Pourquoi Nous ne Sommes pas Autorisés à Visiter l’Antarctique
Qui n’a pas rêvé un jour de franchir le cercle polaire pour en admirer les merveilles naturelles, des ours polaires gambadant sur la banquise aux aurores boréales ondoyant dans le ciel ? Eh bien désolé de te l’apprendre, mais l’Antarctique, pour sa part, n’est pas prête de recevoir des touristes. Pourquoi, me diras-tu ? Plongeons dans le vif du sujet ! Tout d’abord, où se trouve l’Antarctique ? Il se situe dans l’hémisphère sud, plus précisément au pôle. L’océan Austral l’entoure et la majeure partie du continent est recouverte de glace, ce qui en fait l’un des endroits les plus isolés et les plus froids de la planète. As-tu déjà rencontré quelqu’un qui ait visité l’Antarctique ? Probablement pas. C’est l’un des endroits les moins visités du globe et seule une poignée d’explorateurs chanceux ont pu découvrir l’intérieur du continent, qui est principalement constitué de glaciers et autres champs de glace. Mais crois-moi, la faune et les paysages y sont extraordinaires.
Pourquoi ne nous rendrions nous pas en Antarctique ? Tout d’abord, l’environnement y repose sur un équilibre incroyablement fragile et peut être facilement endommagé. De plus, il n’y a pas de population humaine autochtone sur le continent, de sorte que votre voyage reviendrait à visiter une immense île déserte. N’oublions pas non plus que c’est l’une des destinations les plus chères... Malgré tout, l’Antarctique n’est pas exactement gardé comme une forteresse, mais il est régi par un accord international : le traité sur l’Antarctique. Ce dernier a été négocié afin d’empêcher toute activité indésirable sur le continent et interdit certaines formes de tests effectués par les États membres.
Mais la principale raison pour laquelle nous ne pouvons pas entrer comme ça dans l’Antarctique est que l’écosystème y est fragile et doit être protégé. Le traité stipule que l’Antarctique ne doit être exploité qu’à des fins pacifiques et qu’il doit être exempt de toute activité humaine susceptible de nuire à l’environnement. Les scientifiques n’ont pas fini d’en apprendre sur l’écosystème unique du continent, et notre activité ou nos machines pourraient perturber l’équilibre délicat qui y règne. Si tu as toujours envie de te rendre en Antarctique, sache qu’il n’est pas facile d’obtenir une autorisation. Les citoyens américains, par exemple, doivent remplir un formulaire spécial et l’envoyer au Bureau des Affaires Océaniques et Polaires. Une fois sur place, il leur faut respecter des règles strictes pour préserver l’environnement, comme ne pas perturber la faune ou emporter de souvenirs tels que des pierres, des plantes ou des animaux.
Techniquement, peut-on vivre en Antarctique ? Bien qu’aucune loi n’interdise aux gens d’y résider à titre permanent, il s’agit d’un environnement très inhospitalier et inadapté à l’installation humaine. Les températures peuvent descendre à −60°C voire encore plus bas, ce qui rend presque impossible la survie de quiconque sans l’équipement et l’expérience appropriés. De plus, la terre la plus proche se trouve à plus de 1 600 km, ce qui coupe complètement les habitants du reste du monde. Qui sait, peut-être aurons-nous un jour la chance de visiter ce continent unique et fascinant, mais en attendant, on se contentera de l’admirer de loin.
Parlons maintenant un peu de la découverte de l’Antarctique ! Contrairement à d’autres endroits déjà peuplés, l’Antarctique n’a jamais eu de population humaine autochtone. Les philosophes grecs de l’Antiquité avait pourtant une notion de ce continent et l’ont baptisé Ant-Arktos, qui signifie “en face de l’ours”. Les ours dont il est question ne sont pas les ours polaires mais les constellations de la Grande et de la Petite Ourse, qui ne sont observables que dans l’hémisphère nord. Cette région est donc le contraire du “pays de l’ours”.
À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, les navires de chasse à la baleine et au phoque ont commencer à s’aventurer plus au sud lorsqu’ils doublaient le cap Horn, à l’extrémité de l’Amérique du Sud. On savait que pousser plus loin signifiait souvent des vents plus forts, mais aussi le risque de heurter des icebergs de toutes tailles. Ces courants imprévisibles pouvaient s’avérer dangereux pour le navire et l’équipage. Le capitaine James Cook aura été le premier à franchir le cercle polaire antarctique le 17 janvier 1773, dans la région de la mer de Ross. Il a atteint un point plus au sud un an plus tard, et, bien qu’il n’ait pas vu la terre, l’a approchée de moins de 80 km et a aperçu des dépôts rocheux retenus par des icebergs, indiquant qu’il existait bien une terre plus au sud.
Il est généralement admis que la première observation de l’Antarctique a eu lieu en janvier 1820, lors du voyage de deux navires commandés par le capitaine Fabian Gottlieb von Bellingshausen, et ce dans le cadre d’une expédition de deux ans autour du monde à la recherche de nouvelles terres. Les navires du capitaine auraient été les premiers à avoir franchi le cercle antarctique depuis Cook. Le premier débarquement incontesté en Antarctique n’a eu lieu que bien plus tard, le 24 janvier 1895, au cap Adare, lors d’une escale d’un baleinier commandé par Henryk Bull et judicieusement nommé Antarctic. Un petit canot avec six (ou peut-être sept) hommes à bord s’est alors contenté de ramé jusqu’au rivage par temps calme.
Tu ne le croiras peut-être pas, mais l’Antarctique est en fait un désert ! Avec toute cette glace, on pourrait penser qu’il s’agit d’un paysage de conte de Noël, avec des batailles de boules de neige et du chocolat chaud toute la journée... Lorsqu’on pense à un désert, on imagine plutôt des chameaux, des cactus et des gens qui font des pieds et des mains pour trouver de l’eau. Mais en Antarctique, c’est une toute autre histoire. La difficulté n’est pas de trouver de l’eau, mais de trouver quelque chose qui ne soit pas recouvert de glace ! Les précipitations moyennes y ont été d’un peu plus de 10 mm au cours des 30 dernières années. Ça ne représente que quelques gouttes de pluie par rapport aux averses que nous connaissons.
Techniquement, ce ne sont donc pas les dunes ou la chaleur torride qui font un désert. C’est l’absence de précipitations. Mais ne t’inquiète pas, si tu te perds en Antarctique, tu n’auras pas à craindre d’avoir soif. Veille simplement à emporter une veste et des moufles, car il fait assez froid pour te transformer en sorbet. Non seulement l’Antarctique est l’un des endroits les plus secs de la planète, mais c’est aussi le plus froid, le plus venteux et l’un des plus élevés ! Par ailleurs, les manchots et les chercheurs de l’Antarctique ont parfois bien du mal lorsqu’il s’agit de se repérer dans le temps... En effet, contrairement à ce qui se passe sur le reste de cette grande planète bleue, il n’y a pas de fuseau horaire en Antarctique ! Toutes les lignes de longitude se rejoignent en un seul point au pôle Sud, ce qui complique quelque peu la tâche lorsqu’il s’agit de déterminer l’heure qu’il est vraiment.
Tu te dis peut-être : “Mais comment les scientifiques et les chercheurs font-ils pour garder la notion du temps là-bas ?”. Bonne question ! Ils s’en tiennent généralement au fuseau horaire du pays d’où ils sont partis. Cependant, avec des stations du monde entier réparties sur le continent, les choses peuvent vite devenir un peu bizarres. Imagine que tu essayes de te coordonner avec les pays voisins sans les réveiller accidentellement au milieu de la nuit ! On pourrait penser que peu de choses peuvent survivre dans un endroit où la température est aussi basse, où le soleil point à peine et où le vent peut t’emporter aussi vite qu’un fétu de paille. Et bien, comme dans de nombreux endroits sur Terre, la vie a également trouvé le moyen d’exister en Antarctique. Crois-le ou non, ce continent gelé est en pleine effervescence ! Il abrite des milliards de krill, qui attirent à leur tour de nombreux phoques et plus de manchots qu’il n’est possible d’en compter.
Mais ne te fie pas à leur apparence mignonne et câline. Les manchots sont des nageurs hors pair, dont le corps fuselé rendrait jaloux les plus grands médaillés olympiques. Ils se rendent sur le rivage pour se reproduire et se rafraîchir, mais leur véritable talent consiste à se chiper des cailloux entre eux et à former des cercles mathématiquement précis pour conserver leur chaleur. L’Antarctique abrite également la plus grande espèce de manchots sur Terre. Il s’agit du manchot empereur. Certes, ces oiseaux sont bien incapables de voler, mais cela ne signifie pas qu’ils ne savent pas sauter. À vrai dire, certains d’entre eux peuvent effectuer des bonds de 3 mètres hors de l’eau. Et n’oublions pas les phoques, avec leur corps poilu et leur chant mélodieux. Ces mammifères marins sont également protégés par le traité sur l’Antarctique et prospèrent dans les eaux fraîches de l’océan Austral. Mais les véritables vedettes du spectacle sont les baleines. Pendant l’été antarctique, ces énormes créatures viennent en masse pour se repaître d’une abondance de krill. C’est un véritable buffet pour les baleines.