Un jeune père écrit des histoires amusantes à propos de son fils, dans lesquelles chaque papa se reconnaîtra

Éducation
Il y a 4 ans

Le monde est rempli de mamans qui partagent leurs expériences à propos de la naissance et de l’éducation de leurs enfants. Mais à quelle fréquence trouve-t-on des histoires sur la paternité racontées à travers les yeux d’un papa ? L’écrivain et bloggeur Oleg Batluk partage ses impressions sur la paternité tellement sincèrement qu’il est impossible de passer à côté. Des dizaines de milliers de personnes lisent désormais son blog, en s’émerveillant de la tendresse avec laquelle cet homme parle de son enfant.

Chez Sympa, nous sommes restés impressionnés par son livre et par son blog. Nous espérons que l’humour de l’auteur charmera également les autres parents.

  • “Eh bien... je suis devenu papa !” est une phrase vide de sens, surtout pour quelqu’un qui vient de devenir papa. “Bon, je suis devenu papa”, c’est comme dire “Bon, je suis devenu le président de la Suède”, ou le pape. Être père n’a rien à voir avec la paternité. Passer du stade de père au stade de paternité demande un long chemin de développement personnel.
  • La première fois que j’ai vu mon fils, c’était par Viber. Ma femme m’avait envoyé une photo. C’était le premier choc de ma paternité. Qui m’attendais-je à voir sur cette photo ? Vraiment ? Un enfant joyeux et plutôt grand. Voilà ce que je m’attendais à voir. Au lieu de cela, on m’a envoyé la photo d’un fruit sec enroulé dans plusieurs couches de tissu.
  • J’étais terrorisé, et j’ai voulu écrire en vitesse sur Viber, sans entrecouper mes phrases ni mâcher mes mots : “Mais, qu’est-il arrivé à notre fils ?”. À l’hôpital, lorsqu’on m’a donné mon fils dans les bras, je me suis un peu calmé. Quand on m’a donné mon nouveau-né tout ridé dans une couverture, je n’avais pas de mots. Mon fils m’a paru encore plus laid que sur la photo. Il a fait une grimace avec tout son visage, comme s’il tentait de lisser ses rides “séniles”. J’ai même pensé que j’avais l’air jeune comparé à Benjamin Button. Mais, malgré tout, j’ai eu la sensation que j’étais accidentellement assis sur un arc-en-ciel.
  • Ce moment inoubliable où ton fils te dit “papa”. Ton âme fond comme neige au soleil. Tellement d’euphorie, d’enthousiasme et d’envie de soulever des montagnes... Mais il est encore plus inoubliable de vivre le moment où ton fils dit “papa” à sa mère aussi. Et carrément mémorable quand il dit également “papa” à la grand-mère. Bon, le moment le plus fort reste encore quand il dit “papa” au livreur de pizzas. Mon fils a définitivement un esprit généreux ; il est incroyable.
  • On dit que les enfants grandissent rapidement. Ce sont des bêtises. Après un voyage d’affaires de deux semaines, j’attendais que mon fils m’accueille avec ces mots : “Papa, j’ai trouvé un travail dans une entreprise, tu peux donner ta démission”. Mais non. Il m’a reçu dans sa chaise haute avec la même expression sceptique sur son visage : “Pourquoi es-tu là ? Tu vas me donner le sein ? Alors appelle l’autre personne”.
  • Mon fils et moi sommes comme deux ordinateurs de différentes générations. C’est l’iPhone six, qui se met constamment à jour en second plan. Il dort, il se réveille — Bang ! — un nouveau problème surgit dans la nuit, que ce soit ramper en marche arrière ou cracher sur papa, peu importe. Et moi, je suis comme l’ordinateur 486. Je me suis réveillé le matin et j’ai déjà une capacité en moins. Ou je suis en train de m’énerver durant une demi-heure, en regardant un yeti poilu dans le miroir, ou le lecteur de disque ne veut pas s’ouvrir, ou l’écran s’éteint tout seul. Et parfois, je frémis soudainement à cause d’un bruit métallique très désagréable. Mes parents deviennent nerveux. Que s’est-il passé ? Où est-il ? Et alors, le bébé me regarde avec sympathie depuis son nuage iCloud avec une question silencieuse dans ses yeux malicieux : “Papa, tu essaies à nouveau de te connecter à travers un modem d’accès à distance ? Bon, fais attention avec la cartouche”.
  • J’étais un homme strict. J’allais au travail avec un tank et je mangeais des clous de girofle au déjeuner. Que m’est-il arrivé ? Par exemple, il y a peu, j’ai vu mes chaussettes sécher à côté de celles de mon fils et je me suis retenu de pleurer. Maintenant, je me demande si c’est aussi émouvant que cela m’a semblé sur le moment, ou si la paternité m’a finalement rendu fou ?
  • L’autre jour, mon fils s’amusait dans le bain, et moi, j’étais assis à côté sur la chaise, et je le surveillais afin qu’il ne passe pas à travers les canalisations et qu’il ne se retrouve pas chez les voisins du dessous (ils n’aiment pas franchement les enfants et si mon bébé apparaît dans leur jacuzzi, cela pourrait être gênant). Cela faisait un moment que j’étais assis, et j’ai commencé à réfléchir. À propos de mon travail. “Papa, où es-tu ?”, m’a soudainement demandé mon fils. Et tandis que je préparais ma réponse, ce petit homme, de deux ans et demi, a soupiré profondément et a répondu à ma place : “au travail...”
  • Je n’aime pas trop la manière dont ma femme donne de l’avoine à notre enfant. Je crois que les femmes en général ne savent pas bien le faire. Comme lors d’un événement social : magnifiquement, noblement, le bébé est propre à la suite du petit-déjeuner, comme s’il n’avait rien mangé. Mais c’est une autre histoire quand je le fais moi-même. Cela vaut le coup de regarder mon fils quand c’est moi qui lui donne à manger. On retrouve de l’avoine partout : sur son visage, sur sa tête, ses mains, la table, au sol, sur les murs, et même sur ma femme, même si elle était dans la chambre d’à côté tout ce temps. Le seul endroit où l’avoine ne s’est pas répandue est sur le bavoir de mon fils. Voilà ce que j’appelle donner à manger à son enfant. Je l’ai fait comme un homme, et il faudra lui donner un bain d’une demi-heure pour le nettoyer.

  • Tes enfants sont ta seconde enfance. Une opportunité unique pour retrouver le monde en se prenant pour un enfant. Tous les éléments autour de toi poussent comme des fleurs. Tu es en quelques sortes une Alice au pays des merveilles. Je marche avec mon fils dans la rue et je regarde autour avec ses yeux. Par exemple, je regarde les oiseaux. Quand ai-je profité pour la dernière fois de la vue des oiseaux ? Et mon fils les adore. Une fois, j'en ai même vu un blanc. Nous avons tous les deux couru derrière en criant. Mon fils ne voit toujours pas les déchets jetés dans la nature, le mauvais temps quand il pleut, et les mauvais côtés des gens. Parfois, j'ai envie d'enlacer mon bébé avec force. Pour qu'il reste en enfance pour toujours. Pour qu'il ne grandisse pas.
  • Mon fils a besoin de très peu de mots pour dominer le monde. "Papa", "Maman," Mamie", servent aux ordres simples. Il utilise "Pama" ou "Mapa" pour les missions plus complexes, auxquelles personne ne peut faire face. Il utilise aussi le mot "pamamie" quand il n'a toujours pas décidé ce qu'il voulait exactement, mais il sent le pouvoir croissant en lui et il a besoin de la mobilisation générale des membres de la famille pour ce faire.
  • Je lisais un livre à mon fils. Nous étions ensemble sur le canapé. Soudain, il a commencé à se lever, il a retiré mes lunettes en un instant, a éternué sur mon visage et m'a remis les lunettes. Pour ne pas tacher les verres, de toute évidence. L'intelligence est innée.
  • Ma grand-mère adorait me dire quand elle me couchait : “Regarde le lit que tu as, un lit de roi”. Je tombais sur un lit de grosses plumes, comme Alice dans un trou de lapin, complètement fou et heureux de l’être.

  • Je mets des oreillers sur le lit de mon fils, je le recouvre d’une couverture et parfois, je lui murmure sans penser : “Quel lit de roi tu as, mon fils !”. Il sourit en s’endormant et se love dans ses couvertures, comme je le faisais probablement il y a quelques années. Je ne m’en souviens pas, car les gens heureux ne se voient pas de l’extérieur. La langue est le sang invisible des générations.

  • Avant, je me moquais des mamans qui disaient “nous avons mangé” ou mieux encore : “nous sommes allés au pot”. Nous ? Tu es une personne adulte et indépendante, qui a existé durant de nombreuses années avant d’avoir un enfant, et tu disais “moi”. Qu’est-ce qui a changé ? Mais désormais, moi, le vieil idiot, je n’ai pas besoin qu’on lui explique ce que signifie “nous avons de la fièvre”. Tu peux être une armoire à glace, avoir des biceps de boxeur, si ton enfant se sent mal, toi aussi tu te sens malade à ce moment-là. Ce sont les lois les plus anciennes et les plus profondes de la nature, qui ne peuvent pas être changées ni ajustées par quelque civilisation que ce soit. Tu ne te sentiras jamais bien si lui se sent mal.
  • Ce petit livre est ma déclaration d’amour à mon enfant.

Tu as des anecdotes similaires à propos de tes enfants ? Commence à écrire un livre, ou du moins, partage tes histoires avec nous dans les commentaires !

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