Une jeune femme, qui vit en République tchèque depuis plusieurs années, nous raconte ce que nous pouvons apprendre des papas de ce pays
Peu d’entre nous le savent, mais les pères tchèques suscitent une admiration silencieuse. Un peu comme si tu entrais dans un temple et que tu devais te taire pour respecter les Dieux. La seule différence, c’est que ces dieux-là portent des shorts, sont bronzés et musclés...
Je m’appelle Anastasia et j’ai décidé de révéler aux lecteurs de Sympa ce que nous pouvons apprendre des papas tchèques !
Un père dans un parc avec ses enfants : l’un fait du vélo et tombe à chaque fois, mais son papa le relève ! Ouille ! Il le relève encore ! Et encore ! L’autre lui tient la main, et le troisième dort dans un porte-bébé sur son dos. Il est toujours présent au bon moment de façon invisible, et si nécessaire, il sort des en-cas, de l’eau et une trousse de premiers secours du sac. Maman n’est pas à proximité. En général, elle n’est pas là. Le père se promène seul avec ses trois enfants et a le visage d’un homme heureux.
Les pères tchèques ne mettent pas de pression sur leurs enfants
Un papa a préparé un pique-nique : il a étalé une nappe à carreaux sur la pelouse, dans une main, il a un sandwich pour son fils aîné, et dans l’autre une couche pour le plus jeune, et à côté d’eux se trouvent des raquettes de badminton, des jouets, un vélo. Encore une fois, maman n’est pas là. Mais rien d’exceptionnel, ils sont allés pique-niquer tous les trois.
Le père embrasse tendrement son fils devant l’école primaire. “Passe une bonne journée !”. Et son fils lui répond : “toi aussi !”. Le père ajoute : “Je t’aime, fiston !” - “Et moi aussi, papa” — “Mais moi plus”. Sont-ils réels, ou bien vont-ils disparaître si on les touche avec une baguette magique ?
Autre scène : le père est à la clinique et apaise le nouveau-né avec une patience infinie. Maman n’est pas loin, mais elle parle avec son amie. À ce moment-là, selon mes principes, il pourrait lui dire d’une voix irritée : “Ana, prends soin de ton bébé, tu n’entends pas comme il crie !” ; mais non, le père regarde tendrement son bébé rouge qui crie, lui enlève sa chaussette, embrasse son petit pied et continue à le rassurer. Et ça finit par le calmer. Et il lui donne son biberon. Finalement, le bébé se tait et s’endort heureux.
Encore un exemple : un père est au café avec son nouveau-né et son chien. Tous sont silencieux et satisfaits. Le père donne le biberon au nourrisson. Ceci est tout à fait normal en semaine. Le chien lèche le lait tombé par terre, et se lèche les babines.
Encore un autre père. Nous étions assis à côté de lui pendant une heure et demie. Pendant tout ce temps, il n’a jamais utilisé son téléphone une seule fois, tandis que moi, je l’ai sorti trois fois pour répondre rapidement à un e-mail, regarder quelque chose dans le dictionnaire, et vérifier l’heure. Il n’a pas crié une seule fois et ne s’est pas fâché. Il n’a jamais regardé sa montre de façon irritée. De temps à autre, il donnait à son enfant quelque chose à manger dans un récipient. Il jouait avec lui. Il l’a aidé 15 fois à monter et descendre une échelle. D’un geste rapide de père expérimenté, il a vérifié sa couche. Et tout cela sans cesser de lui parler avec tendresse.
Qu’y a-t-il de plus attirant ? Cela donne envie de donner naissance à trois autres enfants immédiatement. Et pendant ce temps, sa femme est quelque part et prend un café avec ses amis. Ou une limonade. Ou elle se fait faire une manucure, court, ou lit un livre dans sa baignoire.
Je ne sais toujours pas où et comment les garçons tchèques sont élevés. Mais je suis sûre que c’est une recette très simple. Les meilleures recettes sont toujours les plus simples ! Sans ingrédients compliqués : guerre, révolution, peur et humiliations. Et sans le stéréotype que “tout va mal”. Sans ce genre de phrases : “si tu ne deviens pas millionnaire, alors tu n’es pas un homme”, ou bien “quand tu changes la couche du bébé, tu arrêtes d’être un homme”.
Les pères tchèques semblent faits pour vivre sereinement. Et ce, pour le plus grand bonheur de leurs enfants !
Es-tu déjà allé en République tchèque ? As-tu remarqué d’autres détails sur l’éducation des enfants ? Partage ton avis et tes expériences dans les commentaires !