Voici à quoi ressemble la journée d’un mécanicien

Gens
Il y a 2 ans

Depuis toujours, je suis passionné par la mécanique. Dès que quelques chose me passe entre les mains, je n’ai qu’une idée en tête : le démonter, pour savoir comme c’est fait à l’intérieur. J’adore fabriquer des choses par moi-même, mais aussi voir comment d’autres s’y prennent pour créer des trucs. C’est pour ça que je regarde régulièrement les publications Brico Sympa ; je suis toujours curieux de savoir ce qui va être créé à la fin.

Aujourd’hui, je passe de l’autre côté de l’écran, et exceptionnellement, Sympa me propose de t’emmener avec moi, dans mon garage French Riviera Customs pendant une journée. Je vais te montrer à quoi ressemble le quotidien d’un mécanicien ; mais attention, pas n’importe quelle mécanique. Moi, je suis spécialisé dans les véhicules anciens. Rien d’électronique, que de la mécanique pure et dure. Alors suis-moi, et enfile un bleu de travail avant d’entrer : tu risques de ressortir recouvert d’huile, d’essence et de rouille.

Promenade vintage

Ce matin, ma journée commence par un essai. Comme à chaque fois qu’une nouvelle voiture arrive au garage, je vais d’abord faire un tour avec, pour comprendre par moi-même ce qui cloche. Et ce matin, je ne suis pas déçu : cette Pontiac Sportfury de 1966 fait des siennes ! À partir de 40km/h, je me fais secouer dans tous les sens. La voiture tremble, fait un boucan d’enfer... Bref, comme son nom l’indique, la Sportfury m’offre un réveil sportif et furieux.

Une brique dans un lave-linge

De retour au garage, je passe sous la voiture, à la recherche de l’origine de ces tremblements. Je remarque que l’arbre de transmission, qui fait le lien entre le moteur et les roues, bouge beaucoup. Normalement, c’est censé être tenu parfaitement immobile. Et en le démontant, je comprends pourquoi ! Sa fixation, qui devrait normalement être un ensemble de petits bâtonnets, bien rangés et bien graissés, n’est plus qu’un amas de poussière. À cause de ça, l’arbre n’est pas tenu. Pour te donner une idée, en roulant, ça donne la même sensation que si tu mettais une brique dans un lave-linge en marche... Pas bon.

Voilà à quoi ça devrait ressembler normalement. On en est bien loin !

Le matin de Noël

Je suis en train de commander les pièces de la Sportfury lorsqu’un transporteur arrive au garage. La Chevrolet Styleline de 1950 que j’ai achetée vient d’arriver ! Comme un gamin le matin de Noël, je me précipite vers ma nouvelle voiture pour la voir en vrai pour la première fois. Et... Bon, je savais qu’elle n’était pas de première fraîcheur (elle a quand même plus de 70 ans !), mais je tressaille en constatant tout le travail à accomplir pour la restaurer. Tout, absolument tout, est à refaire.

Bon, je suis un peu mauvaise langue ; le tableau de bord n’est pas trop mal, et j’ai même les roues d’origine. Mais... où sont les sièges ?

Pas de temps à perdre !

Je m’attèle immédiatement à ce nouveau jeu de Lego grandeur nature. Ni une, ni deux, je démonte une portière, et je m’y mets. Usiner la tôle brute, la former, la souder ; ça va me prendre du temps, mais je ne vais pas mentir, j’adore ça. Voir ce véhicule historique reprendre vie après des années d’abandon, ça me mettrait presque la larme à l’œil. Je ne suis pas dingue de voitures modernes ; moi, ce qui me plaît à travers ce métal rouillé, c’est son histoire. Alors que j’entame les réparations, je m’imagine avec émotion celui qui, il y a presque un siècle, s’offrait ce petit bijou sorti de la concession.

Elle a été restaurée... Aux États-Unis

Je n’ai guère le temps de rêvasser plus longtemps, car une nouvelle voiture fait irruption au garage. Un client enjoué me montre sa nouvelle acquisition : un vieux 4×4 Jeep fraîchement restauré aux États-Unis, et importé dans la foulée. “Par contre...” et le client entame la longue liste de problèmes qu’il a eus depuis qu’il l’a acheté, il y a une semaine. Quoi ? Une semaine seulement ? Je commence à faire le tour de la voiture, et je me rends compte de l’étendue des dégâts. Cette “soudure” donne le ton : si celui qui a fait ça est le même qui a restauré la voiture, j’ai peur pour la suite.

À titre de comparaison, voici à quoi doit ressembler une soudure “normale”. C’est propre, c’est net, il n’y a pas de gros pâté difforme, et encore moins de fil d’apport qui serait resté collé dessus. Et si tu penses que “ce n’est pas très grave, ça ne se voit pas, l’important c’est que ça tienne”, détrompe toi : justement, si une soudure ne ressemble pas à ça, elle ne tiendra pas.

Les cache-misères

Souvent, quand un véhicule est restauré aux États-Unis, cela veut dire que quelqu’un est passé par là pour cacher la misère. J’en vois beaucoup lors de mes séjours aux USA ; les voitures ont l’air super, mais en grattant un peu, et avec un œil expert, on s’aperçoit vite que tout cela n’est que poudre aux yeux, et que de nombreux défauts n’ont pas été révélés à l’acheteur, qui croit faire une super affaire. Alors si tu veux acheter un véhicule qui a été restauré, voici mon conseil : il faut absolument aller le voir sur place et se faire aider d’un pro pour tout vérifier. Grâce à son expertise, tu pourras même renégocier le prix.

À bas l’électronique !

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est réparer des trucs. Je démonte, je regarde comment c’est fait, et je répare. C’est ça qui est génial avec les voitures anciennes : pour peu qu’on ait les connaissances nécessaires, on peut tout réparer soi-même. Et c’est pour ça que je préfère les voitures anciennes : pas de composants électroniques, pas besoin de brancher la voiture à un ordinateur qui va me dire quoi faire. Moi, j’aime réfléchir, chercher la panne : c’est ça qui est intéressant !

Je vous fais une petite coupe ?

Là, c’est clairement le moment le plus fun de ma journée. Couper une moto en deux, parce que mon client veut la customiser. C’est jouissif. On découpe la boucle arrière, et on change toute la selle. Quel plaisir !

Et voilà le résultat, avant/après ! Cette Zephyr a déjà un meilleur look, pas vrai ?

On continue la customisation !

Il y a quelque temps, j’ai récupéré cette moto. L’objectif, c’est de la transformer complètement, et d’en faire une sorte de vitrine de mon garage, pour montrer aux passionnés ce que je suis capable de faire, et le style sur lequel je préfère travailler.

Voici à quoi elle ressemble aujourd’hui. Elle n’est pas encore complètement terminée ; mais je suis fier d’avoir construit moi-même ma moto. J’ai dessiné un croquis de ce que je voulais faire, et j’ai tout fabriqué moi-même : le réservoir, le support de selle, et bien sûr, toutes les modifications mécaniques, moins flagrantes sur la photo. Qu’en penses-tu ?

Séance photo obligatoire

Quand je vois ça, je me dis que ce que je fais à vraiment du sens. Quand on voit des petits bijoux comme cette Mustang de 1966, aussi bien conservée, parfaitement entretenue, on a l’impression d’être dans un musée. Il ne faut pas y voir une antiquité : ce bolide à fière allure fait largement plus de 200 chevaux, et elle fait juste assez de bruit pour qu’on ait le temps de tourner la tête quand on l’entend arriver pour la voir apparaître.

Dernier essai

La fin de journée approche, et je profite du coucher de soleil pour aller faire un essai avec cette magnifique Opel GT qui doit être récupérée demain par son propriétaire. Ce n’est pas un foudre de guerre, mais elle est toute légère : à conduire, c’est un vrai plaisir.

Et puis, même quand on n’est pas à l’intérieur... Le simple fait de la voir passer est un régal !

Le travail n’est jamais fini

Ça y est, ma journée de travail est enfin achevée. Pas trop tôt ! Je peux enfin prendre une bonne douche chaude après avoir passé la journée à me geler. Et après, je peux me caler dans mon canapé, et continuer de bricoler encore un peu. Oui, mais là, ce n’est pas pareil : je fabrique un véritable V8 en bois !

Alors, qu’as-tu pensé de cette journée en ma compagnie ? Personnellement, je pense qu’elle aurait été parfaite si, à un moment, j’avais pu conduire la voiture de mes rêves : une Dodge Charger de 1968. Et toi, quel véhicule ancien rêverais-tu d’avoir ?

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