Voici ce Qui Arriverait Si tu Avalais un Frelon
Oh non ! Tu viens d’avaler quelque chose que tu n’aurais pas dû, et ça descend droit dans ton estomac ! Tu as entendu une sorte de bourdonnement avant d’ouvrir la bouche pour boire ton jus de fruit... Ce n’était pas une guêpe, même ça y ressemblait. C’était beaucoup plus gros. Les frelons mesurent jusqu’à 5,50 cm de long, ce qui n’est pas facile à avaler... mais cela reste possible. Ils ont deux ailes, deux antennes, six pattes et de grands yeux sombres. On en trouve de toutes les couleurs, mais la majorité des frelons ont un corps noir et brun-rouge, avec des rayures jaunes ou blanches. Les frelons font partie de la famille des guêpes, mais sont bien plus grands et plus costauds que la guêpe commune.
Comme leurs cousines, ils possèdent un dard pointu à l’extrémité de leur corps, assez lisse pour ne pas resté planté lors d’une piqûre. Il est relié à une glande à venin. Les mâles sont assez agressifs envers les intrus, mais seules les femelles peuvent réellement te piquer. La piqûre d’un frelon est bien plus désagréable que celle d’une guêpe. Elle libère moins de venin qu’une piqûre d’abeille, mais elle est plus douloureuse, car son venin contient plus d’acétylcholine, qui est à l’origine de cette atroce sensation. Un frelon s’est probablement approché de toi car c’était une belle journée ensoleillée — un temps idéal pour leur petite promenade... Et l’odeur sucrée de ton pique-nique a peut-être bien alerté un individu volant près du nid situé à proximité.
Les frelons sont moins agressifs que les guêpes, ils te poursuivront donc rarement pour te piquer. Mais si l’un d’eux se retrouve dans ta bouche, il prendra peur et essaiera de se défendre afin de sortir par tous les moyens possibles. Il peut aussi se montrer agressif et tenter de protéger son nid si tu t’en approches trop et qu’il te considère comme une menace. Si un frelon te pique dans la gorge ou dans la bouche, la zone piquée va probablement gonfler. Cela peut bloquer tes voies respiratoires, ce qui signifie que la situation peut devenir très sérieuse, surtout si tu es allergique. Et s’il parvient à se frayer un chemin jusqu’à ton estomac... Eh bien, ton estomac est rempli d’enzymes et d’acides qui décomposent les aliments que tu manges. Le liquide aqueux et incolore qu’il contient peut dissoudre des matières solides comme les os et les métaux, voire d’autres organes de ton corps.
Un frelon aurait donc beaucoup de mal à survivre dans ce milieu. Et même si c’était le cas et qu’il parvenait à te piquer, la paroi épaisse et résistante de ton estomac te protégerait probablement de tout dommage. Le frelon n’aurait même pas le temps d’essayer de te piquer à nouveau à cause de l’acide. Il n’y a pratiquement aucune chance que cela se produise, mais même si cela devait arriver, ce serait par temps chaud, car les frelons ne sont pas actifs en hiver. Quand il fait froid, la seule chose sur laquelle on puisse tomber c’est leur nid abandonné. Les jeunes reines sont les seuls frelons de la ruche qui survivent à cette période, de même que leurs œufs. Elles les protègent en les mettant dans des endroits relativement sûrs, comme à l’intérieur des habitations humaines ou sous l’écorce des arbres.
Les frelons sont des insectes sociaux qui transforment le bois en un matériau leur servant à construire leur ruche. Ils naissent dans des œufs, placés en sécurité dans la ruche commune. Les reines sont les seuls membres capables de se reproduire. Les autres femelles s’occupent des tâches comme la collecte de nourriture, la construction de la ruche, la protection de la colonie et l’alimentation des larves. La vie des frelons débute au printemps, quand les premières ouvrières nées commencent à s’affairer autour de la ruche. Les frelons se nourrissent de sève d’arbres, mais ils s’attaquent aussi aux abeilles, aux mouches et autres insectes.
Ils nichent dans des endroits relativement élevés, comme la cime des arbres ou sous les toits. C’est plus discret, et cela leur permet de mener une vie relativement paisible. S’ils décident de nicher près du sol, ils chercheront des zones abandonnées, comme des champs, ou des terriers : là où personne ne viendra les déranger. Ils n’utilisent leur nid qu’une seule année et n’y reviennent jamais. Les reines hibernent ailleurs, jusqu’à ce qu’elles choisissent un nouvel emplacement pour leur ruche au printemps. Les abeilles sont des cousines éloignées des guêpes et des frelons. Elles ont évolué à partir d’anciennes guêpes prédatrices, mais leur arbre généalogique s’est séparé il y a plus de 100 millions d’années. Ces anciennes guêpes ressemblaient beaucoup aux abeilles : elles collectaient la nourriture pour leur progéniture et construisaient des nids qu’elles défendaient dès que c’était nécessaire.
Les abeilles ne sont pas des prédatrices. Elles sont végétariennes et se nourrissent principalement de fleurs. Mais leurs ancêtres étaient carnivores, tout comme les guêpes actuelles. Elles piquaient et paralysaient d’autres insectes pour les ramener au nid. Les guêpes solitaires utilisent aussi leur dard pour se défendre des prédateurs, tandis que les abeilles et les guêpes sociales l’utilisent juste pour défendre leur nid. Les abeilles piquent parfois d’autres abeilles qu’elles considèrent comme un danger potentiel. Des gardiennes restent à l’entrée et reniflent toutes les abeilles qui tentent de pénétrer à l’intérieur. Si une abeille venue d’une autre ruche tente de venir leur voler du nectar, une gardienne la mordra et la piquera si nécessaire.
Les abeilles sont généralement moins agressives que les guêpes, déjà en raison de leur nature pacifique et non prédatrice. Mais en plus, elles meurent après avoir piqué. Elles ne piquent donc qu’en dernier recours, particulièrement lorsqu’il s’agit de protéger la ruche. Les abeilles ont de petit crochets sur leur dard, de sorte qu’elles le perdent lorsqu’elles piquent. Elles ne survivent pas à ce geste car leur dard s’arrache après avoir percé la peau humaine, leur faisant perdre des muscles importants, des organes digestifs, et leur glande à venin. Elles se retrouvent donc avec un trou béant dans l’abdomen. Une abeille pourrait techniquement survivre après avoir piqué quelqu’un, mais la peau des mammifères est trop fibreuse, et elle empêche le dard de ressortir. Du coup, lorsqu’une abeille tente de s’échapper, il est déjà trop tard.
Certaines abeilles peuvent néanmoins y survivre, et elles peuvent donc te piquer plusieurs fois. Ce sont les reines. Elles quittent rarement leur nid, mais ça peut arriver. La reine peut vivre jusqu’à cinq ans, et au top de sa forme, elle peut pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour. Les abeilles ont cinq yeux : deux à l’avant et trois sur le dessus de leur tête. Elles ont même des poils sur les yeux, qui les aident à déterminer leur vitesse de vol et la direction du vent. Elles sont très douées pour s’orienter. Imagine que tu traverses un pays sans la moindre route. C’est impensable, mais pas pour une abeille. Elles utilisent des sortes de “chemins pour insectes” qui traversent nos villes et nos campagnes. Ces lignes créent un immense et magnifique réseau invisible, qui relie les zones sauvages entre elles, à l’instar de nos chemins de fer.
Elles utilisent la position du soleil pour s’orienter et peuvent aussi détecter le champ magnétique terrestre. De plus, elles possèdent des yeux qui sont sensibles à la lumière polarisée. Cette lumière traverse même les nuages les plus épais, c’est pourquoi les abeilles peuvent “voir” le Soleil, même si nous n’y parvenons pas. Elles ont quatre ailes, soit deux situées de chaque côté qui s’accrochent l’une à l’autre pour former une paire plus grande lorsqu’elles volent, et qui se décrochent lorsqu’elles se posent. Les abeilles sont aussi de bonnes danseuses. C’est ainsi qu’elles communiquent. Elles ont deux types de danse : la danse en rond et la danse “frétillante”. La première indique que de la nourriture se trouve à proximité, et la seconde indique que la nourriture est plus loin.
Elles vivent dans divers endroits : dunes de sable, falaises, zones humides, prairies, marais, landes et front de mer... Les abeilles bourdonnent en volant, car elles ne battent pas directement des ailes. Leurs muscles tirent sur la paroi élastique de leur thorax, et la font ainsi vibrer. Les abeilles possèdent des muscles spécifiques qu’elles peuvent contracter plusieurs fois à partir d’un seul influx nerveux, ce qui leur permet de battre des ailes à environ 200 Hz, soit 200 fois par seconde. Voici ce que nous percevons comme un bourdonnement. Elles produisent également ce son lorsqu’elles ne volent pas et qu’elles secouent leur corps afin de répartir le pollen d’une fleur sur leur corps.
Les bourdons sentent des pieds... Ils laissent une empreinte olfactive sur les fleurs où ils se posent. Cette odeur est si forte qu’un autre bourdon peut la détecter même 24 heures plus tard. Ils utilisent ces “empreintes odorantes” pour leur permettre de distinguer leur propre odeur de celle et d’un bourdon étranger, ou d’un membre de leur famille. Cela les aide à trouver de la nourriture, en évitant les fleurs qu’un autre insecte a déjà visitées.