Produire de l’électricité à partir de l’espace n’est plus de la science-fiction
Ne serait-ce pas génial de pouvoir collecter de l’énergie dans l’espace et la rapporter sur notre planète ? Cela signifierait qu’on n’aurait plus besoin d’obtenir de l’électricité à partir du vent, de l’eau ou d’autres ressources disponibles sur Terre. Des millions de gens pourraient recharger leur téléphone, conserver des aliments au frais, regarder la télévision, et faire bien d’autres choses encore grâce à l’électricité qu’on obtiendrait sans fil depuis l’espace. À première vue, ça semble trop beau pour être vrai.
Mais cette idée ne relève plus de la science-fiction. Non seulement elle est réalisable, mais on pourrait la voir fonctionner plus tôt qu’on ne le pense, peut-être même d’ici 2040. SEI est l’abréviation de Space Energy Initiative (Initiative pour l’énergie spatiale en français). Cette organisation travaille actuellement sur un projet passionnant appelé Cassiopée, dont l’objectif principal est de placer une constellation de gros satellites sur une orbite élevée autour de notre planète. Une fois les satellites en place, on aura probablement accès à de grandes quantités d’énergie solaire. Presque illimitées, diront certains. On peut obtenir 40 fois plus d’énergie avec des panneaux solaires dans l’espace qu’avec ceux situés sur Terre. Et l’espace est immense ! Il y a bien assez de place pour tous ces satellites solaires sur notre orbite. Et chacun d’entre eux pourra produire autant d’électricité qu’une centrale électrique.
Si ça fonctionne, on pourra convertir cette énergie en énergie micro-onde. Ce type d’énergie est similaire aux ondes radio à haute fréquence qu’on trouve dans un four à micro-ondes ordinaire. On la transmettra ensuite à notre planète et on l’utilisera dans la vie de tous les jours. Pour ce faire, on aura bien sûr besoin d’un très grand nombre d’antennes réparties sur toute la Terre. Elles capteront les faisceaux, de sorte que l’énergie pourra être transformée en électricité. Les scientifiques vont recevoir des millions de dollars pour tester ces projets d’énergie solaire basés dans l’espace, baptisés SBSP. Ces satellites seront constitués de centaines de milliers de petites pièces identiques produites dans nos usines. Et ce qui est génial, c’est que des robots les assembleront. Les scientifiques les programmeront pour qu’ils fonctionnent seuls, sans aucune aide. Ces robots assureront également l’entretien et la maintenance des satellites si nécessaire.
Bien sûr, l’utilisation de l’énergie solaire n’est pas une nouveauté. C’est déjà une ressource importante pour l’humanité à l’heure actuelle. Mais ce n’est pas la même chose que d’avoir des panneaux solaires dans l’espace. C’est différent parce que notre atmosphère diffuse la lumière du soleil. Dans l’espace, on obtiendra cette énergie directement du soleil. Rien n’entravera le processus. Les micro-ondes peuvent facilement traverser les nuages de notre atmosphère. De plus, dans l’espace, la lumière du soleil est disponible à tout moment, ce qui permet d’obtenir de l’énergie non seulement pendant la journée, mais aussi la nuit. De plus, la lumière est plus intense là-haut qu’après avoir traversé toutes les couches de notre atmosphère. Des scientifiques britanniques travaillent actuellement sur ce projet, mais des équipes du monde entier veulent développer et installer ces panneaux solaires spatiaux partout, pour que les habitants de la planète puissent en profiter.
Ce projet est également en cours aux États-Unis. Les scientifiques ont déjà testé un nouvel objet appelé “tuile sandwich”. Ils l’ont utilisé pour transformer l’énergie solaire en ondes radio. Les faisceaux de micro-ondes semblent dangereux à première vue, mais les scientifiques les ont testés et ont découvert qu’ils sont efficaces et sans danger pour nous et pour la faune et la flore de notre planète. Ils ont d’abord testé ce principe à petite échelle : ils ont envoyé des micro-ondes d’un point à un autre sur distance de 36 mètres. Un faisceau de micro-ondes est comme le wi-fi qui se trouve partout sur la planète. Il n’est pas très intense — environ un quart de l’intensité du soleil de midi. Cette idée n’est pas nouvelle : les scientifiques l’envisagent depuis plus de 50 ans. Mais elle était trop chère et trop compliquée à mettre en œuvre parce qu’on ne disposait pas de technologies suffisamment performantes pour le faire.
Mais aujourd’hui, cela semble possible. L’étude au cours de laquelle les tests seront effectués durera trois ans. L’objectif est de voir si ces grandes fermes solaires que l’on souhaite construire dans l’espace peuvent réellement fonctionner. Une autre question est de savoir si on pourra les obtenir à un prix raisonnable. Le soleil est une formidable source d’énergie propre. Et on pourra obtenir encore plus d’énergie que ce que l’on peut consommer aujourd’hui, ou que ce que l’on consommera à l’avenir. Pour obtenir de l’énergie solaire depuis l’espace, on a donc besoin de panneaux solaires. Des miroirs ou des réflecteurs gonflables recueilleront la lumière du soleil et la dirigeront vers ces panneaux. Ils diffuseront ensuite l’énergie solaire vers la Terre. Si cela fonctionne, l’énergie solaire dépassera toutes les autres sources d’énergie combinées. Alors, pourquoi n’a-t-on pas déjà des panneaux solaires dans l’espace ? Pour commencer, c’est cher. Mais il y a aussi un risque élevé que des débris spatiaux ou des radiations endommagent ces panneaux solaires. Un autre risque est de perdre trop d’énergie en la transportant vers la Terre.
Ces dernières années, on a fait de nombreuses découvertes passionnantes dans l’espace ! Par exemple, une super-Terre a été découverte en 2017. Il s’agit d’une exoplanète, c’est-à-dire qu’elle orbite autour d’une étoile qui ne fait pas partie de notre système solaire. Et une super-Terre est un terme utilisé pour décrire une planète plus massive que la Terre mais aussi plus légère que les géantes de glace, comme Uranus et Neptune. Une super-Terre peut être constituée de roche, de gaz ou d’un mélange des deux. Sa masse peut être 10 fois supérieure à celle de la Terre et sa taille deux fois supérieure. Cette super-Terre découverte il y a plusieurs années se trouve à 21 années-lumière de nous. Elle effectue un tour complet autour de son étoile mère (une naine M) en seulement deux semaines. C’est donc la durée d’une année là-bas.
Il y a aussi des planètes qui pourraient abriter la vie. L’une d’entre elles, également découverte en 2017, pourrait être la plus proche de nous où la vie est possible. En 2022, les scientifiques ont découvert une autre super-Terre. Elle est 40 % plus grande que notre planète et plus proche de son étoile que nous. Mais son soleil est six fois plus petit que le nôtre et sa température est deux fois plus basse.
On n’a même pas besoin de voyager loin pour découvrir de nouvelles choses — il y a tellement de choses qu’on ne connaît pas dans notre propre système solaire ! On a découvert une nouvelle lune en orbite autour de la plus grosse planète de notre système solaire, Jupiter. Jupiter est gigantesque, ce qui signifie que sa gravité est très forte et qu’elle attire de nombreux objets spatiaux. Regarde notre planète ; elle a une lune ; Mars en a deux, et il y a au moins 79 lunes en orbite autour de Jupiter ! Il y a d’ailleurs probablement des centaines de lunes qu’on n’a pas encore découvertes ! La nouvelle lune tourne autour de Jupiter dans le sens inverse de sa rotation. Elle est positionnée à une inclinaison extrême par rapport au plan orbital de Jupiter.
On a aussi des choses à faire dans notre propre voisinage. La NASA retournera sur Vénus d’ici 2030. La dernière fois que des scientifiques y ont lancé une mission, c’était en 1989. La raison pour laquelle personne n’a continué à explorer Vénus est probablement que l’on parle le plus souvent d’aller sur Mars. Des chercheurs ont découvert un élément appelé phosphine dans l’atmosphère de Vénus. Cet élément est particulier car, sur Terre, seule l’activité des humains et des microbes en produit. Il pourrait donc y avoir des formes de vie sur Vénus. Il pourrait y avoir eu un monde avec des rivières et des océans sur cette planète il y a très longtemps — avant que sa surface ne devienne assez chaude pour faire littéralement fondre le plomb.
On ne peut pas parler de découvertes dans l’espace sans mentionner au moins un trou noir. Celui qui vient d’être découvert, appelé “La Licorne”, se trouve à seulement 1 500 années-lumière de nous, dans la constellation de Monoceros. Il s’agit donc du trou noir le plus proche de la Terre que l’on connaisse. Les scientifiques l’ont découvert lorsqu’ils ont remarqué que la lumière de son étoile binaire devenait plus brillante. Ils ont compris que quelque chose tirait sur cette étoile, même s’ils ne pouvaient pas voir le trou noir directement.