11 Peintres français qui ont caché des messages dans leurs tableaux les plus célèbres

Arts
Il y a 2 ans

Ces œuvres sont, pour la plupart, connues et reconnues. Tu as peut-être déjà eu la chance de les voir ; et de très près même, car certaines sont exposées dans quelques-uns des plus beaux musées de France. Mais elles ont toutes en commun de contenir des détails qui, même en les regardant pendant des heures, savent restent cachés.

Afin que tu puisses enfin connaître toute la vérité sur ces peintures originaires de notre beau pays, chez Sympa nous avons mené l’enquête et nous levons aujourd’hui le voile sur quelques-uns des plus grands secrets de ces tableaux, autour desquels leur auteur aurait parfois préféré que le mystère reste entier.

11. “Jeune Femme se poudrant” — Georges Seurat

Georges Seurat était un homme très discret au sujet de ses amours. Ils tenait notamment à préserver le secret de sa relation avec le modèle de cette toile, Madeleine Knobloch. Ils vivaient leur passion en cachette, et personne ne connaissait le visage de la belle. Mais Seurat, admiratif de sa beauté, ne put s’empêcher de la peindre ; et initialement, le peintre se tenait à la fenêtre en haut à gauche, regardant sa dulcinée. Sur les conseils d’un ami, il a recouvert son visage avant de montrer la toile en public.

10. “Le Verrou” — Jean-Honoré Fragonard

Initialement, “Le Verrou” devait refléter un tout autre état d’esprit : le visage de la jeune femme se voulait plus coquin, témoignant de son consentement dans cette scène. Finalement, le peintre a préféré représenter l’amour sous un jour plus cru, plus violent, avec de nombreux détails qui ne laissent que peu de place à la supposition sur ce qui s’apprête à se produire. Le bouquet de fleurs, sur le sol en bas à droite de la toile, représente la défloration de la jeune fille ; la pomme à gauche du lit renvoie quant à elle au péché originel ; les draps défaits reflètent avec évidence les ébats des protagonistes.

Ce tableau fait partie d’une série d’une série de trois : d’abord, “Le Contrat”, qui représente la galanterie romantique de deux jeunes tourtereaux mutuellement épris et qui profitent de leur jeune âge pour se laisser aller à des émois sincères ; puis, “Le Verrou”, désignant l’acte bestial en lui-même ; enfin, “L’Armoire”, qui représente les parents d’une jeune femme découvrant son amant caché dans une armoire, révélant à tous l’horreur de leur déshonneur.

9. “La Nuit Étoilée” — Vincent Van Gogh

Si les tourbillons présents dans le ciel de cette “Nuit Étoilée” peinte par Van Gogh donnent une impression de mouvement d’air, comme si l’artiste avait cherché à dépeindre le vent, la science de l’époque révèle à Jean-Pierre Luminet qu’en réalité, cela pourrait également représenter la galaxie du Tourbillon, dont la découverte fut contemporaine au tableau, et dont les premières représentations ont pu arriver jusqu’au peintre.

8. “Vercingétorix devant César” — Lionel Royer

À cette époque, les guerriers étaient encore majoritairement équipés de clipeus, des boucliers ronds ou ovales, plutôt que de ce modèle rectangulaire encore rare ; par exemple dans le film Gladiator, dont l’histoire se déroule plus de 200 ans après la défaite de Vercingétorix, le héros porte un clipeus, bien rond.

Le cheval est également anachronique : cette race, le Percheron, ne verra pas le jour avant le VIIIe siècle, dans le comté du Perche en France.

7. “Le Désespéré” — Gustave Courbet

Gustave Courbet était réputé pour être un amoureux de la vie ; mais le peintre avoua un jour dans une lettre à l’un de ses amis, Alfred Bruyas, que cela n’était qu’un masque. Ainsi, il tenta d’abord une représentation de lui dans cet autoportrait inachevé de “L’homme rendu fou par la peur”, avant de créer ce chef-d’œuvre qu’est “Le Désespoir”. Un autoportrait poignant d’angoisse et de terreur.

6. “Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard” — Jacques-Louis David

Jacques-Louis David a reçu cinq commandes d’un même tableau, et il les a réalisées avec néanmoins quelques différences assez frappantes. Ici, la version originale de ce tableau, aussi connue sous le nom de “Version de Malmaison”, représente Bonaparte jeune ; calme, mais un peu inquiet sur son cheval fougueux. La troisième version, la “Version de Versailles”, le montre plus conquérant, plus vaillant, moins inquiet. La cinquième version, dite “Seconde version de Versailles”, le représente plus âgé, moins téméraire, presque lassé ; les couleurs sont plus sombres, rendant l’ensemble morne et triste. L’empereur a-t-il perdu l’estime du peintre ?

5. “Les Monomanes” — Théodore Géricault

Dans ses monomanies, Géricault représente les aliénés avec sincérité, sans exagération. Cela devait initialement permettre d’élaborer leur physiognomonie (l’art de lire sur les traits d’un individu son caractère et ses qualités morales). Selon leur supposé commanditeur, le docteur Georget, “il n’y a que celui qui passe du temps avec les patients qui peut réellement se rendre compte de leur maladie” ; à savoir le médecin. Sauf que Théodore Géricault, qui passe beaucoup de temps avec ses modèles, parvient à retranscrire leur folie dans sa peinture, afin que celui qui regarde le tableau puisse la ressentir aussi.

4. “El Descanso” — Charles Porion

Dans “El Descanso” (littéralement, le repos), Charles Porion nous fait observer cette scène comme à travers un trou de serrure. Ce tableau, aussi appelé “Mœurs de Valence”, donne a priori à celui qui le regarde l’impression d’être face à un jeune couple amoureux. La jeune femme sourit au guitariste en se touchant l’oreille, montrant ainsi son intérêt envers lui. Mais à y regarder de plus près, on aperçoit un homme dans l’ombre, qui semble bien moins réceptif à la musique : sans doute un mari jaloux, qui n’apprécie guère ce que l’on comprend mieux désormais être les mœurs auxquelles se réfèrent l’artiste.

3. “Moi-même” — Henri Rousseau

Le Douanier Rousseau, ce grand représentant de l’art naïf, a peint cet autoportrait avec une volonté intense de parler de lui. Le tableau date de 1890, et si le décor en arrière plan révèle son penchant personnel pour les inventions modernes (le pont métallique, la Tour Eiffel, la montgolfière, la ville industrielle), il a également caché des détails de sa vie privée : sur la palette qu’il tient à la main, il a inscrit les prénoms “Joséphine” et “Clémence”, respectivement, sa femme... et son ex-femme. “Pour ne pas les oublier”, ajoute-t-il à côté (mais il a effacé cette dernière phrase).

2. “Le Tricheur à l’as de Trèfle” — Georges de la Tour

Ces deux versions du tableau du “Tricheur” de Georges de la Tour sont très intéressantes : en effet, au premier regard, on pourrait croire que le personnage de gauche est le seul tricheur. Mais en observant plus attentivement, on comprend grâce aux jeux de regards qu’en réalité, lui, la servante et la courtisane agissent de mèche contre le jeune homme tout à droite. Ce dernier, qui affiche ostensiblement sa richesse de par ses vêtements et les pièces qu’il avance sur la table, s’apprête en fait à se faire plumer.

Dans la seconde version du tableau, Georges de la Tour a voulu rendre cette complicité encore plus flagrante : les trois personnages sont plus éloignés de l’homme de droite et sont plus malveillants encore. Les cartes elles aussi sont changées : plutôt que les trèfles, qui, dans la cartomancie, désignent la sentimentalité et les femmes entreprenantes (les acolytes du tricheur), on voit désormais des carreaux, qui symbolisent l’argent et le commerce. Le jeune homme dupé conserve son six de pique, synonyme de malheur.

1. “L’Enseigne de Gersaint” — Antoine Watteau

Si Antoine Watteau n’a pas manqué de cœur en réalisant ce tableau au pied levé pour son ami Gersaint afin que celui-ci puisse s’en servir d’enseigne pour sa galerie d’art, il a également choisi de rendre un hommage à un autre artiste qu’il admirait : Paul Rubens. En effet, le chien que l’on voit sur les pavés de la rue, en bas à droite du tableau peint en 1720, est le même que celui que l’on retrouve sur le “Couronnement de Marie de Médicis”, peint en 1622.

Alors, connaissais-tu ces détails curieux ? Et toi, y a-t-il d’autres peintres français que tu aurais aimé voir apparaître dans cette compilation ? N’hésite pas à nous donner ton avis dans les commentaires, et nous y réfléchirons pour un prochain article !

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