Des pilotes de ligne ont répondu aux 16 questions les plus fréquemment posées par les passagers

Gens
Il y a 6 ans

Il est plus facile de croire en la magie que de parvenir à comprendre comment un oiseau de fer de plusieurs tonnes puisse voler dans les airs. L'ignorance génère la peur de l'inconnu et c'est pour cela que certaines personnes souffrent d'aérodromophobie, la peur des avions. Face à ces craintes de nombreux pilotes et professionnels de l'aviation ont volontiers accepté de jouer la carte de la transparence et de nous dire pourquoi les avions sont des machines si fascinantes et si sûres, en définitive, et de quoi il vaut vraiment la peine de s'inquiéter.

Sympa a sélectionné pour toi 16 réponses aux questions les plus courantes concernant l'aviation, des plus passionnantes aux plus complexes, que se sont posées toutes personnes ayant vu au moins une fois un avion dans leur vie.

16. Comment peut-on entrer dans le cockpit si la porte est fermée de l'intérieur ?

Il existe un code spécial que l'hôtesse est censée connaître pour pouvoir entrer dans la cabine de pilotage. Il est utilisé dans les cas où, par exemple, les deux pilotes auraient perdu connaissance. Juste avant le vol, le commandant de bord découvre le code et en informe son équipage. Après avoir entré le code, la porte s'ouvrira au bout d'une minute, seulement si les pilotes ne font rien entre temps pour l'en empêcher. Si un pilote voit à travers la caméra vidéo qu'il n'y a aucun membre de l'équipage près de la porte, il bloquera alors complètement la porte, et le malfaiteur ne pourra jamais pénétrer dans le cockpit.

15. Les pilotes peuvent-ils porter une moustache à boucles ou un piercing ?

La barbe, les moustaches bouclées "à la Dali", les piercings et toute autre "proéminence" sur le visage empêchent les pilotes de porter un masque à oxygène, qui doit être correctement plaqué contre le visage. Par conséquent, le visage du pilote doit toujours être rasé. Parfois, une légère barbe est tolérée. Mais dans les autres cas, cela pourrait créer une situation qui mettrait en danger la vie des passagers.

14. Que se passerait-il si tous les moteurs cessaient de fonctionner ?

Au cours de chaque vol, l'avion passe à un moment dans un mode où les réacteurs tournent à "vitesse zéro". C'est comme si une voiture descendait une pente au point mort. Une panne complète dans les moteurs ne se produit que très rarement, et dans ce cas, il y a un protocole spécial permettant de les redémarrer.

Mais même sans moteurs, un avion est capable d'atterrir à l'endroit prévu. Le cas le plus célèbre s'est produit avec un Boeing 747 sur l'île de Java en 1982. Lorsque l'avion a traversé un nuage de cendres provoqué par une éruption volcanique, les quatre moteurs ont cessé de fonctionner. L'équipage a parfaitement réussi à atterrir sur l'aéroport le plus proche, et aucun des 263 passagers n'a été blessé.

13. Pendant combien de temps fonctionnent les masques à oxygène ?

Les niveaux d'oxygène et de pression à l'intérieur de la cabine sont maintenus artificiellement. S'il se produit une dépressurisation dans la cabine à haute altitude, les passagers risquent de développer une hypoxie et, par conséquent, perdre conscience. À haute altitude, sans masque à oxygène, on peut mourir.

Les masques à oxygène pour les passagers sont conçus pour fonctionner de 10 à 15 minutes. Cela peut sembler court, mais c'est bien assez de temps en réalité pour permettre au pilote de redescendre l'avion à une altitude où l'on puisse respirer normalement. Le pilote a son propre masque à oxygène, conçu pour une durée plus longue, afin de lui permettre de continuer à piloter l'avion et à le faire atterrir tout en restant concentré. Avant chaque vol, les pilotes vérifient toujours le fonctionnement de leurs masques.

12. Les pilotes dorment-ils en vol ?

Environ 56% des pilotes s'endorment accidentellement pendant le vol, on peut donc dire qu'ils peuvent s'endormir sans risque. Heureusement, les avions modernes fonctionnent maintenant quasiment toujours en pilotage automatique, et les opérateurs au sol exigent une réaction constante de la part des pilotes.

Sur les long-courriers, deux ou trois pilotes peuvent travailler en même temps, se remplaçant l'un l'autre pour faire des pauses. Le pilote ayant terminé son tour peut dormir dans une cabine spéciale. Il est important que l'équipage soit constamment en communication avec les opérateurs au sol, et qu'au moins l'un des pilote contrôle constamment l'avion.

11. Pourquoi, de temps en temps, certains avions s'y reprennent-ils à plusieurs fois pour atterrir ?

C'est une situation tout à fait normale. L'avion peut contrecarrer un atterrissage pour plusieurs raisons, par exemple s'il y a un objet ou un animal sur la piste, s'il y a un fort vent latéral, ou si l'aéroport est temporairement bloqué pour un atterrissage d'urgence ou un vol spécial.

Les passagers s'inquiètent souvent que l'avion remonte soudainement au moment où il s'apprêtait à atterrir, mais en réalité, tout est sous contrôle.

10. Quelle nationalité a un enfant né dans un avion ?

Il existe plusieurs options. Un enfant né dans un avion peut avoir la nationalité :

  • du pays où est enregistrée la compagnie aérienne de l'avion dans laquelle la naissance a eu lieu.
  • le pays au-dessus duquel l'enfant est né.
  • le pays où l'avion a atterri.

Dans la plupart des cas, c'est la première option qui est choisie, mais la décision est toujours prise par la compagnie aérienne, en tenant compte de la législation en vigueur. Certaines compagnies offrent d'ailleurs aux enfants nés dans leurs avions la possibilité de voler gratuitement à vie avec leurs avions, partout dans le monde.

9. Un avion peut-il atterrir avec le pilote automatique ?

Dans les avions modernes, les systèmes de pilotage automatique contrôlent l'avion tout au long de son itinéraire, à partir d'une altitude de 300 mètres, et pratiquement jusqu'à l'atterrissage. Pendant la descente, on peut effectivement utiliser l'atterrissage automatique, mais le pilote doit activer ce mode et le contrôler en entrant certains paramètres permettant la manœuvre.

Bien avant l'atterrissage en lui.même, l'avion est guidé par le système d'atterrissage aux instruments, la balise de l'aéroport pilotant elle même l'avion, corrigeant sa trajectoire si nécessaire. Ce système fonctionne même si l'avion n'a plus de courant.

8. Qu'est-ce qui est le moins risqué ? Un atterrissage forcé sur l'eau ou sur la terre ?

Tout dépend du modèle de l'avion, mais dans la plupart des cas, il est plus facile d'atterrir sur le sol. Déjà, l'eau n'inondera pas l'avion. Ensuite, il est important de savoir qu'elle est plus "dure" que le sol, en raison de sa densité et de sa consistance. Selon les statistiques, lors d'un atterrissage d'urgence sur la terre, les chances de survie sont plus élevées.

7. Comment font les pilotes pour manger pendant le vol ?

Un menu spécial est préparé pour les pilotes, avec plusieurs plats au choix : si le commandant veut du poulet, le second pilote recevra du poisson ou de la viande. C'est le meilleur moyen d'éviter une intoxication avec les mêmes produits. Les pilotes mangent à tour de rôle, certains directement derrière le "manche", sur des tablettes spéciales.

Mais il y a des compagnies aériennes où cette règle n'est pas appliquée, et où les pilotes mangent la même nourriture que les passagers.

6. Pourquoi des pilotes voyagent-ils parfois dans la cabine avec les passagers ?

Parfois, des pilotes en service voyagent avec les passagers d'un aéroport à un autre. S'ils sont en uniforme, il leur est alors interdit de dormir, de manger ou de regarder des films avec des écouteurs comme les passagers. L'image d'un pilote en uniforme agissant ainsi pourrait provoquer la panique chez certains passagers. Mais souvent, les pilotes en uniforme occupent des sièges de réserve dans le cockpit, ou alors un siège en première classe.

5. Qu'est-ce qui est pire en avion : percuter un oiseau, voler sous la grêle ou prendre la foudre ?

Un avion est très fréquemment frappé par la foudre, mais les passagers ne le remarquent même pas. Dans des cas extrêmement rares, cela peut entraîner une coupure de courant dans l'avion. Si c'est le cas, les pilotes ont plusieurs instructions à suivre pour réinitialiser le système électronique à bord, et le vol continue normalement.

Les oiseaux sont plus dangereux qu'ils ne le paraissent. En raison d'un impact sur un ventilateur ou une turbine, il est possible que ces derniers soient défaillants, détruits, ou qu'un moteur prenne carrément feu. Tous les pare-brise ne résisteront d'ailleurs pas forçément à une collision avec un oiseau. C'est pourquoi de nombreux aéroports utilisent des générateurs de bruit, des faucons et même des hélicoptères pour éloigner les oiseaux.

La grêle n'est pas moins dangereuse, mais elle est plus facile à détecter, et il est aussi plus facile de voler dans des conditions climatiques dites "agressives".

4. Pourquoi y a-t-il des spirales dessinées sur les turbines ?

La turbine peut fonctionner quasiment sans produire de bruit. Si tu t'en approches à ce moment là, tu risques d'être projeté à quelques mètres, et d'être gravement blessé. En raison d'une série d'accidents, il est maintenant habituel de dessiner une spirale ou d'autres signes au centre de la turbine pour indiquer quand le moteur tourne ou quand il est au repos.

3. Une personne ordinaire pourrait-elle faire atterrir un avion ?

Si c'est un avion moderne, alors cela reste possible. L'expérience récente dans un simulateur a montré qu'une hôtesse de l'air a parfaitement réussi à accomplir cette tâche. Dans de nombreux cas, le plus grand mérite de contrôler et faire atterrir un avion revient aux systèmes informatiques, à condition bien sûr que la personne présente dans la cabine de pilotage reçoive des indications de la tour de contrôle par communication radio.

2. Pourquoi les passagers n'ont-ils pas de parachutes ?

Cela semble peut-être bizarre, mais si l'avion commence à chuter, il est peu probable qu'un parachute te sauve la vie. La plupart des gens, même en restant parfaitement calmes, ne seraient pas en mesure d'enfiler un parachute et d'atterrir en toute sécurité. En outre, pour sauter d'un avion sans risque vital important, ce dernier doit voler lentement, à une altitude de 5000 mètres maximum au-dessus du sol.

Mais certains passagers désespérés emportent avec eux un parachute en guise de bagage à main. Tu peux suivre leur exemple si tu veux, mais sache que voyager avec ton propre parachute te coûtera aussi cher que de faire importer une voiture des États-Unis.

1. Les pilotes ont-ils parfois peur de voler ?

Le plus grand accident d'avion de l'histoire ne s'est pas produit dans les airs, mais au sol. En 1977, deux avions sont entrés en collision sur une piste, entraînant la mort de 583 personnes. Les collisions aériennes se produisent très rarement. Selon les statistiques, la plupart des incidents se produisent durant les trois premières minutes suivant le décollage et durant les huit minutes précédant l'atterrissage. Mais en général, même lors d'une catastrophe aérienne, 95,7% des personnes survivent.

Si tu veux malgré tout augmenter tes chances de survie, choisis un siège à l'arrière de l'appareil, c'est l'endroit le plus sûr, ou alors choisis un siège situé près d'une issue de secours.

Bonus : est-il réellement nécessaire d'applaudir les pilotes après l'atterrissage ?

En réalité, les pilotes sont très heureux d'apprendre par les agents de bord que leur atterrissage a été applaudi par les passagers. Certains attendent même à la sortie de l'avion pour remercier personnellement les passagers. Tu peux aussi leur offrir des chocolat, ils seront d'autant plus ravis.

Et toi ? Quelle question voudrais-tu poser à des pilotes ? Laisse un commentaire !

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