatoires pour un voyage, toutes les personnes ne sont pas prêtes à réaliser un cours de parachutisme de plusieurs heures avant un vol et même si les instructions étaient expliquées pendant le voyage, un grand nombre de passagers n’y prêteraient pas attention. De plus, l’équipement peut peser jusqu’à sept kilos et il est particulièrement onéreux.

Par conséquent, si un avion peut transporter 200 personnes, il faudrait 200 parachutes. Cela rajouterait un poids supplémentaire de 1360 kg, l’avion consommerait plus de carburant et donc, le vol serait plus coûteux (ce qui se reflèterait sur le prix du billet). Un autre détail à prendre en compte, certains passagers n’apprécient pas l’infime espace qui se trouve entre les sièges. Mais que penseraient-ils s’il fallait ajouter 200 parachutes dans un avion ? Il ne resterait pas de place pour mettre les jambes. De plus, en cas d’urgence, le temps qu’il faudrait à quelqu’un pour enfiler l’équipement de saut en parachute serait bien trop long, donc le plus sûr serait de le porter pendant toute la durée du voyage bien que ce soit très inconfortable.

Ils ne seraient pas utiles en cas d’urgence

Les parachutistes certifiés sautent à des hauteurs supérieures à 4500 mètres, accompagnés d’oxygène. Les élèves et les personnes qui effectuent des sauts en tandem sautent à 3000 mètres environ, tandis qu’un débutant n’excèdera pas les 1000 mètres. L’altitude à laquelle serait confrontée un passager inexpérimenté serait de 10 600 mètres. Avec une température de l’air inférieure à — 60°C, le coup de froid pourrait congeler instantanément le nez, la bouche et même les yeux, alors il aurait besoin d’un masque spécial, d’une bouteille d’oxygène, d’une combinaison et d’un altimètre qu’il devrait maîtriser pour pouvoir survivre.

Pour pouvoir sauter avec un parachute, l’avion devrait être en plein vol, mais seulement 9% des accidents mortels ont lieu dans ces circonstances. La plupart d’entre eux se déroulent pendant le décollage ou l’atterrissage, c’est-à-dire, à une hauteur relativement basse, au point que le parachute n’aurait pas l’impulsion nécessaire pour se déployer.

Même en étant à une hauteur suffisante, il ne serait pas utile. Normalement, les événements qui provoquent des accidents aériens à grande altitude sont des orages ou des rafales de vent qui empêchent l’utilisation d’un parachute, ce qui dans ces circonstances, serait extrêmement dangereux. Sans compter que l’avion se déplacerait trop rapidement, et les portes de secours ne sont pas conçues pour des “sauts en chute libre”. Il est donc pratiquement impossible pour les passagers d’éviter de souffrir en heurtant la porte ou les parois avant de sauter ou de s’envoler avant d’avoir pris l’impulsion de sauter.

Les personnes ne réagissent pas bien sous la pression

Malgré tout ce qui a été dit précédemment, supposons un instant que des parachutes individuels aient été placés sous les sièges passagers. Si l’avion a des ennuis, il est fort probable que tout le monde panique. Même si c’est compréhensible, il est évident que dans de telles situations, il est préférable de garder son calme. Les passagers devraient sortir le parachute et l’enfiler, tout en ayant un masque sur leur visage et sans défaire leur ceinture. Nous savons à quel point il est déjà compliqué de mettre un t-shirt dans une voiture lorsque nous portons une ceinture de sécurité, alors imaginons mettre un équipement de 7 kilos à 10 600 mètres au-dessus de la terre et dans une situation d’urgence. Les experts sont formels, la plupart des personnes présentes ne parviendraient même pas à attraper un parachute.

Et même si par miracle, tous les passagers (ou presque) écoutaient les instructions et parvenaient à mettre le parachute correctement, ils devraient se jeter à une certaine distance de sécurité, pour ne pas se percuter et éviter les complications. Cela implique un laps de temps entre chaque saut, ils ne peuvent pas tous sauter en même temps ! Penses-tu vraiment que les personnes en panique attendraient patiemment leur tour pour sortir de l’avion ?

Pourquoi pas un parachute pour l’avion ?

Si les parachutes individuels ne fonctionnent pas, que se passerait-il s’il y en avait un seul pour l’intégralité de l’avion ? Malheureusement, ce n’est pas non plus une bonne idée. En réalité, il existe des parachutes qui peuvent maintenir de petits avions de 5 passagers. Lorsqu’une urgence se produit, le pilote peut tirer une manette qui se trouve sur le toit pour que le parachute se déplie. Dans ce cas, l’impact serait équivalent à un saut de 4 mètres pour les passagers, ce qui s’avère particulièrement douloureux.

Malgré l’existence de ces parachutes, cela serait très différent pour les avions de ligne. Tout d’abord, l’appareil devrait être à une hauteur élevée pour pouvoir l’ouvrir et comme nous l’avons dit précédemment, la plupart des accidents ont lieu pendant le décollage ou l’atterrissage, alors le pilote n’aurait pas le temps de le déplier.

Un autre facteur est à prendre en considération, pour pouvoir soutenir un avion de 200 tonnes, le parachute devrait être incroyablement grand et robuste, ce qui le rendrait très lourd, impliquant alors plus de frais en carburant et des coûts supplémentaires. De plus, un parachute ne serait pas suffisant, beaucoup seraient nécessaires pour les disposer dans différentes parties de l’avion et chacun devrait faire la taille d’un stade de foot. Ce n’est pas très réaliste, pas vrai ?

La meilleure alternative

Les grands esprits ne manquent pas d’imagination, au point que des personnes aient pensé qu’au moment de la chute, l’avion pourrait se débarrasser des parties les plus lourdes, sauvant uniquement la cabine des passagers. Cette idée a été suggérée par Gleb Kotelnikov en 1920, qui a proposé un mécanisme qui, en cas d’accident, couperait les ailes avec de grands ciseaux et séparerait la cabine en plusieurs parties, ce qui réduirait la vitesse de la chute. Et même si ce projet est relativement ancien, il est évident qu’il s’agit de l’une des meilleures propositions que nous ayons jusqu’à aujourd’hui.

As-tu déjà sauté en parachute ? Si non, serais-tu prêt(e) à le faire ? Aimerais-tu que le parachute soit une mesure de sécurité obligatoire dans les avions ? Partage tes idées et réflexions dans les commentaires.

Photo de couverture Genial / youtube

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