10 maladies mentales qui sont souvent confondues avec des traits de personnalité
Nous attribuons souvent les comportements extravagants d’une personne à sa personnalité. Et s’ils cachaient autre chose ? Dans leur livre “Cognitive Therapy of Personality Disorders”, les célèbres psychothérapeutes américains Aaron Beck et Arthur Freeman ont révélé les secrets du tempérament humain.
Sympa a attentivement étudié le travail de ces scientifiques et a préparé pour toi un guide de 10 traits de personnalité qui peuvent entraîner de graves problèmes chez la personne en question, surtout s’ils ne sont pas gardés sous contrôle.
1. La négligence
Cette catégorie de personne comprend tous ceux qui aspirent à se détendre plus et travailler moins. Bien entendu, il s’agit là d’un désir humain classique, mais certains le poussent à l’extrême et vont trop loin. Si, par exemple, au cours d’une année, un employé prend plusieurs congés maladie, part en vacances, s’accorde un nombre exagéré de jours de congés et est toujours en retard, un psychologue diagnostiquerait un trouble de la personnalité antisociale. Par contre, pour mériter ce diagnostic, il devrait également présenter ces autres symptômes :
- mensonges fréquents et injustifiés ;
- désir de vivre aux dépens des autres ;
- démissions fréquentes sans autre emploi de prévu, c’est-à-dire l’habitude d’aller “nulle part” ;
- habitude de dépenser de l’argent pour des choses différentes de ce qui était prévu (aller acheter de la nourriture, mais revenir avec un nouveau jeu vidéo).
La gestion du temps et un système de récompenses aideront à combattre ces troubles antisociaux. Il suffira d’établir quel genre de cadeau tu peux t’offrir pour telle ou telle réalisation (par exemple, en respectant un plan bien établi pour quelques jours) et de te conformer à ce plan précis pendant au moins un mois pour qu’une habitude puisse se développer. De plus, face à ce type de troubles, les psychologues recommandent également l’exercice “étude des différents choix” : tu poses le problème par écrit, ainsi que les différents moyens possibles de le résoudre, en précisant les avantages et les inconvénients de chacun d’entre eux. Cela t’aidera à prendre des décisions rationnelles.
2. La timidité
La timidité accentuée peut, avec le temps, devenir une véritable aliénation et engendrer un manque de volonté pour l’établissement de liens avec le monde extérieur. Les personnes qui sont au bord du trouble mental ne ressentent plus de fortes émotions et essaient d’éviter tout type de contact avec les autres en faisant en sorte de pouvoir avoir un travail à distance et rester chez eux et/ou de faire d’autres activités qui ne nécessitent pas de se mêler avec d’autres personnes.
L’introversion entraîne un trouble de la personnalité schizoïde, dont les symptômes sont les suivants :
- indifférence à la critique et aux éloges ;
- absence d’amis proches ou bien présence d’un seul ami ;
- tendance à être trop rêveur et irréaliste ;
- hypersensibilité que la personne est tout simplement terrifiée à l’idée de montrer aux autres.
Le développement de la maladie peut être évité de différentes façons. Une des plus efficaces est la participation à des activités de groupe. N’importe quel type d’atelier ferait l’affaire : dessin, apprentissage d’une langue étrangère, yoga ou pilates.
Pour lutter contre le développement de la misanthropie (le fait de détester ou mépriser le genre humain dans son ensemble), il convient de suivre cette astuce toute simple : au lieu d’utiliser l’expression “je n’aime pas les gens”, il est préférable de dire “je n’aime pas cela” (en parlant d’un trait de caractère, d’une tenue vestimentaire, de quelque chose dans l’apparence, ou dans l’habitude, etc.). Cette approche créera une nouvelle perception : au-delà des mauvaises choses, les gens ont quelque chose de bien.
3. La procrastination
Cette catégorie comprend les rebelles qui refusent d’obéir aux règles de la société. Ceux-ci s’expriment par l’habitude de reporter à plus tard toutes les actions nécessaires. La procrastination non traitée peut mener à un trouble de la personnalité passif agressif, qui débouche souvent sur une dépression chronique.
Un peu de rébellion à l’école ou à la fac est quelque chose de naturel, et il n’y a aucune raison d’associer cela à une maladie. En revanche, les symptômes suivants peuvent indiquer que la procrastination entre dans une nouvelle phase de développement :
- irritabilité en réponse à des demandes de faire quelque chose qui n’est pas particulièrement agréable, mais qui est nécessaire comme faire la vaisselle, nettoyer la litière du chat, ou sortir les poubelles par exemple.
- cadence de travail très lente et de mauvaise qualité ;
- se sentir offensé par les conseils avisés d’autres personnes sur la façon de réaliser un travail de façon plus rapide et avec un résultat de meilleure qualité ;
- critiques infondées et malveillantes à l’égard des personnes qui détiennent le pouvoir.
La difficulté de la prévention réside dans le fait que la personne pense habituellement qu’elle n’est responsable de rien. Ici, l’exercice que nous avons déjà décrit ci-dessus : “l’étude des différents choix” aidera beaucoup. Il est également recommandé de jouer à un jeu dans lequel il faut se mettre à la place des autres pour comprendre leurs sentiments. Une telle thérapie arrêtera la progression de la procrastination et rendra la personne plus sensible aux autres.
4. Impulsivité et mauvais caractère
Une personne qui ne cherche pas à contrôler sa colère court le risque de développer un trouble de la personnalité. L’une des manifestations typiques de la maladie en phase de développement est un changement d’opinion radical, soudain et injustifié. Imaginons qu’aujourd’hui, tu trouves que les œufs frits sont mauvais pour toi et que tu détestes ça, mais que le lendemain, tu les prépares joyeusement pour ton petit-déjeuner.
Bien sûr, l’impulsivité seule n’est pas une menace. Mais il faut se poser des questions si elle est combinée avec un mauvais caractère, et aussi avec les symptômes suivants :
- relations amicales ou romantiques volatiles ;
- dépenses absurdes et fréquentes (tu es parti pour acheter une bouilloire et tu es revenu avec une deuxième télé) ;
- conduite imprudente de la voiture, au point de presque causer des accidents ;
- sautes d’humeur sans raison apparente et sentiment d’ennui profond.
Les cours de gestion de la colère et d’auto-identification sont une excellente prévention. Un programme d’auto-contrôle avec un système de récompenses sera également intéressant. Par exemple, si tu te rends au magasin pour cette fameuse bouilloire (sans repartir avec la moitié du magasin), alors offre-toi un habit que tu as toujours rêvé d’avoir, en récompense.
5. L’auto-flagellation
Les personnes enclines à l’autoflagellation peuvent être aussi appelées des autruches : en effet, elles enfouissent tout le temps leur tête dans un trou, essayant de se cacher des pépins. En psychologie, cela s’appelle le trouble de la personnalité évitante. Dans les cas avancés, elle entraîne des crises de panique, la dépression et des troubles du sommeil.
L’autocritique à petites doses est une bonne chose parce qu’elle nous incite à nous améliorer, mais elle est très dangereuse pour l’état mental en quantité excessive. La situation est alarmante si les choses suivantes semblent familières :
- offense instantanée et très forte face à une critique ou une désapprobation ;
- tentative d’éviter toute communication avec de nouvelles personnes à un point assez absurde (par exemple refuser une promotion si elle exige de travailler avec de nouvelles personnes) ;
- exagération des difficultés éventuelles, des dangers physiques ou des risques liés au fait de mener des actions ordinaires;
- auto-répression dans les rapports avec les gens de peur de dire quelque chose de mal.
La réfutation de fausses prédictions est un exercice efficace dans ce cas. Il convient de noter ses hypothèses sur une action qui doit être réalisée. Par exemple, “si je vais dans un magasin inconnu tard le soir, je serai sûrement agressé”. Ensuite, une fois l’action accomplie avec succès, noter le résultat. Plus tard, quand tu auras des doutes et un pressentiment négatif, il suffira d’ouvrir le carnet et lire les annotations pour se rassurer sur le fait que rien de terrible ne va arriver.
6. La méfiance
Nous sommes tous un peu parano, et il n’y a rien de mal à ça. Mais certaines personnes dépassent toutes les limites imaginables avec leurs soupçons : elles hackent les profils des réseaux sociaux, écoutent les conversations téléphoniques et engagent même un détective privé. Une personne qui est amenée à accomplir de telles actions désespérées à cause de ses doutes peut souffrir d’un trouble de la personnalité paranoïaque. Ce dysfonctionnement présente les symptômes suivants :
- méfiance démesurée à l’égard du conjoint ;
- recherche de motifs cachés dans les actions habituelles des gens (par exemple, le voisin claque la porte exprès pour t’ennuyer) ;
- tendance à considérer tout le monde coupable (sauf soi-même) ;
- manque d’humour, incapacité à voir le côté drôle dans les situations quotidiennes.
Une excellente façon de surmonter la méfiance chronique est de dresser une liste des personnes que tu connais et de mettre le signe + devant leur prénom, toutes les fois auxquelles elles satisfont une attente (par exemple, tu avais peur qu’une personne puisse oublier ton existence à une fête d’entreprise et en fin de compte, elle t’a accordé toute son attention toute la soirée). La prochaine fois que la suspicion surgit, il suffit de regarder la quantité de signes +, et la méfiance disparaîtra.
7. Le dévouement
La dépendance à l’égard des proches est la marque de fabrique de tous les mammifères et, bien sûr, de l’être humain aussi. Il est tout à fait normal de se fier aux autres et de compter sur eux, mais l’attachement excessif est défini en psychologie comme un trouble de la personnalité et de la dépendance. Ce qui cache notamment un véritable trouble mental est la grande difficulté voire l’incapacité dans la prise de décisions sans l’approbation d’une personne en position dominante. Ce dysfonctionnement s’accompagne également des symptômes suivants :
- être d’accord avec les autres, même s’ils ont tort ;
- sentiment de malaise dans la solitude, désir de tout faire pour ne pas être seul ;
- accomplir des actes déplaisants ou dégradants pour plaire ;
- penser de manière obsessionnelle, et sans fondement, que tous les gens autour sont des traîtres.
La meilleure façon de lutter contre ce trouble est de recueillir des preuves de ses propres capacités, par exemple : “Je suis un bon conducteur”, “J’ai préparé un excellent rapport au travail”, et ainsi de suite. Chaque fois que tu veux demander l’approbation de quelqu’un, consulte cette liste : elle t’aidera à bâtir la confiance.
8. L’émotivité
Une émotivité et une sensibilité excessives peuvent être un symptôme du trouble de la personnalité histrionique, généralement appelé hystérie. Le désir d’attirer l’attention sur soi est naturel chez une personne jusqu’à ce que cela dérive sur des attaques de colère. Un trait distinctif de ce dysfonctionnement est un discours très émotionnel et, en même temps, peu détaillé. Par exemple, la question “A quoi ressemble ta mère” recevra une réponse plus ou moins semblable à : “Elle était très bonne”
Autres signes de ce trouble :
- recherche constante de soutien, d’approbation et de compliments d’une personne en situation d’autorité ;
- incapacité à se concentrer sur une seule chose pendant longtemps ;
- émotions superficielles, rapidement changeantes ;
- intolérance à la procrastination, combinée au désir de faire quelque chose en permanence.
L’un des meilleurs moyens de contrer l’hystérie est de travailler avec un minuteur. Règle-le sur une demi-heure ou une heure entière, et ne fais qu’une seule chose pendant tout ce temps. Malgré la simplicité apparente de l’exercice, ce ne sera pas si facile à faire : les gens trop émotifs ont beaucoup de difficulté à rester tranquilles. Et il est également compliqué pour eux de se fixer des objectifs concrets, parce qu’ils rêvent généralement de quelque chose de génial mais pas toujours clair, si bien qu’une bonne solution serait de fixer des objectifs spécifiques comme par exemple obtenir une promotion en moins de 2 mois, apprendre à préparer un risotto pour l’année suivante, et ainsi de suite.
9. Le perfectionnisme
Le perfectionnisme pur et dur est le chemin le plus court vers le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive. Le développement de cette maladie est généralement associé au fait que la société apprécie des qualités telles que l’attention aux détails, la discipline, le contrôle émotionnel, la confiance, la politesse, l’empathie qui conduisent souvent les gens au surmenage. Et puis ces merveilleuses qualités deviennent une véritable catastrophe : blocage émotionnel, rejet du doute et de la critique, rigidité psychologique, etc
Les perfectionnistes doivent s’alarmer lorsqu’ils découvrent en eux-mêmes les dérives suivantes :
- réticence à perdre du temps avec soi-même de peur de devenir improductif ;
- refus de jeter des choses inutiles dans l’espoir qu’elles “servent à quelque chose” ;
- peur maladive de faire une erreur ;
- désir de faire le travail des autres parce que personne d’autre ne peut le faire aussi bien.
Il est difficile pour les perfectionnistes de rester en place, car leur manière d’être exige une activité en continu, c’est pourquoi les psychologues recommandent la méditation et/ou yoga sur une base quotidienne quelle que soit la forme : massage, musique, silence etc. Pour s’assurer du succès, il est judicieux de noter le nombre de choses qui ont été faites dans les journées avec et sans détente, et de comparer. Cela convaincra le perfectionniste que le repos n’est pas un frein à la productivité.
10. Estime de soi exagérée
Une très grande estime de soi est bien meilleure que l’autoflagellation, mais là aussi il y a des limites. Ressentir le plaisir de te savoir intelligent, beau et la meilleure personne au monde risque bien de se terminer par un trouble de personnalité narcissique. Et de là, il n’y a qu’un tout petit pas vers la dépression, le sentiment d’infériorité et d’autres “merveilles” comme :
- colère cachée ou manifeste en réponse à toute critique ;
- habitude d’utiliser les gens pour atteindre ses propres buts ;
- attente d’un traitement spécial envers soi-même (par exemple, dans une file d’attente, elle estime que tout le monde devrait la laisser partir en premier, même si elle-même ne sait pas pourquoi) ;
- forte jalousie et envie obsessionnelle de richesse.
Le principal problème d’une personne narcissique est le décalage entre les attentes et la réalité, avec toutes les séquelles que cela comporte : sentiment d’inutilité, sautes d’humeur fréquentes, peur de se retrouver dans une situation incommodante. Un des moyens de combattre ce trouble est de réduire le seuil de désir à un niveau vraiment réalisable. Par exemple : au lieu de compter sur le fait d’acheter une voiture de luxe, offre-toi ces belles chaussures que tu as vues dans le magasin du coin.
Et toi, t’es-tu déjà retrouvé dans une situation où un trait de personnalité t’a empêché, toi ou bien tes amis, de mener une vie normale ? Raconte-nous dans les commentaires ci-dessous.