ça a pas l'air très résistant
Une jeune chilienne construit des abris pour les animaux errants avec des briquettes de jus de fruits afin de les aider et de réduire la pollution
Les briquettes de jus de fruits sont bien connues des amateurs de goûters pris sur le pouce. Toutefois, elles sont composées de carton, de polyéthylène et d’aluminium, et se sont donc converties en un grand problème environnemental, au point d’être presque impossibles à recycler et de finir à la poubelle. Néanmoins, une jeune femme, Constanza Osorio Zaldivia, a réfléchi à un moyen permettant de leur donner une seconde vie, tout en protégeant les animaux errants de la pluie.
Chez Sympa, nous avons interviewé cette jeune chilienne pour connaître son histoire et ses motivations. Avec l’aide de nombreux enfants, elle est parvenue à construire des niches imperméables pour aider les animaux qui vivent dans la rue.
Green Box House
Constanza Osorio Zaldivia est ingénieure dans la Prévention des Risques et de l’Environnement. Selon ses propres mots, son inquiétude a débuté lorsqu’elle a pris conscience que les thèmes environnementaux n’étaient pas une priorité au Chili, son pays. C’est justement cette raison qui l’a conduite à développer son projet. Voici comment Green Box House a vu le jour.
Constanza a eu l’idée de compter combien de déchets sa sœur, son compagnon et elle-même pouvaient emmagasiner. Sa préoccupation pour l’environnement et son amour pour les animaux l’ont incitée à trouver une solution pour aider les bêtes sans domicile et réduire la quantité de détritus. Elle raconte : “tout a été très rapide. J’ai terminé une niche, je l’ai prise en photo, publiée sur un groupe de sauvetage de chiens sur Facebook, dans le but de l’offrir à une association et rapidement, elle s’est propagée sur les réseaux sociaux”.
Le plus surprenant était de s’apercevoir que de nombreuses marques de soutien pour son engagement et d’affection provenaient du Chili, mais également d’autres pays. Beaucoup de volontaires ont fait des dons pour financer le ruban adhésif, un élément indispensable pour coller et recouvrir les maisonnettes.
Les petites mains
Voici les quatre personnes qui ont participé à la collecte des briquettes de jus :
- Sa sœur, Romina, qui apporte quotidiennement des briques récoltées à l’hôpital où elle exerce le métier de sage-femme.
- Son amie, Macarena Quiroga González, qui a tissé des liens avec une professeure de l’Escuela Especial Antukuyen, où est scolarisée sa fille et avec qui elle récupère les briquettes utilisées par les enfants à l’heure du goûter.
- Sa compagne, Stefany Martínez Oyanedel, est professeure au sein de l’école Chilean Eagles College et avec ses collègues, elle fait elle aussi la collecte des emballages des enfants dans les différentes classes.
- Sa collègue, Yennie Sánchez Contreras, réalise des ateliers sur l’environnement et utilise ces briquettes.
Pourquoi les briquettes de jus de fruits ?
Les connaissances scientifiques de cette jeune femme lui ont permis de se rendre compte que ce matériau était particulièrement adapté pour se convertir en toit pour les animaux errants, surtout les jours de pluie.
Il est très important que les briquettes soient des Tetra Pack, parce qu’elles sont composées de deux matières premières : sur la partie extérieure, il y a du carton, qui est recyclable, et à l’intérieur, du polyéthylène, un polymère utile pour protéger de l’humidité extérieure. Il est très difficile de séparer ces matériaux pour le recyclage, mais cette idée est devenue une excellente solution pour éviter que ces contenants finissent dans un banal enfouissement sanitaire.
Comment sont-elles construites ?
Pour que chaque niche puisse voir le jour, Constanza suit ce procédé :
1. La collecte
D’après elle, il s’agit de l’étape la plus simple. En moyenne, chaque enfant peut utiliser jusqu’à deux briquettes lors de son goûter quotidien, alors pour 30 enfants, elle peut récupérer près de 60 emballages par jour. En multipliant ces chiffres par deux — les écoles où travaillent ses camarades -, ce nombre augmente de manière significative.
2. La sélection
Une fois qu’elle récupère les briquettes, il est temps de choisir celles qui peuvent servir ou non. Si elles sont très écrasées, cassées, pleines de moisissures ou qu’il est difficile de leur redonner leur aspect d’origine, alors il faudra les laisser de côté. Elles doivent être le moins abîmées possible. D’autre part, les pailles sont retirées et amenées directement dans un point de recyclage.
3. Le nettoyage
Pour éliminer les résidus de liquide, une pointe est coupée pour faciliter leur nettoyage et leur séchage. Pour le moment, Constanza est la seule à s’occuper de cette tâche, parce qu’il s’agit de celle qui prend le plus de temps. Quand elles sont propres, les briquettes sont mises à sécher pendant un ou deux jours pour éviter que l’humidité ne produise de la moisissure à l’intérieur.
4. La fabrication
La fabrication est composée de plusieurs étapes (et elle nécessite beaucoup de ruban adhésif) :
- Tout d’abord, il faut recoller les pointes qui ont été coupées pour laver les briquettes. Elles doivent rester comme neuves.
- Une fois qu’elles sont reconstituées, il est temps de collecter des emballages de forme et de taille similaire pour qu’elles forment un ensemble compact.
- Avec du ruban adhésif, qui sert également pour imperméabiliser la surface, il faut assembler les briquettes afin que les murs prennent forme.
- Le toit doit être incliné pour que la pluie puisse s’écouler.
5. Le résultat final
Voici ce que donnent ces niches imperméables pour protéger les animaux errants une fois finies :
Pour promouvoir sa trouvaille sur les réseaux sociaux, Constanza a choisi sa chatte, Haze.
Le futur de Green Box House
Même si son objectif initial était juste d’aider les animaux errants, ce projet a évolué de façon très positive avec le temps, puisqu’il permet aussi de réduire le potentiel de nuisance de ces petites briques sur la nature.
D’après la jeune ingénieure, la prochaine étape serait de trouver un substitut au ruban adhésif qui recouvre les abris, pour le remplacer par un matériau 100% écologique, permettant de réduire encore plus les effets néfastes de l’action de l’homme sur l’environnement.
D’autre part, même si des lois contre la maltraitance animale ont été instaurées au Chili, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour qu’elles soient respectées et de nombreux animaux se retrouvent tous les jours à la rue. Cette initiative a donc aussi une portée humanitaire. Les refuges pour animaux apprécient énormément cette initiative, alors il est donc probable que l’ingénieure Constanza Osorio Zaldivia reçoive encore plus d’aide pour continuer ce projet.
Que penses-tu de cette idée ingénieuse ? Et toi, que pourrais-tu fabriquer avec ces briquettes ? Partage tes réponses dans les commentaires.
Commentaires
puis, que deviennent ces niches une fois usagées ?
je suis pas sûre de cette idée "écolo"