6 Questions sur le patinage artistique que nous nous posons fréquemment

Ces dernières années, l’intérêt des spectateurs pour le patinage artistique s’est intensifié par rapport aux sports plus classiques comme le football ou le tennis. Parallèlement à cet intérêt, une multitude de questions apparaissent sur la toile, et les réponses à ces dernières sont parfois très surprenantes.

Alors que viennent de se clore les Championnats d’Europe de patinage artistique de 2019, Sympa s’est plongé dans ce monde à part, et est maintenant prêt à te révéler quelques secrets concernant ce sport incroyablement beau.

1. Quels mouvements est-il formellement interdit de réaliser ?

Chaque figure de patinage artistique est strictement réglementée, et bien sûr, les patineurs ne cherchent pas à mettre leur vie en danger lorsqu’ils sont sur la glace. Cependant, il y a eu quelques exceptions dans l’histoire du patinage.

Lors des Jeux Olympiques de Nagano en 1998, la patineuse française Surya Bonaly a réalisé un salto arrière, figure interdite par le règlement. Ce fut à la fois spectaculaire et effrayant, mais la patineuse a fait cette acrobatie en signe de protestation, car au début de son programme, elle avait chuté, et comprenant qu’elle n’aurait aucune chance de remporter une médaille, elle a tenté le tout pour le tout en improvisant une cascade qui marquerait les esprits. Et ça a fonctionné !

En plus du salto arrière, le patinage artistique interdit de faire :

• des sauts sur son partenaire
• des combinaisons de plus de 4 sauts
• des rotations alors qu’un des patineurs fait tourner son partenaire en l’air en le tenant par la main ou par la jambe
• s’allonger sur de la glace ou s’asseoir sur les genoux pendant une longue période, à n’importe quel moment du programme
• ainsi que d’autres mouvements

2. Pourquoi les patineuses étirent-elles leurs collants jusque par dessus leurs patins ?

En fait, ce ne sont pas vraiment des collants, mais des leggins en lycra très souple. Et normalement, seules les femmes les étirent de cette façon. Apparemment, c’est pour plusieurs raisons :

• La raison principale est de protéger leurs patins des éventuels dommages. En général, tout au long de la compétition, les patineuses essaient de n’utiliser qu’une seule paire de patins (afin de se sentir le plus à l’aise possible dedans), et ces “collants” permettent à la fois de protéger les patins, mais aussi de cacher certaines marques ou rayures déjà existantes.
• Une autre raison, et pas des moindres, est de se protéger elles-mêmes, au cas où un lacet se défait. Grâce à ces leggins, la probabilité que cette erreur se produise est quasi nulle. Mais dernièrement, les athlètes ont commencé à fixer leurs lacets avec un ruban adhésif spécial, de telle sorte qu’on ne remarque pas ce détail.
• Enfin, certaines patineuses étirent ainsi leurs leggins sur leurs patins pour “allonger” leurs jambes. Visuellement, les patins semblent “raccourcir” les jambes, et cette astuce aide à allonger et affiner les lignes.

3. Pourquoi les patineurs n’ont-ils pas le vertige lorsqu’ils tournent et qu’ils sautent ?

Ils sont évidemment aussi sujets aux vertiges, mais pas autant qu’une personne non préparée. Après des années d’entraînement, l’oreille interne des patineurs s’habitue à subir des contraintes physiques importantes, ce qui leur permet d’effectuer plusieurs sauts et rotations dans un seul programme, sans avoir la “tête qui tourne”. À l’aide d’ingénieurs, un entraîneur russe nommé Alekséi Mishin a créé un appareil spécial permettant d’habituer l’oreille interne : ça ressemble à un disque rotatif entraîné par un moteur, qui permet aux athlètes d’apprendre à garder leur équilibre afin d’effectuer des sauts sur la glace.

Quels sont les sauts les plus difficiles à réaliser ?

Les athlètes subissent de lourdes contraintes lorsqu’ils exécutent des sauts, et encore plus lorsqu’ils semblent littéralement “voler” au-dessus de la piste. Actuellement, parmi les patineurs masculins, il y a une sorte de compétition pour réaliser des quadruples sauts, figure pour laquelle ils peuvent obtenir le score le plus élevé lors d’une performance. L’Américain Nathan Chen, pour la première fois dans l’histoire, a réussi à faire six quadruples sauts en un seul programme. Les patineurs peuvent réaliser toutes sortes de quadruples sauts, sauf l’axel.

Chez les patineuses, les quadruples sauts ne sont pas encore très courants : la première femme à en avoir fait un a été la japonaise Miki Ando (salchow), mais les véritables reines actuelles du quadruple saut sont deux patineuses russes juniors : Alexandra Trusova et Anna Shcherbakova. Il est encore difficile de dire quand ces figures deviendront obligatoires afin de pouvoir remporter des concours au niveau senior.

Et on ne peut pas omettre de parler du triple axel, car c’est le seul saut effectué depuis le bord extérieur du patin, contrairement à l’atterrissage, ce qui fait qu’il n’a pas un nombre “rond” de rotations. Le triple axel compte réellement trois tours et demi, c’est pourquoi il est considéré comme l’une des figures les plus compliquées, et du coup les plus appréciées. Et c’est précisément pour cette raison que quasiment personne n’est en mesure d’effectuer un quadruple axel. La plupart des hommes savent comment faire ce saut, mais parmi les femmes, très peu l’ont réalisé dans l’histoire du patinage artistique. Parmi les patineuses actuelles qui savent comment faire ce saut, on compte la Russe Elizaveta Tuktamysheva, et la Japonaise Rika Kihira.

5. Les catégories sont hommes, femmes, et couples, ou en existe-t-il d’autres ?

Ce n’est pas tout en fait. En patinage artistique, on distingue cinq types de disciplines : le patinage individuel masculin, le patinage individuel féminin, le patinage en couple, la danse, et le patinage synchronisé. Ce dernier n’est pas inclus dans les programmes officiels des compétitions classiques, et un championnat spécial est organisé pour cette discipline. De plus, les compétitions par équipes sont maintenant incluses dans le programme des Jeux Olympiques depuis 2014.

Il y a un autre type de discipline : le patinage “à quatre”, où deux couples se rencontrent sur la glace. Cette discipline est très populaire au Canada et aux États-Unis, mais on ne la trouve pas encore dans les compétitions internationales.

6. Qui est l’athlète qui a eu le plus de succès dans toute l’histoire du patinage artistique ?

Si l’on se fie au nombre de médailles d’or remportées aux Jeux olympiques, la liste sera la suivante :

• En patinage individuel féminin, la Norvégienne Sonja Henie prend la première place : elle est devenue championne olympique trois fois de suite en 1928, 1932 et 1936.
• Parmi les hommes, Gillis Grafström qui, tout au long de sa carrière, fut trois fois champion olympique, et a gagné une médaille d’argent. Yevgeni Pliushchenko le suit de près, avec quatre médailles olympiques : une médaille d’or individuelle à Turin, une médaille d’or par équipe à Sotchi, et deux médailles d’argent.
• Dans la catégorie danse, les leaders inconditionnels actuels en terme de médailles olympiques sont les canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, trois fois champions olympiques (2010 et 2018 en danse et en compétition par équipe).
• Une autre recordwoman est Irina Rodnina qui, avec ses partenaires Aleksei Ulyanov et Aleksander Zaitsev, fut trois fois championne olympique en couple.
• Et un record tout particulier revient aux athlètes russes en général, car ces derniers sont devenus vainqueurs de toutes les disciplines qui existent dans le patinage artistique.

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