10 Secrets de Léonard de Vinci cachés dans ses œuvres

Arts
Il y a 3 ans

Pour bien comprendre pourquoi la main gauche portant l’orbe transparente représentée sur le tableauSalvator Mundi” (Sauveur du monde) de Léonard de Vinci ne se déforme pas à l’intérieur de la sphère, des chercheurs de l’Université de Irvine en Californie ont recréé un modèle 3D de l’œuvre. Grâce à cela, ils ont pu démontrer que l’artiste savait exactement ce qu’il faisait, et qu’il avait toutes les connaissances scientifiques nécessaires en phénomène optique de réfraction pour peindre avec justesse les déformations dûes à une sphère creuse, confirmant ainsi l’idée qu’avait voulu représenter de Vinci dans son œuvre. Cela démontre une fois de plus tout le génie et le talent du maître, capable de créer de tels chefs-d’œuvre et d’y dissimuler de nombreux sens cachés dont les scientifiques du monde entier s’évertuent à percer tous les mystères.

Chez Sympa, nous avons déjà écrit sur les secrets et les particularités des œuvres de Léonard de Vinci, mais il y a tellement à dire sur ce génie de la renaissance que nous pouvons écrire encore beaucoup d’articles à son sujet et sur ses créations. Voici une nouvelle sélection des arcanes cachées dans les œuvres de l’artiste.

1. La manière parle d’elle-même

Parmi les œuvres de Léonard de Vinci, quasiment aucune ne représente une personne de face ou de profil. Les personnages de ses tableaux sont toujours légèrement tournés vers nous, et ce, à toutes les périodes de sa vie et pour toutes ses créations, du premier au dernier tableau. Léonard savait qu’en jouant avec des postures plus complexes, il pouvait pour ainsi dire donner vie à ses tableaux en ajoutant aux corps de ses personnages une impression de mouvement et d’expression. Grâce aux poses bien spécifiques et caractéristiques des modèles, les chercheurs parviennent à distinguer si le coup de pinceau est de Léonard lui même ou de l’un de ses contemporains ou de ses élèves.

2. Des détails secondaires ayant plus de sens qu’on ne peut l’imaginer

Sur le tableau de la “Madone Litta” (Madona Litta) on peut apercevoir aux travers des deux fenêtres placées en arrière plan, un paysage composé de chaînes de montages bleues et d’un ciel tout aussi bleu. Et nous ne pouvons que constater que la même vue s’offre à nous sur la toile de “La Cène” (L’Ultima Cena) du réfectoire de l’Église Santa Maria delle Grazie à Milan, où Léonard a établi sa peinture murale, créant ainsi un lien entre les deux œuvres.

Nous pouvons aussi remarquer la présence de coutures sur les fentes destinées à l’allaitement au niveau de la poitrine de la robe de cette Vierge à l’enfant. Elles avaient été soigneusement cousues. On peut toutefois s’apercevoir que la couture au niveau du sein droit était déchirée. Cela signifie probablement que la Vierge qui avait planifié de sevrer l’enfant, avait cousu la robe, mais qu’elle a finalement abandonné l’idée face aux pleurs et aux cris du bébé, et a déchiré à nouveau une des fentes pour satisfaire aux désirs de l’enfant.

C’est au XIVe siècle que la plupart des femmes nobles d’Europe ont cessé d’allaiter leurs bébés reléguant cette tâche à des nourrices. La mère de de Vinci étant une paysanne et donc d’une classe inférieure, a certainement allaité le petit Léonard. Cependant, c’est à l’âge de 5 ans qu’il fut séparé d’elle, car son père un notable Florentin désirait avoir son fils illégitime auprès de lui pour faire son éducation. C’est peut-être la raison pour laquelle on ressent une tendre et affectueuse émotion maternelle dans les tableaux de Léonard qui représentent une mère et son enfant.

3. Un point de vue souvent différent de celui du client

La Vierge aux rochers” fait partie des premiers tableaux réalisés par Léonard, et c’est peut-être aussi celui qui fut à son époque le plus scandaleux et controversé, car les commanditaires de l’œuvre, la confrérie laïque milanaise de l’Immaculée Conception, auraient rejeté l’interprétation qu’en avait fait de Vinci, en s’affranchissant des instructions qui lui avaient été dictées. En effet, les personnages du tableau ressemblent plus à des gens ordinaires qu’à des saints. La scène représentée dans la grotte est absente des évangiles canoniques, mais présente dans un texte apocryphe du protévangile de Jacques qui narre la rencontre de Jésus de Nazareth et de Jean Baptiste alors qu’ils étaient encore bébés durant le règne du roi Hérode. Hérode avait ordonné le meurtre de tous les enfants de moins de deux ans lors de l’épisode appelé le " massacre des Innocents ", où la famille de Jésus fuyant se réfugier en Égypte aurait en chemin rencontré Élisabeth, cousine de Marie, accompagnée de son fils Jean.

4. Une finalisation de ses œuvres quasi impossible

C’est l’une des plus grandes particularités du maître et peut-être son plus grand défaut, car il n’a terminé quasiment aucune de ses œuvres. En effet, il pouvait ne donner que quelques coup de pinceau, puis partir se promener dans les vallées de Lombardie, ou se focaliser sur la création d’une de ses fameuses inventions.

Le problème était que de Vinci avait une toute autre perception du temps que ses contemporains, car il fut le premier à affirmer que la Terre est beaucoup plus âgée qu’on ne le pensait à l’époque, et qu’il y avait eu des mers à la place des montagnes. C’est pourquoi, pour lui, rien ne pressait et il ne voyait aucun inconvénient à mettre plusieurs dizaines d’années à peindre ses tableaux, car ce n’était rien en comparaison avec l’âge de la terre.

Il emportait toujours avec lui le portrait de Mona Lisa, (la Joconde), y effectuant tout au long des années des retouches incessantes. Finalement, il a peint ce tableau en 16 longues années.

5. Des références à l’histoire oubliée par tout le monde

En réalité, de telles images apparaissaient déjà sur des fresques paléochrétiennes et dans des catacombes romaines avant l’acceptation du christianisme, car les chrétiens de cette époque étaient obligés de cacher leur foi et leur appartenance à cette religion. Ces peintures rupestres ont été redécouvertes plusieurs siècles après, durant la vie de Léonard de Vinci. Il eut certainement connaissance de leur existence et s’en est probablement inspiré dans ses œuvres, allant jusqu’à les copier.

Par exemple, la Vierge Marie dessinée sur le mur d’une catacombe est très ressemblante à la “Madone Litta”, et le personnage représenté à côté d’elle pointant son doigt est similaire à celui qu’on peut retrouver sur le “Saint Jean-Baptiste” de Léonard de Vinci. Et si l’on met ces deux œuvres côte à côte, on y voit la peinture des catacombes romaines.

6. L’angle de vue d’où il faut regarder “La Cène”

Il est rare que les gens regardent cette fresque sous cet angle, mais c’est bel et bien de celui-ci qu’il faut se placer pour admirer l’œuvre telle que Léonard l’a pensée. En effet, il a décidé que sa peinture murale devrait être placée harmonieusement dans la pièce et le décor ambiant, pour que l’espace réel soit progressivement remplacé par celui de l’œuvre. Les ombres des assiettes ainsi que celle du pain montrent que ce tableau est éclairé de la gauche, tout comme l’intérieur de la pièce de l’Église Santa Maria delle Grazie à Milan dans laquelle se trouve la fresque. De plus, la vaisselle et la nappe ont été dessinées exactement comme celles présentes dans le réfectoire de l’époque, donnant aux moines l’illusion lors de leurs repas de manger à la même table que celle du Christ et de ses apôtres, et de revivre perpétuellement les événements de “La Cène”.

Encore un fait intéressant : pour renforcer l’illusion, Léonard avait fait murer la porte par laquelle les moines apportaient la nourriture de la cuisine, car elle gênait la réalisation de la fresque. Seulement, comme les moines étaient obligés de faire un détour, ils ont décidé de rouvrir la porte, et les jambes de Jésus se sont retrouvées coupées par la nouvelle embrasure, la peinture étant devenue moins importante que de la nourriture chaude.

À propos de nourriture : les apôtres n’ont pas eu que du pain à mettre dans leurs assiettes au repas de la Cène. Mais comme de Vinci évitait de manger de la viande, il l’a retirée du menu des saints, et a rajouté des plats qui lui plaisaient plus. Les plus attentifs peuvent aussi remarquer la présence d’anguilles grillées dans les assiettes.

Autre détail important : les praticiens chargés de la restauration de l’œuvre ont remarqué que les ombres ont été dessinées avec de la peinture bleue et non avec de la peinture grise ou noire tel que cela se faisait à l’époque ; d’ailleurs, cela était même impensable avant le milieu du XIXe siècle où les impressionnistes ont commencé à faire des ombres colorées. En regardant l’œuvre, il est très difficile de comprendre le procédé, mais si on étudie le contenu de la peinture tout devient plus clair : de Vinci a utilisé des cristaux bleus d’acétate de cuivre.

7. “La Joconde” qui n’est probablement pas “Mona Lisa” comme tout le monde le pense

Chacun peut avoir des doutes à ce sujet, et pour cela, il suffit simplement de lire la description du portrait faite par Giorgio Vasari, un contemporain de Léonard :

  • " Ses yeux ont une humidité comparable à une personne vivante... Ses sourcils ne pouvaient pas être plus naturels, car ils sont plus épais par endroits et moins ailleurs... Sa bouche à peine entrouverte est unifiée par la couleur écarlate de ses lèvres... Mona Lisa est très belle... le sourire est tellement agréable qu’on a l’impression de contempler le divin... "

Au moment où Léonard a commencé à peindre le portrait de Mona Lisa, elle n’avait pas plus de 25 ans. Cependant, la Mona Lisa du tableau de De Vinci semble plus âgée. De plus, Vasari parle des sourcils pourtant ceux-ci sont absents sur le tableau, mais cela peut être mis sur le compte d’une mauvaise restauration. Et il existe aussi une version selon laquelle ils auraient été éliminés lors d’un nettoyage inapproprié du tableau. Et que penser des lèvres écarlates et de la bouche entrouverte absentes du portrait exposé au Louvre ?

  • “La Mona Lisa” du Prado peut être envisagée comme celle qui correspond à la description de Vasari. Cette “Mona Lisa” a été quasiment ignorée et cela jusqu’à ce qu’en 2012 des restaurateurs nettoient le fond noir, et découvrent avec stupéfaction que sous la couleur sombre se trouvait la copie exacte du fond du tableau du musée du Louvre.

  • Flora, une peinture exposée au musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg est aussi candidate au titre de véritable “Mona Lisa”. En effet, la jeune femme représentée sur le tableau correspond beaucoup plus à la jolie fille décrite par Vasari. Et même Francesco Melzi, l’auteur de cette œuvre, l’appelait la Joconde. Cependant, il est peu probable que le mari de “Mona Lisa” lui ait permis de poser avec un sein nu.
  • La Mona Lisa d’Isleworth dernière prétendante au titre de véritable “Mona Lisa”. Ce portrait a été dévoilé au grand public il y a de cela 100 ans. Et à l’époque, il y avait une théorie selon laquelle il s’agissait de la vraie “Mona Lisa”. De plus, on peut remarquer que le tableau n’a pas été achevé, l’arrière plan a seulement été tracé mais pas terminé. On peut expliquer les différences entre la “Mona Lisa” originale exposée au musée du Louvre et les description faites par Vasari, par le fait que Léonard retouchait son tableau en permanence, et cela tout au long de sa vie, car il l’emportait toujours avec lui. C’est certainement pour cela que la femme représentée sur le tableau semble avoir 10 ou 15 ans de plus que la “Mona Lisa” jeune.

8. Des œuvres difficiles à décrypter

Plus de 7000 pages de manuscrits personnels de Léonard de Vinci ont jusqu’ici été retrouvés et sont maintenant exposés dans différentes collections autour du monde. Avant la fin du XIX siècle ces manuscrits n’attiraient pas l’attention, et Léonard en tant qu’inventeur n’était pas encore reconnu, car même si les scientifiques avaient tout de même compris et décrypté l’écriture du maître, ils ne saisissaient pas l’essence ni l’importance de ses inventions. De Vinci faisait exprès de glisser des erreurs sur ses dessins et croquis pour préserver ses secrets et prévenir toutes formes d’espionnages. Et c’est pourquoi, beaucoup de mystères planent encore autour des inventions du génie de la renaissance, et restent jusqu’à ce jour non résolus.

9. Des détails qui lui rappellent les beaux souvenirs de son enfance

Sur les tableaux de De Vinci on peut retrouver des centaines d’espèces de plantes et d’arbres. En effet, dans ses carnets, il décrivait tout ce qu’il pouvait : les truffes, les mûres, les noyers, les orties, le chardon, l’aconit anthore ou encore l’armoise. Léonard est né et a grandi en milieu rural, et grâce à sa curiosité il apprit beaucoup au contact de la nature, et c’est aussi pour cela qu’il profitait de chaque occasion qui se présentait à lui de placer dans ses œuvres une petite partie de ce monde végétal. Et même l’artisanat traditionnel de sa région natale — le tressage de panier à partir du saule des vanniers (Salix viminalis) — peut se retrouver dans le nattage complexe des tresses sur les esquisses de la tête de Léda dans le tableau “Léda et le Cygne”.

Sur le portrait de Ginevra de’ Benci (rigatto di Ginevra de’ Benci ) Léonard a de nouveau dessiné des plantes. Ce tableau parle des sentiments de son courtisan, un diplomate de Venise nommé Bernardo Bembo pour la belle Ginevra. Et on peut apercevoir cela dans les armoiries situées au dos du tableau et composées de plantes : la branche de genièvre symbolisant Ginevra, entourée de branches de laurier et de palmier qui faisaient partie des armoiries de Bembo.

10. Le centre du tableau pas réellement au centre

Dans le tableau de L’Annonciation, le premier détail que l’on peut remarquer est le bras droit de la Vierge Marie semblant être disloqué et dont la main est posée sur une bible. On pourrait penser qu’il s’agit là d’une erreur dûe à l’inexpérience du jeune de Vinci, car l’œuvre date de l’époque où il était encore l’élève de Verrocchio. Cependant, il se trouve que l’artiste a délibérément fait ce choix, car à l’origine, le tableau était exposé dans la sacristie de l’église San Bartolomeo de l’Abbaye territoriale Santa Maria de Monte Oliveto Maggiore. Léonard a ajusté les proportions pour que, de l’angle de vue qui se situait un peu plus bas sur la droite du tableau, le spectateur puisse voir le personnage de la Vierge Marie sans aucune déformation, sachant que le coude serait parfaitement aligné avec la perspective, comme toutes les lignes présentes du côté droit de la toile.

Les ailes de l’ange peintes par Léonard paraissent extrêmement réalistes, et c’était la première fois dans l’histoire des beaux-arts qu’une paire d’ailes semblaient provenir d’un véritable oiseau, prêt à s’envoler. Les arbres présents dans le tableau — les pins, les ormes et les cyprès — sont ceux qui se trouvaient autour du monastère, l’artiste n’a fait que les reproduire sur la toile.

Et toi, de quels autres secrets de Léonard de Vinci as-tu entendu parler ? Viens les partager avec nous dans les commentaires.

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