10 preuves que chacun d’entre nous voit le monde de façon différente

Il y a 5 ans

Les yeux d’une personne reflètent, non seulement, son âme, mais ils recèlent aussi de nombreuses énigmes. Pourquoi prétend-on que, dans l’Antiquité, les gens ne distinguaient pas le bleu, alors que les Égyptiens l’utilisaient pour colorer leurs tombes et leurs ornements ? Comment certaines personnes parviennent-elles à percevoir le rayonnement ultraviolet, et d’autres environ 100 millions de tons ? Y a-t-il vraiment une vision créative ? Autant de questions auxquelles seuls les scientifiques modernes peuvent répondre...

Chez Sympa, nous avons décidé de découvrir comment la vision de différentes personnes varie en fonction de leur façon de penser, de leur culture, du temps et d’autres circonstances. Attention, après avoir lu cet article, tu verras le monde avec des yeux différents !

Pourquoi les peuples de l’Antiquité ne distinguaient pas le fuchsia du blanc, et confondaient le violet et le bleu ?

Il y a dix mille ans, les gens voyaient les couleurs de la même façon que nous, mais ils leur donnaient des noms généralisés. Les tons clairs étaient équivalents au blanc et les tons foncés au noir. La couleur fuchsia était brillante et claire, elle était donc assimilée au blanc ou au jaune. Le violet et le bleu étaient similaires et se trouvaient dans la même gamme, ils étaient donc assimilés au noir. Plus tard, ils ont commencé à répartir les tons entre le rouge, le jaune, le vert et le bleu-vert (le violet et le bleu étaient classés dans la catégorie bleu-vert).

Dans les conversations, les gens décrivaient les couleurs à l’aide du contexte, de la même façon que nous le faisons aujourd’hui pour décrire les saveurs. Les mots “sucré”, “salé”, “acide”, “piquant” ou “amer” sont souvent insuffisants pour transmettre le sens avec précision, c’est pourquoi nous spécifions, à l’aide de comparaisons par exemple : “acide comme du citron” ou “amer comme du café”.

Les Égyptiens de l’Antiquité voyaient la couleur bleue, mais pas les Grecs ?

L’égyptologue Richard H. Wilkinson a observé que chaque couleur avait une signification spécifique.

Par exemple, les artistes ont toujours représenté les hommes avec la peau brune, les femmes avec la peau claire et des dieux avec la peau dorée, parce qu’ils croyaient que la peau des dieux et des pharaons était vraiment faite d’or. Osiris était une exception, puisqu’il était représenté avec une peau noire ou verte, symbole de vie nouvelle et de résurrection. C’est d’ailleurs ce que son histoire souligne : il a été tué par le dieu Seth et ressuscité par la déesse Isis pour régner sur le monde de l’au-delà.

Le bleu et le bleu clair étaient les couleurs les plus populaires chez les Égyptiens : elles symbolisaient la vérité, la naissance et la vie. Le ciel et l’eau du Nil fertile étaient bleus, et les amulettes de fertilité et les tatouages pour les femmes en forme du Dieu Bès étaient également de couleur bleue. Mais la signification de chaque couleur était étroitement liée au contexte de l’image.

Cela se remarque surtout dans la langue des Grecs anciens : lorsqu’ils décrivaient des objets, ils les regroupaient en fonction de leurs qualités. Par exemple, le ciel était appelé bronze, parce qu’il est éblouissant, comme la lame d’une épée. La mer était rouge pourpre, comme le vin, parce que tous deux symbolisaient la fraîcheur et la vie. Mais est-il vrai que les Grecs ne savaient pas distinguer la couleur bleue ?

Devinette : à quoi ressemblait cette statue grecque antique dans sa version originale ?

La bonne réponse est l’option A.

Les scientifiques Vinzenz Brinkmann et Ulrike Koch-Brinkmann ont montré que les statues anciennes et les bâtiments publics étaient réalisés en couleur. Les pigments des peintures étaient des minéraux, mais la base de la peinture était organique, donc au fil du temps, elle a été détruite par les bactéries et les couleurs se sont estompées. Il s’est avéré que nos idées sur le minimalisme de la couleur dans l’Antiquité étaient erronées. Et bien sûr, les Grecs pouvaient parfaitement distinguer les nuances de bleu.

Sur la base d’une recherche menée en 2007, les scientifiques ont préparé une exposition présentant des statues et des bâtiments anciens dans leurs couleurs d’origine. Il est difficile à croire qu’il y a des centaines d’années, les Grecs anciens utilisaient toute cette variété de couleurs, des ornements en bronze, et des pupilles en pierre noire pour les statues.

Aristote, le philosophe grec et précepteur d’Alexandre le Grand, avait déjà évoqué dans ses œuvres les sept couleurs de base : noir, blanc, rouge, jaune, vert, bleu et violet. Il les associait aux sept notes, aux corps célestes et aux jours de la semaine.

Aujourd’hui, nous avons 11 ou 12 catégories principales de couleurs dans le langage, ce qui indique le niveau de développement de notre société. Certaines cultures déterminent facilement la moindre différence dans les nuances de couleurs, et utilisent 10 fois plus de mots pour les décrire.

Par exemple, “Chartreuse”, “Lima” et “Trèfle” sont des nuances de vert, mais pour la plupart des gens, elles ressemblent à du vert ou à du vert clair. Pour savoir à quel point tes yeux sont sensibles à la couleur, tu peux faire ce test.

Personne ne peut faire la différence entre les nuances de bleu jusqu’à l’âge d’un an

La recherche a montré que les enfants âgés de quatre à huit mois reconnaissaient plus rapidement le cercle vert sur fond bleu que le cercle bleu sur fond bleu. Ces découvertes posent une nouvelle question pour les scientifiques : la capacité à reconnaître les couleurs est-elle innée ou acquise ?

Certaines personnes voient 100 fois plus de couleurs que d’autres. Fais le compte de toutes les barres que tu es capable de distinguer :

Moins de 20 barres : tu possèdes sans doute deux types de cônes photosensibles, de même qu’un quart de la population mondiale. Tu distingues un peu moins de couleurs que la plupart des gens. Pour voir le spectre complet, des lunettes spéciales ou des applications conçues pour les différents types de daltonisme pourront t’aider.

De 20 à 36 barres : tu possèdes probablement trois types de cônes photosensibles ; comme la plupart des gens, tu distingues une grande quantité de nuances de couleurs.

Plus de 37 barres : tu sembles faire partie des tétrachromates, qui possèdent quatre types de cônes photosensibles. Ces individus reconnaissent près de 100 millions de couleurs, à l’instar des abeilles, de certains oiseaux et de l’artiste Concetta Antico, qui a créé ces œuvres :

La présence de quatre types de cônes est une mutation rare et se retrouve chez les femmes qui ont des hommes daltoniens parmi leurs ancêtres. Mais même les personnes ayant les mêmes yeux (comme les jumeaux) perçoivent les couleurs de façon différente. Le cerveau détermine la couleur en fonction de l’humeur, des émotions et des souvenirs.

Comment décrire la couleur, si son nom n’existe pas dans une langue donnée ?

Certaines personnes ont remarqué que nous utilisons souvent des noms différents pour une même couleur en raison de difficultés de perception. Souviens-toi du mystère de la robe sur Internet : certains pensaient qu’elle était blanche et dorée, d’autres, noire et bleue.

Dans la langue Yele utilisée en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il existe une méthode différente pour déterminer les couleurs. Au lieu d’un mot dédié, on utilise un nom commun, invariable en toutes circonstances. Par exemple, le mot “nuit” signifie noir, “cacatoès” signifie blanc, “jus” signifie rouge foncé, “immature” signifie vert, et “eau sur le récif” signifie bleu.

Mais même cette méthode ne nous protège pas des illusions que notre propre cerveau crée délibérément. Regarde l’image et devine la couleur des cercles derrière les rayures :

Il se trouve qu’ils sont tous de la même couleur. C’est l’illusion d’optique de Munker-White. Les bandes colorées nous donnent l’impression que les cercles sont de quatre nuances différentes. Et maintenant, essaie de déterminer avec précision la couleur des trois cœurs derrière les rayures :

Réponse : ils sont tous de la même couleur : jaune.

Est-il possible d’écouter la couleur ou de voir le temps ?

Oui, le phénomène neurologique de la synesthésie est aussi un jeu de notre esprit. Par exemple, les individus synesthésiques ont l’impression que la lettre “D” est clairement bleue, et que le nom “Albert” peut causer un goût amer dans la bouche.

Vladimir Nabokov, Franz Liszt, Duke Ellington et Van Gogh étaient des synesthètes célèbres. Si tu penses en être un aussi, passe un test et participe à des recherches pour aider la science à en apprendre davantage sur cette étonnante condition.

Pourquoi les individus autistes voient-ils le monde différemment ?

Leur cerveau perçoit différemment ce qu’ils voient : ils se concentrent sur le centre de l’image et la perçoivent complètement, sans prêter attention aux détails significatifs, tels que les visages ou les détails frappants. Mais plus les yeux sont fixés sur un objet, plus les détails deviennent expressifs dans le cerveau.

Cette façon de percevoir l’information peut être très avantageuse pour un détective. Chez la plupart des gens, le cerveau voit l’image à l’envers : il mémorise d’abord les détails caractéristiques et significatifs, puis essaie de les compléter en formant une image globale.

La vision créative existe-t-elle vraiment ?

Imagine que chacun de tes yeux voit une image séparée. Le cerveau d’une personne normale choisira constamment laquelle des deux sera la “principale” ; c’est ce qu’on appelle la “compétition binoculaire”. La personne voit l’image de l’œil droit, puis l’image de l’œil gauche. Mais chez certaines personnes, le cerveau traite les deux images à la fois, obtenant ainsi une image structurée.

Cette caractéristique se retrouve chez les personnes engagées dans la créativité, ouvertes à la communication et curieuses. Grâce à elle, ces individus reconnaissent les symboles et les images qui nous entourent et qui sont invisibles pour les gens normaux. Il est possible de la développer en regardant, un tapis ou des nuages par exemple.

Devinette : est-il possible de voir la lumière d’une bougie à une distance de 48 km par une nuit claire ?

La réponse est non. Plus l’intensité de l’arrière-plan est élevée, plus l’objet doit être lumineux pour que nous puissions le voir. Il a été prouvé que par temps clair la nuit, à l’œil nu, on peut distinguer la flamme d’une bougie jusqu’à une distance de 2 576 m.

L’œil humain n’est pas le seul organe de la vue

Certaines personnes voient le rayonnement ultraviolet : cela arrive lorsque leur lentille est retirée : c’est elle qui “filtre” le rayonnement UV. Pour elles, tous les visages sont couverts de taches de rousseur, les sodas et l’eau ont des couleurs différentes, et les oiseaux, les fleurs et certains champignons sont plus brillants.

Les humains reconnaissent le rayonnement infrarouge en raison des récepteurs sur la peau, qui la font passer pour un rayonnement thermique. On remarque alors les éléments suivants : le flux sanguin s’accélère, les vaisseaux sanguins se dilatent, la transpiration s’intensifie. Certains scientifiques soulignent que l’œil peut voir des éclairs de lumière verte lors de l’utilisation d’un laser infrarouge, un fait qui nécessite un examen des possibilités de la vision humaine.

Connais-tu d’autres faits intéressants sur la vue ? Partage-les dans les commentaires !

Photo de couverture sciencedirect

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