Une femme s’est installée à Bali et explique pourquoi la vie réelle sur l’île ne ressemble pas aux publicités des brochures touristiques

Bien-être
Il y a 1 an

Bali est le rêve de nombreux voyageurs et un véritable paradis sur terre. Une fois dans ce pays lointain, il est impossible de ne pas admirer ses plages blanches comme la neige, sa flore et sa faune époustouflantes. Cependant, on ne peut comprendre toute l’essence de ce lieu populaire que si l’on y reste pour y vivre. Veronica, qui a épousé un Balinais, a regardé l’île paradisiaque sous un angle complètement différent et raconte aujourd’hui les particularités de la couleur locale dans son blog et sur Instagram.

Nous n’avons pas pu passer à côté du blog de Veronica et avons sélectionné quelques-uns des moments les plus révélateurs de la vie balinaise qui nous font découvrir l’île sous un angle différent.

Je suis considérée trop belle ici

Bonjour, je m’appelle Veronica et je vis à Bali. Non, je ne fais pas de surf ici. Un jour, j’ai perdu mon passeport en voyageant dans la campagne indonésienne. C’est à cette occasion que j’ai rencontré mon futur mari, Ino, qui s’est avéré être un Balinais d’origine. Nous nous sommes mariés et avons eu un fils.

Selon les critères balinais, je suis trop belle. En effet, ma peau est blanche et mes cheveux sont un peu bouclés et dorés par le soleil. Je suis également petite, correspondant aux normes balinaises en matière de taille et de gabarit (bien que je sois encore un peu plus grande que la femme indonésienne moyenne, avec 163 cm). Mais ce qui est le plus beau chez moi, c’est mon nez. Il est grand et long. Il fait l’admiration de toutes les tantes et cousines.

D’ailleurs selon les normes locales, je suis une très mauvaise hôtesse. Par exemple, ici, il est normal de passer la serpillière tous les jours, de laver le linge avec une brosse à carreaux et de repasser absolument tout : draps, serviettes, sous-vêtements, vêtements d’extérieur et même chaussettes. Toute cette montagne de linge est posée par terre, sur une vieille couverture. Et si les vêtements repassés propres ne sentent pas une “brise de fleurs”, ils peuvent être confondus avec des vêtements sales et remis à laver. C’est pourquoi les vêtements repassés doivent être généreusement vaporisés d’un parfum spécial.

Les enfants sont autorisés à faire absolument tout à Bali

Les Balinais adorent les enfants. C’est pourquoi ils sont autorisés à courir dans les lieux publics, à crier, à faire rouler des pommes sur le sol du supermarché, à arracher les bras des mannequins dans le centre commercial. Si le parent essaie de faire en sorte que tout soit comme avant, le personnel se contentera de sourire et de dire : “Ce n’est pas grave.” Et pas un seul muscle de leur visage ne trahira ce qu’ils pensent vraiment de la situation.

Bali présente de nombreuses autres particularités liées aux enfants. Par exemple, les bébés ne doivent pas être nus à la maison, car on pense qu’ils risquent ainsi d’attraper froid. Il est également interdit de jouer dans la boue, de piétiner les flaques d’eau, de s’asseoir sur la route et de porter des vêtements sales.

En revanche, les enfants indonésiens peuvent manger absolument tout. Chocolat, brioches, chips, frites, crème glacée et nuggets de poulet. Ce n’est qu’une petite liste de choses que mon enfant a goûtées avant l’âge d’un an. Et ce n’est pas parce qu’il a pris quelque chose dans l’assiette de quelqu’un, non. Il a été délibérément nourri de toutes ces saletés par ses proches. La situation est compliquée par le fait qu’à Bali, personne ne demande jamais la permission avant de donner une friandise à l’enfant de quelqu’un d’autre. Pour eux, il n’y a pas d’allergies, ni de régimes et autres règles d’alimentation saine. Pour moi, c’est un vrai problème auquel je ne peux rien faire.

Les Balinais mangent des fruits non mûrs et ne conservent pas les aliments au réfrigérateur

Une caractéristique intéressante de la cuisine balinaise est que les fruits non mûrs sont souvent utilisés comme légumes. Par exemple, les mangues vertes sont utilisées dans la salade de fruits. Il ne s’agit toutefois pas d’une salade de fruits à proprement parler : parmi les ingrédients, on trouve des concombres, des radis, des piments, de la pâte de crevettes et parfois même des nouilles sèches. Un autre exemple de transformation d’un fruit en légume est le jacquier, qui, lorsqu’il n’est pas mûr, est mis dans un ragoût de viande.

C’est une situation courante à Bali : vous demandez de ne pas épicer un plat et vous attrapez de gros morceaux de piments dans l’assiette. Ce n’est pas la négligence du cuisinier mais la variété des piments. Certains d’entre eux ne sont pas du tout épicés au goût des Balinais, et on en met donc généreusement dans tous les plats, juste pour faire joli. Cependant, un touriste peu habitué à la cuisine locale sent immédiatement le feu à la bouche.

Par ailleurs, à Bali, il n’est pas d’usage de conserver les aliments cuits dans le réfrigérateur. On y trouve tout au plus des bouteilles d’eau ou de soda, du poisson cru, de la viande et des paquets d’offrandes aux dieux. C’est étonnant mais le frigo ici est purement statutaire.

Les vacances d’un Indonésien ne durent que 12 jours par an

Les vendeurs de maïs, de lunettes et de bracelets sont nombreux à Bali. Mais ils ne comptent pas du tout sur les touristes. Leurs principaux clients sont les locaux. Tous les visiteurs ne prendront pas le risque de goûter quelque chose d’étrange du sac d’une vendeuse fatiguée. Mais un Balinais est sûr d’avoir du tofu fourré que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans la ville.

Un jour, sur une plage au coucher du soleil, un vendeur s’est approché de nous et nous a proposé d’acheter un aimant ou un porte-clés. Je me suis détournée avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit. Mais mon mari Ino l’a écouté, a choisi un porte-clé et l’a acheté. Car si une personne travaille, elle doit être soutenue.

Un salaire de 300 dollars par mois est considéré comme normal ici. 700 dollars, c’est très bien, du moins pour Bali. Un Indonésien n’a que 12 jours de vacances par an. Le congé de maternité payé dure trois mois et pendant cette période, l’employée ne perçoit que le salaire de base, soit environ 220 dollars par mois.

Une employée a droit à trois jours de congé supplémentaires pour son mariage. La même chose pour les funérailles d’un parent proche, car il est nécessaire de préparer des offrandes. Si un cousin au troisième degré décède, vous bénéficiez également d’un jour de congé mais un seul.

Les coutumes locales peuvent encore provoquer un choc culturel

J’étais persuadée d’être déjà complètement assimilée à la culture balinaise, mais il s’est avéré que ce n’était pas le cas. Un jour, nous étions à la plage avec toute la famille, y compris la grand-mère balinaise de mon mari. Il y avait plein de monde. Que des touristes, pas de locaux. D’habitude, seuls mon fils et moi nous baignons et tous les autres se détendent sur la plage. Nous nous sommes donc rapidement changés et sommes allés nager. Soudain, mon mari m’appelle et me demande d’aider ma grand-mère à rejoindre l’océan. Je sors de l’eau, je lève les yeux et... Je vois ma grand-mère torse nu.

Non, je sais qu’il y a 40 ans, à Bali, tout le monde se promenait torse nu. Et je sais que beaucoup de femmes âgées le font encore. Mais c’était toujours loin de moi. J’ai l’habitude que les Balinais me regardent tout le temps. Mais là, je me suis retrouvée à être dévisagée par toute une plage de touristes. Seule. Enfin, pas seule, mais avec une grand-mère balinaise à moitié nue à mon bras.

Il y a 50 ans à peine, tout le monde à Bali, hommes et femmes, se promenait torse nu. Aujourd’hui, le vêtement traditionnel que les Balinaises portent pour se rendre aux mariages, aux funérailles, aux temples et au travail le jeudi est un chemisier en dentelle synthétique de couleur vive. Un corset est également porté en dessous. On veille également à ce qu’il soit fermé par une fine écharpe d’une couleur aussi contrastée que possible. En plus sarung : un long tissu enroulé autour de la taille à la manière d’une jupe. La tenue est complétée par un maquillage très vif.

Certains faits concernant la vie à Bali peuvent impressionner même les voyageurs les plus expérimentés

  • Tout le monde ne le sait pas, mais on s’habille chaudement avant de sortir, presque autant qu’en hiver dans les pays plus froids. En effet, le soleil brûle les parties exposées du corps, même à moto. C’est particulièrement vrai lorsque tu t’ârretes aux feux. Et lorsque tu roules, tu peux avoir froid à cause du vent. C’est pourquoi il n’est pas rare de voir les gens en doudoune en plein soleil.
  • Les ongles, les cils et les autres soins en salon ne sont pas très populaires parmi les Balinais. À l’exception des massages. Les massages sont présents à tous les coins de rue et les prix commencent à partir de trois dollars l’heure. Les gommages traditionnels balinais ont un mode d’application assez spécifique : ils sont appliqués sur une peau sèche et frottés jusqu’à l’apparition de peluches, qui sont ensuite éliminées sous la douche.
  • Une fois par an, Bali ferme tous les sites touristiques, les cafés, les magasins et les pharmacies. Il n’y a ni vélos, ni taxis, ni piétons dans les rues. Même l’aéroport international cesse de fonctionner et les 350 vols sont tout simplement annulés. Ce jour est appelé “jour du silence” ou “nouvel an balinais”. En 2020, il a été célébré le 25 mars.

Les défis auxquels j’ai été confrontée sont la mentalité balinaise, le mode de vie patriarcal, les fréquents tremblements de terre et, surtout, l’absence de changement de saison. Qui aurait cru que les pluies froides de novembre me manqueraient un jour ?

Peu de gens s’installent à Bali de manière permanente. En général, c’est juste pour un an ou deux, ou même juste pour l’hiver. La vie ici est pleine de rituels et de règles, parfois étranges, mais plus souvent amusants. Le plus beau, c’est que sur cette île, chacun est pour soi et que tous les styles de vie, croyances et préférences sont considérés comme normaux.

Avant de partir, n’hésite pas à consulter cet article pour découvrir 20 faits déroutants sur Bali qui détonnent avec nos idées sur cette île paradisiaque.

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