Qu’est-ce que l’allaitement prolongé et comment j’ai surmonté ce tabou

Conseils
Il y a 4 ans

Salut, je m’appelle Françoise, et depuis que je suis devenue maman, j’ai l’impression que tout le monde peut parler de ma maternité. Depuis l’accouchement, mes proches ont commencé à me dire ce que je devais ou ne devais pas faire. Certains avaient de meilleures intentions que d’autres en donnant un avis que je n’avais pas demandé. Et bien que mon mari et moi sommes convaincus du fait que nous sommes les seuls à prendre des décisions sur la façon d’élever notre petite, les commentaires sur l’allaitement prolongé font l’objet d’un long débat.

Je souhaite partager avec les lecteurs de Sympa la raison pour laquelle j’ai décidé d’allaiter ma fille (qui a plus de deux ans maintenant) et quels sont les bénéfices de l’allaitement prolongé.

Le début de l’allaitement

D’après l’OMS, l’allaitement est conseillé au moins jusqu’aux six mois, moment où l’on peut commencer à introduire des aliments appropriés et sûrs dans le régime du nourrisson. Or, ils mettent l’accent sur l’importance de le prolonger jusqu’à l’âge de deux ans, voire plus. Et pourtant, dans la plupart des cultures, l’allaitement après les six mois est mal vu, malgré les recommandations dudit organisme.

J’ai commencé à allaiter ma fille depuis ses premières minutes de vie, et bien que le processus fut douloureux et difficile au début (le lait n’est descendu qu’au bout de deux jours), un lien naturel s’est créé entre nous deux tout naturellement. Bien évidemment, ce n’est pas le cas de toutes les mères en particulier quand elles manquent d’information ou de soutien au sein de la famille, et qu’elles finissent par se décourager et renoncer au processus.

Heureusement j’ai reçu tout le soutien de mon partenaire et de ma famille, et la première année d’allaitement s’est écoulée sans aucun problème. Mais à la fin de cette période j’ai réalisé que tout le monde me regardait et ne cessait de me demander quand je cesserai de le faire.

Avantages pour le bébé et la mère

Selon les études, l’allaitement maternel chez des grands enfants (âgés de plus de deux ans) ne doit pas être considéré comme quelque chose hors la norme, mais plutôt comme un objectif idéal.

Bien sûr, pendant tout le processus, je me suis informée sur les bénéfices de cette pratique pour ma fille et pour moi-même. Au début, je savais que je lui apportais des tas de nutriments et que je renforçais son système immunitaire (d’après une étude, il existe une relation directe entre la concentration de protéines du lait maternel et la croissance du bébé).

De plus, j’ai appris que le fait d’allaiter pendant longtemps était également bénéfique pour moi. En effet, cela réduit significativement le risque d’être atteinte de cancer du sein ou des ovaires, et même le risque de souffrir de diabète type 2, permet d’éviter l’arthrite et/ou les maladies cardiaques. Ceci sans compter les économies du fait de ne pas dépenser de l’argent en achetant du lait en poudre.

Cette information m’a encouragée à poursuivre l’allaitement quand ma fille a fêté son premier anniversaire, persuadée du fait que ce serait un grand effort, mais consciente également que le sevrage aurait lieu de façon naturelle. Bien que les prises de lait aient pas mal réduit en fréquence, ma fille n’avait aucun intérêt à rompre ce lien aussi fort qui existait entre nous deux.

Les crises de l’allaitement

Bien que l’allaitement se soit bien passé pour moi au début, j’ai dû faire face à pas mal de difficultés. Pendant ces 28 mois nous avons traversé des crises d’allaitement. Ma fille a expérimenté les fameuses “poussées de croissance” et moi, je me suis sentie fatiguée et endolorie ; j’ai vécu aussi plusieurs épisodes d’agitation pendant l’allaitement. J’ai songé plusieurs fois au sevrage, surtout quand les choses devenaient difficiles, mais je parvenais à surmonter ces durs moments. J’y arrivais toujours, et je reprenais l’allaitement nocturne.

La maternité m’a appris à être patiente, à ne pas trop exiger de ma fille ni de moi-même. Je suis consciente des avantages de l’allaitement. Par exemple, travailler à la maison (la plupart des mamans doivent extraire leur lait avant d’aller au bureau), avoir le soutien de mon mari et de celui des professionnels qui nous accompagnent dans ce processus (pédiatre, gynécologue, nutritionniste et autres).

Un allaitement sans préjugés

L’une des phrases que j’entends le plus lorsque j’allaite ma fille de 28 mois, est “ton lait n’est plus que de l’eau”. Eh bien, c’est faux. Le lait ne perd pas du tout ses propriétés avec le temps. En fait, des études ont prouvé qu’après douze mois d’allaitement, la teneur en gras du lait maternel augmente et le rend beaucoup plus nutritif pour un “grand” bébé, qui obtient de l’allaitement 1/3 de ses besoins caloriques et protéiques, ainsi que des vitamines et des minéraux. Et cela peut augmenter quand il est malade. Parmi les bénéfices prouvés par les études menées sur le sujet, nous pouvons trouver :

  • Une protection immunitaire et moins de probabilités d’attraper des infections par rapport aux enfants qui ne sont pas allaités.
  • On a découvert que l’allaitement peut éviter certains types de cancer chez les enfants.
  • Un meilleur développement cognitif chez l’enfant, de sorte qu’il peut atteindre un niveau d’études assez élevé et des revenus importants à l’âge adulte.
  • Un meilleur développement émotionnel et psychosocial chez l’enfant.
  • Une meilleure relation entre l’enfant et ses parents pendant l’adolescence, et une bonne santé mentale à l’âge adulte. Ceci a été constaté également chez les enfants adoptés dont les mères font appel à une lactation induite.

Recommandations des mamans qui allaitent

Quand je pense à l’allaitement prolongé comme un allaitement réussi, je songe aussi aux opportunités que j’ai eues afin que cela se passe ainsi. Aussi est-il important, à mon avis, que les mamans qui vont entreprendre ce chemin ou qui y sont déjà, se sentent soutenues quand elles ont des incertitudes ou des doutes inhérents à cette pratique.

Voici quelques conseils pour un allaitement réussi :

  • Cherche l’aide d’une experte en allaitement. Les mères qui ne parviennent pas à allaiter longtemps leur enfant manquent d’information, d’orientation et de soutien. Les conseillères en allaitement te guident vers le chemin le plus adéquat afin que tu profites de ce processus qui établiera un lien entre ton enfant et toi-même. Personnellement, j’ai demandé des conseils même pendant la grossesse.
  • Nourris-toi bien. Mange sain et fais-le plusieurs fois dans la journée. Tâche de trouver de l’aide professionnelle, quoique tu puisses trouver ici un guide de base.
  • Porte ton enfant. Porter ton bébé est une excellente opportunité pour établir un lien d’attachement, mais ceci rend aussi l’allaitement pratique et confortable.
  • Tâche de profiter de ces moments d’allaitement. Parfois je lis à ma fille une histoire pendant qu’elle boit du lait. Si elle va faire la sieste, je cherche à diminuer les stimuli dans sa chambre, et je caresse ses couvertures ou ses pieds. Profite de ce moment car, tôt ou tard, certains enfants décideront de ne plus boire du lait maternel.
  • Implique ton partenaire. Bien que l’allaitement s’avère être une activité exclusive des mamans, les papas peuvent, de leur côté, participer en donnant leur soutien. Tu pourras te mettre d’accord avec ton partenaire afin qu’il " s’occupe des bébés " ; en effet, si tu as des activités à la maison et que tu as besoin d’un moment à toi pour te ressourcer avant de recommencer.
  • Suis ton instinct. Personne ne saura jamais ce qui est le mieux pour toi et ton enfant. C’est toi qui prends la décision.

Prends cette situation avec du calme et profites-en.

Les bébés nourris au sein qui marchent et courent déjà, peuvent dépendre moins du lait maternel, mais cherchent toujours une façon de se connecter avec maman... même aux moments les moins opportuns. Ma fille venait parfois me chercher quand je devais aller aux toilettes. Parfois, dans des endroits publics comme une salle d’attente à l’aéroport, elle venait et tirait mes seins. Au début j’avais un peu honte, mais... les enfants grandissent et chaque étape est mémorable. Il faut juste être très patient et rester calme.

L’allaitement maternel est une source énorme d’avantages pour la santé de nos enfants et pour leurs mamans. Cela dit, il est quand bien même important qu’elles se sentent soutenues dans leur décision d’allaitement prolongé. Le refus total de cette pratique est absurde, mais va surtout à l’encontre de la normalisation de l’allaitement maternel.

Et toi, as-tu allaité tes enfants ? T’es-tu sentie contente de le faire ? Que penses-tu de l’allaitement prolongé ? N’hésite pas à partager ton avis dans la section des commentaires !

Illustré par Elena Sorokina pour Sympa

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